Euthanasie et fin de vie : qui peut décider ? Editorial.
Il est des débats plus difficiles que d'autres. Celui sur l'euthanasie et la fin de vie est de ceux qui paraissent impossibles à trancher. Il est des débats plus difficiles que d'autres. Celui sur l'euthanasie et la fin de vie, qui traverse depuis plusieurs années la société française, est de ceux qui paraissent impossibles à trancher tant les clivages sont vifs entre partisans et détracteurs du "droit à mourir". Pendant sa campagne, le candidat François Hollande avait semblé faire un pas vers les premiers en proposant, sous certaines conditions, une "assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". Depuis 2005, la loi Leonetti sur la fin de vie permet de répondre à beaucoup des situations de fin de vie difficiles.
Cette forme d'"euthanasie passive", dont le cadre a été précisé et approfondi en 2009, est cependant mal connue des Français et des soignants eux-mêmes. Au-delà des cas médicaux les plus extrêmes, c'est bien un débat éthique de fond qui est posé. Soins palliatifs, euthanasie, suicide assisté... un débat complexe. DÉBAT.
L'urgentiste de Bayonne Nicolas Bonnemaison, accusé d'avoir abrégé la vie de sept patients âgés, comparaît ce mercredi 11 juin devant les assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau. À cette occasion, le débat - complexe - sur la fin de vie refait surface. Pour le Dr Benoît Burucoa, chef de service de l'unité de soins palliatifs de l'Hôpital Saint-André à Bordeaux, le vieillissement de la population entraîne un recours de plus en plus important aux soins palliatifs, dont les frontières avec l'euthanasie et le suicide assisté ne sont pas toujours comprises. Interviewé par l'AFP, il livre quelques éclaircissements. AFP : Quelle est la différence entre soins palliatifs, euthanasie, suicide assisté ?
Benoît Burucoa : Les soins palliatifs sont tous les traitements médicamenteux et non-médicamenteux donnés à une personne non-guérissable, dont la maladie évolue et s'aggrave, conduisant à des souffrances physiques et morales. Les frontières entre ces actes sont parfois ténues... La Vie - Dossier : Euthanasie et soins palliatifs. Fin de vie débattue au Sénat: pro et anti-euthanasie toujours insatisfaits. Les deux grandes associations pro et anti-euthanasie ont réaffirmé mardi leur insatisfaction face à la proposition de loi PS-Les Républicains sur la fin de vie qui se voulait pourtant consensuelle, à l'occasion du début de l'examen de ce texte au Sénat.
L'association pro-euthanasie ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité), qui revendique 63.000 adhérents, a annoncé qu'elle soutenait plusieurs amendements déposés par des sénateurs de tous bords pour "élargir le champ des possibilités offertes au patient en fin de vie". Le président de l'ADMD, Jean-Luc Romero (élu régional francilien apparenté socialiste), a rappelé sa déception face au texte des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (Les Républicains) qui prévoit d'instaurer un droit pour les malades en phase terminale à une "sédation profonde et continue jusqu'au décès".
"On est loin de ce qu'on espérait dans la loi. Le débat doit se poursuivre mercredi, et un vote solennel est prévu le 23 juin. Fin de vie : les pro et anti-euthanasie ont aiguisé leurs armes. La proposition de loi sur la fin de vie se veut consensuelle.
Mais l'ambiance est tendue avant le débat de mardi dans l'hémicycle. À gauche, un amendement pro-euthanasie a reçu le soutien de 122 députés PS. À droite, des élus de l'Entente parlementaire pour la Famille ont déposé quelque 1000 amendements sur le texte. La guerre parlementaire de l'euthanasie aura-t-elle lieu? Dix ans après l'adoption de la loi Leonetti, l'Assemblée nationale se saisit à nouveau mardi et mercredi du sujet sensible de la fin de vie.
Cette proposition «d'équilibre», qui a reçu le soutien appuyé du chef de l'État, déçoit les partisans d'une aide active à mourir et inquiète les défenseurs du statu quo. Fin de vie : 86% de Français en faveur de l'euthanasie. Par La rédaction numérique de RTL , Dominique Tenza Finie la controverse ?
L'euthanasie ne serait plus un sujet controversé, puisqu'il y aurait un consensus autour de sa légalisation, pour 86% de Français. Sur cette question, il n'existe pas de clivage entre les hommes et les femmes (87% chacun) ni entre les générations (89% pour les moins de 35 ans et 86% pour les plus de 35 ans). L'euthanasie apparaît surtout comme un "remède" aux souffrances jugées inutiles, lorsqu'un patient est atteint d'une maladie incurable (40%). Par ailleurs, 36% de personnes interrogées estiment que "chacun a le droit de disposer de sa vie et de décider quand il doit partir". Toutefois, 41% des sondés opposés à cette légalisation disent craindre les dérives, suite à la pression des proches par exemple. A noter que 61% de Français déclarent ne jamais avoir accompagné un proche en fin de vie.