Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France. À la trace des paysages agraires. Jusqu'à une date récente, les historiens et géographes spécialistes du monde rural français devaient s'accommoder d'un constat supposé indépassable : les pratiques agricoles du passé sont des opérations qui n'ont généralement pas laissé de traces, les labours succédant aux labours dans les mêmes terrains où sont systématiquement effacés les stigmates des outils agricoles anciens, de faible ampleur.
Les quelques marques découvertes dans le sous-sol prenaient donc le statut d'« illustration » de techniques connues dans d'autres pays, à d'autres époques et au travers d'autres sources (traités d'agronomie, enquêtes ethnographiques) ; plus exactement, ces empreintes jouaient le rôle de « curiosités », choses secrètes, nouvelles et singulières, qui n'intéressaient que de rares esprits qualifiés, eux aussi, de « curieux » [Pomian 1987]. En 1986, un catalogue très didactique est publié à l'occasion d'une exposition itinérante sur l'archéologie de la France rurale [Coudart et Pion eds. 1986].
L'Ouest en mémoire. Qu'est-ce qu'un paysage breton ?
Cela dépend bien sûr du locuteur ! Le paysage de l'agriculteur n'est pas celui du natif ou du touriste. Mais bien que l'espace breton soit varié, on l'identifie le plus souvent avec le bocage. Élément patrimonial essentiel des campagnes bretonnes, le bocage est un système de haies organisé en réseau. C'est donc le résultat de siècles d'intervention humaine sur la nature. Cette disparition s'étalant jusqu'aux années 2000, c'est au total 50 à 80% du linéaire des haies qui vont disparaître, avec des variantes importantes selon les communes. Depuis quelques années cette arasion est remise en cause : pour des raisons écologiques d'abord, mais aussi pour des raisons esthétiques, comme l'exprime le dernier témoignage du film.
Martine Cocaud. Prisme-tellurique_940x705.jpg (Image JPEG, 940x705 pixels) Couleur-campagne_940x705.jpg (Image JPEG, 940x705 pixels) Deux visions du paysage se distinguent dans la profession agricole. Avec le renforcement de l’éco-conditionnalité et le verdissement de la future Politique agricole commune, la notion de « paysage » est devenue une problématique à part entière, voire un facteur de production.
Mais selon que l’on soit agriculteur, élu ou consommateur, l’avis sur son enjeu et son rôle n’est pas le même. Véronique Van Tilbeurgh, maître de conférences en sociologie et chercheur associé au Cnrs (Université Rennes 2), a présenté les résultats d’une enquête menée auprès de 54 exploitants laitiers d’Ille-et-Vilaine, sollicités entre 2007 et 2009. Les données collectées ont été traitées et analysées en fonction de deux modèles de production : celui issu de la modernisation agricole des années 1960, fondé sur l’intensification et la spécialisation agricole donnant la priorité à la production ; et celui s’ancrant dans des pratiques plus extensives allant jusqu'aux labellisations AB et résultant, certaines fois, d’une désintensification de la production voulue par l’exploitant.
VinAgreste1.gif (Image GIF, 555x692 pixels) Les paysages ruraux en Bretagne.