Le château de Chenonceau présente son Musée Imaginaire. A Florence au début du XVe siècle la découverte de la perspective crée un nouveau langage des formes architecturales qui sera adopté à Chenonceau.
Les demeures nobles sont en travaux ; elles se modernisent, s’embellissent, se parent, grâce à la présence de la cour du roi qui réside dans ce Val de Loire qu’elle va transfigurer par un art de vivre raffiné et élégant. L’allée majestueuse, les jardins de Catherine de Médicis et de Diane de Poitiers accueillent les visiteurs : Du Jardin Vert au labyrinthe italien et à l'harmonie florale du potager souffle l'esprit de Chenonceau, Château des Dames pour l’histoire de France. La nouvelle conception d’un espace régulier Le plan-masse de l’édifice au tracé strictement orthogonal, présente la disposition la plus simple : un bloc carré entouré de tourelles et traversé par un couloir central.
Exposition à Londres : David Hockney, des manipulations spatiales. « Certains ont remarqué l’absence des personnages dans mes tableaux, depuis, à peu près, 1980.
Cela s’explique tout simplement : je voulais que le spectateur lui-même devienne le personnage. La présence humaine est toujours là, mais d’une autre façon : elle n’est pas représentée, elle doit être perçue » écrit le peintre dans son livre Ma façon de voir (1999). Le spectateur n’est plus un regardeur exclu des œuvres du peintre, il en est le héros principal. Takashi Murakami – Ego : Exposition monumentale à Doha au Qatar. L’héritier de l’avant-garde japonaise, Takashi Murakami, coqueluche des collectionneurs, avait défrayé la chronique lors de son passage au Château de Versailles.
Vieira da Silva au Salon du dessin à Paris avril 2012. Pour Vieira da Silva, le monde est « compliqué, touffu, complexe » et les formes plastiques qu'elle utilise, décrivent, à sa façon, l’univers mythique de Dédale et sa volonté de faire tomber les murs du monde.
Celle que représente la tentative icarienne alimente toujours le mythe moderne où la réalité est conçue comme un système d’enfermement et le monde qui nous entoure comme une allégorie du Dédale. L’espace clos La chambre étirée en couloir, le lieu clos, la cage ou les résilles arachnéennes dans lesquels Vieira da Silva peut dissimuler quelque personnage, Le Héros (1939), sont dépourvus d’ouvertures ; ni porte, ni fenêtre, ni tableau dans le tableau, aucune échappée, ni issue, possibles. Bonnard ou l'obsession de la nudité. A partir de 1890 l’illustration par Bonnard de Parallèlement de Verlaine, et Daphnis et Chloé de Longus, œuvres teintées d’érotisme, marque la conclusion de la période parisienne de Bonnard.
Il privilégie dorénavant deux thèmes, le pastoral et le nu, objet d’une vision obsédante pendant cinquante ans. Le regard porté sur sa femme Marthe est il celui de l’homme amoureux émerveillé par sa beauté ou le regard du peintre sur son art à travers le nu ? Exposition du musée Bonnard : Dans la lumière de la méditerranée. Dans la Villa Le Bosquet où il a séjourné dès 1922 et terminé sa vie (1947), le peintre découvre les couleurs et la lumière dorée du midi.
L’étude de ses paysages méditerranéens démontre qu’il n’est nul besoin à l’artiste d’idéaliser la nature généreuse et colorée que lui offre le sud. Pour répondre aux sollicitations que lui procure cette vision, il multiplie les combinaisons de couleurs en les superposant, gratte la matière ainsi obtenue et retravaille en atelier plusieurs toiles en même temps considérant qu’un tableau n’est jamais fini. « Roi de la lenteur » il achevait difficilement ses œuvres et pouvait y revenir des années plus tard, même si elles se trouvaient déjà accrochées sur les murs d’un musée ! Gustave Caillebotte : un peintre au regard de photographe.
Bien que présent à la deuxième exposition impressionniste, Caillebotte est inclassable, sauf, qu’il s’inscrit dans une lutte anti-académique active à l’époque.
En 1876, Emile Zola déclare «c’est une peinture anti-artistique, proprette comme du verre, une peinture bourgeoise, en raison de la précision de la copie… c’est une piètre chose». Cette «piètre chose» illustre à la perfection l’influence de la photographie sur la peinture de l’époque. «La précision de la copie» n’est possible que par le regard du peintre moderne, tel un photographe, sur les choses vues en utilisant tous les effets optiques possibles que celle-ci lui offre et qui se retrouvent chez les Nabis, Vuillard, Bonnard. Exposition Cézanne à Paris au Musée du Luxembourg. Gauguin et ses autoportraits : une double identité. Dans la production de Gauguin, à côté des images de Tahiti, des paysages bretons, de la sculpture et de la céramique, nombreux sont les autoportraits du peintre.
L'autoportrait Les Misérables (1888), est offert par l'artiste à Van Gogh à Arles; il est le titre d'un roman de Victor Hugo, Gauguin s'imagine "en bagnard J. Valjean ", il se représente aux côtés d'Emile Bernard dans un décor japonisant. Un an après, l'homme a changé, il se caricature dans le Portrait en charge de Gauguin (1889). Ses autoportraits vont révéler une personnalité composite et énigmatique capable de plonger dans "les élans de joie ou les plus mortels abîmes " Les autoportraits révélateurs Cet autoportrait provoquant porte toute l’ambivalence du peintre.
Joan Miró: langage pictural et graphique d'un monde onirique. A partir de la célèbre série des Constellations, exécutée au début de la Seconde Guerre mondiale, s'établit le langage pictural et calligraphique de Miró.
Il marie une vision onirique, liée à la poésie surréaliste, à une simplification des formes, signes d’une pensée symbolique. De la lourde présence des premiers paysages figuratifs de Montroig en Catalogne (1918) à la légèreté aérienne et astrale, l’attrait du vide et la liberté dont témoignent les derniers tableaux, le style se construit lentement pour se parer «d’une grâce inouïe». L’ancrage terrien Miró dit avoir « un besoin physique » de sa ferme natale et d’une nature humble où il viendra se ressourcer régulièrement tout au long de sa vie. La composition solidement construite et équilibrée tient du collage; elle s’appuie sur un assemblage d’éléments axés sur une perspective tracée par les lignes obliques et une symétrie aux orthogonales bien soulignées; l’emploi dominant des camaïeux tente d’unifier le tout.
Joan Miró sculpteur. Pour Picasso, l’objet sculpté est déconstruit puis reconstruit, glisse d’une signification à une autre, d’une présence à une autre, se métamorphose.
Il est remis en cause par Duchamp qui se réapproprie l’objet manufacturé pour l’ériger en œuvre d’art. Une sacrée Nana La Tempérance de Niki de St Phalle ! Au Moyen Age les vertus sont considérées supérieures à la science et à l’art, elles sont présentées sur les portails des églises comme de chastes et belles jeunes femmes, simples, héroïques livrant bataille aux vices. La Tempérance dans la Psychomachie de l'Espagnol Prudence (348-env. 410) appartient aux quatre vertus cardinales associée à la prudence, la justice et la force. Quatorzième arcane des vingt deux triomphes du Jardin des Tarots, parc de loisir de Niki de St Phalle en Toscane, elle est représentée par un Ange qui fait circuler un liquide d’une jarre à une autre. Envoûtante cette Nana! Odilon Redon et la question du symbolisme. Le symbolisme est né de la réaction au naturalisme et à l’impressionnisme, contre la peinture rétinienne et pour les pouvoirs poétiques de l’imagination.
André Breton en est l’ardent défenseur et il souligne combien Kandinsky, en privilégiant « la nécessité intérieure », éloigne définitivement l’image du monde extérieur dans l’art, déjà menacée par les premiers courants préraphaélites et symbolistes. La critique du naturalisme par André Breton Le théoricien, dans Le Surréalisme et la peinture (1928) critique: « la gloriole de phraser sur la lumière d’un paysage donné… ronron le plus satisfait pour nous entretenir de choses toutes sues… dans l’espoir de nous rassasier d’harmonies visuelles exclusivement.» Odilon Redon, le maître du pastel, exposé au Grand Palais (Paris)
Nicolas de Staël entre abstraction et figuration. La peinture de Nicolas de Staël témoigne de l’errance et de l’enfermement de l’artiste que la lumière violente du sud ne parvient pas à libérer, il se suicide à quarante et un an. Ni abstrait, ni figuratif, il remercie Bernard Dorival de «l’avoir écarté du gang de l’abstraction avant! … Je n’oppose pas la peinture abstraite à la peinture figurative. Une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d’un espace… J’essaie à chaque fois d’ajouter quelque chose en enlevant ce qui encombre». Un espace pictural complexe. Arman : l'art et l'objet, une nouvelle aventure du réel. Dans la peinture de Matisse l’objet est toujours représenté, dans celle de Picasso il est déconstruit puis reconstruit, il disparaît totalement dans l’œuvre de Kandinsky pour être remis en question par Duchamp.