Faut-il avoir peur des nanotechnologies ? Des pneus plus durables avec des nanotubes de carbone, des crèmes solaires anti-radicaux libres grâce au dioxyde de titane nano, des raquettes et vélos allégés et renforcés avec des nanotubes, mais aussi des « nanos historiques », tels ceux retrouvés dans la teinture capillaire des femmes de l'Antiquité (nanoparticules de sulfure de plomb), les épées de Damas du Xe siècle (nanofibres de carbure de fer) ou des vitraux du Moyen Âge (nanoparticules d'or), ou encore des « nanos naturels » comme les embruns, les poussières désertiques et volcaniques ou les émulsions d'huile et d'eau qui existent depuis la nuit des temps Si le « nanomonde » ne nous envahit pas encore - il est présent dans 800 à 1 000 produits manufacturés parmi des milliards -, il est, en tout cas, en train de se construire à la fois dans les laboratoires de la recherche publique et dans les ateliers des industriels.
Défi scientifique et technique mais aussi économique "Un moratoire total a peu de chance de voir le jour" Resumé livre (parle évolution société avec le progrès) Nanotechnologies : vrais espoirs et fausses promesses - Faut-il avoir peur des nanotechnologies ? Dans son livre Engines of creation, publié en 1986, Eric Drexler imagine un amas de nanomachines capables de se reproduire elles-mêmes et, échappant à tout contrôle, dévorent tout sur leur passage y compris la croûte terrestre.
Cette "gelée grise" serait capable de manipuler la matière au niveau moléculaire pour "s'auto-créer". Le nombre de nanomachines s'accroîtrait alors de façon exponentielle, sans qu'on puisse arrêter la réaction. Le livre a fortement inspiré le célèbre romancier Michael Crichton, qui dans son livre "La Proie", sorti en 2002, décrit une catastrophe provoquée par un nuage de nanoparticules s'abattant sur la planète. Le prince Charles en personne s'est inquiété en 2003, demandant publiquement aux scientifiques de s'interroger sur les risques des nanotechnologies et de la gelée grise. Pourtant, ce scénario tout droit sorti d'un film d'épouvante existe déjà dans la nature. Mais d'ici à voir des nanorobots proliférer comme des Gremlins, il y a un pas. "Big Brother" Nanotechnologies : le point de vue environnemental. "Dans les années 80, la nanotechnologie offrait du rêve à tous ceux qui se sentaient soucieux de l'avenir de la planète.
Il devenait évident qu'il faudrait un jour réduire la quantité de matière et d'énergie consommée pour fabriquer toutes nos machines. La nanotechnologie, alors balbutiante, allait, espérions-nous, libérer l'industrie de l'utilisation massive de matériaux pour la faire entrer dans une ère de développement durable". L'an passé, Christian Joachim, pionnier de la manipulation à l'échelle atomique, rappelait dans un livre intitulé "Nanosciences : la révolution invisible" (extrait) comment "les" nanotechnologies ont détourné "la" nanotechnologie de son projet durable. "Aujourd'hui, les nanotechnologies ne sont pas associées à l'espoir d'une industrie plus économe des ressources de la planète, mais au contraire à des craintes : ne sont-elles pas toxiques ?
Ne risquent-elles pas de nous échapper ? " Jean-Marc Manach. Les risques liés aux nanotechnologies trop souvent étouffés. Posté le 15 septembre 2013 par La rédaction Décryptage Les médias ont tendance à minimiser les dangers connus ou supposés des nanotechnologies.
La presse serait-elle trop complaisante ? D’après une analyse des articles scientifiques publiés sur le sujet des nanotechnologies, il ressort clairement que oui. Qu’il s’agisse d’articles professionnels, de publications scientifiques ou d’écrits d’une presse grand public, le thème des nanotechnologies est présenté de façon positive, sans débattre des éventuels points négatifs ni même des incertitudes liées à l’impact environnemental. Comme le relèvent Ilona Heidmann et Jutta Milde dans leur analyse ninliographique, les nanoparticules ont envahi notre quotidien, que ce soit dans les cosmétiques, les produits d’entretien ou encore les peintures.
La presse grand public s’intéresse principalement aux avancés technologiques et aux bienfaits des nanotechnologies. Par Audrey Loubens.