Le matin du 10 thermidor an II. Contexte historique Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Robespierre, devant la Convention, est empêché de s’exprimer. L’Assemblée l’accuse de conspirer et le traite de tyran. Il est bientôt décrété d’accusation ainsi que Saint-Just, Couthon, Lebas et Augustin Robespierre, son frère cadet. Arrêtés, ils sont conduits dans une salle du Comité de sûreté générale, puis incarcérés. Analyse de l'image Robespierre gît au centre du tableau sur une table de l’antichambre du Comité de salut public. Interprétation Inspiré par l’histoire de France, Lucien-Étienne Melingue a composé sous la IIIe République plusieurs scènes ayant trait aux événements révolutionnaires. Séance du 9 Thermidor. Contexte historique En matière politique, l’année 1793 est marquée par deux mesures d’exception : l’établissement de la Terreur en septembre 1793 et le décret du 4 décembre 1793 (14 frimaire an II), qui fixe les compétences des Comités de salut public et de sûreté générale.
Pendant les premiers mois de 1794, sous l’impulsion et l’autorité grandissante de Robespierre, les comités votent l’arrestation des “ enragés ” (Hébert…), puis des “ indulgents ” (Danton, C. Desmoulins…). En mai 1794 débute la Grande Terreur. Analyse de l'image Le 9 Thermidor marque un tournant crucial dans le cours des événements de la Révolution française. Interprétation Sous la monarchie de Juillet, les scènes révolutionnaires restent des sujets prisés par les artistes mais étroitement surveillés par les autorités politiques. La condamnation de Louis XVI. Contexte historique Le procès de Louis XVI A la suite de l’insurrection du 10 août 1792, le roi, dont le pouvoir est suspendu, est incarcéré avec sa famille à la prison du Temple. C’est la Convention, élue au suffrage universel, qui doit se prononcer sur une série de questions qui engagent la signification et l’avenir de la Révolution.
Le roi peut-il être jugé, alors qu’il est réputé inviolable par la Constitution ? Analyse de l'image Les votes des députés de Paris sur la sentence Sur une page d’un cahier de 17 feuillets manuscrits, de 35 sur 24 cm, figure une partie de la liste des députés appelés à se prononcer les 16 et 17 janvier 1793 sur la sentence de condamnation de Louis XVI. Interprétation Qui vote la mort du roi ? On remarque, parmi les députés de Paris, de nombreux hommes en vue parmi les montagnards : les frères Robespierre, Danton, Collot d’Herbois, Billaud-Varenne, Camille Desmoulins, Marat, David. Les derniers moments de Louis XVI. Contexte historique La Convention vota le 17 janvier 1793 la mort du roi par 361 voix pour et 360 voix contre. Le 20 janvier, Garat, ministre de la Justice, vint en informer Louis XVI. Il fut accordé au roi de revoir sa famille. Louis XVI fut conduit dans la salle à manger du Temple. « Pendant près d’une demi-heure, on n’articula pas une parole ; ce n’étaient ni des larmes ni des sanglots, mais des cris assez perçants pour être entendus hors l’enceinte de la tour », rapporte l’abbé Edgeworth, confesseur du roi. « Enfin les larmes cessèrent, parce qu’on n’eut plus la force d’en répandre ; on se parla à voix basse et assez tranquillement. » Analyse de l'image Le roi est assis.
La reine, dans un geste pathétique où se mêle l’horreur à la révolte, telle une nouvelle Niobé désireuse d’apporter sa protection à la famille royale, s’abandonne à son destin. Interprétation Cette scène a été fréquemment peinte par des artistes royalistes. 10 août 1792 - De la monarchie constitutionnelle à la République. Contexte historique Lors de la réunion des états généraux le 5 mai 1789, Louis XVI dispose encore d’un important capital de confiance et de popularité parmi ses sujets.
Cependant, incapable de comprendre les espoirs des représentants du tiers état et d’apprécier l’importance des changements qui s’opèrent dans son royaume, profondément attaché à l’absolutisme de droit divin, le roi déçoit le peuple français. S’ajoutant à la crise politique, la crise économique est à l’origine des journées d’octobre 1789 qui voient le pitoyable retour de la famille royale au palais des Tuileries. Le monarque est en quelque sorte l’otage du peuple de Paris, et le prestige de la monarchie s’en trouve considérablement entamé.
La fuite du roi et son arrestation à Varennes le 20 juin 1791 incitent l’Assemblée constituante à précipiter l’instauration d’une monarchie constitutionnelle. Le 1er octobre 1791, l’Assemblée constituante laisse place à l’Assemblée législative. Analyse de l'image Interprétation. La chute de la royauté. Contexte historique A l’été 1792, les conflits intérieurs s’aggravent avec les défaites militaires : l’Assemblée crée un camp des Fédérés près de Paris. Le roi y oppose son véto et ne cède pas à la pression populaire. Paris apprend le fameux « manifeste » du duc de Brunswick, généralissime de l’armée coalisée, qui menace maladroitement Paris de subversion totale pour le cas où le roi et sa famille seraient menacés. En réaction, Sans-culottes et Fédérés proposent la déchéance du roi et l’élection d’une Convention au suffrage universel.
Analyse de l'image Cette composition présentée au Salon de 1793 représente la cour du Carrousel où se tient le combat opposant les Sections aux gardes suisses. Interprétation Lors du concours de peinture de l’an II de la République, cinq artistes présentèrent des esquisses représentant l’assaut des Tuileries. Retour de Varennes à Paris. Contexte historique Après Varennes Louis XVI est ramené à Paris, sur ordre de l’Assemblée nationale, le 25 juin 1791, après avoir tenté de fuir à l’étranger.
Le peuple se précipite en foule sur tout le parcours, mais observe un silence impressionnant. Car, dans Paris, des placards ont été apposés : « Quiconque applaudira le roi sera bastonné, quiconque l’insultera sera pendu. » Venant du nord-est de Paris, la berline royale passe devant la barrière d’octroi du Roule. Elle suit, par crainte de l’agitation populaire, l’enceinte de Paris appelée mur des Fermiers généraux[1], pour entrer dans la capitale par la barrière de l’Etoile, passer, loin des quartiers populaires, par les Champs-Elysées et rejoindre les Tuileries. Jérôme Pétion, l’un des trois députés envoyés par l’Assemblée nationale pour ramener le roi à Paris, a relaté ce moment historique[2] où bascule la confiance dans la royauté.
La fuite du roi apparaît comme une trahison et marque profondément les esprits. Analyse de l'image. La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. Contexte historique La menace d’un complot aristocratique suite à la réunion des états généraux, la nouvelle du renvoi du ministre Necker, le 11 juillet, dénoncé par Camille Desmoulins comme le « tocsin d’une Saint-Barthélemy des patriotes », suscitent une vive émotion dans le peuple parisien, alors que se profile le spectre de la disette et que le roi a massé des troupes autour de Paris. Une milice bourgeoise est constituée en même temps qu’est proclamée une « municipalité insurrectionnelle ». La colère monte et finit par déclencher l’insurrection. La foule qui se pressait devant la Bastille ne cherchait pas à attaquer cette prison d’Etat presque vide, qui n’en demeurait pas moins un symbole de l’arbitraire royal : c’était une forteresse imprenable. Analyse de l'image Interprétation Comme le commente une gravure de la période révolutionnaire reprenant cette composition : « Il fallait dérober à l’œil le tableau hideux de la plus atroce perfidie !
La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. Robespierre, incorruptible et dictateur. Contexte historique D’origine bourgeoise, fils d’avocat et avocat lui-même, Robespierre est l’une des grandes incarnations de l’esprit de la Révolution. Formé chez les oratoriens à Arras, sa ville natale, puis au lycée Louis-le-Grand, à Paris, il subit l’influence de Rousseau, dont le Contrat social détermina ses positions politiques.
Député du tiers état d’Artois, il fut le principal animateur du Club des jacobins. L’Incorruptible exerça un véritable magistère de la parole. Analyse de l'image Dans ce modeste portrait anonyme, Robespierre, représenté en buste, nous apparaît dans la mise sévère des députés du tiers état : habit noir avec lequel contrastent un simple jabot blanc et une perruque commune à la plupart des représentants du troisième ordre, tel Mirabeau. Interprétation On conserve un autre portrait de Robespierre « dessiné d’après nature » par le graveur Vérité, d’un formalisme analogue à celui-ci.