Nous avons à nouveau un futur. Par Hubert Guillaud le 27/03/12 | 24 commentaires | 10,635 lectures | Impression Le prospectiviste Jeremy Rifkin (Wikipédia, @jeremyrifkin), directeur de la Fondation des tendances économiques est un penseur important de notre modernité.
Nombre de ses livres se sont révélés prophétiques comme La fin du travail (1996) ou L’âge de l’accès (2000). Son dernier livre, la Troisième révolution industrielle (voir également le site dédié), est certainement l’un de ses plus ambitieux, car il nous livre – rien de moins – qu’un futur de rechange par rapport à celui qu’on abandonne. La seconde révolution industrielle (1880-2006) n’est plus notre futur Rifkin dresse un double constat. L’autre constat repose bien sûr sur les conséquences dramatiques qu’a engendrées cette seconde révolution industrielle sur la santé de notre biosphère. Rifkin tient un propos véhément. Image : Coucher de soleil sur un champ pétrolier, photographié par Fábio Pinheiro. 1. Limites et critiques Hubert Guillaud. "Le Peer to Peer énergétique" par Joël De Rosnay. La « Smart Grid » : Réseau intelligent de transport de l'électricité. Une voie hors du tout nucléaire ?
Oui, il existe des alternatives au tout nucléaire. Une voie possible vers de telles solutions s'appelle la Smart Grid (ou RITE, réseau intelligent de transport de l’électricité). Notre approche face aux modèles énergétiques du futur est essentiellement analytique, linéaire et séquentielle. On envisage des filières opposées les unes aux autres. Le nucléaire contre le solaire, ou l'éolien contre la biomasse. Face aux enjeux énergétiques de l’avenir, nous avons donc besoin d'une approche globale, d’une approche systémique prenant en compte l'interdépendance des différentes sources d'énergie renouvelable et en les combinant entre elles. En effet, les énergies renouvelables sont aléatoires et dépendent des conditions de nuit ou de jours. Le mot-clé de la production d'énergie électrique c'est ce que l'on appelle en anglais, le baseload (production d’électricité de base).
Le RITE est également connecté à des centres de stockage de l'énergie. La « longue traîne » de l'énergie : l'espoir des petits producteurs indépendants. A l’issue de cette semaine du développement durable, une expérience tentée par un petit pays émergent, l’île Maurice, pour assurer son autonomie énergétique, repose la question des petits producteurs d’énergie face aux grandes « centrales ».
L’île de la Réunion, « L’île verte », construit déjà progressivement son indépendance énergétique : 80 000 chauffe-eaux solaires, 300 éoliennes, un leader dans le photovoltaïque, (la plus grande centrale photovoltaïque de France avec 10 000 m2) grâce au dynamisme de son président du Conseil régional, Paul Vergès. L’île Maurice qui accusait un certain retard a décidé d’aller de l’avant. Doté d’un exceptionnel « mix » énergétique, le pays prévoit dans vingt ans 65 % d’autonomie : 35 % de combustibles fossiles (charbon « propre » et fuel), 35 % de biomasse et biogaz, 15 % de solaire (thermique et photovoltaïque) ; 6 % d’éolien, 3 % d’hydroélectricité, 3 % de géothermie, 3 % divers (cogénération, vagues, etc.). La longue traîne et le numérique. Jeremy Rifkin / Energy, 3rd revolution.