Les photos marquantes de 2015, Diaporamas. Les unes. La suite. Honoré. Tignous. Cabu. Charb. Wolinski. Souriez vous êtes informés Cabu. Tignous, un humaniste féroce. Tignous n'épargnait personne.
Cet homme de convictions avait, comme ses confrères de “Charlie Hebdo”, l'humour pour seule arme. Tignous a été assassiné le 7 janvier 2015. « Jamais il n'aurait imaginé que la reine d'Angleterre se fendrait d'un communiqué de condoléances à l'égard de Charlie ». Ça doit bien l'amuser là où il est… » Encore sous le choc de la disparition de Tignous, son neveu et ami, Serge Orru ne peut s'empêcher de pouffer. Bernard Verlhac, alias Tignous, n'était pas l'ami des princes et des puissants. Homme de gauche, humaniste, Tignous (« petite teigne » en occitan) n'avait pas la conviction molle, ni l'engagement tiédasse. Mais c'est dans le dessin d'assises qu'il s'illustre en couvrant et en relatant l'intégralité du procès d'Yvan Colonna, avec Dominique Paganelli, en 2008. Charlie Hebdo, une saga de l'impertinence pertinente.
1960, François Cavanna, fils d'immigrés italiens et ancien du STO crée "Hara Kiri" avec Georges Bernier, ancien engagé en Indochine.
Le journal, qui inspirera dix ans plus tard le magazine américain "National Lampoon", n'a pas alors de vocation directement politique. Son équipe cherche à faire rire en dynamitant joyeusement toutes les conventions. Son slogan est transparent : "Hara Kiri, journal bête et méchant". Il est suivi de ce conseil provocateur "Si vous ne pouvez pas l'acheter, volez-le". Pour ses rédacteurs, dessinateurs et photographes rien n'est sacré. Georges Bernier prend le nom du "professeur Choron", le journal étant installé au 4 de la rue Choron, dans le 9e arrondissement de Paris et sous son influence l'esprit grivois et le cynisme tout azimut règnent sur "Hara Kiri". Chacun connait l'épisode menant en novembre 1970 à l'interdiction de "Hara Kiri Hebdo" par Raymond Marcellin, le ministre de l'Intérieur de l'époque.
Reportage : F. Bernard Maris, la disparition d’un économiste passionné. Celui qu’on surnommait “Oncle Bernard”, économiste anti-libéral, à la fois chroniqueur et actionnaire de “Charlie Hebdo”, a été tué dans l’attentat de ce mercredi 7 janvier.
Déjà on se frottait les mains à l'idée de l'entendre, dans un débat, défendre son avis sur Soumission, le livre de Michel Houellebecq dont tout le monde parle depuis deux jours. Dans la dernière livraison de Charlie Hebdo, ce mercredi, Bernard Maris, le tenait d'ailleurs pour un « pur chef d'œuvre ». Peut-être que le journaliste des Echos Dominique Seux, vendredi sur France Inter, à l'heure du traditionnel duel verbal entre les deux éditorialistes, aurait trouvé matière à le taquiner ; lui qui avait décelé dans la prose de l'écrivain désabusé, qu'il tenait pour l'un des plus grands du siècle, une critique visionnaire du monde libéral – au point de lui consacrer un ouvrage, Houellebecq économiste, paru l'an dernier.