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Presse, le dessin s’estompe

Presse, le dessin s’estompe
Mais où donc a disparu le dessin de presse ? Il suffit qu’on pose la question pour qu’aussitôt mille contre-exemples viennent faire le siège. Soyons donc moins polis : où donc est passé le bon dessin de presse, en une seule image, qui tient, fait rire, se montre critique, est ouvert à de multiples interprétations et engage la discussion ? Si le dessin de presse naît avec le journalisme, il explose au XIXe siècle, d’abord avec les journaux post-révolutionnaires consacrés à la caricature comme la Caricature (1830) ou le Charivari (1832). Le modèle essaime dans toute l’Europe (Punch, fondé en 1841 en Grande-Bretagne ou le Berliner Charivari en 1847), puis sous le Second Empire avec la Lune (1865) ou la Charge (1870), violemment opposée à Napoléon III. «Exterminer les enfants». Depuis, c’est la raréfaction, avec 77 dessinateurs encartés seulement comme journalistes. Barbe cachée. Contradictions. Aujourd’hui le paradigme s’est inversé. Shopping.

Les révélations du Canard enchaîné - Archives vidéo et radio Ina.fr De "Charlie Hebdo" à "Closer" : le bad buzz au secours de la presse française Une du 19 septembre 2012 du journal satirique Charlie Hebdo (CHARLIE HEBDO/AFP). "On a vendu en deux heures ce qu'on vend d'habitude en une semaine !" Il n'y avait pas que les kiosquiers à être heureux mercredi dernier. Chez "Charlie Hebdo" aussi, on a dû sabler le champagne. 75.000 exemplaires écoulés, un retirage prévu ce vendredi, un numéro déjà collector… L'hebdomadaire satirique n'en est pas à son coup d'essai. En 2006, on s'en souvient, il avait publié la série de caricatures de Mahomet du journal danois "Jyllands-Posten". Sur le blog de l'hebdomadaire, on pouvait lire jeudi : "Nous rappelons que Charlie Hebdo ne fait partie d’aucun empire financier, et que notre petite équipe se consacre depuis vingt ans à faire exister (…) une presse libre et indépendante." Une belle profession de foi qui signe aussi l'aveu d'un besoin en financement. La presse à la recherche d'un nouveau souffle La presse magazine souffre, on le sait. Car c'est le systématisme du procédé qui le rend suspect.

Le dessin satirique est-il si ringard que ça ? Trop méchant, trop cynique, trop dérangeant, trop militant, trop vieillot ? Il faut se rendre à l’évidence le dessin satirique, le dessin d’opinion, n’a plus vraiment la cote dans les médias, et si quelques journaux « spécialisés » continuent à en publier on ne peut pas dire que l’engouement du public se traduise dans les chiffres de ventes. Même le pourtant réactionnaire Figaro n’a pas jugé bon de remplacer son « éditorialiste » Jacques Faizant disparu en 2006, et on ne sait pas encore si Sud Ouest trouvera un remplaçant à Iturria parti à la retraite cet été après 40 ans de collaboration. Et les télés ? Si beaucoup reconnaissent l’apport des dessins au ton iconoclaste de Droit de réponse de Michel Polac, depuis sa disparition en 1987 aucune émission n’a repris le concept. La tendance du dessin aujourd’hui dans la presse est à l’illustration, substitut original à la photo. Le langage du (bon) dessin est lui immédiat et universel. Le dessin satirique est-il si ringard que ça ?

Tonic magazine : Informations, humour et satire en Alsace Le ravi, mensuel satirique de la région PACA La lettre à Lulu L'Agglorieuse, l'information sans concession " L’Age d'or de la recherche sur la caricature est derrière nous... " : entretien avec Guillaume Doizy - Vous avez fondé en 2007 (7 ans déjà !) le site Caricatures&Caricature.com, l’objectif de départ est-il rempli ? Guillaume Doizy : En partie seulement. En 2007, j’avais déjà publié deux livres sur la caricature anticléricale (A bas la calotte et Et Dieu créa le rire) et je ne trouvais pas sur la Toile de site de référence correspondant à mon centre d’intérêt, à savoir la caricature. L’Eiris (Equipe Interdisciplinaire de Recherches sur l’Image Satirique) disposait bien d’un site, mais totalement figé, rarement actualisé, avec très peu de contenu. Pourquoi « en partie seulement » ? J’y viens, justement parce que si j’ai un peu réussi à centraliser les informations principales autour de l’actualité de la caricature, en privilégiant le point de vue de la recherche et de la réflexion, je ne suis pas parvenu à créer une dynamique suffisamment forte pour attirer les collaborations régulières. Une autre limite du site réside dans la faiblesse des échanges avec les internautes. Des projets ?

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