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La bien triste Europe de monsieur Leparmentier

La bien triste Europe de monsieur Leparmentier
Il fut un temps béni où les grands écrivains français faisaient de leur philhellénisme une vertu et un courage. Il fut un temps où Chateaubriand pouvait s'enorgueillir de placer dans ses Mémoires d'Outre-Tombe cette réaction des Grecs à sa sortie du Ministère : « Leurs espérances les plus fondées étant dans la générosité de la France, ils se demandent avec inquiétude ce que présage l'éloignement d'un homme dont le caractère leur promettait un appui. » Les temps ont bien changé et, désormais, l'heure est davantage au mishellénisme d'un Pierre Loti qui n'avait à la fin de sa vie pas de mots assez durs pour la « Grécaille. » Aussi la grande presse ne se lasse-t-elle pas de nous décrire les Grecs comme seuls responsables de leurs malheurs actuels. Et pire, comme travestissant à dessein cette vérité éclatante pour faire payer aux autres leur propre gabegie. Le conte de fées balte Car à lire Arnaud Leparmentier, on a l'impression que les Baltes ont agi, tandis que les Grecs n'ont rien fait.

Alexis Tsipras: I ordered Varoufakis to 'defend Greece' But the prime minister said he "did not have, and never prepared, plans to take the country out of the euro". Since the airing of the "Plan B" talks, in a recorded conversation between Mr Varoufakis and city investors, two private lawsuits have been brought against the divisive politician, raising the prospect of a criminal prosecution over charges relating to treason. Opposition parties in Greece have also called for the former Essex University economist to have his parliamentary immunity from criminal charges revoked over his role in the clandestine plans. However, the prime minister rejected accusations from some that the blueprint amounted to a "coup d'etat" against his government. "You can blame him as much as you want for his political plan, his statements, for his taste in shirts, for vacations in Aegina." "But you cannot accuse him of stealing the money of Greek people or having a covert plan to take Greece to the precipice", said Mr Tsipras.

La BCE accorde un mois et demi de répit à la Grèce Selon le quotidien allemand Die Welt, la BCE accorderait un volant de 60 milliards d'euros aux banques grecques au titre du programme d'assistance à la liquidité d'urgence (ELA). Cette somme viendra en grande partie remplacer le mode de refinancement direct des banques grecques au guichet de la BCE. Rappelons que pour réaliser ces opérations normales, les banques doivent déposer des « garanties » ou « collatéraux » à Francfort. 56 milliards d'euros de refinancement en décembre Que représentent, en temps, ces 60 milliards d'euros pour les banques grecques ? Conjectures comptables A ces chiffres déjà conjecturaux (ils changent chaque mois de quelques milliards d'euros), s'ajoute l'incertitude de l'utilisation actuelle de l'ELA par les banques grecques. Moins de deux mois pour trouver une solution Chère ELA Dernier point : l'ELA n'est pas un don.

Manipulations statistiques : les racines de la crise dans la zone euro expliquées par ses présidents Il y a deux ans, en mars 2013, le président de la BCE, Mario Draghi, avait délivré une présentation aux chefs d’État et de gouvernement européens réunis en Conseil. Il s’agissait de prouver le bien fondé des politiques d’austérité budgétaire et de "réformes structurelles" à la mode bruxelloise. La démonstration avait, paraît-il, convaincu tout le Conseil y compris François Hollande qui, partageant sans doute les conclusions de la démonstration, n’avait vu que du bleu dans la manipulation des statistiques et des concepts opérée par le banquier central. Celle-ci avait été démontée, à l’époque, par Andrew Watt, économiste proche du mouvement syndical européen (les archives de la polémique, qui n’a pas vieilli, sont ici, là et là). Bis Repetita Deux ans plus tard, tout recommence. Pour les présidents, la crise de l’euro est essentiellement due aux rigidités des marchés du travail et des produits. Les rigidités du marché du travail n’expliquent... presque rien Et les coûts salariaux ?

La longue histoire des obligations perpétuelles Si la proposition grecque de convertir une partie de la dette en obligations perpétuelles se concrétise, ce sera le grand retour d'un instrument financier jadis dominant et progressivement tombé en désuétude. Rappelons son fonctionnement très simple. L'investisseur verse un capital à un débiteur. Ce dernier n'a pas à rembourser ce capital, le prêt est perpétuel. En revanche, il doit verser chaque année un intérêt calculé sur le principal (devenu fictif). L'invention de la rente perpétuelle L'ancien régime avait largement recours à ce type d'emprunts, auquel il fallait cependant ajouter des rentes viagères (où les intérêts étaient versés à vie) et les emprunts à très court terme (la « dette flottante). Rapidement, les « rentes de l'hôtel de ville » devinrent un pilier du financement de la monarchie. « L'âge d'or de la rente » Le 19ème siècle est l'âge d'or de la « rente. » C'est le placement le plus recherchée par la bourgeoisie triomphante. Coûteuses La « conversion des dettes »

Presenting an agenda for Europe at AMBROSETTI (Lake Como, 14th March 2015) Dear All, Ministerial duties have impeded my blogging of late. I am now breaking the silence since I have just given a talk that combines my previous work with my current endeavours. Here is the text of the talk I gave this morning at the Ambrosetti Conference on the theme of ‘An Agenda for Europe’. Back in March 1971, as Europe was preparing itself for the Nixon Shock and beginning to plan for a European monetary union closer to the Gold Standard than to the Bretton Woods system that was unravelling, Cambridge economist Nicholas Kaldor wrote the following lines in an article published in The New Statesman: “… [I]t is a dangerous error to believe that monetary and economic union can precede a political union or that it will act (in the words of the Werner report) “as a leaven for the evolvement of a political union which in the long run it will in any case be unable to do without”. These falsely dyadic choices imprison thinking and immobilise governments. Conclusion Like this:

Ce que coûterait vraiment aux contribuables l'annulation de la dette grecque Des chiffres ont circulé : si les Grecs annulaient leur dette, il en coûterait 650 euros par contribuable français, ont avancé certains. D'autres medias ont avancé le chiffre de 731 euros. Des montants évidemment considérables, qui ont de quoi alimenter la grogne contre ces "Grecs irresponsables". Mais ces chiffres sont erronés. Cette idée que les ménages français devraient rembourser ces 40 milliards à la place de la Grèce repose sur une méconnaissance du circuit de financement de l'État. L'État a une durée de vie infinie Cette différence avec la situation d'un particulier, qui, lui, rembourse bien sûr les emprunts qu'il a contractés auprès de sa banque, s'explique simplement : l'État est réputé avoir une durée de vie infinie. L'État grec est dans une situation différente -il rembourse effectivement ses emprunts- car il n'a plus accès aux marchés financiers. Mais cela n'a rien à voir avec la situation française. Un manque à gagner de 10,50 euros par adulte

Yanis Varoufakis interview: ‘Anything’s better than austerity' Last week, in between a hectic schedule of meetings with his euro zone counterparts in Brussels and colleagues and officials on his home turf, Greece’s finance minister Yanis Varoufakis found the time to attend a performance in Athens of Happy Days by Samuel Beckett, one of his favourite playwrights. In the two-act, two-character play, Winnie is slowly sinking into a mound of earth as she engages in her daily routine as best she can, while repeatedly intoning to her increasingly indiscernible husband Willie the refrain: “Oh this is a happy day”. For the 53-year-old economics professor turned politician, this “creative, artistic portrayal” of asphyxiation helped him escape from the tough reality of the negotiations, which he admits left him gasping for air. The performance, at Greece’s National Theatre, was “elevating, because good art, even if it is very depressing and concerns asphyxiating topics, makes one float in mid-air with happiness. And that’s the feeling I got.”

Alexis Tsipras se retrouve au pied du "mur de l'argent" Le 21 juillet 1926 au matin, le président du Conseil français Edouard Herriot, qui vient de former un gouvernement, reçoit une lettre d'Emile Moreau, gouverneur de la Banque de France qui est alors une institution privée et indépendante. Cette lettre enjoint au président du conseil de réclamer un vote explicite du parlement pour augmenter le plafond des avances accordées par la Banque au gouvernement. Faute de quoi, la Banque cessera immédiatement ses paiements pour le compte du Trésor. La France sera alors immédiatement en faillite. Aussitôt connue, cette lettre provoque un vent de panique chez les épargnants qui, craignant un impôt forcé sur les dépôts, se ruent aux guichets. Le franc s'effondre, il faut 235 francs pour une livre sterling (contre 25 avant la guerre et 179 un mois avant). Un souvenir de 1926... On ignore si Mario Draghi connaît cet épisode de l'histoire de France qui a donné naissance à une expression, le "mur de l'argent". La BCE, acteur politique Un jeu de bluff

A Greek Morality Tale by Joseph E. Stiglitz NEW YORK – When the euro crisis began a half-decade ago, Keynesian economists predicted that the austerity that was being imposed on Greece and the other crisis countries would fail. It would stifle growth and increase unemployment – and even fail to decrease the debt-to-GDP ratio. Others – in the European Commission, the European Central Bank, and a few universities – talked of expansionary contractions. But even the International Monetary Fund argued that contractions, such as cutbacks in government spending, were just that – contractionary. We hardly needed another test. Austerity had failed repeatedly, from its early use under US President Herbert Hoover, which turned the stock-market crash into the Great Depression, to the IMF “programs” imposed on East Asia and Latin America in recent decades. Greece largely succeeded in following the dictate set by the “troika” (the European Commission the ECB, and the IMF): it converted a primary budget deficit into a primary surplus.

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