« Il y a un risque d’Internet à plusieurs vitesses » Chargée de recherche à l’Institut des sciences de la communication du CNRS, Valérie Schafer a coécrit l’an dernier, avec Hervé Le Crosnier, la Neutralité de l’Internet : un enjeu de communication (CNRS Editions). Le récent conflit entre Free et Google a porté sur la place publique la notion de neutralité du Net. Mais depuis quand le débat est-il ouvert ? La neutralité du Net n’a pas toujours été un enjeu, car Internet était à l’origine un outil scientifique. L’an dernier encore, le conflit d’Orange contre Cogent ( lire l'article ) n’a pas eu beaucoup d’écho, car on connaît mal le rôle de ces acteurs -- Cogent est un «opérateur de transit», un gestionnaire de tuyaux. Pourquoi la neutralité est-elle un enjeu important pour ces internautes ? Dans l'affaire Free/Google, Free argue que les tuyaux sont saturés et se tourne vers Google en lui demandant de participer financièrement. A quoi ressemblerait cet Internet à plusieurs vitesses ? Oui. Paru dans Libération du 15 janvier 2013
Aaron Swartz's politics weren't just about free technology: they were about freeing humanity In a guest editorial on Naked Capitalism, Matt Stoller reminds us that Aaron Swartz's politics weren't just about digital freedom: he saw free software and open networks as instrumental to eliminating corruption and corporatism in wider society. In 2009, I was working in Rep. Alan Grayson’s office as a policy advisor. We were engaged in fights around the health care bill that eventually became Obamacare, as well as a much narrower but significant fight on auditing the Federal Reserve that eventually became a provision in Dodd-Frank. Aaron came into our office to intern for a few weeks to learn about Congress and how bills were put together. Aaron Swartz’s Politics
Dix raisons d'être pour la neutralité du Net Neutralité du Net par-ci, neutralité du Net par-là. Ces derniers temps, on entend de plus en plus parler de ce principe, à l’origine réservé au cercle d’e-initiés. Hier encore sur France Inter, ou il y a quelques semaines au Grand Journal: la notion a quitté son nid douillet mais limité de techniciens du réseau pour venir chatouiller le grand public. Il faut dire que les frasques de Free avec la publicité ou YouTube, ainsi que la volonté fraîchement affichée du gouvernement, confirmée par le Conseil national du numérique, d’inscrire la notion dans la loi, lui a donné un sacré coup de notoriété. On va pas se cacher derrière notre petit doigt. publicité Au même titre qu'un autre, je suis censée pouvoir accéder à tous les contenus disponibles en ligne, mais aussi et surtout en publier. En dehors de quelques ajustement techniques nécessaires à la maintenance du réseau, les opérateurs n’ont pas à tripatouiller le contenu qui passe dans leurs tuyaux, au seul prétexte qu’ils en ont la charge.
Devenir Média. L'activisme sur Internet, entre défection et expérimentation 1Les premières pages de Devenir média sont consacrées à la critique virulente, mais fermement argumentée, par le renfort de nombreuses références bibliographiques, d'un article de Serge Halimi paru dans Le Monde diplomatique en août 2000, où ce dernier dénonçait l'idéalisme des cybernautes croyant en une ère nouvelle pour le militantisme, l'ère internet. Internet ne serait pas pour S Halimi le nouveau lieu pertinent de l'activisme politique. Au contraire, pour O. Blondeau et L. 2Un triptyque donne à l'ouvrage sa cohérence argumentative : en effet les pratiques des acteurs prennent sens au regard des notions d'expérimentation, de défection et d'expressivisme. 3L'auteur procède à un cadrage théorique et historique fort utile en introduction. 4De 1995 à 2001, l'Internet militant prend véritablement forme avec les listes de diffusion sur le web. 5De 2001 à 2004, on peut parler de tournant vidéo de l'activisme et plus largement de tournant culturel. 6L'ouvrage se compose de deux parties.
Aaron Swartz : sur les traces d’une étoile filante du Net - L'actu Médias / Net La disparition d'Aaron Swartz en janvier 2013 a laissé orpheline la communauté numérique. De Boston à New York, retour sur le parcours d'un homme qui voulait propager le savoir. Cet article est la version longue de l'article paru dans “Télérama” le 3 avril 2013. C’est une petite rue sans histoires, dans un quartier résidentiel de Cambridge (Boston), à l’ombre des prestigieux Harvard et Massachusets Institute of Technology. Cliquez ici pour la voir en plus grandLa carte des lieux de Boston fréquentés par Aaron Swartz. Le document de police indique qu’il était 14 heures et 11 minutes lorsque le policier a plaqué le fuyard contre le trottoir, et qu’Aaron Swartz, pour le principe, a refusé de confirmer son identité – mais qu’une clé USB portant ses initiales l’a trahi. Une heure plus tôt, le jeune homme aux longs cheveux noirs avait discrètement quitté le bâtiment 16 du MIT. Aaron, le Robin des bois numérique Mis en examen pour treize chefs d’accusation On connaît la suite, dramatique.
CETA craindre Accusé d'être un cheval de Troie du défunt traité anti-contrefaçon ACTA, l'accord commercial CETA (entre Canada et UE) rentre ce lundi dans un nouveau round de négociations. La mobilisation se renforce à l'approche de l'issue finale. En juillet dernier, lorsque le Canadien Michael Geist, professeur de droit engagé en faveur des libertés numériques, a alerté sur le danger de CETA ce traité commercial Canada-UE potentiellement cheval de Troie d’ACTA, l’accord commercial fraîchement rejeté par le Parlement européen, certains ont tempéré : le texte fuité date de février, il n’est plus d’actualité, les lobbies ont échoué dans leur tentative d’imposer leur vision maximaliste de la propriété intellectuelle et du droit d’auteur. Trois mois après, alors qu’un treizième round de négociations s’engage ce lundi, le scepticisme a fait place à l’inquiétude. CETA, c’est comme ACTA. Dubitatif naguère, le fondateur du Parti Pirate, le Suédois Rick Falkvinge tient désormais la même ligne : Sa position ?
Hackerisme : hacking large appliqué, éthique sociale et politique C’est cette publication : « Éthique et communauté du hacker : un entretien avec Richard M. Stallman, 2002 », toujours consultable sur le site gnu.org qui est à l’origine de l’article présentement en ligne. Il n’y a pas là une découverte fondamentale sur le hacking et les hackers mais des rappels sur leur origine et leur progression au cours du temps. Petit extrait de l’interview de Richard Stallman : TV : Que veut dire le mot « hacker » pour vous, personnellement ? Un peu plus loin : TV : Une question à propos de l’esthétique du hacker : comme vous l’expliquiez, il n’y a pas d’éthique du hacker particulière, car un hacker peut agir de manière éthique, ou non ; rien dans le « hackerisme » n’oblige à un comportement éthique.RMS : Le hacking n’est pas au départ une question d’éthique. Ce que renvoie RMS il y a 10 ans, avec l’éclairage de 2012 peut amener à se poser de nombreuses questions en lien avec les mouvements hackeristes qui se font connaître aujourd’hui.
Hackers, hacktivistes : de simples agents du chaos Samedi, Reflets est allé parler d’hacktivisme avec Frédéric Bardeau de l’agence Limite, de leur devenir et surtout de ce qu’ils devraient, selon lui, être. Cette émission de radio sur France Culture rebondissait sur une interview de Frédéric Bardeau dans les colonnes de Reflets. Yovan Menkevick, auteur de l’interview vous entretient souvent du soufisme. Pour Frédéric Bardeau, les hacktivistes manquent de culture politique, ont des égos surdimensionnés et rechignent à partager leur savoir, supposément hors du commun, de manière intelligible, avec « les gens ». Les hacktivistes ne sont qu’un « groupe » dans un ensemble. L’existence d’un groupe qui ne comprendrait que des sheng ren (homme sage) chers à Lao Tseu est donc fort improbable. Passons maintenant au fait que les hacktivistes n’auraient pas réussi à mettre en place une organisation leur permettant de s’exprimer d’une seule voix. Vraiment ? Prenons à nouveau appui sur Lao Tseu : Vraiment ? Rien de neuf sous le soleil.
Frédéric Bardeau : « l’hacktivisme doit changer de posture » Frédéric Bardeau s’est fait connaître du grand public après la parution fin 2011 de son bouquin-enquête « Anonymous, peuvent-ils changer le monde ? », co-écrit avec Nicolas Danet. Bardeau est un entrepreneur du web, co-fondateur de l’agence Limite, pure-player spécialisé en communication, mais n’est pas pour autant un « cyber-béat ». Son activité de conseil en stratégie digitale l’oblige à observer le net avec le plus de recul possible : l’évolution du réseau, ses ornières ou ses avancées, ceux qui défendent sa neutralité ou veulent le réguler, les groupes de cyber-activistes qui s’y font connaître, etc. Nous nous sommes rencontrés lors d’une conférence sur la neutralité du net et l’hacktivisme, où votre serviteur, pour Reflets, et Jérémie Zimmerman pour La Quadrature du Net étaient eux aussi invités. En cinq questions-réponses, Bardeau donne son analyse sur ces sujets. Frédéric Bardeau : C’est une très bonne chose sur le fond. Quel beau programme non ?
The fight for control of the internet has become critical If plans to put cyberspace under a secretive UN agency go through, states' censoring of the web will be globally enshrined [...] If this succeeds, this will be an important boost to states' plans to censor the web and to use it to monitor citizens. Virtually all governments are at it. The internationalisation of the internet is inevitable, and good. #OpSyria (s05e03) : Bachar propaganda pwn4g3 … again. Lors de la première saison de l’OpSyria, Reflets vous avait fait visiter les magnifiques réseaux sociaux syriens de la SANA. Aujourd’hui, nous avons décidé de mener une action contre la propagande qu’assènent les médias à la solde du régime. Leur désinformation constante, leur soutien à un régime sanguinaire, l’embargo qu’ils appliquent sur les faits dramatiques qui se déroulent en Syrie méritaient que nous agissions, une fois de plus. Attention, la soirée n’est pas terminée, autant vous le dire, ce premier billet n’est que l’apéritif. La SANA n’est pas la seule source de propagande du régime de Bachar Al Asad. Un autre site de branquignoles sert de brosse à reluire de ce qu’il reste du pouvoir syrien. Comme à notre habitude, nous commençons par visiter le robots.txt. Alors nous avons les accès à l’admin les pages de commentaires et le Facebook connect, jusque là tout va bien. Mais un bonheur n’arrivant jamais seul nos pieds nicklés du Net offrent aussi au monde leurs emails
Bluetouff - De l’engagement Nos récents articles sur Reflets, celui sur Syria News, et celui sur le Parlement syrien, comme chaque fois lorsque l’on parle de la Syrie, ont soulevé quelques commentaires exprimant une certaine perplexité. Ces commentaires sont parfois parfaitement construits et expriment des interrogations et des réserves parfaitement légitimes. Nous essayons donc de répondre à ces commentaires, et c’est aussi un peu l’objet de ce billet. Notre réalité est cependant bien différente. Le gouvernement syrien, avec l’aide d’entreprises locales ou occidentales a décidé d’exercer une surveillance active de son réseau. prévenir la diffusion de toute information qui lui serait défavorable ;localiser, arrêter, torturer les émetteurs de ces informations, de ces documents vidéo ;mener une propagande active à la gloire de la personne de Bachar Al Assad, tyran népotique au culte de sa propre personne bien affirmé. ☠ Pourquoi s’engager ? ☠ Pourquoi le Parlement ?