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Bernard Friot et Frédéric Lordon chez Tropiques (2/2)

Bernard Friot et Frédéric Lordon chez Tropiques (2/2)
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Privatisations : les hôpitaux espagnols livrés à la spéculation financière Au nom de la croissance et de la réduction des déficits, le gouvernement espagnol accélère la privatisation du système de santé publique. Des fonds d’investissement en quête de « rentabilité élevée » s’emparent d’hôpitaux, sur fond de conflits d’intérêt et de scandales politico-financiers. Collectifs citoyens et syndicats dénoncent les conséquences désastreuses de cette privatisation : des patients mourant prématurément par négligence, un personnel soignant en pleine dépression, et des coûts au final plus élevés que ceux d’une gestion publique. « Partenariat public privé » : ce mode de gestion, appliqué au système de santé publique espagnol provoque des ravages, tant sociaux que sanitaires. 2 700 personnes seraient mortes prématurément en 2012 dans la région de Valence, selon un rapport de l’UGT, le premier syndicat espagnol. Conditions de travail « inhumaines » Des privatisations pour réduire les déficits ? Scandales politico-financiers Coopératives et autogestion Nathalie Pédestarres

L'euro, ou la haine de la démocratie Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis. Vraiment, à cet instant, on aurait voulu voir leurs têtes, mâchoires décrochées comme des tiroirs de commodes fraîchement cambriolées : Sapin, Hollande, Moscovici, leurs experts organiques, leurs journalistes de propagande, tous ceux qui n’ayant que la « modernité » à la bouche se sont si constamment efforcés d’en finir avec le peuple, pénible démos, et pénible démocratie quand il lui vient à l’idée de ne pas se contenter de valider ce qui a été décidé pour elle. Mais c’est une némésis et personne n’y pourra rien : il vient toujours un moment où la politique chassée par la porte revient par la fenêtre. Plus elle a été chassée obstinément d’ailleurs, et plus ses retours sont fracassants. Le référendum, ou le retour du refoulé Les institutions de la haine politique Le moment du chaos

Discussion avec Bernard Friot : Loi Travail, infra emploi et salaire à vie Retrouvez la vidéo liée à cet article en cliquant sur le lien suivant : Espaces marx (EM) : Pourquoi es-tu mobilisé contre la loi Travail ? Parce que je suis mobilisé depuis plus de trente ans contre la dérive qu’elle continue. La loi Travail – j’utilise son nom officiel même si cette loi est en réalité une insulte aux travailleurs, pour éviter tout détournement raciste et machiste du nom de la Ministre comme on en trouve trop dans les pancartes des manifs et même, c’est affligeant, dans le sketche que les Pinçon-Charlot sont allé faire à la Nuit Debout de République - est le résultat de plusieurs décennies d’inversion de la hiérarchie des normes, à commencer par les lois Auroux de 1982. Pourquoi la hiérarchie des normes est-elle un enjeu de lutte de classes ? EM : La mesure la plus dangereuse de la loi Travail est donc l’inversion de la hiérarchie des normes ? Que m’apprend l’histoire de la sécurité sociale ? Mais pas uniquement. EM. EM. EM.

En Espagne, austérité et privatisations détruisent le système de santé publique et nuisent à la qualité des soins Le spectacle n’est pas très flatteur pour la direction de l’établissement hospitalier. Des lits sont entassés en quinconce dans les couloirs et dans les chambres individuelles. Les issues de secours sont bloquées et le travail du personnel soignant entravé. Avec l’augmentation des maladies hivernales, le service est rapidement saturé. « Je n’en peux plus ! « La saturation des urgences est devenue permanente » En 2012, le gouvernement de Mariano Rajoy (Parti populaire, droite), a modifié le régime des indemnités journalières versées aux fonctionnaires de l’État en cas d’arrêt de travail pour les maladies et les accidents non-professionnels. Ces scènes inquiétantes se banalisent. Hausse des cas de négligences médicales La Defensora del Pueblo – l’équivalent espagnol du Défenseur des droits –, Soledad Becerril, a publié début 2015 un rapport très critique sur la situation des services d’urgence dans les établissements hospitaliers publics [1]. 19 000 postes supprimés en deux ans

01/ FRÉDÉRIC LORDON, « VIVE LA LOI EL KHOMRI ! » Cette loi on s’en fout, dit LORDON, dans une très chaude ambiance, « mais il nous manquait réellement quelque chose pour faire précipiter à grande échelle tout ce qui est en suspension depuis si longtemps. » Nous ne revendiquons rien, « revendiquer c’est déjà s’être soumis, revendiquer c’est s’adresser à une puissance tutélaire aimable, un débonnaire bienfaiteur. Les enfants réclament, grandis, ils revendiquent. » « Qui a besoin de qui ? Un reportage radio d’Anaëlle Verzaux [15’28]. Télécharger le MP3- Écouter dans une nouvelle fenêtre - Marie GALL attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37 reportage : Anaëlle VERZAUX réalisation : Jérôme CHELIUS préparation : Jonathan DUONG (Vous pouvez podcaster ce reportage en vous rendant dans la rubrique "Mon compte", en haut à droite de cette page.)

BALLAST Bernard Friot : « Nous n’avons besoin ni d’employeurs, ni d’actionnaires pour produire » Entretien inédit pour le site de Ballast Économiste et sociologue, Bernard Friot défend depuis de nombreuses années une alternative au capitalisme, qu’il a théorisée à partir de son sujet de prédilection : la sécurité sociale. Contrairement à la proposition du revenu de base qu’il qualifie de « roue de secours du capitalisme », la solution du salaire à vie s’inscrit autant dans une refonte complète de notre rapport à la propriété que dans une démarche de suppression de notre aliénation au marché de l’emploi, au profit de la valorisation du travail. Car, pour ce professeur émérite de l’université de Nanterre, c’est très clair : nous travaillons tous, même si nous n’avons pas d’emploi. Au sein de l’association d’éducation populaire Réseau salariat dont il est cofondateur, Bernard Friot déconstruit méthodiquement la rhétorique de ce qu’il appelle la « religion capitaliste », que nous avons intégrée jusqu’à en être prisonniers conceptuellement. ©‎ Manuel Vimenet

Les taches aveugles de « l'autre euro possible Un de ces lieux communs que l’éditorialisme prend pour de la pensée profonde se plaît à répéter que nous vivons une époque de constante accélération et que tout va toujours plus vite… Qu’on se rassure, il reste des domaines où l’on procède encore avec une sage lenteur, par exemple à propos de l’euro quand il s’agit de mettre l’une derrière l’autre deux idées conséquentes. Une ironie qui n’est sans doute pas inadvertante nous soumet la question de savoir si une autre Europe est possible dix ans après un référendum constitutionnel qui nous promettait déjà à sa manière une autre Europe possible — et dont on mettra difficilement au compte du « non » que la promesse n’en ait pas été tenue, puisque ce texte nous est revenu à l’identique sous la forme du Traité de Lisbonne (à quelques déclarations ronflantes près qui n’engageaient que de l’encre sur du papier). Les prérequis passionnels de la démocratie formelle Est-ce à dire qu’elles ne pourraient jamais l’être ? Evidemment non. Gerxit ?

« Jusqu'à quand ? » (Frédéric Lordon) Face à cette réalité, Frédéric Lordon nous livre ses trois thèses qui apparaissent fondamentales. Tout d'abord, il démontre que la concurrence, alliée à la cupidité, est la force par excellence de l'aveuglement du risque et de l'emballement collectif. Les acteurs des marchés financiers recherchent le profit à tout prix quel que soit le niveau de risque. Pour ne pas se faire distancer et atteindre le même niveau de rentabilité que la concurrence, les institutions financières prennent les mêmes risques les concurrents ayant atteint la meilleure rentabilité. En réalité, la concurrence tend à produire de l'homogénéité au détriment de la diversité. Dans la même veine, l'auteur montre que « l'innovation » financière, bien loin d'apporter un quelconque progrès, correspond en réalité à un déni des risques qui favorise leur accumulation. La dernière thèse de Frédéric Lordon est que la mesure du risque ex-ante est impossible.

Bernard Friot : « Nous pouvons organiser nous-mêmes le travail, sans employeurs, ni prêteurs » – Le Comptoir Sociologue et économiste, Bernard Friot est spécialiste de la Sécurité sociale. Aux côtés de l’association Réseau salariat qu’il a cofondé en 2012, il promeut l’octroi d’un salaire à vie pour tous. L’auteur de « L’enjeu du salaire » et « Émanciper le travail » publiait le 5 octobre 2017 aux éditions La Dispute « Vaincre Macron ». Il était présent au colloque « Communisme : Théories et pratiques » organisé à l’Université de Rennes 1 au printemps 2017, où il a accepté de répondre à nos questions. L’occasion pour vous, lecteurs du Comptoir, de (re)découvrir ses propositions concrètes pour recommencer à avancer à gauche. L’image de une est un portrait de Bernard Friot réalisé par Cyrille Choupas pour sa série « T.I.N.A : There is no alternative ? Le Comptoir : Pouvez-vous résumer le projet que vous proposez et expliquer en quoi il est nécessaire ? Bernard Friot et Frank Lepage en flagrant délit d’éducation populaire Pour que les travailleurs puissent décider, ils ont un salaire à vie.

Le projet de taxe Tobin, bête noire des spéculateurs, cible des censeurs, par Ibrahim Warde (Le Monde diplomatique, février 1997) En 1972, alors que le monde était en proie à des remous monétaires, l’économiste James Tobin proposa, lors d’une conférence à l’université de Princeton, de taxer les transactions de change en vue de permettre aux gouvernements de retrouver leur autonomie en matière de politique macroéconomique. L’idée fit long feu, mais telle le monstre du loch Ness, elle resurgit périodiquement. En 1992 et 1993 lors des crises monétaires européennes, et fin 1994 avec l’effondrement du peso mexicain, la « taxe Tobin » refaisait surface ; en 1994, lors du sommet social de Copenhague, le président François Mitterrand en relança l’idée ; dans les coulisses du G 7, à Halifax en 1995, la taxe fut à nouveau évoquée. A chaque fois, le projet fut rapidement enterré, et la taxe semblait condamnée à se voir systématiquement qualifiée d’« idéaliste » et « irréaliste ». Il faut dire que M. Pourtant, certains chiffres sont éloquents. Le long terme dure... dix minutes

Le complotiste de l’Élysée, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 2 février 2019) On peut tenir pour l’un des symptômes les plus caractéristiques des crises organiques l’emballement des événements, et la survenue à haute fréquence de faits ou de déclarations parfaitement renversants. En moins de vingt-quatre heures, nous aurons eu les enregistrements Benalla, aussitôt enchaînés avec une rafale de propos à demi-« off » signés Macron, et la mesure du dérèglement général est donnée à ceci que, dans la compétition des deux, c’est Benalla qui fait figure de gnome. En fait, on n’arrive plus à suivre. Lire aussi Mathias Reymond, « Ils l’ont tant aimé », Le Monde diplomatique, février 2019. Il le faut pourtant, car tout est magnifique. Macron en « off », c’est chatoyant. Avec « Jojo » déjà, il y avait de quoi faire — un hashtag #JeSuisJojo par exemple ? C’est tellement ahurissant qu’on est presque obligé de se demander s’il n’y a pas quelque part de malignité chez les scribes du Point. Qui s’étonnera, en tout cas, que la stratégie RT rentre comme dans du beurre ?

Bernard Friot se prononce contre l'Union européenne... et pour le communisme Connu pour ses analyses sur le travail, Bernard Friot s’exprime rarement sur l’Union européenne et l’euro. Les Citoyens souverains, « collectif écosocialiste, féministe et anti-raciste, favorable à une sortie de l’Union européenne, de l’euro, de l’OTAN, à un audit sur la dette et un Frexit de gauche » ont invité l’économiste et sociologue afin de discuter avec lui de ces questions. Ils étaient environ une centaine ce mardi 5 février, à Pantin, en Seine-Saint-Denis, venus écouter Bernard Friot. Les organisateurs ont décidé de sortir l’économiste et sociologue communiste de sa zone de confort en le questionnant sur les Gilets jaunes, mais aussi et surtout sur l’Union européenne et la souveraineté nationale. Ramzi Kebaili et Yazid Arifi, tous les deux membres du collectif Citoyens souverains, ont eu la lourde tâche d’animer la soirée, qui s’est conclue par une heure de questions du public. Celle-ci commence par un rappel des théories de Bernard Friot.

FMI : la mondialisation financière nourrit les inégalités Pour les experts du Fonds monétaire international (FMI), il n’y a aucun doute : quand un pays ouvre son économie aux grands vents de la finance mondiale, il voit croître ses inégalités sociales. C’est la conclusion d’une étude empirique menée sur 149 pays pour la période 1970-2010. Quels sont les mécanismes qui relient les inégalités à l’ouverture financière ? Le FMI en identifie trois. D’abord, la libéralisation permet aux plus aisés d’avoir un accès au crédit encore plus important. Ainsi, dans les pays où tout le monde a facilement accès aux prêts bancaires, la montée des inégalités reste plutôt faible. Ensuite, la libéralisation accroît les chocs liés aux crises financières. Enfin, par la réalité ou la menace de délocalisation des investissements, la libéralisation financière conduit à un rapport de force favorable aux employeurs et à une baisse de la part des salaires dans la répartition des revenus.

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