Femen partout, féminisme nulle part, par Mona Chollet (Le Monde diplomatique, 12 mars 2013) «Les musulmans semblent éprouver un sentiment de puissance virile à voiler leurs femmes, et les Occidentaux à les dévoiler », écrivait l’essayiste marocaine Fatema Mernissi dans Le Harem et l’Occident (Albin Michel, 2001). L’engouement des médias français pour des figures comme les Femen ou Aliaa El-Mahdy, l’étudiante égyptienne qui, en 2011, avait posé nue sur son blog (1), offre une nouvelle confirmation de la justesse de cette observation. On a pu voir sur France 2, le 5 mars, un documentaire consacré au collectif d’origine ukrainienne implanté en France depuis un peu plus d’un an (2), et un autre intitulé Aliaa, la révolutionnaire nue sur La Chaîne parlementaire (LCP) pour le 8 mars, Journée internationale des femmes. « Si tu montres tes nichons,je reviens avec mon photographe » Femmes, vous voulez vous faire entendre ? Une seule solution : déshabillez-vous ! Les Femen, elles, ont été plus pragmatiques. Contre les vieilles femmes qui lisent des livres « Féminisme pop »
« Not all men » ou l’argument du « oui mais pas moi » | Lionel Davoust Cette petite BD circule partout sur Internet, et il faut dire qu’elle est très drôle : Elle met l’accent sur la « défense » dite du « not all men » : en réponse à la dénonciation des problèmes de sexisme, certains répondent « oui mais pas tous les hommes » (= ne sont des violeurs / ne sont payés plus que les femmes / ne battent leur épouse etc.) Soit : « OK, mais pas moi » – ce qui à la fois une évidence, et une façon pour l’individu de se dédouaner, s’il se sent mal à l’aise dans la discussion (l’usage de cet argument me paraît donc, mécaniquement, prompt à susciter la méfiance). Mais, au-delà et fréquemment, c’est une façon pour certains d’invalider l’argument tout entier : « si l’on formule un problème de discrimination sexuelle, mais que je n’exerce aucune discrimination, alors le problème de discrimination n’existe pas ». Time y consacre un article. OK, le comic est savoureux, vraiment. De façon formelle : la majorité n’est pas la totalité. Sur le même thème Auguste lectorat, fuis !
Not All Men: A Brief History of Every Dude’s Favorite Argument On April 10, artist Matt Lubchansky updated his popular webcomic series, Please Listen To Me, with a new comic called “Save Me.” It features a presumably mild-mannered fellow in a polo shirt who spots the “Man Signal” and barrels into a phone booth to emerge as a fedora-masked Not-All-Man, “defender of the defended” and “voice for the voiceful.” He catches the whiff of misandry in the air — a pink-haired woman in the middle of saying “I’m just sick of how men…” — and smashes through a plate-glass window to play devil’s advocate. It’s a sharp, damning satire of a familiar kind of bad-faith argument, the one where a male interlocutor redirects a discussion about sexism, misogyny, rape culture, or women’s rights to instead be about how none of that is his fault. The comic was retweeted and reblogged tens of thousands of times. But his origin story is shrouded in mystery. “I know. Of course, this doesn’t mean people weren’t not-all-menning it up before 2013.
Arguments anti-féministes (2) « Tu es trop agressive, cela nuit à ton message Agressive: se dit en particulier d’une féministe avec laquelle on est en désaccord. Étrangement, c’est l’un des arguments les plus difficiles à contrer. Pourquoi? Dans les milieux féministes en ligne, ce phénomène est connu comme le « tone argument » (argument de/du ton). [C’est] un argument utilisé dans des discussions, […] suggérant que les féministes auraient plus de succès si elles (ils) s’exprimaient sur un ton plus agréable. L’argument de ton est une forme de détournement de la conversation [derailment], ou un leurre, car le ton d’une affirmation est indépendant du contenu de l’affirmation en question, et le fait d’attirer l’attention sur le ton détourne du problème dont il est question. L’emploi de l’argument de ton empêche la (le) féministe accusé-e de développer son propre argument et vise in fine à la (le) faire taire. C’est sûrement l’un des arguments les plus entendus et les plus stéréotypés. On a vu ce stéréotype à l’œuvre pendant la campagne de 2007. AC Husson WordPress:
Je ne serai jamais qu'un allié (et c'est fantastique) - Carnet d'un rêveur Par Jonas Lubec, mardi 29 avril 2014. Lien permanent Pré-scriptum: J'ai hésité avant de poster ce billet. Il m'apparaît toujours comme étant quelque peu arrogant, ou gonflé. Un des propos qui m'avait le plus choqué alors que je commençais à m'intéresser au féminisme était le terme de « pro-féministes » que certaines femmes accolaient aux hommes, considérant qu'ils n'étaient pas féministes, qu'ils ne seraient jamais que des alliés.
La revue lesbienne Well Well Well a été entièrement rédigée selon des règles de grammaire égalitaires FÉMINISME - Souvenez-vous, quand vous étiez sur les bancs de l'école, de la première règle de grammaire qu'on vous a apprise: "Le masculin l'emporte sur le féminin". Depuis, vous avez pris le réflexe de gommer dans vos phrases la forme féminine quand elle se mêle à la forme masculine. N'est-ce qu'un détail de la grammaire française ou s'y cache-t-il un enjeu plus important, celui, tout simplement, de l'égalité entre les hommes et les femmes? C'est la question que s'est posé le magazine Well Well Well, un mook (mi-magazine, mi-book) lesbien lancé en septembre dernier, financé par crowdfunding, dont le deuxième numéro sort ce samedi 6 juin avec la chanteuse Soko en couverture. L'an dernier, la revue avait déjà bien fait parler d'elle, et pour cause: après les disparitions successives de têtue.com, de la Dixième Muse, de Lesbia Magazine, les lesbiennes se sont retrouvées sans média qui leur était destiné. "Si on ne le fait pas, qui le fait?" "Si on ne le fait pas, qui le fait?" Contactez-nous
Féminisation de la langue: quelques réflexions théoriques et pratiques Les personnes lisant régulièrement ce blog auront sûrement remarqué que j’essaie au maximum d’éviter d’employer le masculin universel (j’explique ci-dessous ce que j’entends par là). Je voudrais tenter d’expliquer pourquoi (c’est le côté théorique) et surtout comment, par quelques réflexions liées à mon parcours sur cette question et à ma pratique comme féministe, blogueuse, mais aussi comme prof de français langue étrangère. Cette pratique est en évolution constante. Alors que j’étais d’abord extrêmement réticente, je me suis habituée à ces graphies à force de lectures et d’échanges militants, et j’aurais du mal aujourd’hui à faire marche arrière. Ces théories et pratiques rencontrent énormément de résistances. J’ai bien conscience que traiter ce genre de sujet va m’attirer plein de remarques sympathiques en commentaire. Une dernière remarque avant de commencer, à propos du titre: le terme de « féminisation » pour désigner ces pratiques n’est pas forcément adapté. Problèmes rencontrés
Auteure ou autrice ? Un mot qui dérange Elle met un point d’honneur à ce qu’on la désigne comme « autrice ». Aurore Evain, engagée pour la parité dans le domaine du théâtre, a publié une anthologie du Théâtre des femmes de l’Ancien Régime, dans lequel elle met en valeur le travail des femmes auteures de pièces, qui ont été laissées de côté. Elle s’est également penchée sur l’histoire du terme autrice.Comme d’autres mots, autrice été chassé de l’Académie française au 17e siècle, par des hommes qui se réservaient la noblesse de certaines fonctions. Les femmes pouvaient être des boulangères mais plus des professeuses ou des autrices. Entretien. Vous utilisez le mot « autrice » plutôt qu’auteure, pourquoi ? Pour parler des actrices il y a des mots : comédienne, actrice, interprète. Cela veut dire qu’on ne l’utilise pas ? Non, ce terme a été utilisé au 16e siècle pour parler des reines. Comment peut-on expliquer que le mot autrice ait été rejeté? Ce n’est pas un néologisme.
Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin! | Éditions iXe Le long effort des grammairiens et des académiciens pour masculiniser le français a suscité de vives résistances chez celles et ceux qui, longtemps, ont parlé et écrit cette langue sans appliquer des règles contraires à sa logique. La domination du genre masculin sur le genre féminin initiée au XVIIe siècle ne s’est en effet imposée qu’à la fin du XIXe avec l’instruction obligatoire. Depuis, des générations d’écolières et d’écoliers répètent inlassablement que « le masculin l’emporte sur le féminin », se préparant ainsi à occuper des places différentes et hiérarchisées dans la société. Ce livre retrace l’histoire d’une entreprise à la misogynie affirmée ou honteuse, selon les époques. ► «Comment le langage structure-t-il nos pensées? ► «Le masculin et le féminin», un article de Marie Darrieussecq (Libération, 31 octobre 2014): à lire en pdf sous l'onglet «Lectures Libres» ► «Mme le Président. ► «Le mot autrice vous choque-t-il?» ► Sur le blog d'Hypathie
« Iel » ou « Ol », le pronom personnel neutre français en construction | Réflections diverses Étiquettes : genre, iel, neutre, ol, trans En quelques décennies, les femmes (et les minorités de genre et de sexe) sont parvenues à établir une certaine équité dans la société. Ainsi elles ont obtenu les mêmes droits et sont théoriquement vouées à des futurs individuels aussi grandioses (ou tristes) que ceux des hommes. Cependant les stéréotypes et rôles genrés avec lesquels les enfants sont éduqués font barrière à une réelle égalité des chances. Ainsi, statistiquement, le fait de donner des poupons aux filles crée en elles un instinct maternel qui va contraindre plus tard leurs carrières professionelles. Qu’est-ce que la langue française vient faire là dedans ? Je tiens à préciser que le pronom neutre renforçera le français, dans la mesure ou cette langue deviendra moins contraignante et permettra aux gens de décider comment ils désirent élever leurs enfants (contraindre ou libérer leur identité genrée). Plusieurs idées de pronom personnel apparaissent (iel, yel, ille, yol, ol).
Règle de proximité Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. La règle de proximité (ou règle de voisinage) consiste à accorder le genre et le nombre de l'adjectif avec celui du plus proche des noms qu'il qualifie, et le verbe avec le plus proche de ses sujets. En vertu de cette règle, contrairement à l'usage actuel, le féminin et le singulier peuvent donc l'emporter sur le masculin et le pluriel. En grec ancien et en latin[modifier | modifier le code] La règle de voisinage est similaire en grec ancien et en latin. Dans l'exemple suivant, captus est s'accorde avec le sujet le plus proche, unus, au masculin et au singulier, sans qu'il soit tenu compte du premier sujet, filia : « Orgetorigis filia atque unus e filiis captus est. — Jules César, La Guerre des Gaules, I, 26. Autre exemple d'accord du verbe avec le sujet le plus proche : « Gallos a Belgis Matrona et Sequana dividit. — Jules César, La Guerre des Gaules, I, 1. En français[modifier | modifier le code] « Ni la douceur ni la force n'y peut rien.
Le mot “autrice“ vous choque-t-il S’il vous est arrivé de pousser un cri d’horreur en entendant le mot autrice (pour auteure) et de pester contre cette sale manie qu’ont adopté les Présidents de dire, en préambule de leurs discours, «Français, Françaises», lisez ce qui suit. Pourquoi le mot queue est-il féminin et le mot vagin masculin ? C’est l’arbitraire de la langue. Au XVIIe siècle, des puristes décident de faire rentrer les mots de force dans des cases sexuées. Couramment utilisé au XVIe siècle, le mot autrice vient du latin auctor-auctrix, «matrice naturelle des doublets auteur/autrice et acteur/actrice». Tomber en quenouille Il s’avère en effet que de nombreuses règles de grammaire, de conjugaison et de masculinisation des mots datent d’une époque qui correspond à une crise dynastique : dans les années 1580, «alors que la descendance d’Henri II et de Catherine de Médicis semblait assurée, avec quatre garçons, aucun n’a eu de fils légitime et presque tous sont morts jeunes, voire très jeunes.»
Association George Sand: L'écriture inclusive « Le masculin l’emporte sur le féminin », règle de grammaire, une des seules que tout le monde semble avoir intégré au plus profond de son être quand chaque jour la grammaire est reniée par la majorité d’entre nous (la langue française est fort complexe, je vous l’accorde). Nos voisins anglosaxons n’ont pas ce problème, leur écriture est bien moins binaire que la nôtre. C’est pourquoi nous devons faire preuve d’un progressisme bien plus grand pour faire évoluer notre langue. Mais quoi, c’est si difficile de se rendre compte que l’Académie française et des siècles de sexisme ont réduit l’existence féminine à un néant absolu dans une phrase et qu’il est temps de rétablir l’égalité ? Pourquoi ce n’est pas la majorité qui l’emporte ? Cette règle me paraît carrément injuste quand je me retrouve dans un groupe constitué de 8 femmes et d’un homme, et que, innocemment, on fait les accords au masculin. Quelques astuces pour l’écriture inclusive : Tous, toutes : tou-te-s, toustes Il, elle : iel