[PEDAGO] Réforme du collège : les 4 dossiers qui fâchent François Fillon demande sa suspension, Bruno Le Maire et plus de 150 parlementaires souhaitent son retrait, Jean-Marc Ayrault a exprimé son "inquiétude", François Bayrou estime que certaines de ses orientations sont "à pleurer". Julien Dray, pourtant proche de François Hollande, n’est pas tendre non plus, de même que l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti ou le fondateur du NPA Olivier Besancenot… "Thuriféraires du statu quo" La réforme du collège, qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016, s’attire les critiques d’une part croissante de la classe politique, à droite comme à gauche. Face à la fronde, l’exécutif contre-attaque : Manuel Valls s’agace des "contre-vérités de l’opposition", François Hollande déplore le "concert des immobiles". Mais que contient réellement cette réforme tant décriée ? 1 – Une réforme trop "jargonneuse" Les critiques La réponse de la ministre Sur ce point, Najat Vallaud-Belkacem fait amende honorable. 2 – L’épineux problème du latin
La réforme du collège défend l'interdisciplinarité et c'est une aberration Qu'il s'agisse des partisans ou des détracteurs de la réforme du collège, il m'apparaît un problème depuis le début des débats: au lieu de se baser sur des faits, les participants se contentent le plus souvent de simplement leur avis. Pour vous faire une idée je vous conseille d’écouter l’interview de Régis Debray dans la matinale de France Inter le 28 avril. Non que j’étais pas en désaccord avec tout ce qu’il disait mais… quelle est sa légitimité sur l’école au juste? S’est-il rendu récemment dans un collège? A-t-il parlé à des enseignants, pour ou contre la réforme? Le président du Conseil supérieur des programmes a d’ailleurs réagi: Pour le dire vite, le problème c’est que quand on parle d’école en France on confond opinion et information. On peut le résumer avec ironie comme cette enseignante de l’UNSA (un syndicat non majoritaire) qui soutient très activement la réforme: Le problème c'est que ce problème de légitimité ne se contente pas de pervertir le débat. D’autres se méfient:
untitled 18,8 % des collégiens l'étudient encore, contre seulement 4,8 % des lycéens. Aujourd'hui, environ 13,5 % des collégiens et lycéens apprennent le latin, soit 503.000 élèves, mais ce chiffre imposant cache un paradoxe. Depuis vingt ans, l'érosion est lente, mais semble-t-il inexorable. Les élèves de cinquième étaient 26 % à commencer l'étude du latin il y a quinze ans. Plusieurs explications peuvent être apportées à cette relative désaffection. Les parents préfèrent envoyer leurs enfants brillants en classe «bilangue» dès la sixième, puis en «classe européenne» au lycée, des systèmes qui leur permettent d'étudier à haute dose deux langues vivantes. La pédagogie du latin serait par ailleurs inappropriée, selon Philippe Cibois. Enseigner un latin «culturel» Selon une enquête menée auprès d'une centaine d'enfants en 2008 par Okapi, la plupart en avaient un souvenir négatif. (1)
Réforme du collège : lettre de la ministre aux enseignants Madame, Monsieur, Le Président de la République a fait de l’éducation la priorité du quinquennat. Depuis 2012, les efforts de la refondation de l’École de la République ont été concentrés sur le premier temps de la scolarité obligatoire avec la priorité donnée au premier degré. Depuis vingt-cinq ans, les tentatives de réformer le collège ont été nombreuses, sans parvenir à donner les résultats escomptés. L’objectif de la nouvelle organisation du collège est double : renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux dans toutes les matières et développer de nouvelles compétences indispensables au futur parcours de formation des collégiens. Pour ce faire, une marge de manœuvre est mise à disposition des collèges dans la gestion de leur dotation, afin que les équipes pédagogiques puissent concevoir des actions pédagogiques et des parcours scolaires favorisant la réussite de tous. Cette liberté est une liberté pédagogique donnée aux équipes éducatives.
Le latin et le grec vont-ils vraiment disparaître du collège ? Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Maxime Vaudano Les langues anciennes vont-elles faire les frais de la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem ? C'est ce que craignent depuis plusieurs semaines enseignants, syndicats et intellectuels de tous bords, qui multiplient protestations et pétitions pour sauver le grec et le latin. La ministre de l'éducation nationale répète pourtant à tue-tête que son projet ne vise pas à « supprimer un droit ou une possibilité pour quelques-uns ». « Je ne me satisfais pas que cela soit réservé à quelques-uns, a-t-elle expliqué devant les députés. « Je vous confirme qu'il y aura le même nombre d'heures qu'aujourd'hui, avec des heures pour l'étude de la culture et de la civilisation et des heures pour l'étude de la langue. Lire la synthèse : Les futurs horaires du « collège 2016 » Pourquoi chaque partie exagère Actuellement, l'enseignement du latin et du grec passe par une option facultative que les élèves peuvent choisir à la fin de la sixième.
Une réforme qui renouvèle et valorise le métier d’enseignant Dans cette réforme du collège, quels éléments vous paraissent particulièrement prometteurs pour une meilleure démocratisation de l’école ? Nous savons que le problème central du collège est celui de la tension entre la scolarité unique, généralement guidée par la norme de l’excellence pour tous inscrite dans les programmes, et la diversité du niveau des élèves, souvent liée à leurs origines sociales. La résolution de cette tension se fait parfois par le regroupement plus ou moins explicite des élèves en fonction de leur niveau réel ou supposé. La réforme ne propose pas de solution miraculeuse à ces problèmes, mais elle dessine une formule qui peut être plus satisfaisante que les réponses actuelles dont les défauts sont obstinément mis en évidence par les enquêtes internationales : grandes inégalités et niveau moyen faible. Et à quelles conditions cette réforme a-t-elle des chances d’atteindre ce but-là, même en tenant compte de sa modestie au regard de ce qu’il faudrait changer ?
Le choix d'un collège plus juste Au fronton de toutes les écoles françaises, la devise de la République – Liberté, Egalité, Fraternité – s’affiche fièrement. Mais à chaque tentative de faire évoluer les politiques publiques vers plus d’égalité, les défenseurs acharnés d’un immobilisme qui ne protège que ceux qui profitent du système montent au créneau et manifestent bruyamment pour la défense des avantages de quelques-uns. Les attaques répétées des derniers jours contre la nouvelle organisation du collège présentée par la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en sont une illustration flagrante. Que prévoit en effet cette réforme ? La promotion de l’apprentissage des langues Que tous les élèves français apprendront désormais deux langues vivantes étrangères dès la classe de cinquième, et qu’ils bénéficieront de cinquante-quatre heures de langue supplémentaires sur l’ensemble de leur scolarité au collège. Un système à deux vitesses Est-ce affaiblir l’exigence scolaire ?
Réforme du collège : "les EPI ont vocation à former des élèves humanistes" La réforme du collège, prévue pour la rentrée 2016, continue d’être l’objet de vives critiques. Christophe Chartreux, professeur de Lettres/Histoire-géo-Education civique, estime, à rebours, qu'elle est une chance. Entretien. © Drivepix – Fotolia Pouvez-vous vous présenter ? Je suis Christophe Chartreux, 57 ans, professeur de Lettres/Histoire-géo-Education civique depuis plus de trente ans dans un collège rural entre Dieppe et Rouen (Seine Maritime). Pourquoi défendez-vous les EPI ? Je ne suis d’abord pas sur la défensive. 1- « Croiser » nos disciplines : « Interdisciplinarité »: un mot « barbare » aux oreilles des non-initiés, voire à celles de quelques initiés. Cette diversification, ces rencontres, ces dialogues, ces projets – qui devront être accompagnés, c’est capital, d’une politique de formation sur le terrain – doivent permettre de former le citoyen de demain. Estimez-vous que la réforme du collège menace les langues anciennes ? Non ! © Alexi TAUZIN – Fotolia Moi : Bien entendu.
Face au nouveau collège, la stratégie d’opposition des syndicats Vendredi 3 avril, le Snes, le SNUep (enseignement professionnel), le Snalc, FO, la CGT et Sud ont publié un communiqué commun pour demander à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, de retirer sa réforme du collège. Que reprochent ces syndicats à la réforme du collège ? Cette réforme prévoit de laisser localement les équipes décider du contenu des cours à hauteur de 20 % de l’emploi du temps. Elles devront notamment se mettre d’accord sur la mise en œuvre d’enseignements pratiques interdisciplinaires, proposés autour de huit grandes thématiques, en mobilisant une partie des heures de classe jusqu’ici réservées aux différentes matières. Aux yeux de ces syndicats, ce projet vise à renforcer l’autonomie des établissements « sous l’autorité du chef d’établissement ». Cette opposition était-elle prévisible, notamment de la part du Snes, syndicat majoritaire dans le secondaire ? Quelle est la stratégie du Snes ? Y a-t-il de la place pour des syndicats « réformistes » ?
François Dubet : «Le collège restera un monstre pédagogique» Mais son projet ne permet pas d’en finir avec un collège conçu sur le seul modèle du lycée général, alors qu’il accueille tous les jeunes jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. « La Croix » : Que pensez-vous du futur collège ? François Dubet : Je suis tenté de défendre ce projet. Il met en cohérence et simplifie des programmes d’une ambition jusqu’ici invraisemblable, sans commune mesure avec le niveau des élèves. Mieux : ce sont les équipes qui décideront de la forme à donner à ces temps pédagogiques différents, en tenant compte des spécificités de leur établissement. > À lire aussi : Une réforme du collège a minima La dégradation des résultats des collégiens n’exigeait-elle pas des mesures plus ambitieuses ? F.D. : La ministre est allée aussi loin qu’elle le pouvait sans prendre le risque d’une guerre civile dans le monde de l’éducation. Cette réforme corrige-t-elle malgré tout les principaux défauts du collège unique ? F.D. : Sans aucun doute. F. Recueilli par DENIS PEIRON
La réforme du collège est une nécessité C'est aujourd'hui que le Conseil Supérieur de l'Éducation doit émettre son avis sur la réforme du collège. Ce dossier révèle, depuis quelques jours, les profondes fractures qui traversent les milieux éducatifs. Hostile ou favorable à la réforme, chacun radicalise son discours, chacun campe sur ses positions, et la situation semble se figer, autour de points de crispation parfois un peu étonnants, surtout aux yeux de quiconque ne fréquente pas les établissements scolaires de façon quotidienne. Je suis, pour ma part, tout à fait favorable à cette réforme, qui apporte incontestablement certaines réponses aux maux dont souffre notre collège, et je suis fatigué d'un débat dans lequel la mauvaise foi, la peur et le conservatisme masquent parfois, malheureusement, une conception passéiste inconsciente de nos institutions scolaires. De quoi s'agit-il en quelques lignes ? (pour une information plus complète, se référer à la page dédiée du ministère). Et puis ?
Le latin et l'allemand au collège, ou les subtilités de la lutte des classes en milieu scolaire Présenter une réforme qui prend un peu aux plus favorisés pour repenser l'utilisation des moyens n'a rien d'évident en France, ce «pays amoureux d'égalité». Avez-vous fait du latin? De l'allemand? Moi oui. De longues années. Sans résultats. Y a-t-il eu des bénéfices collatéraux? Aujourd'hui, la réforme du collège déchaîne les passions. Ces longues heures passées à m'ennuyer en cours d'allemand (j'aimais beaucoup le latin) ne sont qu'un lointain souvenir, et je suis certaine que cette langue est mieux enseignée aujourd'hui. Alors que les langues... Le latin et l'allemand restent des options, quoi qu'on en dise, de bons élèves Et qui conteste la réforme? Et, tiens, en passant, a-t-on scientifiquement évalué les bienfaits du latin et du grec? «Comme langage logiquement construit, le latin est réputé faciliter l'acquisition d'autres langues et améliorer la pensée formelle et logique. Et puis le latin est-il une priorité que l'on enlève aux familles? Si on était un peu pragmatique?
2014-940 du 20 août 2014 relatif aux obligations de service et aux missions des personnels enseignants exerçant dans un établissement public d'enseignement du second degré Publics concernés : enseignants exerçant dans un établissement public d'enseignement du second degré.Objet : missions et obligations de service de ces personnels.Entrée en vigueur : le décret entre en vigueur à la rentrée scolaire 2015, à l'exception des dispositions relatives au décompte des maxima de service dans les établissements relevant de l'éducation prioritaire, qui entrent en vigueur à la rentrée 2014.Notice : le décret reconnaît l'ensemble des missions inhérentes au métier enseignant dans le second degré. Il met en place des dispositifs de pondération du service d'enseignement afin de reconnaître les charges particulières en matière de préparation des cours, d'évaluation et de suivi des élèves dans certaines classes ou niveaux d'enseignement. De même, il dispose que l'existence de conditions particulières d'exercice des fonctions justifie un allégement du service d'enseignement. - un service d'information et documentation, d'un maximum de trente heures hebdomadaires.
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