Frise chronologique interactive : de la colonisation à l'indépendance de l'Algérie
18 mars 1962 Les accords d'Evian sont signés, le 18 mars 1962, entraînant le cessez-le-feu dès le lendemain avant d'être approuvés massivement par les Français, le 8 avril 1962 (90 % de oui au référendum) puis soumis aux Algériens (1er juillet 1962). La France reconnaît la souveraineté de l'Etat algérien, mais conserve un statut privilégié, notamment sur le Sahara et ses ressources pétrolières et en conservant sa base militaire de Mers-el-Kébir. Le 5 juillet, l'Algérie est indépendante. En contrepartie, la France s'engage à aider économiquement l'Algérie en continuant de réaliser le plan de Constantine de 1958 (attributions de terres, construction de logements, scolarisation, etc.). Dans les textes, les Européens d'Algérie (« pieds-noirs ») ont trois ans pour choisir entre la nationalité française ou algérienne. L'Algérie, fraîchement indépendante, est en proie aux divisions.
La guerre d’Algérie a commencé à Sétif le 8 mai 1945, par Mohammed Harbi (Le Monde diplomatique, mai 2005)
Désignés par euphémisme sous l’appellation d’« événements » ou de « troubles du Nord constantinois », les massacres du 8 mai 1945 dans les régions de Sétif et de Guelma sont considérés rétrospectivement comme le début de la guerre algérienne d’indépendance. Cet épisode appartient aux lignes de clivage liées à la conquête coloniale. La vie politique de l’Algérie, plus distincte de celle de la France au fur et à mesure que s’affirme un mouvement national, a été dominée par les déchirements résultant de cette situation. Chaque fois que Paris s’est trouvé engagé dans une guerre, en 1871, en 1914 et en 1940, l’espoir de mettre à profit la conjoncture pour réformer le système colonial ou libérer l’Algérie s’est emparé des militants. Si, en 1871 en Kabylie et dans l’Est algérien et en 1916 dans les Aurès, l’insurrection était au programme, il n’en allait pas de même en mai 1945. Avec le débarquement américain, le climat se modifie. Alors, l’histoire s’accélère.
Algérie - La guerre d'indépendance
Occupée par la France en 1830, l'Algérie devient en 1954 le théâtre de la plus douloureuse guerre de décolonisation qu'ait connue la France et même l'ensemble des pays européens. C'est le résultat des maladresses gouvernementales, de l'égoïsme obtus des colons européens et des brutalités sans scrupules des indépendantistes musulmans. Une « guerre sans nom » Encouragés par la défaite française en Indochine, les indépendantistes algériens lancent une trentaine d'attentats plus ou moins désordonnés le 1er novembre 1954. Peu après est créé au Caire le Front de Libération Nationale (FLN), par Ahmed Ben Bella, un indépendantiste en rupture avec le MTLD de Messali Hadj, qu'il juge trop modéré. Sur le moment, la « Toussaint rouge » passe inaperçue dans l'opinion française. Mais les « fellagha » (coupeurs de route) du FLN multiplient les meurtres de notables musulmans favorables à la présence française. L'année suivante, le socialiste Guy Mollet accède à la présidence du Conseil.
Histoire et mémoire de la guerre d’Algérie
La Vie des Idées : En 2004, à l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance algérienne, vous observiez l’irruption de « prurits mémoriels » [1]. Qu’en est-il aujourd’hui ? Raphaëlle Branche : Ce qui est le plus frappant, depuis 2000, c’est l’installation de la guerre d’Algérie dans l’espace public : cette visibilité renouvelée remonte aux révélations récentes sur la torture [2]. Jusqu’alors, les commémorations s’étaient déroulées selon le rythme décennal et ordinaire des anniversaires. Depuis plus de dix ans maintenant, des questionnements sur la guerre affleurent sans cesse et ne semblent pas tarir : toutes les réponses n’ont donc pas été apportées. Cette année, l’anniversaire de l’indépendance de l’Algérie a donné lieu à de nombreux événements scientifiques grâce auxquels ont pu se côtoyer la parole des historiens, la parole des témoins et celle du public. Raphaëlle Branche : 1962 est une date très importante pour les archives.
La guerre d'Algérie dans la mémoire des Français
La guerre d'Algérie dans la mémoire des Français La mémoire de l'événement, l'étude de la postérité dans l'imaginaire collectif est un thème aujourd'hui classique dans l'historiographie. Qu'elles sont les évolutions successives depuis la fin de la guerre d'Algérie des représentations que cet événement a suscité ? Le sujet reste extrêmement vif dans les mémoires. Il existe une constante chez les historiens qui considèrent que les événements traumatisant du XXème siècle ne finissent pas, un passé qui ne passe pas.