Processus d’altérité entre le personnel de santé et le malade dans la relation éducative en santé 1Cet article développe les résultats d’une recherche sur le processus d’altérité dans la relation éducative qui se construit entre le personnel de santé et le patient hospitalisé. L’altérité est définie dans ce qui échappe toujours de Soi et de l’Autre et dont on peut appréhender la dimension dans la rencontre, dimension de l’Autre en Soi et entre Soi et Autrui (Lacan, 1966, Vasse, 1977, Ricœur, 1990). Permettre à l’autre d’advenir mais aussi de devenir autonome (Ardoino, 1993) en découvrant ses potentialités est une difficulté que le soignant rencontre face à un patient aliéné par la maladie ancré dans un contexte de fragilité, de souffrance, de révolte, qui a perdu parfois toute notion de devenir. 2Pendant trop longtemps, « l’éducation à la santé » (Deschamps, 1984), a été restreinte à une information visant l’instruction du patient dont on espérait, sans doute naïvement, qu’elle suffirait à engendrer des modifications de comportement. Le site de la recherche Recueil de données
L'évolution de la relation soignant-soigné La communication a une dimension intime et une dimension comportementale, un langage médical et un langage quotidien, verbal et non verbal. Il est légitime de comprendre le rôle important qu'elle semble jouer sur les états de santé, d'explorer quels facteurs, du côté du médecin, du côté du patient et, au-delà, du côté des messages sanitaires, peuvent favoriser l'accès aux soins et son déroulement. Le modèle paternaliste a longtemps marqué la relation soignant-soigné, conduisant le médecin à décider pour le patient dont le professeur Portes disait en 1950 devant l'Académie des Sciences qu'il était « à protéger, à consoler, affaibli par la maladie, ne sachant pas ce qui était bien pour lui ». Encadré 1. Les patients veulent-ils participer à la décision ? Même d'anciennes études (1980) auprès de patients cancéreux ont trouvé que la majorité des patients, surtout les plus jeunes, voulait être impliquée dans les décisions cliniques [2, 3]. Le principe d'autonomie Encadré 2. Conclusion Références
L’empathie en anthropologie 1 Deux séminaires de plusieurs journées en 1998 et 2000, coordonnés par Bruno Martinelli, lui ont été (...) 1Transitant de discipline en discipline, le concept d’empathie énonce un paradoxe en anthropologie. Si le concept est relativement ancien, il n’a jamais fait l’objet d’une appropriation directe bien qu‘il ait été abordé dans des ouvrages et des manifestations scientifiques1. En outre, l’empathie concernerait l’ethnologie en ce qu’elle vise à la compréhension du comportement de l’Autre. 2 Ce colloque a été organisé à l’université de Provence par Ghislaine Gallenga et Bruno Martinelli so (...) 2En réponse à la richesse des nombreuses réactions et échanges suscités par ce thème après la parution de l’appel à contribution, un colloque sur l’empathie en anthropologie a ainsi vu le jour au sein de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme les 12 et 13 octobre 2007 à Aix‑en‑Provence2, qui a permis de préparer ce dossier.