Diplôme de Vainqueur de la Bastille Contexte historique L’Assemblée et les acteurs de la prise de la Bastille Au lendemain du 14 juillet 1789, La Fayette a réorganisé la milice bourgeoise en garde nationale pour mettre fin à la situation insurrectionnelle créée par la prise de la Bastille, tout en conservant contre les troupes royales les forces d’une armée civique. L’Assemblée reste soucieuse de contrôler les éléments armés susceptibles de déclencher des émeutes. En février 1790, ceux qui se disent Vainqueurs de la Bastille adressent une pétition à l’Assemblée nationale pour obtenir une médaille. Mais la fête ne doit réunir que la garde nationale et les troupes de ligne, aussi, après leur avoir été accordée, la « place honorable » suscite des difficultés. Analyse de l'image Un diplôme exceptionnel pour les héros de la Bastille Le diplôme, à en-tête de l’Assemblée nationale, est destiné à récompenser un « Vainqueur de la Bastille », ici Etienne Benoît[1] dont la signature figure à gauche, à la verticale. Interprétation
Almanach national pour 1791, de PH. L. Debucourt Contexte historique L’Assemblée constituante à l’œuvre Fin 1790, l’Assemblée constituante a déjà réussi à mettre en application une grande part des réformes fondamentales décidées depuis 1789. Bientôt la Constitution en projet doit sceller tous les acquis de la société nouvelle. L’attachement à la personne du roi reste général. Cependant Louis XVI ne prend pas d’initiative et laisse les hommes de la Constituante élaborer le nouveau régime. Dès son origine, la Société des amis de la Constitution, futur Club des jacobins, contribue étroitement aux travaux de la Constituante. Les Parisiens d’alors, désireux de connaître les événements et les idées nouvelles, se précipitent sur la presse, qui connaît un développement extraordinaire. Analyse de l'image Un bilan radieux... Philibert Louis Debucourt, peintre qui préfère la gravure, illustre les transformations politiques et sociales en cours pour lesquelles se passionnent les acheteurs.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen Contexte historique Trois étapes dans l’élaboration des droits de l’homme En 1789, la motion de La Fayette est la première présentée à l’Assemblée constituante en vue du projet de Déclaration des droits de l’homme. La Déclaration des droits de l’homme fait l’objet des débats de l’Assemblée, entre le 20 et le 26 août 1789, qui adopte ainsi ses dix-sept articles. Très différente est la situation à l’été 1793, lorsque la Convention décrète la Constitution qui dote la France de son premier régime républicain et qu'elle la fait précéder d’une nouvelle Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, proclamée le 10 août. Analyse des images Un document préparatoire, la rédaction de 1789, la version gravée pour la diffusion de la Déclaration de 1793 Discutée et mise au point au cours des séances de l’Assemblée nationale, la déclaration de 1789 s’appuie sur des projets, comme celui de La Fayette.La déclaration de 1789 est présentée sous forme d’extrait des procès-verbaux de l’Assemblée nationale.
Fête de la Fédération, 14 juillet 1790 Contexte historique Une fête militaire pour l’ensemble de la nation En 1790, l’Assemblée constituante décide d’organiser une grande « Fédération des troupes de ligne et des gardes nationales » sur le modèle des fédérations qui se répandent en province depuis l’année précédente. L’acteur central de cette fête est la garde nationale. La fête est fixée à la date anniversaire de la prise de la Bastille, et minutieusement organisée pour éviter tout débordement. 50 000 hommes armés, venus de tous les points du territoire, défilent au Champ-de-Mars, devant 300 000 personnes. Analyse de l'image Calendrier mural pour 1791 Rare exemple conservé d’almanach mural, cet « Almanach gravé pour 1791 » (70x50 cm) se situe dans une tradition vieille de deux siècles : la diffusion de grandes gravures reproduisant un événement d’importance et accompagnées, dans la partie basse, d’un calendrier. La mise en scène grandiose et le déroulement de la fête de la Fédération sont évoqués avec précision. Interprétation
Les citoyens actifs Contexte historique Les conditions du suffrage Sieyès élabore la distinction entre « citoyens actifs » et « citoyens passifs ». Tout Français est citoyen mais ne dispose pas de ce fait du droit de vote. Pour être « citoyen actif », il faut avoir au moins 25 ans, résider dans la ville ou le canton depuis au moins une année, être inscrit au rôle de la garde nationale dans la municipalité du domicile, avoir prêté le serment civique et acquitté le paiement d’une contribution directe égale à trois jours de travail. On estime cependant à plus de quatre millions les « citoyens actifs » de 1790, chiffre considérable si on le rapporte aux 200 000 électeurs de la France de Louis-Philippe cinquante ans plus tard. Analyse de l'image Carte d’électeur Sous l’emblème de Paris, cette carte (13x19 cm) identifie comme citoyen actif le sieur Le Roy. La mention manuscrite : « Inscrit garde national » indique le lien entre la dignité de citoyen actif et le service civil dans la garde nationale. Interprétation
La Liberté Contexte historique Au lendemain de la prise de la Bastille, étendards, affiches et gravures commencent à diffuser des emblèmes du triomphe de la Révolution sur le despotisme. Symboles de la féodalité vaincue et personnifications des vertus révolutionnaires sont associés dans des combinaisons d’abord aléatoires. Mais de cette première irruption de symboles émerge une figure qui va incarner la Nation française, jusqu’à la chute de la monarchie du moins : la Liberté. Codifiée au XVIIe siècle, sa représentation a été soumise à des ajustements après 1789. Analyse des images Paysage symbolique ou allégorie naturalisée, le Triomphe de la Liberté de Colinart occupe, par son caractère hybride, une place à part dans l’iconographie de la Liberté. L’attribut de la pique surmontée du chapeau semble devoir identifier cette figure à la Liberté. La Liberté de Nanine Vallain trônait dans la salle des séances du club des Jacobins. Interprétation
L'arrestation du gouverneur de la Bastille, le 14 juillet 1789 Contexte historique A Paris, la nouvelle du renvoi de Necker le 11 juillet 1789 provoque de nombreuses manifestations. Le 14, à la suite du refus du gouverneur des Invalides de mettre à la disposition des Parisiens ses stocks d’armes, une foule imposante escalade les fossés des Invalides et obtient par la force une douzaine de canons et 32 000 fusils. Les Parisiens sont armés, mais il leur manque encore de la poudre et des balles. Analyse de l'image Le tableau retrace les derniers feux du combat et la sortie sous escorte de de Launay, le gouverneur de la Bastille. Interprétation Lallemand retrace l’événement le plus représenté de la Révolution dans un style décoratif et descriptif qui, à l'époque, se trouve sur le point de disparaître.
La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 Contexte historique La menace d’un complot aristocratique suite à la réunion des états généraux, la nouvelle du renvoi du ministre Necker, le 11 juillet, dénoncé par Camille Desmoulins comme le « tocsin d’une Saint-Barthélemy des patriotes », suscitent une vive émotion dans le peuple parisien, alors que se profile le spectre de la disette et que le roi a massé des troupes autour de Paris. Une milice bourgeoise est constituée en même temps qu’est proclamée une « municipalité insurrectionnelle ». La colère monte et finit par déclencher l’insurrection. La foule qui se pressait devant la Bastille ne cherchait pas à attaquer cette prison d’Etat presque vide, qui n’en demeurait pas moins un symbole de l’arbitraire royal : c’était une forteresse imprenable. Analyse de l'image Interprétation Comme le commente une gravure de la période révolutionnaire reprenant cette composition : « Il fallait dérober à l’œil le tableau hideux de la plus atroce perfidie !
Brevet de volontaire de la garde nationale Contexte historique La garde nationale en juillet 1790 La garde nationale n’est pas initialement destinée à protéger le royaume contre une agression extérieure, elle n’assure que la police intérieure, se borne à imposer le respect des lois et l’ordre public. Les gardes nationales poursuivent ainsi la tradition des milices bourgeoises de l’Ancien régime et conserveront ce rôle de garde civile jusqu’à leur suppression en 1871. Loin d'être un soldat de métier, le détenteur de ce brevet, Mathurin Auboin, est un gros fermier du village de Wissous, au sud de Paris. Analyse de l'image La symbolique des débuts de la Révolution Destiné à l’identification d’un garde national, ce brevet sur parchemin (25,5 x 34 cm), gravé en réservant l’espace pour des mentions manuscrites, par J. A ce caractère hétéroclite fait écho le heaume chevaleresque avec son plumet surplombant la vignette de la Bastille. Interprétation Le patriotisme de l’an premier de la liberté