La grossophobie m’agresse (plus que l’incitation à l’anorexie) Au petit matin, sur une radio que j'ai moins l'habitude d'écouter mais vers laquelle la grève à Radio France m'a portée, la mère d'une ex-mannequin s'exprime sur le "délit d'incitation à l'anorexie" que le Sénat a inséré dans la future loi de santé. Le témoignage est vibrant. C'est celui d'un-e parent-e qui a assisté, désarmé-e, à la plongée de son enfant dans les abysses de la maigreur maladive, parce que le métier qu'elle exerçait, et dans lequel apparemment elle "excellait", exige une compétence inhumaine, celle de réduire son corps à l'état le plus minimal, de le soumettre à un amincissement interminable et dangereux pour sa santé, possiblement fatal pour sa vie. Le témoignage est poignant, mais il est dérangeant aussi, quand la discussion arrive aux solutions pour éviter que des jeunes femmes s'affament pour faire métier d'incarnation de la beauté et que d'autres se rendent malades à leur tour pour leur ressembler. Les grosses ne font "pas rêver".
Les 50 mesures qui pourraient sauver l'école Cher, inefficace, notre système éducatif cale. Pourtant, à défaut de réformes lourdes qui n'aboutissent jamais, il suffirait de quelques décisions courageuses. Quand Céline Alvarez a débarqué en 2011 à la maternelle Jean-Lurçat de Gennevilliers, une banlieue défavorisée du nord de Paris, tout le monde était sceptique. Suppression des poupées, mise en place d'ateliers d'apprentissage, introduction de lettres en relief... Sa méthode basée sur la pédagogie Montessori déboussolait. Trois ans plus tard, surprise : la plupart des enfants savaient lire et compter jusqu'à 1.000 et ils maîtrisaient le sens des quatre opérations. ABSURDE ? Bureaucratisée, hiérarchisée, cloisonnée, notre machine éducative a préféré la tuer dans l'œuf, comme la plupart des initiatives de terrain qui pourraient remettre en cause son train-train. PIRE, L'ABSENCE DE SUIVI et l'empilement des réformes ont achevé de convaincre les parents qu'il est impossible de faire bouger le «mammouth».
Qu'est-ce que l’afro-féminisme ? Féminisme égalitariste, matérialiste, ou postmoderne… A l’heure où les courants féministes fleurissent, l’un d’eux reste encore peu connu en France. Son nom ? L’afro-féminisme. Ce courant part d’un constat simple : les femmes noires sont à l’intersection de deux grandes oppressions : le racisme et le sexisme. L’afro-féminisme considère avant tout la voix des femmes noires ou afro-descendantes comme oubliée par un certain féminisme. “Notre but c’est l’émancipation des femmes noires”, revendique Bénédicte, membre du collectif afro-féministe Mwasi. Le Black feminism “L’afro-féminisme n’est pas une nouvelle tendance” rappelle Bénédicte. “Cette prise de position publique va les amener à réfléchir sur leur propre condition de femme. C’est surtout autour du Mouvement des droits civiques du milieu des années 1950 que les contours de l’afro-féminisme se dessinent aux Etats-Unis. Pourquoi est-il nécessaire aujourd’hui ? Les questions de racisme et de sexisme sont encore très prégnantes aujourd’hui.
Ce que nous pouvons, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 30 novembre 2015) S’il existait quelque chose comme une jauge de la faute et de la vertu des peuples, on pourrait dire que le corps social n’a jamais que « ce qu’il mérite ». Mais rien de tel n’existe sauf dans la vision moraliste du monde qui passe tout au tamis du jugement et de la rétribution. Nous avons cependant le recours de dire autre chose : de dire que le corps social fait, à chaque instant, la démonstration en actes de ce qu’il peut — de son degré de puissance. Ça n’est donc plus une question de jugement, c’est une question de mesure. Voir le dossier « Dans l’engrenage de la terreur », Le Monde diplomatique, décembre 2015.Dans ces conditions, il n’y a plus qu’à arpenter. Au fond de la dépossession, les citoyens protesteront qu’« ils n’y peuvent rien ». La rupture avec la pensée morale ne se fait complètement qu’à la condition de ne plus dire que nous sommes « individuellement responsables », et de substituer à ce type de jugement culpabilisateur la mesure de notre impuissance collective.
Déconstructions des clichés les plus courants au sujet du féminisme. | Il y a quelques jours, j’ai été invitée par Biaise sur twitter à co-écrire une FAQ du sexisme avec tout plein de beau monde tout partout. Beaucoup ont participé, tous n’ont pas signé à la fin (parce qu’ils n’avaient pas envie ou parce qu’ils ne se sont pas manifestés), mais en tout cas, je suis fière de vous présenter cette FAQ à présent terminée. J’espère de tout cœur que cet article commun permettra de chasser un peu les idées reçues liées au féminisme ! À noter que ce texte est donc, totalement libre de droit. Vous pouvez le copier, le diffuser partout, mais en laissant les signatures, par contre. Et en ne modifiant pas le contenu, ça va de soi (manquerait plus que vous nous fassiez dire n’importe quoi). ** »LE féminisme »** Pour des raisons évidentes de simplicité, il est courant d’employer le terme féminisme au singulier (nous l’employons d’ailleurs parfois dans cette FAQ). **Qu’est-ce que le sexisme ? **Quelques autres FAQ au sujet du féminisme.
BALLAST Quand les élites mondiales récupèrent le féminisme Traduction inédite, en français, pour le site de Ballast Tout au long de ce texte, la féministe et socialiste américaine Hester Eisenstein, auteure de l'essai Feminism Seduced: How Global Elites Use Women's Labor and Ideas to Exploit the World, se penche sur l'usage éhonté que les grandes entreprises et autres industries font des discours et des principes féministes afin de renforcer, un peu partout, les politiques néolibérales. Sous couvert d'émancipation et de libération perdure l'exploitation, celle de millions de travailleuses. La lutte féministe, insiste l'auteure, ne se mènera jamais « à titre individuel ». Depuis la publication de mon livre, on me demande régulièrement ce que signifie l’expression « la séduction du féminisme ». « Ce sont les femmes, plutôt que les programmes de développement étatiques, qu’on cible pour éliminer la pauvreté dans les pays en voie de développement. » « La mondialisation est un processus à double tranchant pour les femmes.
Le mot “autrice“ vous choque-t-il S’il vous est arrivé de pousser un cri d’horreur en entendant le mot autrice (pour auteure) et de pester contre cette sale manie qu’ont adopté les Présidents de dire, en préambule de leurs discours, «Français, Françaises», lisez ce qui suit. Pourquoi le mot queue est-il féminin et le mot vagin masculin ? C’est l’arbitraire de la langue. Couramment utilisé au XVIe siècle, le mot autrice vient du latin auctor-auctrix, «matrice naturelle des doublets auteur/autrice et acteur/actrice». Tomber en quenouille Il s’avère en effet que de nombreuses règles de grammaire, de conjugaison et de masculinisation des mots datent d’une époque qui correspond à une crise dynastique : dans les années 1580, «alors que la descendance d’Henri II et de Catherine de Médicis semblait assurée, avec quatre garçons, aucun n’a eu de fils légitime et presque tous sont morts jeunes, voire très jeunes.» Faire disparaître le féminin des métiers savants «“Minuit est-il masculin ou féminin ?
Femmes qui enfantent, femmes qu’on affame Les sociétés patriarcales ont une constante, celle de priver les femmes de nourriture. De nombreuses croyances et coutumes visent à restreindre leur accès à une alimentation riche et de qualité. Certes, chaque culture invoque ses propres raisons, souvent religieuses, pseudo-scientifiques ou traditionnelles, pour justifier de telles pratiques, mais la finalité est la toujours même : affaiblir physiquement les femmes pour mieux les dominer. Le dogme du jeûne pendant le travail obstétrical a été introduit en 1946. Pendant les sept décennies qui ont suivi, les techniques obstétricales se sont améliorées, les recours à l’anesthésie générale pendant l’accouchement ont dégringolé, les études démontrant le peu d’intérêt de ce jeûne se sont accumulées, mais l’interdiction de boire et de manger est restée. Plus risible encore, les obstétriciens qui brillent rarement par leur logique, ne remarquent pas que cette interdiction est en contradiction flagrante avec leurs propres pratiques. Sources: N.
Le «dad bod», et ta mère? Vous croyez que le phénomène du «dad bod» est sexiste? C'est pire. Au début, j'ai cru à une blague, ou tout du moins, au résultat d'une obscure étude menée par une non moins obscure université anglo-saxonne et qui aurait conclu, grosso modo, que les femmes considèrent que les bourrelets masculins, c'est sexy. Je n'ai pas tardé à comprendre que, comme toutes les nouvelles expressions comportant les termes «mom» ou «dad», il s'agissait bien ce de ce que tout le monde s'est empressé de décrire comme «un phénomène». En tout cas, au vu de l'étonnement général au moment où une étudiante a décrété qu'il fallait, comme elle, vouer un amour inconsidéré à la petite bedaine masculine, il y a largement de quoi déduire que dans l'inconscient général, l'idée que l'immense majorité des femmes n'était attirée que par des abdos en béton était une réalité jusqu'ici intangible. Le syndrome «dieux du stade» Le «parent» nouveau mètre étalon de la vie de merde Non, les gros ne sont pas des doudous Nadia Daam