La grossophobie m’agresse (plus que l’incitation à l’anorexie)
Au petit matin, sur une radio que j'ai moins l'habitude d'écouter mais vers laquelle la grève à Radio France m'a portée, la mère d'une ex-mannequin s'exprime sur le "délit d'incitation à l'anorexie" que le Sénat a inséré dans la future loi de santé. Le témoignage est vibrant. C'est celui d'un-e parent-e qui a assisté, désarmé-e, à la plongée de son enfant dans les abysses de la maigreur maladive, parce que le métier qu'elle exerçait, et dans lequel apparemment elle "excellait", exige une compétence inhumaine, celle de réduire son corps à l'état le plus minimal, de le soumettre à un amincissement interminable et dangereux pour sa santé, possiblement fatal pour sa vie. Le témoignage est poignant, mais il est dérangeant aussi, quand la discussion arrive aux solutions pour éviter que des jeunes femmes s'affament pour faire métier d'incarnation de la beauté et que d'autres se rendent malades à leur tour pour leur ressembler. Les grosses ne font "pas rêver".
Qu'est-ce que l’afro-féminisme ?
Féminisme égalitariste, matérialiste, ou postmoderne… A l’heure où les courants féministes fleurissent, l’un d’eux reste encore peu connu en France. Son nom ? L’afro-féminisme. Ce courant part d’un constat simple : les femmes noires sont à l’intersection de deux grandes oppressions : le racisme et le sexisme. L’afro-féminisme considère avant tout la voix des femmes noires ou afro-descendantes comme oubliée par un certain féminisme. “Notre but c’est l’émancipation des femmes noires”, revendique Bénédicte, membre du collectif afro-féministe Mwasi. Le Black feminism “L’afro-féminisme n’est pas une nouvelle tendance” rappelle Bénédicte. “Cette prise de position publique va les amener à réfléchir sur leur propre condition de femme. C’est surtout autour du Mouvement des droits civiques du milieu des années 1950 que les contours de l’afro-féminisme se dessinent aux Etats-Unis. Pourquoi est-il nécessaire aujourd’hui ? Les questions de racisme et de sexisme sont encore très prégnantes aujourd’hui.
Déconstructions des clichés les plus courants au sujet du féminisme. |
Il y a quelques jours, j’ai été invitée par Biaise sur twitter à co-écrire une FAQ du sexisme avec tout plein de beau monde tout partout. Beaucoup ont participé, tous n’ont pas signé à la fin (parce qu’ils n’avaient pas envie ou parce qu’ils ne se sont pas manifestés), mais en tout cas, je suis fière de vous présenter cette FAQ à présent terminée. J’espère de tout cœur que cet article commun permettra de chasser un peu les idées reçues liées au féminisme ! À noter que ce texte est donc, totalement libre de droit. Vous pouvez le copier, le diffuser partout, mais en laissant les signatures, par contre. Et en ne modifiant pas le contenu, ça va de soi (manquerait plus que vous nous fassiez dire n’importe quoi). ** »LE féminisme »** Pour des raisons évidentes de simplicité, il est courant d’employer le terme féminisme au singulier (nous l’employons d’ailleurs parfois dans cette FAQ). **Qu’est-ce que le sexisme ? **Quelques autres FAQ au sujet du féminisme.
Le mot “autrice“ vous choque-t-il
S’il vous est arrivé de pousser un cri d’horreur en entendant le mot autrice (pour auteure) et de pester contre cette sale manie qu’ont adopté les Présidents de dire, en préambule de leurs discours, «Français, Françaises», lisez ce qui suit. Pourquoi le mot queue est-il féminin et le mot vagin masculin ? C’est l’arbitraire de la langue. Couramment utilisé au XVIe siècle, le mot autrice vient du latin auctor-auctrix, «matrice naturelle des doublets auteur/autrice et acteur/actrice». Tomber en quenouille Il s’avère en effet que de nombreuses règles de grammaire, de conjugaison et de masculinisation des mots datent d’une époque qui correspond à une crise dynastique : dans les années 1580, «alors que la descendance d’Henri II et de Catherine de Médicis semblait assurée, avec quatre garçons, aucun n’a eu de fils légitime et presque tous sont morts jeunes, voire très jeunes.» Faire disparaître le féminin des métiers savants «“Minuit est-il masculin ou féminin ?
Le «dad bod», et ta mère?
Vous croyez que le phénomène du «dad bod» est sexiste? C'est pire. Au début, j'ai cru à une blague, ou tout du moins, au résultat d'une obscure étude menée par une non moins obscure université anglo-saxonne et qui aurait conclu, grosso modo, que les femmes considèrent que les bourrelets masculins, c'est sexy. Je n'ai pas tardé à comprendre que, comme toutes les nouvelles expressions comportant les termes «mom» ou «dad», il s'agissait bien ce de ce que tout le monde s'est empressé de décrire comme «un phénomène». En tout cas, au vu de l'étonnement général au moment où une étudiante a décrété qu'il fallait, comme elle, vouer un amour inconsidéré à la petite bedaine masculine, il y a largement de quoi déduire que dans l'inconscient général, l'idée que l'immense majorité des femmes n'était attirée que par des abdos en béton était une réalité jusqu'ici intangible. Le syndrome «dieux du stade» Le «parent» nouveau mètre étalon de la vie de merde Non, les gros ne sont pas des doudous Nadia Daam
La culture du viol
On m'a récemment mailée pour me demander ce qu'était exactement la culture du viol. Même si j'ai déjà beaucoup écrit sur le sujet, je me suis dit qu'il n'était pas inutile de faire un nouvel article en tentant de formuler au mieux et le plus précisément possible. Beaucoup de gens qui entendent pour la première fois, l'expression "culture du viol" sont choqués pour 4 raisons : - Le mot culture est pour eux associé à des choses extrêmement positives ce que n'est évidemment pas le viol ; on pense par exemple au "ministère de la culture". Quelques chiffres : Selon l’enquête Contexte de la sexualité en France (CSF) réalisée par l’Inserm et l’Ined en 2006 à l’initiative de l’ANRS, 16 % des femmes et 5 % des hommes déclarent avoir subi des rapports sexuels forcés ou des tentatives de rapports forcés au cours de leur vie. Selon les enquêtes Cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP) 2010, 2011 et 2012, 83 000 femmes et 13 000 hommes ont été victimes de viol ou de tentatives de viol.
Des babillages — ‘Personal is political’ : psychanalyse d’un...
Notes pour une théorie du Manarchiste – Féministes pour la Justice Climatique
Ce texte est la traduction d’un article paru en janvier dernier dans Strike Magazine. L’autrice de l’illustration que nous avons également traduite est Suzy X. [CW : misogynie, agression sexuelle, viol.] Le Manarchiste est le meilleur militant. Il en est intimement persuadé. Le Manarchiste aime les femmes, il n’a donc pas besoin de les écouter. Pour le Manarchiste, nous sommes tou-te-s d’une même race, la race humaine. Parfois le Manarchiste est légèrement offensant. “Bourgeois” est l’insulte préférée du Manarchiste, mais lui-même n’a jamais été bourgeois. Le Manarchiste est un féministe engagé, comme il le dit fort et joyeusement à chaque fois qu’il fait le ménage, s’occupe d’un enfant ou fait du thé. Le Manarchiste sait que le militantisme a été inventé par des hommes blancs. Bien qu’il les lise rarement, le Manarchiste adore critiquer le travail des femmes, des personnes racisées, des personnes trans. Le Manarchiste est un féministe quand il veut baiser. J'aime : J'aime chargement…
Défendre les droits vestimentaires des femmes, quels qu'ils soient, pour défe...
Dans son livre "Le harem et l'occident", la sociologue Fatima Mernissi soulignait, que, si pour elle, les femmes orientales subissent un enfermement spatial (image du harem), les femmes occidentales subissent l'enfermement dans une image, "le harem de la taille 38". Mernissi montrait ainsi les pressions insidieuses mais fortes, certes non inscrites dans la loi mais bien présentes, qui conduisent les femmes vivant en Occident, à adopter, à grands coups d'injonctions et de souffrances, un corps conforme aux canons de beauté. Il n'existe pas de loi visant directement le vêtement féminin non religieux en France. Il existe des lois sur le voile - loi de 2004 - des lois sur la burqa qui sont des vêtements portés exclusivement par les femmes. Dans son livre Mythologies du vivre-femme, Corinne Mencé-Caster souligne qu'il n'y a pas une seule construction de la féminité et de la masculinité. Nous pouvons et devons questionner et travailler sur la féminité ; comment s'incarne-telle ?