Un jour, ce sera peut-être vous | Ce métier, malheureusement sous-estimé, déplorablement non vénéré, serait pourtant digne que tout bon vivant, dont les années guettent, s'y attarde et s'y inquiète. Aujourd'hui, s'investir dans un système de santé qui use, qui épuise et qui émousse toutes bonnes intentions d'altruisme, fait naître déception et désenchantement. À quoi bon persister alors? J'explique difficilement cette vocation, ce mouvement intérieur qui se veut si puissant et irrésistible. En 2013, un aide-soignant qui trime, qui peine, qui s'évertue et qui sue dans un centre de soins de longue durée, voit sa vie ainsi que celle des grabataires qu'il bichonne comme un long chemin, un long parcours sans stop, sans étoile, sans gratitude et sans reconnaissance. Tous et toutes ne demandent pas plus que tendresse, douceur et humanité. Oui, en 2013, oeuvrer dans les CHSLD exige patience, courage et sang-froid.
Je survis | Je veux vous décrire cette sensation de se réveiller dans une bulle. De se réveiller et de regarder autour de soi pour s'apercevoir que le monde s'est éloigné et que votre oreiller n'est pas réel, ou du moins pas aussi réel qu'au moment du coucher. Ce moment où vous vous êtes dit "Super journée. RAS. Tout va bien". Je veux vous décrire ce que ça fait de se balader comme emmitouflée dans un brouillard épais. anxiety by caroro Anxieté par Caroro Je veux vous dire ce que ça fait de se réveiller un jour en étant pleinement présente. Je ne vais pas mentir, la plupart du temps tout est trop loin et je me demande si je ne suis pas en train de glisser dans une autre dimension. Je ne vais pas mentir, je déteste dire aux autres que j'ai besoin de faire une pause. Je veux vous dire ce que ça fait de se réveiller en sursaut dans le noir, le cœur battant à tout rompre. C'est déconcertant, et les autres vous regardent de travers lorsque vous leur dites que vous faites de l'anxiété.
Oliver Sacks savait qu'il allait mourir. Aujourd'hui, il faut le relire Le célèbre neurologue anglais Oliver Sacks est mort, dimanche 30 août, à l'âge de 82 ans. Cette personnalité hors du commun avait annoncé sa mort prochaine en février dernier, dans un texte intitulé «My Own Life. Oliver Sacks on Learning He Has Terminal Cancer», publié par le New York Times. Ce jour-là, j'avais reçu un appel téléphonique d’un confrère et ami de la télévision française: un conseil de lecture. Toujours écouter les amis. Un choc. Nous connaissions tous, de nom, le Dr Sacks, né à Londres, neurologue aux Etats-Unis et vulgarisateur international hors pair des lésions cérébrales et de leurs traductions comportementales. Reconnaissant Que nous disait, cette fois-là, le Dr Sacks? Que nous disait-il encore? Il nous disait encore que c’était à lui et à lui seul, désormais, de choisir comment passer le temps qui lui restait à vivre. Détaché de la vie, intensément vivant Oliver Sacks nous résumait ce qu’il était parvenu à réaliser durant les neuf années qui venaient de s’écouler.
Mon bébé est mort D'abord, elles ne vous disent rien. Même si tous ceux qui sont dans la pièce savent pertinemment que le bébé est décédé, vous y compris, personne ne le confirme. Au lieu de ça, elles vous disent de ne pas vous inquiéter, de vous calmer, que le Doppler n'est pas toujours fiable, qu'elles vont en chercher un autre. Qu'on va vous envoyer à l'hôpital pour vérifier ça. Elles ne peuvent pas vous y préparer. Elles ne vous disent pas qu'elles ont l'habitude et qu'elles doivent accoucher un bébé endormi toutes les semaines. Elles ne vous disent pas à quoi elle ressemblera, qu'elle sera pâle et que sa peau sera probablement plissée. Elles ne vous disent pas qu'elles ont, elles aussi, le cœur brisé. Elles vous poussent à l'habiller, la baigner, prendre des photos et l'empreinte de ses mains et de ses pieds. Elles ne prononcent pas un mot lorsqu'elles vous accompagnent à la chapelle mortuaire avec votre petite fille. Je ne perds jamais une occasion de remercier la mienne.
Attention à la chimio Avertissement : n’arrêtez pas vos traitements ou médicaments sans consulter votre médecin, votre psy ou votre mère. Ne m’écrivez pas pour me dire que la chimio vous a sauvé la vie. Ceux qui en sont morts ne se feront jamais entendre. «Madame Blanchette. Salle 2. Fauteuil 16 », m’indique la voix dans le haut-parleur. J’y serai cinq heures chaque fois à me faire infiltrer du Folfox, un mélange de plusieurs poisons extrêmement agressifs, sans compter tous les antinauséeux et antivomitifs, cortisone et autres qu’on nous administre avant. Six mois, toutes les deux semaines, c’est le protocole prévu. Nous sommes quatre patients par salle et nous partageons une infirmière qui a reçu un entraînement particulier, a lu tous les livres sur le bonheur et la motivation intérieure, sait que ce qui nous guérit peut nous tuer et ce qui nous tue peut nous guérir. Je n’ai jamais éprouvé autant de compassion qu’aujourd’hui envers les souris. Ici. Justement, j’en reçois du 5-FU. Voir sa mort
Quand la mort envahit la télé La mort est un des sujets les plus difficiles à aborder avec nos enfants et encore un des plus tabous dans notre société. Alors, lorsqu’elle s’étale partout sur les écrans, à la une des journaux, à la radio, sur Internet, et surtout lorsque des enfants ont été tués, notre angoisse de parent devient très difficile à contrôler. Une tuerie dans une école primaire, un déraillement de train mortel, un accident d’auto qui fait des orphelins, un tremblement de terre qui cause des milliers de morts, un parent qui emporte ses enfants dans son suicide... autant de situations dramatiques que nous préférerions ignorer et que nous espérons surtout que nos enfants ignorent. Il est normal qu’en tant que parent, nous ayons tendance à éviter de discuter de la mort avec nos enfants. Josée Masson est travailleuse sociale, fondatrice et directrice générale de l’organisme Deuiljeunesse et auteure de Mort, mais pas dans mon cœur : guider un jeune enfant en deuil aux éditions Logiques2. En parler ou pas
Le vieil orphelin Le vieil orphelin, de Serge Moati. Éditions Flammarion. J'ai soixante-sept ans. Aujourd'hui, donc, papa et maman meurent. Onze ans : je n'avais, quant à moi, pas réussi à pleurer. Je suis, j'étais, méchant ; c'est pour ça qu'ils ont fui je ne sais où. J'ai soixante-sept ans. Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ? Fumisterie. Proches aidants à bout de souffle Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes en perte d’autonomie ne cesse d’augmenter. Les gens qui prennent la décision de s’occuper d’un parent vieillissant sont donc eux aussi de plus en plus nombreux. Devenir un proche aidant est un choix difficile à faire. Il peut procurer de grandes satisfactions, mais il vient aussi avec son lot de difficultés de toutes sortes : financières, professionnelles, sociales et psychologiques. Et ces proches aidants manquent cruellement de ressources pour les aider. Josée Faubert s’occupe de sa mère à temps plein depuis 14 ans. 14 ans, c’est long… Et avec le recul, même si elle ne regrette rien, Josée se rend compte que cette décision de prendre sa mère chez elle a été prise sur le coup de l’émotion, et non pas longuement mûrie, en soupesant le pour et le contre. José-Marie Langevin a commencé à prendre soin de son père, elle aussi dans la foulée d’une situation dramatique. Un choix de vie qui implique de nombreux sacrifices
Quand je serai impotent.e... | J'ai pas mal travaillé comme nurse coordonnatrice en CHSLD. CHSLD voulant dire centre d'hébergement et de soins de longue durée. Contrairement à ce que vous croyez, on ne va pas en CHSLD seulement à 80 ans. À force de fréquenter ces endroits je me suis mise à m'imaginer y vivre. Parce que la famille, même si c'est rarement le cas, joue un rôle primordial dans la façon dont les gens vivent en CHSLD. Lisez ma liste et pensez-y... Si vous avez de la famille qui vit en CHSLD, ou si vous travaillez en CHSLD, pensez à offrir ce qu'il y a sur cette liste, ou pensez à impliquer la famille afin que vos clients puissent vraiment vivre dans un bon milieu de vie. Ma liste • S'il vous plaît, pensez à congeler mes plats maison préférés, que vous laisserez à la cuisine du centre pour qu'un jour sur deux, je mange comme je mangeais chez moi. • Pensez à m'offrir de beaux vêtements adaptés pour faciliter mon habillage. • Pensez à décorer ma chambre. • S'il vous plaît, amenez-moi de la musique et une radio.
Portail canadien des Soins Palliatifs Sujets Santé affective Penchez-vous sur certaines des émotions qu’éprouvent couramment les patients et les membres de leurs familles. Professionnels Boîte à outils Notre équipe clinique vous présente des protocoles, des pratiques d’avant-garde et des outils de mesure et d’évaluation qui vous aideront dans votre pratique. Pourquoi ? "Pour lui" : la contemplation de la mort S'il est un film qui défait les intentions du système de notation en vigueur dans ce journal, c'est bien celui-là. A voir ? Pourquoi conseiller de passer presque deux heures en compagnie d'un homme qu'une tumeur cérébrale détectée tardivement condamne à une agonie dégradante. Pourquoi pas ? Parce que vous avez déjà passé l'épreuve du cancer et que son évocation ne fera que raviver les plaies. A éviter ? En résumé : Pour lui, une fiction qui prend souvent l'allure d'un documentaire raconte les derniers mois de la vie de Franck, ouvrier allemand d'une quarantaine d'années, qui vit une vie prospère et sereine auprès de son épouse Simone et de ses deux enfants, Lilli, une adolescente et Mika, un petit garçon. Ce moment hante les rêves de tous les humains qui ont accès à un système de santé digne de ce nom. Ce parti pris a le mérite de la rigueur, il a l'inconvénient de constituer un spectacle presque insupportable. Film allemand d'Andreas Dresen avec Milan Peschel, Steffi Kühnert. (1 h 50.)
c'est interessant merci de l'info alse by lauorie Jan 29