Le commencement de la fin Pareilles aux images aériennes du front de tsunami avançant inexorablement vers une côte japonaise dont le sort est scellé, le déploiement de la crise financière depuis trois ans donne une impression d’irrésistible fatalité, avec en prime cette sorte d’incrédulité un peu stupide de dirigeants qui croient encore pouvoir tout sauver quand tout est déjà compromis. Un choc de la magnitude de la crise dite « des subprime », crise dont on ne redira jamais assez qu’elle a été celle de la finance privée, était voué à produire, via le canal du crédit, une récession dont les conséquences sur les finances publiques s’annonçaient désastreuses. Plus encore impliquées dans la détention de titres souverains qu’elles ne l’ont été dans les titres privés hypothécaires, un choc massif dans l’un puis l’autre compartiment menace de mettre à bas tout le système des institutions financières. Quand les agences font de la politique Les Etats-Unis à leur tour dans la lessiveuse Le chaos cognitif de la finance
Frédéric Lordon Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Frédéric Lordon Frédéric Lordon en août 2011. Frédéric Lordon est un économiste et philosophe français d'inspiration spinoziste[1] né le . Il est directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE)[2]. Biographie[modifier | modifier le code] Élève de l'École nationale des Ponts et Chaussées (promotion 1985) et de l'Institut supérieur des affaires (promotion 1987)[3]. Il soutient sa thèse de doctorat en 1993 à l'EHESS avec le sujet : Irrégularités des trajectoires de croissances, évolutions et dynamique non-linéaire. Ses travaux comportent notamment un programme de recherche spinoziste en sciences sociales[5] et en sociologie économique[6]. Il mobilise et réinterprète le conatus spinozien et, ce faisant, se dégage de l'emprise du structuralisme althusserien pour réintroduire la dimension de l'action des individus-sujets au cœur des rapports sociaux, au cœur des sociétés[9]. Le SLAM[modifier | modifier le code]
Spinoza et les sciences sociales - Propos recueillis par Pascal Séverac, article Économie En quoi une philosophie née dans la Hollande du xviie siècle peut-elle bien intéresser aujourd’hui certains travaux en sciences sociales ? Qu’est-ce que des sociologues ou économistes, tels Philippe Zarifian ou Frédéric Lordon, vont chercher chez Baruch Spinoza ? Déjà Pierre Bourdieu, notamment dans La Misère du monde (1993), se référait à ce penseur de la nécessité et de l’expression de soi pour appréhender ce qui se joue dans la relation de l’enquêté et de l’enquêteur : à savoir le recoupement entre l’explication sociologique et la compréhension subjective. Logique de l’intérêt et affect Dans son dernier ouvrage, L’Intérêt souverain (2006), F. Comment, chercheur en sciences sociales, plus précisément en économie politique, en êtes-vous venu à intégrer la philosophie spinoziste dans vos travaux ? Quelles peuvent être les perspectives de ce programme de recherche ? L’une d’elles pourrait être de déployer systématiquement les effets du concept spinoziste d’affect en sciences sociales.
Lordon : « Le soulèvement ou la table rase par l'effondrement » Le 15 janvier 2011, Frédéric Lordon, économiste hors sérail microcosmique, était invité à une conférence organisée par Attac et Mediapart sur le thème : « Quel remède à la crise démocratique européenne ? » Frédéric Lordon décida de répondre à cette question « sans circonvolutions inutiles ». « Ma réponse, c’est : le soulèvement ou bien la table rase par l’effondrement financier. » La “démocratie” des marchés La démocratie représentative n’existe plus, pose Frédéric Lordon en citant le cas du référendum de 2005 et en pointant les pions Papademos et Monti avancés sans scrupules par la troïka financière (BCE, Commission européenne, FMI) au mépris de toute souveraineté populaire. La loi des marchés (ces « tiers inclus au contrat social ») règne en maître. Citant la récente dégradation de la France, Frédéric Lordon relativise l’importance d’agences de notation parfaitement « périphériques ». S’attaquer à la structure d’ensemble La reconstruction, mais avec qui ?
ACTUALITE DE LA PHILOSOPHIE DE L'ARGENT - INTERVENTION EN CLASSE DE PSI - 2010 - monde sensible et sciences sociales PROBLEMATIQUE : l'image idéalisée de l'argent consiste à en faire un pur intermédiaire de l'échange qui n'implique aucun attachement ou refus, bref aucune attitude spécifique vis-à-vis de lui. Cela correspond à la perception naïve de sens commun mais aussi à la conception dominante en économie. Georg Simmel montre qu'à travers le concept de « séries téléologiques », il existe des attitudes particulières à l'égard de l'argent. Selon les normes en vigueur dans la société étudiée , ces attitudes pourront apparaitre comme anormales et pathologiques ou, au contraire, comme normales et s'intégreront dans le fonctionnement global de l'économie et de la société. C) L'argent comme moyen des moyensL'outil est limité par son usage à l'exception de l'argent puisqu'il ne sert à rien d'autre qu'à acquérir des biens. C) Le refus de la dépense : l'avarice.« Recherche de l'argent==> possession d'argent==> ... : avariceLa coupure peut voir également lieu au moment de la dépense. E) Le refus de l'argent.
Conspirationnisme : la paille et la poutre Le peuple est bête et méchant, le peuple est obtus. Au mieux il pense mal, le plus souvent il délire. Son délire le plus caractéristique a un nom : conspirationnisme. Le conspirationnisme est une malédiction. Pardon : c’est une bénédiction. C’est la bénédiction des élites qui ne manquent pas une occasion de renvoyer le peuple à son enfer intellectuel, à son irrémédiable minorité. Pour une pensée non complotiste des complots (quand ils existent) Il faudrait sans doute commencer par dire des complots eux-mêmes qu’ils requièrent d’éviter deux écueils symétriques, aussi faux l’un que l’autre : 1) en voir partout ; 2) n’en voir nulle part. Sans doute ne livre-t-il pas à lui seul l’intégralité de l’analyse qu’appelle la crise financière, et c’est peut-être là l’une des faiblesses notoires du conspirationnisme, même quand il pointe des faits avérés : son monoïdéisme, la chose unique qui va tout expliquer, l’idée exclusive qui rend compte intégralement, la réunion cachée qui a décidé de tout.
Entretien avec Dany-Robert Dufour, à propos de son dernier ouvrage, La cité perverse (Denoël), à propos de son dernier ouvrage La cité perverse, paru chez Denoël. Dany-Robert, tu poursuis depuis plusieurs années une démarche logique visant à extraire les soubassements idéologiques qui sous-tendent le capitalisme, plus particulièrement dans sa phase la plus avancée, la plus aboutie, si j’ose dire, le néolibéralisme. Après avoir exploré dans tes derniers ouvrages les pères du libéralisme dans l’Angleterre du XVIII é, les Adam Smith, Jeremy Bentham, Mandevile et consorts, là, surprise, tu vas chercher le Marquis de Sade. Tu fais la démonstration que l’impératif qu’il met en scène dans toute son œuvre, que l’on peut résumer à un : « jouis», la société néolibérale actuelle le met en œuvre, sous les espèce que tu nommes : « pornographie et obscénité ». Dans l'approche contemporaine du libéralisme, nous vivons encore sous l'idée classique de Max Weber expliquant le déploiement du capitalisme par l'influence du puritanisme calviniste 1 . Que faire dans un tel contexte?