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La démocratie participative en butte à la grande échelle

La démocratie participative en butte à la grande échelle
Quartier Fátima, Cordoue ©H. Nez Dossier : Espaces publics urbains et concertation Si l’urbanisme est le principal thème mis en débat dans les dispositifs participatifs qui se multiplient depuis une quinzaine d’années en Europe (Bacqué et al. 2006 ; Sintomer, Herzberg et Röcke 2008), il y est rarement question des grandes transformations urbaines. La comparaison des pratiques participatives à Paris et à Cordoue met en évidence la relation entre niveaux de participation et échelles de projet urbain [1]. Les projets à petite échelle : délégation du pouvoir ou simple consultation ? À Cordoue comme dans le 20e arrondissement de Paris, des budgets participatifs ont été mis en place afin de planifier des aménagements de quartier au cours de la dernière décennie. Si le budget participatif cordouan va plus loin que la démarche parisienne en établissant un lien direct entre participation et décision, il ne porte pourtant que sur de petits projets d’aménagement.

Où va la démocratie sociale? Un diagnostic et des propositions L’Islande crowdsource sa nouvelle constitution Après avoir adopté en 2009 une loi qui protège de manière sans précédent les libertés sur Internet, en garantissant la transparence et l’indépendance de l’information, l’Islande innove en matière de e-démocratie. Alors que le pays tente de se relever de la crise financière et politique qui l’a frappée de plein fouet en 2008, il fait appel à ses citoyens pour crowdsourcer sa nouvelle Constitution. Composé de 25 membres, le Conseil Constitutionnel islandais multiplie les interactions avec les citoyens. Il s’est ainsi doté d’un site internet, d’un profil Facebook, d’un compte Twitter ainsi que de pages Flickr et Youtube. Interrogé par le Guardian, Thorvaldur Gylfason, professeur d’économie à l’Université d’Islande et membre du Conseil Constitutionnel, s’est déclaré agréablement surpris par le niveau de discussion. « Notre initiative a été très bien reçues. Crédit photo : une séance du Conseil Constitutionnel Islandais / Stjórnlagaráð / Flickr États-Unis : Fin de l’expérience Data.Gov ?

Quand le peuple fait peur « N’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous », lança Napoléon III à ses amis. La démocratie a beau être présentée comme le régime du peuple, ce dernier fait peur aux dirigeants qui craignent ses foucades, son inconstance et sa nullité. Des « déplorables » dirait Hillary Clinton, qui ont pourtant le droit de vote et de choisir. Le politique se lance dans un mariage subtil : se revendiquer du peuple tout en le tenant éloigné pour en conjurer la peur. L’évolution de nos modèles de gouvernement, corollaire de la représentativité en politique, est directement issue de la peur qu’inspire le peuple à ses gouvernants. Le peuple oui, mais à l’écart Les raisons à la constitution des cités divergent. Dans la succession des régimes pensée par Platon, la démocratie précède la tyrannie, le règne final des passions destructrices abolit les lois et finit de confondre absolument le règne du meilleur avec le règne du supplémentaire. A lire aussi : Fermer la « parenthèse » Trump ?

Reportage en « e-Estonie » (4) : et si c'était ça, un Etat moderne ? Un électeur sur cinq qui vote en ligne un conseil des ministres zéro papier et, de manière générale, une utilisation des nouvelles technos dans la vie politique absolument inégalée : RSLN achève son enquête sur la manière dont l’Estonie donne corps au concept de « citoyenneté électronique », domaine où la jeune République parlementaire a des années-lumières d’avance sur nos pratiques. La démocratie numérique version estonienne, que nous avons explorée dans nos trois derniers billets, du système d’information surprenant utilisé par les ministres au vote par internet , en passant par la participation citoyenne , c’est un peu la partie émergée de l’iceberg de l’utilisation des nouvelles technos en Estonie . L’élément le plus visible et remarquable, mais qui repose sur un immense processus souterrain. Nous vous livrons ici l'un des points clefs, qui a permis le succès de cette e-démocratie. Ce n’est là qu’une toute petite partie de ses fonctions. >> Les résultats >> Pour aller plus loin :

Coronavirus : « C’est en temps de crise que le respect des droits fondamentaux est encore plus important » selon Dominique Rousseau Le constitutionnaliste nous rappelle l’importance en pleine crise de l’exigence constitutionnelle pour protéger les principes fondamentaux de l’État de droit. Le parlement, la Justice, et la presse doivent plus que jamais exercer leur contrôle sur le pouvoir exécutif. Le Covid-19 est en train de bousculer notre Constitution, nos Institutions, nos lois, le droit français… Tout cela est-il assez solide pour tenir ? La Constitution de 1958, oui, est suffisamment armée pour faire face à ce type de situation dans la mesure où le Conseil Constitutionnel a jugé en 1985 que le parlement pouvait établir des régimes d’urgence en dehors de ceux prévus à l’article 16 et en dehors de celui prévu à l’article 36 de la Constitution, c’est-à-dire l’état d’urgence. Cette loi sur l’urgence sanitaire vous pose-t-elle question ? Oui, elle me pose question parce que, en l’état actuel de sa rédaction, l’intervention du parlement est très mince par rapport à ce qui était prévu dans l’état d’urgence de 1955.

Tweet démocratie andalouse À Jun en Andalousie, 4 000 habitants construisent l'avenir de leur démocratie sur Twitter, soutenus par leur maire ultra-connecté. Reportage à l’heure des élections générales espagnoles et de la crise. Ce reportage a été initialement publié sur The Ground, web-magazine centré sur le reportage. Un petit village de 4000 habitants perdu au milieu de la campagne andalouse, des jeunes qui fument des joints et qui se tatouent des araignées sur le torse : en dépit des apparences, Jun a 15 ans d’avance sur tout le monde. Reportage dans la ville où l’avenir de la démocratie se construit sur twitter, à l’heure des élections générales espagnoles et de la crise. “Vous savez, dans le village, en ce moment précis, tout le monde sait déjà que vous êtes ici avec moi.” Des antennes en boîtes de Pringles Et c’était pourtant mal barré. A l’origine de ce coup de tête, auquel le New York Times consacre quatre pages, José Antonio Salas, alors adjoint au conseil municipal. Démocratie directe et coupé sport

La révolution islandaise poursuit sa route ( Birgitta Jonsdottir - Wikimedia ) Du même auteur Le Ministre des affaires étrangères britannique, le patron de Goldman Sachs international, le vice-Ministre des affaires étrangères chinois, le patron de Publicis et une centaine d’autres ont probablement refait le monde la semaine dernière à la réunion du Bilderberg. Mais il y en a une qui n’est pas prête d’être sur le radar de ces illustres « bbs’ » (nom de code des participants au Bilderberg), tant elle est à l’antithèse de leurs valeurs. Et pourtant elle fait bouger son monde. Et de fait, ici les filets de sécurité de l’Etat-Providence protègent aujourd’hui la caste politique d’une véritable rébellion, et le système d’une véritable réforme.

La démocratie par tirage au sort Campagne présidentielle ou non, le couple démocratie-élections s'impose aujourd'hui comme une évidence. D'autres systèmes de sélection sont pourtant possibles, notamment le tirage au sort, comme le rappelle Jean-Paul Jouary, chroniqueur iconoclaste. Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage par choix est de celle de l’aristocratie. – Montesquieu. Il peut paraître choquant aujourd’hui de se demander si suffrage universel et la démocratie sont identiques, tant le droit de vote a été difficile à acquérir, et tant il est évident que les peuples qui en sont privés sont pour cela même privés de démocratie. Cela signifie-t-il pour autant que tout suffrage universel soit démocratique ? On ignore trop souvent qu’au XVIIIe siècle encore, Montesquieu pouvait écrire comme une évidence que “le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage par choix est de celle de l’aristocratie”. A lire sur ces questions :

Barbara Stiegler : «Qui décide en démocratie ?» Professeure de philosophie, spécialiste de Nietzsche, autrice, Barbara Stiegler s’empare des questions politiques en les reliant au vivant. Face au naufrage du néolibéralisme et aux crises qu’il engendre, cette passionnée de sciences nous invite à remettre de l’esprit critique et de la politique « dans tous les champs de notre vie » pour sortir de la « fabrique du consentement » et s’ouvrir à « l’imprédictible ». Rencontre. Comment avez-vous basculé de votre statut de professeure des universités à l’engagement dans les luttes sociales ? Il y a toujours eu un lien entre mon travail académique et les problèmes contemporains que je pouvais éprouver en tant que citoyenne. Qui sont ces néolibéraux des années 1930 ? Cette vision de l’évolution comme marche inéluctable vers un capitalisme mondialisé est au centre de l’œuvre de Walter Lippmann et de tous les nouveaux libéraux qui, lors du colloque Lippmann de 1938, ont souscrit à son agenda. Comment le consentement se fabrique-t-il ?

La démocratie au défi de la jeunesse Editorial. Si l’état d’une société se lit au travers du ressenti de sa jeunesse, l’enquête publiée jeudi 3 février par les sociologues Olivier Galland et Marc Lazar pour le compte de l’Institut Montaigne est à la fois réconfortante et inquiétante. Ainsi, 80 % des 18-24 ans s’y déclarent heureux, une forme d’exploit par ces temps de Covid. La défense de l’environnement, qui est aujourd’hui leur grande cause, commence à infuser lentement dans l’ensemble de la société, la preuve qu’on les écoute. Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés L’impressionnante « désaffiliation » politique des 18-24 ans en France soulignée par une étude Ce qui bloque, en revanche, c’est le levier pour accomplir leur rêve. Cette déception ne date pas d’aujourd’hui. Plus grave encore, elle débouche sur un détachement à l’égard de la démocratie. Lire aussi Article réservé à nos abonnés « La Nation inachevée » : comment le quotidien des jeunes construit leur citoyenneté Le Monde

Et si la dépolitisation était une bonne nouvelle pour la démocratie ? Dans un récent ouvrage, le sociologue Albert Ogien remarque que déplorer la dépolitisation des démocraties libérales occidentales est devenu un marronnier du débat public. L’idée sous-jacente à ces critiques – qui peuvent se déployer sur un spectre idéologique très large – est souvent que la dépolitisation serait une menace pour la démocratie. Y souscrire a des conséquences concrètes : on jugera par exemple qu’une « bonne » politique publique est celle qui promeut l’engagement civique et permet, ce faisant, d’endiguer ce qui est présenté comme la spirale mortifère de la dépolitisation. Il est bien moins fréquent de tenter de faire valoir, en contrepoint, l’idée selon laquelle les noces de la « désertion civique » et de ce que l’historien Marcel Gauchet appelait dès 1990 la « pacification démocratique » ne seraient pas forcément malheureuses. La démocratie comme régime ou comme mode de vie ? L’abstention : une bonne nouvelle ? Une désaffiliation politique honorable ?

Innombrables expériences démocratiques David Graeber est épatant. Après m’avoir remué en profondeur sur le sujet de la monnaie avec son livre Dette : 5 000 ans d’histoire, voici qu’il me retourne sur celui de la démocratie avec son livre La démocratie aux marges (avec une passionnante préface d’Alain Caillé). Après m’avoir fait comprendre que presque tout ce qu’on nous apprend en « économie » sur la monnaie et la dette est un tissu de contresens, voilà que David me fait réaliser, à moi qui justement croyais avoir déjà fait un bon travail de démystification sur le plan politique autour de la démocratie, que j’ai encore un étage à monter pour prendre conscience des erreurs courantes en la matière. Du point de vue de l’anthropologue Graeber, Athènes n’est pas la seule démocratie au monde, loin de là, et c’en est même une version plutôt dégradée (militaire et brutale), alors que toutes les sociétés sans État se sont organisées ─ et s’organisent encore, naturellement, spontanément ─ de façon démocratique ! Par Étienne Chouard

Droit de vote à 16 ans : Clément Beaune veut « mettre l’idée dans le débat » sur le vote dès 16 ans, l’opposition moque « l’hypocrisie » Il y est « plutôt favorable », mais à condition que cela ne soit pas « un gadget ». Le secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Clément Beaune, défend l’élargissement du droit de vote aux plus jeunes, à partir de 16 ans, mercredi 13 octobre dans une interview à L’Opinion. Pour lui, « ce thème doit évidemment être l’un des sujets majeurs du débat politique ». « Nous devons mettre cette idée dans le débat pour la présidentielle. Aucune piste ne doit être négligée », assure ce proche du chef de l’Etat, insistant sur le fait que « l’implication des jeunes est un défi pour tous les pays européens ». Notant que 87 % des 18-24 ans se sont abstenus en juin au premier tour des élections régionales et départementales, M. Lire notre enquête : Article réservé à nos abonnés Loin des élections, la jeunesse en quête de nouvelles formes d’engagement « A partir du moment où vous pensez que les esprits sont mûrs, formés, je ne vois pas pourquoi vous discrimineriez selon l’échelon. Brice Laemle

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