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Les informulés d'une rhétorique sexiste, par Mona Chollet

Les informulés d'une rhétorique sexiste, par Mona Chollet
Souligner la respectabilité de l’accusé, l’importance du personnage, l’étendue de son pouvoir, ses innombrables qualités, et lui chercher toutes les excuses possibles ; entourer la plaignante d’un soupçon systématique, l’accabler de reproches, lui prêter des intentions machiavéliques… Dès l’inculpation du directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel de New York, on a vu ressurgir, en France, les réflexes et les grilles de lecture archaïques qui dominent invariablement dans ce genre de mises en cause. « Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi 14 mai, mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine », dit la pétition lancée le 21 mai par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes (1). Or, dans le cas de M. Un corps féminin est un objet public Empathie à géométrie variable Spontanément, c’est à l’accusé que l’on s’identifie. Related:  Féminismes divers inclusif

"Elle" fait bander les critiques ; il est à gerber "Elle" de Paul Verhoeven, sorti à Cannes et sur nos écrans cette semaine, explose les scores du box-office, bénéficie d'un plan com' bien rôdé et d'une déferlante de critiques dithyrambiques. Le secret du succès ? Surfer sur la vague malheureusement bien connue de la culture du viol. Il est génial ce film, il permet aux journalistes pourfendeurs de la bien-pensance de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas : les femmes, au fond, elles aiment quand on les force. Breaking news : dans une société patriarcale où la plupart des discours sont produits et relayés par les hommes, même les femmes ont fini par croire qu'elles fantasmaient sur les violences dont elles sont victimes. Alors "Elle", film "jouissif", "subversif", "jubilatoire" ? Afin de nous faire un avis éclairé, nous avons vu "Elle". Le pire c'est peut-être certaines critiques qui vont jusqu'à qualifier cette apologie du viol de "thriller féministe". Vous voulez savoir ce qu'est un thriller féministe ? Contactez-nous

STOP AU DÉNI Gangsterdam, figure de proue de la culture du viol et de l'oppression Kev Adams, tête d’affiche et héros du film, humoriste et star de la jeunesse dans la vraie vie, proclame tout de go, lors d’un entretien à Télé Matin pour promouvoir le film, à propos du personnage le plus polémique (Durex, le meilleur ami du personnage principal) : « Oui, c’est un boulet, raciste, antisémite, sexiste, homophobe, raciste, misogyne […] Mais, pourtant, à la fin du film, on l’aime quand même ! » Sexisme et homophobie ordinaire, culture du viol décomplexée Rabaissant dès les premières minutes ce qui est féminin ou homosexuel (les faibles « baletringuent », on reproche au personnage principal d’avoir « un regard de femme », pour ne citer que ces exemples…) le film nous plonge dans une atmosphère tranquillement viriliste que la présence quasi inexistante (disons, potiche) de Nora, la femme que veut séduire le personnage de Kev Adams – Ruben – ne contrebalance jamais. Des conséquences désastreuses et une défense fumeuse Quelle culture pour quelle société ?

Le « dévoilement » des femmes, une longue histoire française Dès l’origine, le colonialisme assoit une domination au nom de la « race » supérieure qui entend civiliser les « races » inférieures. Comme le soulignait Aimé Césaire, dans son Discours sur le colonialisme, « que l’on s’y prenne comme on le voudra, on arrive toujours à la même conclusion : Il n’y a pas de colonialisme sans racisme ». Dans son ouvrage L’Orientalisme, Edward Said s’est attaché à démonter les mécanismes idéologiques de cette domination. Le colonialisme va construire sa richesse en spoliant la richesse des autres : c’est une agression physique, psychologique et culturelle. L’administration coloniale va faire appel à diverses sciences, entre autres l’anthropologie, l’ethnologie et la sociologie. Féminisme « colonial » Pour maîtriser cet Orient, un des moyens utilisés fut le contrôle des corps des femmes indigènes. Ainsi sera construit et alimenté tout un imaginaire colonial pour stigmatiser et enfermer les femmes indigènes. Le cas de l’Algérie

Pourquoi la violence faite aux femmes Qui exerce ces violences à l'encontre des femmes ? Françoise Héritier tient à clarifier cette question. Lorsque nous parlons de la violence, des violences exercées à l’encontre des femmes, il ne vient à l’idée de personne de dire par qui… Mais les violences exercées à l’encontre des femmes, et bien il faut le reconnaître, dans toute l’histoire de l’Humanité et encore maintenant, ce sont des violences exercées par l’autre moitié sexuée de l’Humanité. Bien sûr il y a des femmes qui exercent des violences contre d’autres femmes (…) mais généralement ce sont des violences masculines. Est-ce dans la nature de l'homme d'être violent ? On nous parle d’une nature, d’une nature qui serait plus violente chez les hommes, qui serait fondamentalement dominatrice, et on nous parle aussi d’accès de bestialité. Un débat enregistré en 2014. Catherine Deschamps, co-auteur avec Christophe Broqua de "L'échange économico-sexuel" Éliane de Latour, IRIS/EHESS

L’impuissance comme idéal de beauté Il est temps de se libérer de la dictature de la beauté Les normes de beauté sont arbitraires, injustes et misogynes. C’est pour rappeler cela que nous avons décidé de créer "L’impuissance comme idéal de beauté", une vidéo sur ce sujet d’une importance capitale. En effet, une très grande majorité de femmes ne sont pas satisfaites de leur corps. Ainsi, selon un sondage datant de 2013, 7 Françaises sur 10 changeraient quelque chose à leur physique si elles le pouvaient. Par ailleurs, l’apparence physique est un important sujet de préoccupation pour les femmes : elles seraient 67% à s’en inquiéter au moins une fois par semaine, contre 23% des hommes. On dit des femmes qu’elles constituent « le beau sexe ». Dénigrer le corps des femmes, c’est donc dénigrer les femmes elles-mêmes. Par ailleurs, alors que les idéaux de beauté masculins (muscles, grande taille,…) valorisent la force, les idéaux de beauté féminins nous affaiblissent.

Les violences sexuelles touchent plusieurs millions de femmes en France Selon une enquête de l’INED dont les premiers résultats sont parus en 2016, les violences sexuelles toucheraient, par an, environ 600 000 femmes et 200 000 hommes en France. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Gary Dagorn Chaque année, au moins une femme de moins de 35 ans sur vingt est victime d’une agression sexuelle. Sachant que ces estimations sont très probablement en dessous de la réalité et que les agressions ne touchent pas toujours les mêmes d’une année à l’autre, on peut estimer que plusieurs millions de femmes sont concernées. Ces chiffres, extrapolés au niveau national à partir d’un échantillon important de 27 268 personnes interrogées par téléphone ou par Internet, ne concernent en revanche pas les faits de harcèlement sexuel. Le harcèlement sexuel encore très présent au travail Faites le test : Trois Français sur quatre ne distinguent pas harcèlement, blagues salaces et séduction. Lire aussi : Harcèlement, agression, viol : comment la loi définit les violences sexuelles

La Non-mixité Pour Les Nuls (et Les Autres) | L'Écho Des Sorcières Lorsque nous avons lancé ce webzine, nous nous attendions à des réactions sur notre non-mixité assumée. Réactions il y eut, même si moins que prévu. C’est pourtant dans le slogan, mais, si mes années de support technique m’ont appris quelque chose, c’est que personne ne lit jamais les petits caractères. Voilà, maintenant c’est fait. Il nous semblait important de parler de non-mixité, je m’y colle. Une histoire d’occupation d’espace Les hommes constituent 75% des députés et des sénateurs, 80% des ingénieurs, 83% des chefs d’entreprises, représentent 63% de la présence télévisuelle, 80% des « experts » interrogés dans les médias… L’espace public, politique, économique, médiatique appartient aux hommes. Je prendrai ici comme exemple le sauna de ma piscine municipale. Le problème est le même lors des débats et discussions féministes. Une histoire de libération de la parole En espace associatif, la non-mixité assure une relative sécurité dans les dialogues. Une histoire de privilèges Bref.

Violences sexuelles: l’école peine à imposer les cours d’éducation Dans un lycée parisien, la rumeur bruisse depuis quelques jours. Une jeune fille de Terminale aurait subi un viol par un élève du même lycée, hors des murs de l’établissement, au cours du week-end précédent. Bilel* y exerce la fonction d’assistant d’éducation et ne s’attendait pas à une telle méconnaissance de la loi parmi les élèves dont il a la responsabilité.

Voici comment le harcèlement de rue est perçu à travers le monde "Je lui ai dit que je ne voulais pas. Il a continué" : enquête sur les Harvey Weinstein du cinéma français L'impression d'être "un bout de viande". C'est ce qu'a aussi ressenti Léa lors d'un casting. Elle raconte que l'équipe d'un film l'a appelée pour un deuxième essai, mais à une condition : être entièrement nue face caméra. "Je trouve cela inconcevable, réagit la jeune comédienne. Ils ont ensuite des images de nous complètement nues. Charlotte*, agent dans l'une des principales agences artistiques de Paris, abonde et confirme l'existence de ce problème. Helen Juren, 41 ans, a multiplié les castings pendant des années. Emilie* relate, elle, son échange avec un directeur de casting sur Facebook. Alors qu'il n'est pas loin de son domicile, il lui propose de passer pour un café. Ce phénomène de violences et de harcèlement sexuel, largement subi par des femmes, est aussi vécu par certains hommes comédiens. Julie* s'est récemment décidée à porter plainte, sept ans après avoir été violée par un agent. Julie affirme que l'homme tentera à plusieurs reprises de la recontacter.

« Reconnaître que nous sommes dans une relation de travail, pour développer une conscience de classe » – entretien avec Morgane Merteuil À l’occasion du débat autour de la loi « renforçant la lutte contre le système prostitutionnel », Mouvements publie un entretien avec Morgane Merteuil, secrétaire générale du STRASS (syndicat du travail sexuel). Nicolas Haeringer : Le débat autour de la loi visant à pénaliser les clients de prostituées, adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale, a mis en évidence de profondes divisions entre féministes. Ces divisions ne sont pas sans rappeler le débat sur l’interdiction du voile. Vous faites d’ailleurs le lien entre les deux, dans un texte écrit avec Rokhaya Diallo. Comment expliquez-vous ce clivage ? Morgane Merteuil : Une partie du mouvement féministe s’accroche à des symboles. N.H. : Vous estimez donc que les abolitionnistes invisibilisent la parole des travailleuses du sexe, du moins celles qui revendiquent le droit d’exercer cette activité. M.M. : Oui. N.H. : Le manifeste pouvait entretien l’illusion d’une possible alliance entre clients et travailleuses du sexe. N.H. : E.

Quand le viol n’est plus un crime, par Sophie Boutboul (Le Monde diplomatique, novembre 2017) En France, chaque année, 84 000 femmes et 14 000 hommes disent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol dans les enquêtes de victimation (1). Pourtant, les cours d’assises ne prononcent qu’environ 1 500 condamnations pour ce crime défini par le code pénal comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise » et passible de quinze ans de prison (vingt ans si la victime a moins de 15 ans). Ces chiffres traduisent les obstacles qui jalonnent le parcours d’une victime : pressions qu’exerce le violeur pour qu’elle se taise ; refus de la police d’enregistrer les plaintes sous des prétextes souvent illégaux, comme l’absence de certificat médical ou un mauvais lieu de dépôt, selon le Collectif féministe contre le viol (2). Cette pratique concernerait 60 à 80 % des affaires de viol poursuivies, selon plusieurs juristes. Le tournant de 1978 Résistances judiciaires

Féministe et trans, c’est pas contradictoire ? | wakening princess La question peut être posée. Après tout, en tant que femme transgenre, je prends soin de moi, de mon corps, de mon image. J’aime les jolies robes, je me maquille, je m’épile. N’est-ce pas contradictoire, n’est-ce pas un message contraire avec celui que tentent depuis des dizaines d’années maintenant d’exprimer les féministes ? À vrai dire, non. C’est une approche très superficielle du féminisme. C’est en étant féministe, justement, que l’on ne croit pas que les individus sont déterminés par leurs organes génitaux, que l’on peut les considérer avant tout en tant qu’humains en dépassant leur simple classification en terme d’anatomie. Notre société est très binaire dans sa conception. Pourtant, c’est une simplification outrancière de la réalité dans laquelle on vit. La vérité, c’est que le fait même de prétendre à l’existence de deux sexes dits biologiques est une simplification. Au-delà de ces considérations sur le sexe dit biologique, apparaissent celles sur le genre. WordPress:

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