« Nous sommes en train de vivre une mosaïque d’effondrements » : la fin annoncée de la civilisation industrielle
Basta ! : Un livre sur l’effondrement, ce n’est pas un peu trop catastrophiste ? Pablo Servigne et Raphaël Stevens : [1] La naissance du livre est l’aboutissement de quatre années de recherche. Nous avons fusionné des centaines d’articles et d’ouvrages scientifiques : des livres sur les crises financières, sur l’écocide, des ouvrages d’archéologie sur la fin des civilisations antiques, des rapports sur le climat… Tout en étant le plus rigoureux possible. Mais nous ressentions une forme de frustration : quand un livre aborde le pic pétrolier (le déclin progressif des réserves de pétrole puis de gaz), il n’évoque pas la biodiversité ; quand un ouvrage traite de l’extinction des espèces, il ne parle pas de la fragilité du système financier… Il manquait une approche interdisciplinaire. C’est l’objectif du livre. Au fil des mois, nous avons été traversés par de grandes émotions, ce que les anglo-saxons appellent le « Oh my god point » (« Oh la vache ! Ensuite, il y a les frontières.
Droit de communication : quelle administration peut obtenir quoi sans contrôle ?
Alors que les services de renseignement demandent à avoir accès à toujours plus d'informations, l'administration dispose déjà, dans une ampleur insoupçonnée, du pouvoir de se faire communiquer des documents de toutes sortes, sans contrôle judiciaire, notamment auprès des opérateurs télécoms et des hébergeurs. Numerama fait le point. Le gouvernement a finalement renoncé à donner à Pôle Emploi le pouvoir de fouiller les relevés bancaires ou téléphoniques, en vertu d'un "droit de communication" qui s'imposerait aux intermédiaires privés, lesquels n'auraient pas eu le droit ni d'opposer le secret professionnel pour protéger la vie privée de leurs clients, ni de facturer le moindre centime à l'administration pour la fourniture des données. Mais ce droit de communication existe déjà au bénéfice de plusieurs administrations. Faisons le point sur chaque administration bénéficiant de ce droit, et ce qu'il couvre. URSSAF et autres organismes de sécurité sociale
Fichage des enfants «musulmans» : perquisitions à la mairie de Béziers
«Dans ma ville il y a 64,6% des enfants qui sont musulmans dans les écoles primaires et maternelles.» C’est ce qu’a déclaré le maire de Béziers Robert Ménard (élu avec le soutien du Front national) lundi soir dans Mots Croisés sur France 2, consacrée à la guerre ouverte au Front national. Mais d’où sortent ces chiffres ? «Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de vous dire que le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit de le faire», répond tout naturellement Robert Ménard à la question posée en toute fin d’émission par la journaliste Anne-Sophie Lapix, relayant une question posée par plusieurs internautes. Problème : les statistiques ethniques ne sont pas autorisées en France. A lire aussi Le débat sans fin des statistiques ethniques Mais l’édile se défend et récuse l’idée de fichage. Midi Libre rapporte que le maire n’a fait que confirmer des propos qu’il avait déjà tenus dans les pages du quotidien régional le 3 janvier dernier.
La vie est complexe, le « rien à cacher » est simpliste #PJLRenseignement
Nous sommes famille d’accueil. Madame est assistante familiale pour être précis. C’est un métier très riche, difficile parfois, moi qui suis une vraie e-pipelette j’ai souvent envie de partager sur le sujet. Nous nous occupons de petits, parfois des nourrissons de quelques jours, nés sous X. Les équipes travaillent dans le soucis constant de cette confidentialité, mais nos usages numériques impliquent toujours plus de traces. Une écoute systématique des petits et grands secrets de tous implique nécessairement la dispersion de notre intimité. Oui mais si ce sont les services secrets qui me matent sous la douche dans le cadre de la lutte anti terroriste, est ce si grave? Allez, soyons fous, imaginons un instant que l’Etat est vertueux. Bien sûr loi ou pas loi, nous sommes déjà à la merci de nos traces, mais il est une chose de légiférer pour s’en protéger, une autre que de livrer cette arme à un exécutif qui veut s’affranchir du judiciaire.
Loi Renseignement : régime spécial pour les magistrats, parlementaires, avocats et journalistes
Pour tenter d’éteindre une partie des critiques de Reporters sans frontières, du Syndicat de la magistrature et bien d’autres, le gouvernement a déposé en dernière minute un amendement visant à protéger certaines professions « sensibles ». Une heure environ avant le début du débat autour du projet de loi renseignement, le gouvernement a déposé un amendement pour protéger certaines professions à risque. Concrètement, il veut que l’ensemble des techniques de renseignement ne puisse être mis en œuvre « à l’encontre d’un magistrat, un avocat, un parlementaire, ou un journaliste ou concerner leurs véhicules, bureaux ou domiciles » qu’à la condition de décrocher une nouvelle autorisation du Premier ministre, après avis de la commission réunie. C’est donc l’exécutif qui pourra décider de déployer ces outils de surveillance à l’encontre de ces professionnels, même dans l’intimité de leur vie privée. La CNCTR jaugera la proportionnalité des atteintes aux secrets de ces professions
La vie d'un internaute étalée dans la presse
01net. le 15/01/09 à 18h55 ' Bon anniversaire, Marc. Marc, le prénom a été changé, c'est cet homme dans la foule du Web, dont Le Tigre, revue bimestrielle bien sous tous rapports, s'est mise en tête de tirer le portrait, au hasard. L'objectif était simple : reconstituer la vie d'un internaute à partir de morceaux choisis et savamment exposés sur la Toile. ' Ce sera violemment impudique ', prévient d'emblée le rédacteur de l'article. Vu comme ça évidemment, Marc n'avait aucune chance... Du Canada à Rome, en passant par Pessac, Le Tigre a reconstitué le parcours musical, professionnel, festif et amoureux de Marc, allant jusqu'à dénicher son numéro de téléphone portable. ' Qu'est-ce que je veux montrer ? Une prise de conscience un peu tardive, mais bien révélatrice de ce qui peut désormais arriver à des centaines de milliers (voire des millions) d'internautes qui étalent à l'envi leurs données personnelles et leur vie privée sur des réseaux sociaux.
Ça y est, AXA conditionne un avantage santé à un objet connecté
Nous mettions encore en garde contre cette dérive la semaine dernière au sujet de Samsung et de sa base de données médicales, alimentée grâce aux objets connectés qui se proposent de surveiller en temps réel notre rythme cardiaque, la distance que nous parcourons à pied ou la qualité de notre sommeil. Parmi ceux qui ont le plus d'intérêts à acheter les données personnelles stockées et vendues par les géants de l'informatique grand public figurent en première ligne les assurances santé, qui disposent grâce aux technologies de médecine personnalisée d'une base d'informations sans précédent sur les comportements individuels des clients qu'ils doivent assurer, et qu'elles ont donc intérêt à influencer par une forme de chantage à l'assurance. Ceux qui refuseront de voir leur activité surveillée pour vérifier qu'ils ne font rien de dommageable pour leur santé paieront plus cher leur assurance, voire n'y accéderont plus. Or les choses vont encore beaucoup plus vite qu'on ne le pensait.