6. Ils ont osé ! - par Olivier Long, enseignant-chercheur Ils ont osé s’attaquer au défilé du 1er mai. En dehors de l’intox gouvernementale qui tourne en boucle sur Rance 2 (les jeunes sont des casseurs, la manif a été peu suivie, le pays aime la loi travail et ça ne dérange personne d’être obligé de travailler 60 heures par semaine, même si c’est illégal selon les règlementations européennes) la réalité est là : le gouvernement de François Hollande est le premier a avoir fait du défilé du 1er mai une souricière pour les travailleurs. Depuis Nicolas Sarkozy la méthode est bien connue, on nasse deux cents personnes dans une souricière, on les fait patienter pour créer un effet de claustration, à la première crise de panique, on gaze copieusement la foule. Tout le monde est alors chargé dans un bus après avoir été tout aussi copieusement rossé. Que s’est-il passé hier à Paris ? C’est là que la préfecture de police a décidé de mettre en œuvre une stratégie innovante. Le problème c’est que cette géniale tactique préfectorale a fait bouchon.
La fabrique de la violence « La puissance qui s’acquiert par la violence n’est qu’une usurpation et ne dure qu’autant que la force de celui qui commande l’emporte sur celle de ceux qui obéissent » Denis Diderot, L’Encyclopédie, Article « Autorité politique » C’est à Paris, Boulevard Diderot , que des enfants, des jeunes et des personnes âgées ont été gazés par des CRS, auxquels l’ordre a été donné d’intervenir en milieu de défilé pour séparer les manifestants pacifistes des supposés « casseurs ». C’est à Paris, Boulevard Diderot, qu’un Préfet de police a décidé de positionner de nombreux CRS, bien visibles, dès le premier tiers du parcours, dans des rues adjacentes, et au sein même du cortège. Cette logique de la provocation repose, il me semble, sur trois techniques, exemplairement mises en œuvre ce 1er mai à Paris : l’interruption, la nasse et la terreur. Cette logique devient dans les médias une rhétorique de la peur. © Simon Guillemin Nos concitoyens ne doivent pas se laisser abuser. Pascal Maillard
Qui est responsable des violences policières ? L’arrêt de mort du code de déontologiepar Dominique Noguères Avocate et membre du comité central de la Ligue des droits de l’homme Un peu partout en France, depuis le début du mouvement contre la loi travail, des incidents violents impliquant les forces de police se sont multipliés, dans une escalade inquiétante. D’abord ciblées sur des jeunes lycéens qui manifestaient, ces violences se sont étendues aux rassemblements de Nuit debout et aux manifestations syndicales et associatives. Les témoignages sont hélas nombreux. Ils mettent en évidence les coups portés à des personnes déjà entravées ou l’utilisation de balles de défense, causant jusqu’à la perte d’un œil. La mission de la police est, à l’origine, d’adapter le maintien de l’ordre à la liberté de manifester. Les violences émanant des éléments les plus radicaux infiltrés dans les manifestations devraient être réprimées par la police, qui doit protéger les manifestants. Dans le cas des manifestations, le contexte est différent.
Loi travail : panique au sommet Hier encore, ils affichaient leur morgue et leur arrogance. Vous refusiez la loi travail ? Une lubie liée à une altération du jugement, on allait donc vous ré-ex-pli-quer la modernité, le réel. Dans les cercles du pouvoir, on ne se reconnaissait qu’une seule faute, le manque de pédagogie. On serre les rangs Avec la grève des raffineries, le blocage des dépôts d’essence, les grèves à répétition qui ne faiblissent pas, changement de ton : fini le temps du mépris, place au déluge de haine. C’était le 19 avril : le patron du Medef fustigeait alors « une loi vidée de son sens » et annonçait que les patrons avaient atteint « leur point de rupture ». Terrorisme, sabotages et guerre civile Mais c’est surtout du côté des médias que le changement est le plus net. Tout y passe, et le vocabulaire est un peu étrange, surtout après les attentats de 2015 (une collection de perles à lire ici ou encore là) : « La radicalisation de la CGT pose incontestablement un problème », nous déclare Manuel Valls.
Ces images qui attisent la colère La scène est quasi immuable. À chaque fois que les forces de l'ordre chargent, sortent les matraques, dégainent gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement, une nuée de smartphones et de caméras s'immisce dans le décor. Depuis le début des manifestations contre la loi sur le travail, à Paris comme dans plusieurs villes du pays, on ne compte plus les vidéos amateurs et semi-professionnelles qui documentent les violences policières. Ces témoignages bruts, abondamment relayés et commentés sur les réseaux sociaux, suscitent l'indignation, entretiennent le souffle de la mobilisation et peuvent même, en cas d'enquête, servir de preuves solides : la police des polices a ainsi été saisie, le 24 mars, suite à une vidéo virale, montrant un agent asséner un violent coup de poing à un lycéen de 15 ans. La rédaction de Mediapart a sélectionné vingt-et-une séquences, rassemblées dans la mosaïque ci-dessous.
« Pourquoi, dès que la victime est policier, y a-t-il deux poids, deux mesures ? » Par Noël Mamère, Olivier Besancenot, Annick Coupé, Jean-Baptiste Eyraud Les faits sont têtus. Le 18 mai, une voiture de police est incendiée par des manifestants. Une vidéo montrant des individus non identifiables tourne en boucle sur les chaînes d’information en continu. Comme le soulignent leurs avocats, le dossier est totalement vide, et aucun élément objectif n’indique leur participation aux faits incriminés. Farce honteuse Un tollé s’ensuit dans les médias, animé par le syndicat policier Alliance, le même qui avait organisé la manifestation de la police ce même 18 mai sur la place de la République. La question posée est donc simple : pourquoi dès qu’il s’agit d’actes dont les victimes sont des policiers, y a-t-il deux poids, deux mesures ? Cette farce honteuse pour le pouvoir politique et les syndicats de policiers est le produit de plusieurs facteurs : Des militants stigmatisés et dépersonnalisés Une justice indépendante est garante de la démocratie.
Démonter la dictature de l'émotion : 3 liens indispensables sur l'instrumentalisation autour de… Démonter la dictature de l’émotion :3 liens indispensables sur l’instrumentalisation autour de l’hôpital #Necker : – alerte immédiate sur la rupture du secret professionnel & de la protection d’un mineur (cible d’un « attentat » 24h auparavant) par Sophie Saint-Geours, professionnelle de la santé : Mais on lit du n’imp quoi .Faites les taire SVP #Necker .Meme le corps medical n’a eu connaissance de cet enfant source : ▻ – témoignage lucide d’un parent d’enfant très malade de l’hôpital Necker : Des centaines de milliers de personnes défient le gouvernement dans la rue. source : ► – Démontage de l’énorme manipulation médiatique, concernant l’affaire de « la casse de l’hôpital Necker-enfants malades » durant la grande manifestation d’hier par Yannis Youlountas :
Le citoyen à la conquête des pouvoirs, par Claude Julien (Le Monde diplomatique, octobre 1989) Un calme apparent, et puis, prévue, annoncée depuis des mois une vague de revendications. Limitée à quelques secteurs, cette agitation sociale ne peut rendre compte d’un mécontentement beaucoup plus étendu mais qui ne trouve pas les moyens pratiques de s’exprimer avec force. De très nombreuses familles souffrent d’abord de la stagnation ou de la régression de leur pouvoir d’achat. Ces difficultés matérielles ne suffisent pas à expliquer le malaise. Dans les zones rurales comme dans les concentrations urbaines s’y ajoutent une inquiétude confuse, une absence de confiance en l’avenir. Incertitude et désarroi s’exacerbent au spectacle des fastes déployés par quelques-uns, d’une opulence souvent indécente. Quelques faits solides expliquent ce climat. Ainsi subsistent pauvreté et misère dans une société où, selon la Banque de France (2), l’activité économique restera forte au moins jusqu’à la fin de l’année. Ainsi le fougueux auteur de Qu’est-ce que le tiers état ? Accapareurs ?
Petit guide contre les bobards de la loi Travail Vous pouvez télécharger ce petit guide au format PDF et aussi nous commander des exemplaires papier. Bobard no 1 : loi Travail version 2.0, une avancée sociale ? « La philosophie de la loi Travail a changé, le nouveau texte peut être porteur de progrès » (Laurent Berger, 14 mars 2016). Ce texte serait plus « équilibré », comme sont censées le montrer les réactions du patronat qui proteste contre les « reculs » du gouvernement et de certains syndicats qui, comme la CFDT, parlent d’un texte « porteur pour les jeunes et les salariés ». La réalité est bien différente. Les mesures les plus nocives toujours bien là Devant l’ampleur du mouvement social qui s’est affirmé le 9 mars, le gouvernement a certes reculé sur certaines mesures du projet initial (plafonnement des indemnités prudhommales, forfait jour unilatéral, augmentation du temps des travail des apprentis). Des avancées en attrape-gogos Bobard no 2 : ce sont les patrons qui créent les emplois, il faut les rassurer Un CDI jetable
Pourquoi la loi Travail et les interdictions de manifester révèlent une radicalisation de l’oligarchie néolibérale La veille du match France-Roumanie, coup d’envoi de l’Euro 2016, le compte Twitter du ministère de l’Intérieur affiche pendant plusieurs heures un message pour le moins étrange. Parmi les consignes de sécurité aux abords des stades : « Ne pas tenir de propos politiques, idéologiques, injurieux, racistes ou xénophobes. » La communication de Bernard Cazeneuve met ainsi sur le même plan parole politique d’une part, insultes et propos sanctionnés par la loi, d’autre part. Le lendemain de la manifestation nationale contre la loi Travail du 14 juin 2016, François Hollande amalgame le stupide acte de vandalisme contre des vitres de l’hôpital Necker et la menace terroriste. Une radicalisation du néolibéralisme Pourtant, depuis deux mois, seuls les opposants à la loi Travail, en premier lieu la CGT, sont accusés, par plusieurs médias et le gouvernement, de « se radicaliser ». Les politiques néolibérales sont systématiquement favorables au capital, poursuivent les deux universitaires. Photos :
Vandalisme, épigraphie C’est sur l’espace d’un mur - vertical, solide, public, universellement visible - que le Pouvoir a commencé à brandir sa Parole et son Droit ; la loi a commencé à se publier sur les murs. C’est sur ce même espace que, pendant des siècles, on a enregistré les mesures, les pric, les règlements commerciaux. C’est sur les murs que le temps, solaire et astronomique, est devenu mesurable, et c’est encore sur les murs que, depuis toujours, se sont conservés la mémoire du temps vécu, les noms des morts, leurs derniers mots. La même « chose » qui assurait à la ville (antique ou moderne) sa forme et sa réalité, a toujours été utilisée pour enregistrer son histoire, pour glorifier ses héros, pour célébrer le rosaire des noms du pouvoir et représenter la guirlande des empereurs, des gouverneurs, des rois et des dieux. On s’est radicalisés sur Internet Nous sommes l’étoffe dont sont tissés les rêves Les asthmatiques se vengeront !!! l’être et le néon On fait comme DAB Elue manif de l’année Ca pue ->
LA RUE OU RIEN (Source : twitter.com) (Source : attaque.noblogs.org)