"Illectronisme" : la fracture sociale à l'ère du numérique On l'appelle "illectronisme" ou fracture numérique : c'est un phénomène qui touche de nombreux Français : 23% ne seraient "pas à l'aise avec le numérique" d'après un sondage publié par l'Institut CSA en juin 2018. Personnes âgées, précarisées ou n'ayant pas d'intérêt pour l'informatique... Les conséquences peuvent être sérieuses et causer une perte d'autonomie, un isolement ou exposer les personnes à des risques en terme de cybersécurité. Des ateliers d'aide un peu partout Pour les personnes qui souhaitent se mettre à la page du web, bonne nouvelle ! Éric Wilmart a commencé ces ateliers il y a six mois, au moment des déclarations de revenus : Tout est dématérialisé désormais et les gens se rendent compte qu'ils n'ont plus le choix. L'illectronisme : un sentiment d'échec Pour certains, ce virage numérique pris par la société est difficile à accepter. Ils ont un vrai sentiment d'échec, une perte de confiance en eux et psychologiquement, cela les isole complètement...
Résumé des solutions proposés par l'Etat pour lutter contre l'illectronisme - LGC Réponse du ministère du numérique : Le déploiement de services publics numériques de qualité pour les démarches administratives courantes des Français est une priorité du gouvernement. Développer l’accès aux démarches administratives de manière dématérialisée permettra d’augmenter la qualité des services, de développer la transversalité dans l’administration, et de réduire les coûts économiques et environnementaux induits par les procédures papier. Réussir la transition numérique de l’Etat implique néanmoins de lutter résolument contre l’illettrisme numérique qui touche près de 13 millions de français (d’après le Baromètre 2018 du Numérique, réalisé par le CREDOC pour l’Etat et l’ARCEP). Le récent rapport du Défenseur des Droits rappelle que 500 000 Français n’ont pas accès à une connexion internet fixe et que plus de 30% des Français ne sont pas familiers des usages numériques. 1/ Former les usagers et professionnaliser les aidants.
Exclusion numérique : un habitant n'a pas pu régler ses impôts faute d'accès internet Fritz Dupernet est victime de la fracture numérique. Cet homme de 87 ans résidant de Pagney, dans le Jura, n'a pas pu payer ses impôts, raconte Le Progrès, car il n'a pas d'accès à internet. La somme n'a d'abord pas pu être prélevée directement de son compte, faute de fonds, il a donc été invité à régler la situation sur le site des impôts. Sans connexion, il a décidé d'envoyer un chèque à l'administration avec l'aide de la secrétaire de la mairie. LIRE AUSSI >> Exclusion numérique : ces Français qui souffrent d'"'illectronisme" On lui a demandé de se rendre en personne à Dole, à 35 km de Pagney, pour régler. "Si la loi est pas bonne, il faut la changer !" Le maire de la ville, Michel Ganet, partage le désarroi du contribuable. LIRE AUSSI >> Le passage au très haut débit accentue la fracture numérique en France C'est l'édile qui va finalement sortir Fritz Dupernet de la panade, en apportant le chèque lui-même à Dole.
Inclusion numérique : la feuille de route du projet Aidants Connect se précise Face à la dématérialisation accélérée, de plus en plus de services de proximité sont sollicités pour une aide à la réalisation de formalités en ligne. Si l'attente des usagers est forte, les agents se retrouvent dans une situation inconfortable avec un potentiel risque juridique lié à la manipulation de données personnelles. C'est pour sécuriser ces pratiques qu'a été imaginé le dispositif "Aidants Connect" – appellation qui remplace France Connect aidant – pour dissocier clairement la responsabilité des agents et de celle de l'usager. Assurer une traçabilité des formalités L'adresse mail reste indispensable Si le dispositif technique a été plutôt "bien accueilli", les ateliers préparatoires ont permis de relever d'autres obstacles. Former les travailleurs sociaux Mais le plus gros sujet n'est pas technique. En attendant, le système technique conçu par la start-up d'État va être testé en septembre dans un contexte opérationnel.
Peut-on encore vivre sans Internet ?, par Julien Brygo (Le Monde diplomatique, août 2019) Des champs de pommes de terre et de lin, le clocher d’une église gothique et, au loin, la frontière belge, ses couvoirs géants et ses vendeurs de tabac, d’essence et de pralines. Nous sommes à Hondschoote, une commune de quatre mille habitants dans le département du Nord. Au croisement des deux routes principales s’élève la Maison de services au public (MSAP), un bâtiment sans âme où deux fonctionnaires accueillent les habitants des environs, trop éloignés des agences publiques situées vingt kilomètres plus loin, à Dunkerque. Il est 11 heures, ce 9 mai 2019, quand Mme Marie-Claude Clarys, 65 ans, pousse la porte de la MSAP, deux gros dossiers sous le bras. « J’ai toujours fait mes papiers comme il faut toute ma vie, mais, là, j’ai l’impression qu’on est bêtes, qu’on est idiots. La dématérialisation complique le quotidien de bien des habitants de cette région agricole. Mme Clarys vit dans une zone d’ombre, l’une des sous-catégories des zones blanches (près de 541 communes en 2018).
Pourquoi le gouvernement veut lutter contre « l’illectronisme » 28 % des Français âgés de plus de 18 ans sont « éloignés » du numérique. Un chiffre qui fait tâche pour un pays qui aspire à devenir une « start-up nation »... Ni une ni deux, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique, travaille donc sur un plan d’action pour réduire la fracture numérique dans le pays. Jeudi 12 juillet, il dévoilait un rapport identifiant et mesurant les gains sociaux et financiers théoriques de la potentielle mise en place de son programme d’inclusion numérique. Pour Mounir Mahjoubi, l’isolement numérique est un handicap dans notre société hyperconnectée. Le rapport présenté par le Secrétaire d'État au Numérique avance ainsi qu’au bout de dix ans d’accompagnement aux usages de base d’Internet, les nouvelles compétences acquises pourraient générer au total jusqu’à 1,6 milliard d’euros de bénéfices par an. D'après le Secrétaire d'État au Numérique, les bénéfices de son plan d’inclusion pourraient être perceptibles dans quatre domaines en particulier.
« Pour les familles modestes, le mail est un instrument de torture » Il semble toujours difficile de saisir une enquête sociologique, car, comme toute bonne enquête sociologique, celles-ci sont surtout qualitatives et se fondent sur des témoignages peu nombreux et variés… dont il semble difficile de dégager des lignes directrices. C’est pourtant ce que réussit à faire la sociologue Dominique Pasquier dans son livre, L’internet des familles modestes en s’intéressant aux transformations des univers populaires par le prisme des usages et des pratiques d’internet. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, la fracture numérique semblait ne pouvoir se résorber, les usagers les plus modestes semblent finalement avoir adopté les outils numériques très rapidement, à l’image de l’introduction de la photographie au début du XXe siècle dans les sociétés rurales traditionnelles qu’évoquait Pierre Bourdieu dans Un art moyen. InternetActu.net : Existe-t-il un usage populaire d’internet ? Dominique Pasquier : Il n’a pas de caractéristique particulière.
Illectronisme : quelles solutions pour les exclus du numérique ? Le Syndicat de la Presse sociale (SPS) publie un Livre Blanc contre l’illectronisme. Un phénomène qui concerne 23% de la population française. 23% : le chiffre, paru en 2018, est considérable. En 2022, le gouvernement s’est fixé l’objectif de parvenir à 100% de services dématérialisés. La responsabilité des designers « Des efforts considérables sont faits par le gouvernement en termes de formation, reconnaît Philippe Marchal, président du SPS, ce mardi 25 juin, lors de la présentation du Livre Blanc contre l’illectronisme. « Il faut absolument former ceux qui font le web à ces questions-là » Le rapport propose ainsi de sensibiliser et mieux former les concepteurs de sites web, ainsi que tous les producteurs de contenus, de faire participer les publics en situation d’illectronisme à la conception des interfaces et de se préoccuper des parcours « hors numérique ». « Le numérique ne permettra jamais à tous les utilisateurs d’accéder aux services des administrations.
Un quart des Français souffrent d’illectronisme Il a un iPhone 7 en poche, un ordinateur portable… et pourtant, Philippe, expert-comptable à la retraite de 73 ans, avoue être un peu perdu. « Je ne comprends pas tout, je perds vite pied quand il faut entrer des identifiants, des mots de passe… C'est très compliqué tout ça quand même. Je m'arrache souvent les cheveux alors que ça devrait me faciliter la vie ! » Sans le savoir, Philippe souffre, comme beaucoup de Français, d'illectronisme, un mal qui est au numérique ce que l'illettrisme est à la langue française. Car ils ont beau être équipés d'appareils connectés à Internet - smartphones, tablettes, ordinateurs… - une bonne partie des Français se sentent largués devant la complexité de l'utilisation de ces outils. Une nouvelle forme de fracture sociale Une étude de l'institut CSA pour le Syndicat de la Presse Sociale (SPS) publiée ce mardi, le constate : 23 % des Français, soit 11 millions de personnes, disent ne pas être « « à l'aise avec le numérique ».
« Hubs Territoriaux pour un numérique inclusif » : 11 lauréats désignés Structure territoriale, à l’échelle de plusieurs départements, un hub associe des acteurs publics, privés et associatifs afin de les mettre en réseau et de créer de nouvelles offres de médiation numérique sur le territoire. La filière de la médiation numérique met en place des points d’accès au numérique et dispense des formations pour répondre aux besoins des citoyens. Filière encore trop fragmentée et hétérogène, les hubs permettront une meilleure harmonisation et coordination des acteurs et une mutualisation de compétences spécifiques telles que l’ingénierie financière, la formation ou la gestion de projets. Les hubs répondront à 4 principales missions :
Le Département se mobilise pour un numérique inclusif | Société 20 % de la population renonce à accomplir certaines tâches numériques, et notamment les démarches administratives en ligne, faute de se sentir suffisamment à l’aise sur Internet. Le Département confie à l’ALPI (Agence Landaise pour l’Informatique) l’élaboration d’une stratégie de lutte contre l’exclusion numérique. Illectronisme, c’est le terme désormais retenu pour nommer l’illettrisme numérique. C’est-à-dire la difficulté à utiliser internet dans la vie de tous les jours. À l'instar de l'illettrisme, qui qualifie les personnes qui n'ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l'écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante, l'illectronisme s'applique aux personnes qui ne maîtrisent pas ou mal les outils informatiques et les contenus sur internet. « Au-delà du taux d’équipement, il convient de rendre accessible à tous les opportunités du numérique en accompagnant ceux qui sont en difficulté.
Démarches administratives en ligne : progression des usages mais persistance des difficultés pour les publics défavorisés - Laboratoire d'Analyse et de Décryptage du Numérique | Mission Société Numérique La tendance, dans le secteur public comme dans les secteur privé est à la dématérialisation de la relation client -usager. Dans le rapport qu’il avait consacré en 2013 à l’inclusion numérique, le Conseil National du Numérique observait que “beaucoup d’acteurs de terrain décrivent l’effet excluant d’une politique d’e‐administration qui supprime des interfaces humaines au profit d’accès web dans lesquels les plus fragiles ne retrouvent que rarement les chemins adaptés à leur situation réelle : dans ces cas limites malheureusement fréquents, le numérique exclut non seulement de ses propres bénéfices mais de l’accès aux droits”. 37 % des Français ont réalisé une démarche administrative en ligne au cours des 12 derniers mois Le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP) vient de publier la 3e édition du tableau de bord des services publics numériques. Source : 37 % des Français ont réalisé une démarche administrative en ligne au cours des 12 derniers mois
Assurance maladie, retraites, service-public.fr, allocations familiales, impôt, France Connect : nette progression du recours aux services publics - Laboratoire d'Analyse et de Décryptage du Numérique | Mission Société Numérique Alors que le gouvernement se donne pour objectif de rendre la totalité de ses services publics accessibles en ligne en 2022, l’heure est au bilan, pour les grands acteurs nationaux, avec la publication des indicateurs d’usage des services publics en ligne pour l’année 2017. Le Baromètre Numérique 2017 et l’édition 2017 du Baromètre Digital Gouv apportent des éclairages complémentaires sur le recours aux services publics en ligne et le jugement que portent les usagers. 290 millions de visites en 2017 pour Service-Public.fr Service-public.fr, qui a fêté ses 17 ans d’existence en octobre 2017, est devenu le site de référence des usagers de l’administration a enregistré en 2017 290 millions de visites (dont 40 % via des appareils mobiles), dépassant ainsi le pic enregistré en 2015. Impôt sur le revenu : plus de la moitié des contribuables ont déclaré cette année leurs revenus en ligne Assurance Maladie: 65% des assurés sociaux utilisent les services d’Ameli.fr La feuille de route prévoit :