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Il est plus que temps que le Big data évalue ses impacts

Il est plus que temps que le Big data évalue ses impacts
Cathy O’Neil est data scientist (blog, @mathbabedotorg). Docteur en mathématique de Harvard, elle vient de publier un livre intitulé Armes de destruction matheuses expliquant comment les Big Data augmentent les inégalités et menacent la démocratie, comme le soulignait une récente interview d’elle dans Rue89. Elle a beau être une spécialiste des données et de leurs traitements, elle n’en est pas moins très sceptique et critique sur l’utilisation que nous en faisons. Sur la scène de la conférence USI, elle revenait d’une manière simple et pédagogique sur ce qu’est un modèle (voir notre article « Ouvrir les modèles ! », pas seulement les données). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les mathématiciens ne font pas toujours bien mieux. Image : Cathy O’Neil sur la scène d’USI. Le premier problème, outre la difficulté que peut représenter parfois la collecte, est de décider quelles données utiliser. Cathy O’Neil a plein d’exemples de ce type. Hubert Guillaud

http://www.internetactu.net/2016/06/29/il-est-plus-que-temps-que-le-big-data-evalue-ses-impacts/

Related:  technologie-et-societeinnovation-et-techno-en-debatDonnées personnelles et fichage(s)

Lettre aux ingénieurs du véhicule autonome : « Je vous écris parce que c’est de nos vies à tous qu’il s’agit » A l’occasion de la publication de Lettres aux humains qui robotisent le monde : merci de changer de métier (éditions de la dernière lettre, 2020), de la chercheuse et journaliste Celia Izoard, nous republions la lettre qui ouvre ce recueil. Une adresse qui interroge la responsabilité du développement et du déploiement technique sur la société et qui va bien au-delà des enjeux du seul véhicule autonome. Salut à vous, Voilà plusieurs années que vous êtes lancés sur l’un des plus gros projets industriels de la décennie, celui de faire rouler des voitures, des bus et des camions sans conducteur. J’ai bien conscience que balancer une lettre, comme ça, en 2020, à l’heure où Waymo [2] affiche son 20 000 000e mile parcouru en Google Car, a quelque chose d’un peu décalé.

Editions Textuel - Livre - La Tyrannie des algorithmes Miguel Benasayag nous alerte sur le risque majeur que font peser les algorithmes sur nos démocraties alors que les big data sont en train de décider des orientations du monde. C’est au quotidien que la vie collective est insidieusement « prise en charge » par les machines : logiciels de surveillance couplés à des caméras, justice prédictive, suivi marketing de nos moindres faits et gestes sur internet pour élaborer des prédictions d’achat… Ce n’est pourtant pas en technophobe que l’auteur dénonce la colonisation du vivant, conscient que regarder l’avenir dans un rétroviseur n’est pas possible. Loin du clivage qui consiste à renvoyer dos à dos technophiles et technophobes, Miguel Benasayag démontre ici comment la résistance à la colonisation de l’humain par la machine doit passer par une recherche d’hybridation entre les deux.

En toute légalité, Google collecterait les données de santé de millions d’Américains « Projet Nightingale ». C’est le nom d’un projet mis en place par Google pour permettre d’indexer les compte-rendus de laboratoires, les diagnostics médicaux mais aussi les dossiers d’hospitalisation dans une immense base de données, et selon le Wall Street Journal, des dizaines de salariés de la firme y ont accès à l’insu même des patients américains. Au total, ce sont les données médicales de dizaines de millions d’Américains qui sont entre les mains des salariés de Google, et tout est parfaitement légal ! Depuis le milieu des années 90, la loi à Health Insurance Portability and Accountability a autorisé les hôpitaux à partager les données des patients avec des partenaires commerciaux sans en informer les patients, à condition que cela soit utile pour améliorer le système de santé américain. « Projet Nightingale ».

Un Anti-Smartphone conçu et construit par Justine Haupt Le téléphone rotatif numérique électronique sans fil et portable, alias « Rotary Cellphone » n’a pas d’écran tactile, de menu ou d’autres fonctionnalités superflues, tient dans la poche, reçoit et passe des appels. Au fur et à mesure que le projet avançait, Justine Haupt a trouvé un moyen de le rendre compact, de visualiser les appels manqués sur un petit écran et de s’assurer que l’appareil pouvait être démonté et réparé si nécessaire. « Il s’agit d’une déclaration contre un monde d’écrans tactiles, d’hyperconnectivité et de complaisance avec gants de l’industrie numérique, je voulais un objet qui serait, personnel, fonctionnel, tout en me donnant une excuse pour ne pas envoyer de SMS. » Pour en savoir plus : Justine Haupt Photos © Justine Haupt

Miguel Benasayag, Fonctionner ou exister ? 1« Tout fonctionne bien, mais je souffre […]. Dans mon couple, des choses ne fonctionnent pas bien » (p. 53) : tel est le type de constat auquel se rendent de plus en plus d’individus qui entament une démarche curative. Et si le problème venait à proprement parler de cette injonction au fonctionnement ? C’est en tout cas l’hypothèse de Miguel Benasayag, dont les recherches se situent au croisement entre biologie, philosophie et psychanalyse. Dans une société qui tend à imposer la nécessité d’une vie ordonnée, une société où toute faiblesse est considérée comme une défaillance, il lui semble urgent de réinstaurer une part de négativité, d’émotivité et de contingence. 2L’ouvrage s’ouvre ainsi sur un tableau de notre époque : les individus auraient massivement intériorisé une idéologie rationnelle qui les invite à appréhender leur vie de manière entrepreneuriale, à investir en vue d’une réussite elle-même quantifiable.

Le Parlement doit rejeter le flicage fiscal des réseaux sociaux Le gouvernement, à travers l’article 57 du projet de loi de finances pour 2020 (PLF2020), veut permettre à l’administration fiscale et aux douanes de surveiller les plateformes Internet. Le texte est encore en discussion à l’Assemblée nationale mais cet article 57 doit être rejeté en bloc. Auditionné·es la semaine dernière à ce sujet par le rapporteur (Philippe Latombe, groupe MoDem) de la commission des lois, saisie pour avis, nous avons demandé la suppression de cet article. Notre appel n’a pas été entendu et nous le déplorons fortement. La société de la prédiction en ses limites Dans un stimulant syllabus (.pdf) d’un cours qui s’est tenu à l’automne 2020 à l’université de Princeton (voir le programme et les documents associés), les professeurs d’informatique Arvind Narayanan (@random_walker) et de sociologie Matt Salganik (@msalganik) se sont attelé à un sujet d’importance : la limite des prédictions automatisées. Les chercheurs et les entreprises n’ont cessé de tenir des déclarations optimistes sur la capacité à prévoir des phénomènes allant des crimes aux tremblements de terre (des modélisations prédictives d’ailleurs très liées entre elles) en utilisant des méthodes statistiques et algorithmiques fondées sur les données, expliquent-ils. Un optimisme souvent largement partagé par le public et les décideurs politiques.

Technoscience : de trop beaux lendemains Si ces considérations restent d’abord de l’ordre de la projection philosophique, elles s’adaptent très vite aux évolutions. Elles passent ainsi un cap avec l’industrialisation du XIXe siècle. L’électricité, la chimie, les transports, etc. sont autant de domaines porteurs d’espérances. Plus tard, avec l’avènement de l’énergie «sans limite» du nucléaire au milieu du XXe siècle, on allait finir par se déplacer tous en fusée supersonique. L’optimisme débridé des spéculations scientifiques n’est donc pas un phénomène récent, et l’emballement des dernières décennies n’a rien de bien surprenant. «Aujourd’hui, ce qui change, c’est qu’il y a effectivement un progrès technologique réel et fulgurant, constate Philippe Bihouix.

«Les Pays-Bas bâtissent un Etat de surveillance pour les pauvres» Ne cherchez plus: s’il fallait se mettre d’accord sur la ville qui incarne le mieux le libéralisme et la tolérance, Amsterdam remporterait la palme. Ses célèbres coffee shops, son quartier rouge, mais aussi la légalisation du mariage du même sexe il y a presque deux décennies, l’autorisation de l’euthanasie, l’accueil naguère des minorités religieuses menacées remplacé aujourd’hui par celui du tourisme de masse. Vivre et laisser vivre! Et, en bons libéraux, les Amstellodamois accompagnent ces valeurs d’ouverture d’un solide sens du commerce.

Race, intersectionnalité et études critiques du code informatique J’ai déjà eu l’oc­ca­sion en 2015 de faire un point sur les études numériques et notam­ment sur plusieurs courants émer­gents : Soft­ware Stud­ies, Plat­form Stud­ies et Crit­i­cal Stud­ies. Cha­cun, à leur manière, prête une atten­tion à la matéri­al­ité des phénomènes numériques, sai­sis dans leurs dimen­sions sociales, sémi­o­tiques, cor­porelles, his­toriques, en posant un cer­tain nom­bre de ques­tions : com­ment sont élaborés les logi­ciels ? Com­ment organ­isent-ils les pra­tiques à l’écran ?

Contre l’innovation : de l’invisible importance de la maintenance Pour les historiens des technologies Lee Vinsel (@sts_news) et Andrew Russell (@russellprof), de l’Institut de technologie Stevens, le capitalisme excelle dans l’innovation, mais échoue à maintenir les infrastructures de la société. Or, pour la plupart d’entre nous, la maintenance des infrastructures et leur entretien est bien plus important que l’innovation expliquent-ils dans Aeon : assurer la continuité de nos infrastructures, leur entretien et leur amélioration est plus important que les changer. Si l’innovation est devenue l’idéologie dominante, une injonction permanente, force est de constater qu’elle peine, par nature, à se dépasser. Si elle sait construire à côté, repartir à zéro, elle peine à maintenir, à entretenir, à consolider les innovations passées, comme l’expliquait le chercheur Ethan Zucherman en défendant les infrastructures des transports publics contre l’avenir de la voiture autonome. L’innovation ne se résume pas à la technologie.

Des applis de suivi de règles ont encore fait n'importe quoi avec vos données personnelles - Société Maya, Mia Fem et d'autres applications de suivi de menstruation partageaient avec Facebook des informations personnelles sur leurs utilisatrices et utilisateurs. La date de vos dernières règles, le journal de vos maux de ventre et migraines, des détails sur votre libido et vie sexuelle… Les applications de suivi de menstruations détiennent des données très personnelles sur leurs utilisateurs et utilisatrices. Toutes ne sont pourtant pas irréprochables lorsqu’il s’agit de les protéger. Un rapport publié par Privacy International ce lundi 9 septembre indique que plusieurs applis ont partagé des données avec Facebook.

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