Oui, une autre démondialisation est possible... - Des ouvriers du BTP chinois, lors d'une cérémonie à Huaxi, connu pour être la ville la plus riche de Chine. Octobre 2011. REUTERS/Carlos Barria - Le plus comique chez les matamores de la politique est quand ils arrivent en général d'opérette pour nous promettre, pompeux, une victoire déjà acquise. Que n'a-t-il été en Chine récemment ou lu la dernière étude du Boston Consulting Group (BCG) qui prévoit une «relocalisation» de 3 millions d'emplois de Chine vers les Etats-Unis d'ici à 2020 en raison des coûts du travail qui vont s'équilibrer. publicité Le PIB par tête en Chine ne s'élève encore qu'à 25% du niveau des Etats-Unis en moyenne. L'inversion de balancier de l'économie mondiale est en cours, la mondialisation aborde une phase nouvelle. Un bon ouvrier gagne en moyenne 2.500 euros par an, le centième de ce que gagne son patron. Jusqu'à quand les épargnants ouvriers et employés vont-ils tolérer de se faire gruger 3% de leurs économies par an? Eric Le Boucher Devenez fan sur
La démondialisation ou la dégénérescence de l’altermondialisme Un concept semble être actuellement à la mode en France dans les rangs de ceux qui critiquent la mondialisation. Ce n’est plus l’altermondialisme, mais bien la démondialisation. Il n’y a pas qu’un glissement sémantique entre les deux termes. Le concept de démondialisation fait en effet sauter un certain nombre de tabous que les altermondialistes s’étaient jusqu’à présent bien gardés de franchir. On peut même estimer que la démondialisation constitue une dégénérescence du projet altermondialiste. Le concept de démondialisation semble avoir une grande influence sur le débat en France en 2011. Le concept n’est cependant pas nouveau. Ce concept est donc arrivé récemment dans le débat en France. Les adeptes de la démondialisation dénoncent en effet l’échec, à leurs yeux, de l’actuel processus de mondialisation, assimilé aux inégalités, à la précarité, aux délocalisations et à la désindustrialisation. © Telos.
Lettre ouverte à Arnaud Montebourg, aux protectionnistes et aux dirigistes de tous bords Souhaiter que la France ou l’Europe fasse « monde à part » ou « finance à part » n’est pas une solution qu’il soit honnête intellectuellement de proposer à nos concitoyens, même si c’est peut-être ce qu’ils veulent entendre dans ces temps difficiles. Par Alain Madelin Lettre ouverte d’Arnaud Montebourg adressée à Martine Aubry et François Hollande Cher Arnaud, Vous avez choisi d’interpeller Martine Aubry et François Hollande sous forme d’une lettre ouverte. Il est trop facile en temps de crise de jouer sur les peurs, de promettre d’illusoires protections, de dénoncer quelques boucs émissaires commodes. J’entends d’abord, point par point, réfuter votre protectionnisme, un protectionnisme dont l’Histoire nous a appris tous les dangers. Sans doute cette dernière comparaison vous irritera-t-elle, mais où est la différence lorsque celle-ci fait de la « mondialisation ultralibérale imposée par les États-Unis et la finance internationale » la cause de tous nos maux. Dumping fiscal ? —-Sur le web
La fin de la mondialisation Je discutais en novembre avec un dirigeant d'une de ces nouvelles sociétés chinoises de capital-investissement. Il se félicitait des investissements de sa société dans les domaines des logiciels d'économie d'énergie et des communications mobiles. Mais rien pour les entreprises qui exportent. Les investisseurs intelligents chinois regardent désormais vers le marché intérieur et évitent le secteur qui a pourtant apporté tant de croissance ces dernières années, signe d'une nouvelle tendance surprenante: la démondialisation. publicité Dans les mois qui ont suivi septembre 2008, quasiment tous les indicateurs qui montraient que l'économie globalisée était de plus en plus interconnectée se sont effondrés. Expatriés La Banque interaméricaine de développement a déclaré en août que les expatriés d'Amérique latine et des Caraïbes enverraient en 2009 11% d'argent en moins - on en reviendra ainsi au niveau de 2006. Relocalisation La politique a aussi un rôle dans la démondialisation. Daniel Gross
Le choc des mots À ce jour, la journaliste canadienne de 38 ans Naomi Klein est sans doute l’une des militantes les plus influentes au monde. Son premier ouvrage paru en 2000, No logo, est vite devenue la "bible" des mouvements altermondialistes de la fin des années 1990. Avec La stratégie du choc, elle approfondit la réflexion entamée dans ce précédent best-seller pour dénoncer "l’histoire secrète du marché dérégulé" et expliciter l'avènement du "capitalisme du désastre". Écrit à la manière d’une incroyable investigation, Naomi Klein nous réconcilie avec le journalisme politique et économique. Un sérieux redoutable Couvrant près de quarante années d’histoire internationale, l’ouvrage, fruit d’un travail de plusieurs années, impressionne d’abord par son sérieux. Pour la réduire ou la détruire, nombreux seront les critiques qui mettront en avant la théorie conspirationniste. Ce qui va déranger les hérauts du néolibéralisme, c’est le trouble qu’ils vont éprouver à se confronter à leur propre voix.
En route vers la démondialisation D’un côté, nous avons une Terre et une biosphère contenant des ressources et de la matière limitées, bornées et finies. D’un autre côté, nous avons une espèce humaine en constante expansion dans une perspective historique. Cette espèce, l’une parmi les autres, prélève et transforme une grande part des ressources disponibles pour maximiser sa « joie de vivre ». La Terre pourra t-elle supporter une croissance continue, ou bien devra-t-on remettre profondément en cause notre conception du développement humain ? Si on considère le système de pensée dominant, on s’aperçoit qu’il est régi par une conception assez inquiétante de ce que devrait être le bonheur de l’humanité. Cette conception socio-économique dit que la valeur du monde est dans la croissance et dans le développement. On s’aperçoit que cette logique humaine n’est pas durable. La seule issue est de revenir en arrière, de freiner, de ralentir. Cela passe notamment par une remise en cause de la mondialisation.
Qui a peur de la démondialisation ? Dans une tribune récemment publiée sur Mediapart (6 juin 2011), des membres du conseil scientifique d’Attac (Geneviève Azam, Jacques Cossart, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Pierre Khalfa, Dominique Plihon, Catherine Samary et Aurélie Trouvé) déclarent « s’inquiét(er) de la fortune rencontrée par la démondialisation ». Je crois avoir à leur endroit suffisamment d’estime et d’amitié pour leur dire mes désaccords – à plus forte raison après m’être rendu coupable d’avoir moi-même employé le mot « à problème » (1)… Dépolluer du FN Du problème en question, il est sans doute utile de commencer par déblayer la situation politique – entendre la dépolluer du Front national. Au fait, qu’est-ce que la mondialisation ? Il y a alors deux définitions possibles de la mondialisation : De quelques approximations de l’anti-démondialisation La question décisive de la souveraineté Les signataires objecteront qu’ils visent moins loin que le monde : l’Europe. Souveraineté, peuples
Protégeons-nous de la démondialisation DES DEUX CÔTÉS de l’Atlantique, la sortie de crise est aussi cahoteuse dans les esprits que dans les PIB. L'essoufflement de la reprise cause des vertiges. Aux radicales perturbations de la mondialisation et des technologies s'est ajouté le creusement des dettes publiques. Chacun pressent une austérité pénible et des temps durs. Un grand désarroi gagne, qui déteint sur la classe politique. Outre-Atlantique, le Tea Party impose ses idées aux républicains: réduire l'Etat au minimum, chacun pour soi, que les individus se démènent dans la vie avec l'aide de Dieu. publicité En Europe, a priori, règne un consensus centriste: les idées de solidarité et de capitalisme tempéré devraient triompher. Le populisme d'extrême droite et d'extrême gauche surfe sur les difficultés: l'euro est une erreur et la mondialisation avec! La mondialisation est là La mondialisation est faite. Deuxième raison: un protectionnisme conséquent est très difficile, voire impossible à mettre en oeuvre. Des contre-vérités
La « démondialisation », retour vers le passé Dans ses commentaires sur le livre-programme à deux euro d’Arnaud Montebourg, Daoud Boughezala affirme que le « dernier bastion des défenseurs de la mondialisation » serait constitué, d’après « les sondages », par les « élites mondialisées ». Je m’inscris en faux contre cette allégation. Je ne fais moi-même pas partie de ces fameuses élites mondialisées et pourtant il se trouve que je suis un fervent défenseur de la mondialisation et du libre-échange. L’idée selon laquelle la mondialisation « désindustrialise » la France est un mythe qui n’a d’existence que dans le discours politique. Ce que messieurs Montebourg et Boughezala appellent la « désindustrialisation » est, pour l’essentiel, la conséquence de deux phénomènes : l’externalisation de certains métiers – typiquement le nettoyage des sites de production – qui étaient autrefois comptés comme des emplois industriels et qui sont aujourd’hui comptabilisés dans les « services aux entreprises » mais surtout le progrès technologique.
Ressources naturelles : quand les multinationales dictent leur loi à l'Europe - Lobbies S’assurer un accès aux matières premières à moindre coût. L’enjeu est de taille au vu de la concurrence mondiale. À Bruxelles, lobbies industriels et miniers sont mobilisés pour la conférence qui doit définir la nouvelle stratégie européenne sur les ressources naturelles. Illustration : © Ares C’est sous les lambris dorés d’un hôtel cinq étoiles que les lobbies des industries minières et extractives d’Europe se sont donnés rendez-vous, mardi 1er mars, en plein cœur de Bruxelles. Lobbies industriels et miniers aux premières loges Faiblement pourvus en matières premières, les pays de l’Union européenne en sont aussi de grands consommateurs et dépendent des marchés internationaux pour s’approvisionner. Les industriels européens sont donc inquiets. Une stratégie offensive au détriment des pays du Sud Ces demandes ont été couronnées de succès : la Commission européenne a adopté en 2008 la stratégie « Initiative sur les matières premières » [1]. Maxime Combes et Fanny Simon