Forum Changer d'ère 2020 Après la destruction, les crises, les ruptures et la discontinuité, vient le temps de la « re-création », du renouveau, de la renaissance. L'économiste Schumpeter est souvent cité pour illustrer cette époque de « destruction créatrice ». Mais avant de re-créer, encore faut-il être capable de rompre avec l'existant, de s'en libérer. Ce qui s'applique à l'économie vaut aussi pour les autres domaines : la création scientifique, la création d'entreprise, la création artistique et architecturale. Pour de nombreux jeunes artistes, et quiconque fournit un effort créatif, visant à faire émerger des œuvres, des découvertes, des idées et des concepts nouveaux est tenté de se dégager de ceux qui l'ont précédé, de ceux « qui ont fait leur temps ». Il faut comprendre toute la portée méthodologique autant que philosophique de ce thème : « ruptures et renaissance ». Qui dit ruptures ne dit pas forcément cassures définitives.
Vers la fusion homme-machine Du Minitel à l’Internet mobile, la technologie a bouleversé en quelques décennies nos modes de communication. Une évolution qui tend à faire disparaître la frontière entre monde réel et monde virtuel. Le futurologue Joël de Rosnay décrypte les enjeux de l’inéluctable fusion entre l’homme et la machine. Télex, Minitel, modem... Difficile de ne pas esquisser un sourire en songeant à ces engins d’un autre âge, fossiles de la préhistoire d’Internet. Joël de Rosnay « Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps » Le futurologue français en est persuadé. U & R : En 1975, dans Le Macroscope, vous annoncez que l’homme va participer à la création d’un cerveau planétaire. J. de Rosnay : Le cerveau planétaire est en cours de construction. À quoi va ressembler cet « homme symbiotique » ? Internet occupe une place de plus en plus importante dans notre vie. L’évolution de l’ordinateur relié à Internet est comparable à celle qu’a connue le livre. Bien sûr que non. Ah, je ne sais pas.
Scenarios 2020: Intégrer la complexité est la clé du progrès Interview de Joël de Rosnay par Patrice Van Eersel, pour la nouvelle revue "Clés", Octobre-Novembre 2010, p.52-57 Clés : Vous aimez vous définir comme un « opti-pessimiste »… Joël de Rosnay : J’aime beaucoup cette formule d’Edgar Morin, qui se refuse, comme moi, à se laisser enfermer dans un dualisme manichéen stérile. Clés : En quoi consiste cette nouvelle culture ? JdR : Vaste question, que je vous présenterai en trois volets, trois regards. La révolution de la complexité Clés : Commençons donc par la complexité… JdR : C’est la grande révolution scientifique de notre temps. Clés : Concrètement, dans quels domaines cette révolution se met-elle en œuvre ? Clés : N’est-ce pas ce processus qui fait qu’à force d’approfondir l’analyse moléculaire, chacune dans son coin, les grandes disciplines médicales ont abouti à ce qu’on appelle la psycho-neuro-immuno-endocrinologie ? JdR : Exactement. Clés : Cette approche n’embarrasse-t-elle pas les grands laboratoires pharmaceutiques ? JdR : Ils ont tort.
Livre - Et l'homme créa la vie