La pédagogie du gibet
Lecteurs et lectrices de Smollet, de Defoe, de Fielding, amateurs de l’œuvre gravé et peint de William Hogarth, de picaresque et de littérature canaille, ce classique de l’histoire sociale anglaise est pour vous ! Peter Linebaugh y évoque, dans un récit haut en couleur, la destinée tragique d’hommes et de femmes à la vie fragile, tireurs de bourse, prostituées, fieffés coquins, bandits de grand chemin, resquilleurs en tout genre. Mais on y voit surtout l’ombre d’une législation criminelle violente destinée à contenir dans la subordination le peuple londonien, l’ombre du gibet de Tyburn, véritable arme aux mains d’un capitalisme conquérant. Peter Linebaugh, Les pendus de Londres. Peter Linebaugh, historien de la société anglaise et irlandaise, historien du travail et de la colonisation, mais aussi auteur très engagé dans le combat abolitionniste, intellectuel marxiste, est moins connu en France que son alter ego Markus Rediker. À la Une du n° 59
Vie et mort des civilisations
L’histoire a vu se succéder de grandes puissances qui semblent connaître un même destin : naissance, croissance et mort. Mais le destin des cultures suit une autre dynamique que celle des empires. Ce qui invite à reconsidérer l’histoire des civilisations. Qu’est ce qu’une civilisation ? Quelque part dans notre imaginaire, le mot « civilisation » évoque d’abord des mondes disparus. L’Empire romain, sa grande armée, ses empereurs, le Colisée, les arènes, les grandes voies qui sillonnent un territoire immense. À première vue, la définition d’une civilisation est donc assez claire : c’est une puissance (économique, politique et militaire) soudée par une culture commune (une écriture, une langue, un art, une religion) qui domine un grand espace à une époque donnée. Sauf qu’à y regarder de plus près, l’histoire se laisse rarement enfermer dans des schémas aussi simplistes. La notion de civilisation s’est construite en trois temps correspondant grosso modo aux trois derniers siècles.
Au Botswana, en quête des origines de l’humanité
Le géomorphologue Laurent Bruxelles poursuit une quête de longue haleine : retrouver des fossiles d’hominines anciens, autrement dit de nos plus vieux ancêtres, dans les grottes d’Afrique australe. Pour le chercheur, il n’y a pas de doute : l’Afrique dans sa quasi-totalité est le berceau de l’humanité, et de nombreux fossiles restent encore à découvrir. Avec une équipe de scientifiques français et botswanais, il s’est rendu dans les Aha Hills, à la frontière entre Botswana et Namibie. Cet article a été initialement publié dans le n° 12 de la revue Carnets de science #1 – 21 novembre – En route à travers le bush 17 heures. Nous avons atterri ce matin même à Maun, une ville située dans le centre du Botswana. Partis de la ville de Maun, au centre du Botswana, les chercheurs de la mission « Human Origins in Botswana » s’enfoncent dans la brousse. 19 heures. #2 – 22 novembre – Un long cheminement scientifique 6 heures. #3 – 23 novembre – Une école sous tente 7 heures. 5 heures.
Louise Michel, une femme libre au bagne | Le blog de Gallica
Menhirs volcaniques, Nouvelle-Calédonie, dessin de Louise Michel Figure féminine majeure de la Commune de Paris (18 mars 1871 – 28 mai 1871), Louise Michel est arrêtée en mai 1871 et doit répondre à plusieurs chefs d’inculpation, la condamnant à dix ans de réclusion au bagne en Nouvelle-Calédonie. Un procès "original" Ce qui marque dans tous les récits décrivant Louise Michel, c’est sa détermination, traduisant un caractère entier : « trente-six ans, chevelure abondante et noire ; front découvert, regard étincelant, nez effilé, sourire narquois, attitude énergique ; tel est, en raccourci, Louise Michel ». Les commentateurs n’hésitent pas à rapprocher ses traits de caractère de ceux d’un homme « d’une extrême dureté », ou « d’une louve assoiffée de sang » dont le « cœur [est] de marbre » (L’univers, 18 décembre 1871). L'incarcération en France Louise Michel va être incarcérée à différents endroits avant son départ pour la Nouvelle-Calédonie. Au bagne en Nouvelle-Calédonie
Dernières nouvelles de l'humanité
Plus de 70 auteurs internationaux pour cet épais volume qui apparaît pour ce qu'il est le bilan d'une quarantaine d'années de recherches dans le domaine de l'archéologie, une « révolution silencieuse » qui a bouleversé nos connaissances sur l'histoire de l'humanité. Le livre est ambitieux, synthétique et surtout parfaitement lisible par le profane. Ambitieux parce qu'il court des premiers hominines à la mondialisation actuelle, sans jamais tomber dans la généralité pour les périodes les plus récentes, aborde les civilisations humaines dans tous leurs foyers, de l'Europe à la Nouvelle-Guinée, de l'Afrique à l'île de la Tortue (je laisse au lecteur le plaisir d'en découvrir l'existence). Synthétique parce que chaque contribution de cinq ou six pages denses examine une question de manière à la fois historiographique et problématique et se termine sur les interrogations qu'elle suscite au regard de nos connaissances actuelles. Voici des pages qui font réfléchir à tout instant.
Michel Serres - ce n'était pas mieux avant
Michel Serres : « Ce n’était pas mieux avant, mais ça pourrait être pire après ! »
[L’académicien Michel Serres est mort samedi 1er juin 2019 à l’âge de 88 ans. A cette occasion, nous rejouons cet entretien réalisé en août 2018.] Philosophe, écrivain et historien des sciences né en 1930, Michel Serres a publié en 2017 C’était mieux avant ! (Le Pommier), ouvrage à succès dans lequel il répond aux arguments des « vieux ronchons » qui préfèrent le monde d’hier. Invité aux Controverses du Monde au festival d’Avignon en juillet, Michel Serres est revenu sur la nostalgie qui frappe ses contemporains. Est-ce que vous vous êtes déjà dit « c’était mieux avant » ? Michel Serres : J’ai tellement entendu cette réflexion dans la bouche de mes contemporains ! Aujourd’hui, on se représente le monde à feu et à sang, mais ce n’est pas vrai. Pourquoi, alors, ce sentiment est-il si présent ? Mon grand-père, paysan gascon, disait des riches : « Ils se plaignent d’aise. » Comme tout va de mieux en mieux, on est plus sensible à ce qui manque.
Bagne de Nouvelle-Calédonie
Bagne de Nouvelle-Calédonie Un surveillant du bagne, vers 1906 Le bagne de Nouvelle-Calédonie est un établissement pénitentiaire, aujourd'hui disparu, qui fut en activité de 1864 à 1924. Répartis en trois catégories, ces condamnés pouvaient espérer être libérés sans pour autant obtenir de retour en métropole. Les colons pénaux[modifier | modifier le code] Il existe alors trois types de condamnés : L'encadrement est effectué par un personnel pénitentiaire important, jusqu'à 660 personnes, secondé par la police indigène[5] Le bagne se transforme, de fait, en entreprise sous-traitante de main-d'œuvre aux administrations (chantiers publics), puis aux sociétés privées (SLN, etc). Le nombre de pénaux présents en Nouvelle-Calédonie est monté jusqu'à 11 110 en 1877, soit les 2/3 des Européens présents dans la colonie, et en 1897, date de l'arrêt des convois de transportés et relégués, ils sont encore 8 230[2]. Après les travaux forcés[modifier | modifier le code] Nouvelle Calédonie.