Et si les écoles de journalisme se mettaient au triolisme? Rien de sexuel dans la suggestion d'Erwann Gaucher, juste de bons conseils professionnels : journalistes, développeurs et graphistes devraient être formés ensemble pour produire une information adaptée à l'évolution des médias. Le problème des écoles de journalisme, c’est qu’on y trouve que des journalistes… Le reproche fait aux vénérables maisons qui enseignent le journalisme n’est pas forcément nouveau, mais il est aujourd’hui de plus en plus significatif. Les nouveaux médias inventent, au fil des mois, de nouvelles pratiques journalistiques, de nouveaux formats éditoriaux, dont l’une des principales spécificités réside dans la collaboration étroite entre journalistes, graphistes, développeurs, techniciens spécialisés dans l’exploitation des données… C’est l’une des révolutions des pure players au sein de la profession. Et je suis le premier à avoir appliqué ce schéma qu’il faudrait sans doute aujourd’hui bousculer sérieusement. Billet initialement publié sur Cross Media Consulting
2 ans de datajournalisme vus par le Guardian Premier média au monde à se mettre au data journalisme, le quotidien britannique The Guardian revient sur ses deux ans d’expérience et les leçons à en tirer. Tous les liens de l’article sont en anglais. Voilà une information intéressante : le data journalisme a désormais gagné ses lettres de noblesse. Pas à la manière de l’élite d’Oxbridge (bien qu’il y ait des données là-dessus), mais plutôt en devenant une norme de l’industrie. Il y a deux ans, quand nous avons lancé le Datablog, tout ça était nouveau. Les gens demandaient encore si raconter des histoires à partir de données relevait vraiment du journalisme et tout le monde n’avait pas vu la risposte d’Adrian Holovaty. Entre-temps, chaque jour amène de nouveaux journalistes toujours plus innovants dans ce domaine. Voilà quelques pistes issues de mes récentes conférences. 1. La grosse différence avec cette époque ? 2. 3. Parfois. 4. Read more about this map 5. C’est tout. 6. 7. 8. Un bon design fait vraiment la différence. 9. 10.
Visualisation de données : rencontre avec David McCandless Le journaliste du Guardian tient le site "Information is beautiful", sur lequel il met en scène toutes sortes de données. Entretien autour des problématiques que pose la visualisation de données. Boire un thé avec David McCandless d’Information is beautiful quand on s’intéresse à la visualisation de données revient un peu à partager un pétard avec ses rockers préférés quand on est une groupie. Je souris béatement tandis qu’il peste contre sa nouvelle maison qu’il juge bien trop grande et trop froide. Work In progress Là, il me montre une infographie sur les exoplanètes qu’il termine actuellement pour The Guardian. “J’ai vraiment voulu prendre le temps de sélectionner les informations pertinentes afin de créer une bonne histoire mais aussi de trouver l’échelle adéquate pour rendre le tout compréhensible.” La notion d’échelle est fondamentale pour moi ; je crois que c’est véritablement la clé de la visualisation de données car elle donne à la fois le contexte et le sens. La genèse
From Gatekeepers to Guides Almost everyone understands the power and reach of digital these days. Still, to see it mapped out, over the course of a breaking news event, is pretty amazing. In the hours preceding President Obama’s address on the death of Osama bin Laden, online and broadcast speculation ranged from the predictably ridiculous to the surprisingly prescient. But on Twitter, one accurate tweet out of 4,000 tweets per second spread with stunning speed, triggering an explosion of retweets and responses. As SocialFlow shows in a terrific study, Keith Urbahn, chief of staff at the office of Donald Rumsfeld, had the timing and authority to drive his tweet from his network of 1,000 followers into vastly larger networks, within minutes. It’s vital that communication professionals be able to accurately analyze and act on today’s rapidly changing influence ecosystem, and to intuitively understand how influence moves and spreads within it. Public relations used to be primarily about access.
L'affaire DSK, une leçon pour le journalisme C’est une leçon pour le journalisme et le travail d’information. Certes, on aura beaucoup entendu parler du respect de la présomption d’innocence dans l’affaire DSK. Mais la démonstration est faite une fois de plus que, lorsque la machine médiatique s’emballe, les procédures judiciaires sont bafouées et les jugements rendus en lieu et place de la justice. Toutefois, si au nom de la liberté d’informer qui est une exigence de la démocratie, on veut ignorer les contraintes d’une justice indépendante qui en est un des fondements, c’est véritablement un défi qui est lancé. publicité On rétorquera que la rapidité de la circulation de l’information et de la concurrence que se livrent les différents médias expliquent ces dérapages. Toutefois, la radio et la télévision ont aussi révolutionné, en leur temps, l’information en offrant les conditions d’une couverture en direct de l’actualité. Avec Internet, tout va plus vite, et tout le monde peut revendiquer le droit à la parole publique.
Pourquoi la soucoupe d'Owni m'a perdu en vol [Update le 31 août 2011 : un article très informé des Inrocks détaille le malaise au sein de la jeune rédaction d'Owni et vient confirmer (en pire!) certaines de mes observations. Espérons que la rentrée 2011 permettra au site de reprendre du poil de la bête.] Comment écrire ce que je pense d’Owni sans passer pour un briseur d’initiatives? Ceux qui me connaissent savent que je suis un enthousiaste, que j’aime les idées nouvelles et que je réfléchis à ce billet depuis longtemps. Avant d’aller plus loin, je précise que quelques billets de ce blog, il y a maintenant plus d’un an, ont été repris sur Owni. 1. Quelles que soit mes réserves, le fait même que j’y consacre ce billet montre bien que j’estime qu’il se passe quelque chose d’important. Owni fonce, Owni innove, Owni se décarcasse. 2. crédit photo: 22 mars Deux textes datant de 2010 avaient particulièrement retenu mon attention. 3.Un « modèle » économique à démystifier Je ne suis pas adepte des procès d’intention. 4. 5. 6. 7.
L'actu media web - 800 journalistes à l'université du PS : tout ça pour ça ? 800, le chiffre est impressionnant. Près de trois TGV remplis à ras bord de journalistes débarquant à La Rochelle, vous imaginez le tableau ? Il y a de quoi avoir peur ! Oui, ils auraient donc été près de 800 journalistes (450 accrédités et 350 à s'être greffés à l'événement) d'après Harlem Désir. Même si le chiffre est à prendre avec des pincettes, que dans le lot se trouvent sûrement des blogueurs ou des militants, il y avait bel et bien plusieurs centaines de journalistes professionnels présents ce week-end à La Rochelle. De quoi proposer un traitement complet, inventif et on ne peut plus pertinent de l'université d'été du PS. Bon, je vous rassure tout de suite. Du côté de TF1, pour le JT de 20h de dimanche, point d'orgue de ces deux jours d'analyse de la pensée politique du second parti de France, qu'avons-nous : Qu'avons-nous dans Le Figaro de ce lundi ? J'exagère ? A part ça ? Alors, tout ça pour ça ? Et s'il y avait juste trop-plein de journalistes ? Le web, justement.
Malaise à Owni, la soucoupe est pleine Actualité chargée pour Owni.fr, cet «Objet web non identifié» lancé en 2009 sur fond d’engagement anti-Hadopi. Le jeune média technophile a enfin bouclé sa levée de fonds et annoncé dans la foulée la nomination d’un nouveau directeur de la rédaction. Très «nouveau», même, puisque le poste en question (assumé par le journaliste d’investigation Guillaume Dasquié) n’existait pas il y a une semaine. Et pour cause: malgré les apparences, l’ambiance n’est pas au beau fixe dans la soucoupe, et la mise en place d’un intermédiaire entre la rédaction et son directeur de la publication, Nicolas Voisin, a tout d’une mesure d’urgence. L’urgence de renouer le dialogue entre des journalistes à bout de nerf et leur patron. Un espace gratuit, au graphisme soigné, sans pub Automne 2010, Owni.fr décolle : le site remporte un prix à Washington, boucle sa première levée de fonds (340 000 euros) et collabore avec WikiLeaks, Julian Assange ayant apprécié le travail des Frenchies lors d’une précédente fuite.
2012 : Halte aux petites phrases, rallongeons les formats de l'info ! (Capture d'écran Dailymotion - Veronique-Miquelly - cc) Du même auteur La campagne des présidentielles approche à grand pas et avec elle enfle le tsunami des petites phrases. Mais comment ? Retrouvez la plume d'Aliocha sur son blog. Le fact checking politique, de l’échauffement au lancement Crédit: Flickr/CC/Zigazou76 Le coût pour la France du sauvetage de la Grèce? 40 milliards d’euros, avance Arnaud Montebourg, candidat à la primaire socialiste, lors du débat avec ses camarades. Au même moment, sur le «direct» de la soirée opéré par lemonde.fr, on peut lire que «c’est faux, cela sera 15 milliards en fait», avec, en guise de preuve, un lien vers un article qui indique le prix à payer, selon François Fillon, par la France pour la Grèce, jusqu’en 2014. A l’orée de la campagne présidentielle 2012, les rédactions françaises se mettent en ordre de bataille pour faire du «fact checking» en quasi temps réel, cette technique journalistique anglo-saxonne qui permet de jauger la crédibilité de la parole politique. Crédit: AA Il s’agit donc de peser et soupeser le vrai du faux émanant de promesses et de chiffres énoncés par les politiques, lorsqu’ils sont interviewés sur un plateau télé, à la radio, ou lorsqu’ils détaillent leur programme pendant des meetings. Vérifier… tout de suite
Edito: La presse papier reste irremplaçable Que c’est triste une ville sans journaux ! Si elle préfigure un avenir proche, celui que nous annoncent depuis des années les visionnaires de la société médiatique, l’expérience qu’a subie Paris en décembre ressembla à un mauvais rêve. Les kiosques fermés, les mains vides le matin au café, les squelettiques quotidiens gratuits à la rescousse dans le métro… La disparition momentanée de la presse papier conféra à la ville une étrange atmosphère, presque fantomatique, comme si elle avait perdu une part de sa substance, de sa vitalité quotidienne, de son énergie collective. Un journal manque et tout est dépeuplé. Cette dévitalisation n’avait de fait rien à voir avec une carence en information puisque les sites d’info compensaient nos manques. Si leur complémentarité s’est définitivement imposée dans les modes de consommation de l’information, le papier et l’internet ne sont pas encore prêts à échanger leur place. Jean-Marie Durand