Libre accès : entre idéal et nécessité, un débat en mutation Accueil > Rubriques > Usages > Libre accès : entre idéal et nécessité, un débat en mutation Depuis ses débuts, la question du libre accès aux publications scientifiques, et plus largement aux résultats de la recherche fait l’objet de débats passionnés au sein de la communauté scientifique. La présence au coeur de ce débat de figures militantes comme Stevan Harnad (Okerson&O’Donnell, 1995), Jean-Claude Guédon, Harold Varmus (Brown, Heisen&Varmus, 2003), la succession dans le temps de manifestes-pétitions comme la déclaration de Budapest (Budapest Open Access Initiative) en 2001 [1], la lettre ouverte des chercheurs appelant à la constitution d’une « Public library of Science » [2], la déclaration de Bethesda en 2003 [3] puis celle de Berlin la même année [4], en constituent les repères les plus marquants. Plus récemment, cette question s’est trouvée connectée et incluse comme un cas particulier du plus large débat qui traite du statut des biens informationnels comme biens communs.
L’hyperdocumentation et la mémoire qui fabrique le futur 2 septembre 2011 Par Marie D. Martel La mémoire est essentielle à notre appréhension du futur. La mémoire est liée à l’essence et à l’identité humaines et elle représente une composante nécessaire à la planification du futur. One of the reasons that memory may be hazy and flexible, according to Schacter, is that the vagueness and the malleability allow for a constructive approach to simulating the future. Quel sera le futur de cette mémoire essentielle à l’anticipation du futur? Ni science ni fiction, cet essai raconte le projet d’une équipe, rassemblée autour de Gordon Bell, qui cherche à réunir les conditions technologiques de la documentation totale, de l’écosystème de soi, un guide pour la survie numérique de soi. À côté de cette proposition, les articles qui portent sur ce qu’on appelle the quantified self se multiplient. Ces informations sont ensuite partagées sur les réseaux sociaux pour le plaisir, pour la comparaison ou pour motiver les participants. 1. 2.
Et si nous définissions l’Internet des objets ? Le concept L’Internet des objets repose sur l’idée que tous les objets seront connectés un jour à Internet et seront donc capables d’émettre de l’information et éventuellement de recevoir des commandes. On parle aussi d’ “ubiquitous computing”, c’est à dire informatique omniprésente, ambiante, ou pervasive. Sur le plan fonctionnel, l’Internet des objets désigne une informatique qui se fond dans notre quotidien pour nous simplifier la vie, nous faire gagner du temps, décharger notre cerveau de la mémorisation de données logistiques (itinéraires, agenda, etc.). L’internet des objets est largement connecté au sujet “Web Squared” (le successeur du Web 2.0 selon Tim O’reilly) : il s’agit d’un Web basé moins sur les pages HTML que sur la publication de données structurées émises par les médias sociaux, les objets, les bases de données publiques (mouvement OpenData), etc. Les typologies d’objets On peut distinguer plusieurs types d’objets dans notre sujet : Les usages Usages sans rétroaction
Petite Poucette, la génération mutante Michel Serres, diplômé de l’Ecole navale et de Normale Sup, a visité le monde avant de l’expliquer à des générations d’étudiants. Historien des sciences et agrégé de philosophie, ancien compagnon de Michel Foucault, avec qui il a créé le Centre universitaire expérimental de Vincennes en 1968, il a suivi René Girard aux Etats-Unis, où il enseigne toujours, à plus de 80 ans. Ce prof baroudeur, académicien pas tout à fait comme les autres, scrute les transformations du monde et des hommes de son œil bleu et bienveillant. Son sujet de prédilection : la jeune génération, qui grandit dans un monde bouleversé, en proie à des changements comparables à ceux de la fin de l’Antiquité. La planète change, ils changent aussi, ont tout à réinventer. Vous annoncez qu’un «nouvel humain» est né. Je le baptise Petite Poucette, pour sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce. Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux grandes révolutions : le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé.
Digital Studies (1) : Digital Humanities Suite à la note sur Le retour au structuralisme j’entame ici une série de 6 petits textes sur les “Digital Studies”. Digitus Dei est hic ! On commence donc par les Digitals Humanities, avec la figure du père Roberto Busa. On peut en effet dire que la naissance des Digital Humanities correspond à la rencontre, à la fin des années 40, entre la Scolastique et IBM ; entre un jésuite féru de Saint Thomas d’Aquin et un autre Thomas : Thomas J. Watson, un des fondateurs d’IBM (International Business Machines). Thomas Nelson Winter (encore un Thomas !) “D’accord pour coopérer avec vous, mais à condition que vous ne changiez pas IBM en International Busa Machines”. Le père Roberto Busa à côté d'un MainFrame IBM Thomas j. Dans la préface de l’ouvrage A companion to digital humanities, Roberto Busa écrit : “During World War II, between 1941 and 1946, I began to look for machines for the automation of the linguistic analysis of written texts. Le proto-index du numérique Le calcul symbolique
Antonio Casilli : « Le web reconfigure notre manière de faire société » Pour l’été, InternetActu vous propose de revenir sur les usages d’internet en compagnie de quelques-uns des chercheurs, sociologues, anthropologues, psychologues qui nous aident à comprendre l’internet. A l’occasion de la parution des Liaisons numériques, vers une nouvelle sociabilité ? (Amazon), aux éditions du Seuil, nous avons rencontré son auteur, le chercheur en sociologie, Antonio Casilli (blog). InternetActu.net : Pourquoi les ordinateurs ont-ils acquis une place aussi intime dans nos vies ? Antonio A. Pour les « enfants de l’ordinateur » des années 80, l’ordinateur a été l’occasion de s’autonomiser ou de resituer le rôle qu’ils avaient au sein de la famille. Le mobile prolonge ce même processus de miniaturisation et de reterritorialisation. Image : Antonio Casilli sur la scène de Lift Genève 2010, démontant le mythe des natifs du numérique comme nous en rendions compte, photographié par Stephanie Booth. C’est tout l’enjeu de la question de l’homophilie. Antonio A. Antonio A.
Dominique Cardon : Pourquoi l’internet n’a-t-il pas changé la politique Pour l'été, InternetActu vous propose de revenir sur les usages d'internet en compagnie de quelques-uns des chercheurs, sociologues, anthropologues, psychologues qui nous aident à comprendre l'internet. On ne présente plus Dominique Cardon, sociologue au laboratoire des usages SENSE d'Orange Labs. Il publie au Seuil, dans la collection "la République des Idées", un petit livre synthétique, stimulant, lucide et informé sur La Démocratie internet. Un ouvrage où il tente de nous expliquer pourquoi le grand soir électronique n'a pas eu lieu. InternetActu.net : Depuis l'origine de l'internet, on a beaucoup fantasmé sur la démocratie électronique et son avènement. Dominique Cardon : Elle vient tout droit de son histoire. L'appropriation personnelle, le bidouillage, le do-it-yourself a défini un cadre nouveau pour investir les technologies qui étaient si mal aimées à l'époque en raison de leur connivence avec les pouvoirs militaire et marchand.
François Bon : Après le livre, pas d'apocalypse - Livres En cette rentrée où se multiplient les déclarations d'amour à la littérature par livre interposé, à l'heure où un Frédéric Beigbeder annonce l'apocalypse, c'est-à-dire la mort du roman dans le sillage de la disparition annoncée du livre papier, bref, en ces temps où chacun a conscience qu'une mutation majeure vers le tout numérique est en marche, un autre écrivain nous pousse à regarder les choses en face. Sans panique, ni catastrophisme. Pionnier du numérique et passeur auprès des jeunes générations, tout à la fois passionné de technologie (il est ingénieur de formation) et fou de littérature, l'érudit François Bon a fait de son site web (www.tierslivre.net) son chantier de travail permanent. Lui qui n'a pas hésité à essuyé les plâtres dès 1997, lui qui est aussi éditeur numérique (www.publie.net ), tente à partir de son expérience de « penser » la transition en cours. Les écrivains français font partie de ceux qui sont les moins présents sur le Web. Je ne me l'explique guère. Non.
Qu'apportent les digital humanities ? Quelques exemples (1/2) Accueil > Rubriques > Qu’apportent les digital humanities ? Quelques exemples (1/2) Lorsqu’Hubert Guillaud, rédacteur en chef d’Internet Actu pose la question de l’utilité des humanités numériques dans un billet du blog qu’il anime sur l’édition numérique, La Feuille, il fait mouche. Après avoir montré à quel point ce secteur était en plein développement, il remarque cependant qu’il est parfois peu aisé d’en appréhender les retombées positives : « En tant que non-spécialiste, on a du mal à voir, à saisir l’apport de cette nouvelle forme de science, au-delà de ce qu’elle apporte pour le chercheur. Écrit il y a un peu plus d’un an, ce billet commence à se voir apporter quelques éléments de réponse, preuve s’il en fallait, que du temps est nécessaire à toute évolution scientifique pour porter ses fruits et les rendre visible en dehors des milieux de la recherche professionnelle qui la porte. Emeutes et réseaux sociaux « Just in time sociology » Le cinéma du chaos : une critique
Le long, le bref et le truchement numérique René Audet, 15 septembre 2011 Je laisse ici le texte et la présentation de ma communication dans le cadre du colloque sur les cultures numériques organisé par Milad Doueihi à Québec, du 14 au 16 septembre 2011. (Le texte n’est pas nettoyé de ses éléments contextuels et autres marques d’oralité.) Texte — Présentation Addenda du 19 septembre : difficile d’être plus en phase avec Hubert Guillaud : « C’est la nature même des livres qui est en train de changer », reprenant les paroles de Jon Meacham, editor chez Random House. Catégorie : Culture numérique,Littérature électronique,Recherche et diffusion | 2 commentaires
Internet comme nouvel espace démocratique, dossier en ligne (Ligue de l’Enseignement) La Ligue de l’Enseignement propose un dossier Internet : nouvel espace démocratique ? en une de son portail (août-septembre 2011) avec des ressources pour s’informer, réfléchir et trouver des repères sur la question du Web comme lieu d’expression et de débat. Un ensemble de documents et de textes invitent à en savoir plus. Une vidéo introductive (2 mn 40 s) interroge sur les enjeux actuels de l’Internet comme espace de liberté pour les citoyens, de diffusion de l’information pour les médias ou encore de mobilisation pour les citoyens. L’effet de massification des données et des contributions diffusées sur le Web sont explicitées par Eric Maigret (sociologue) et Philippe Couve (journaliste). Une page texte rappelle les enjeux sur ce sujet avec 3 leçons principales à tirer du Web comme enjeu citoyen : « La première porte sur la réversibilité et l’ambivalence des évolutions. Une série de points de vue illustre les questions en filigrane. De nouveaux échanges démocratiques ? Licence :
Transmédia (2/2) : le marketing de l’attention La convergence des outils et des technologies conduit-elle à la convergence des contenus ou à leur divergence ? C’est peut-être ainsi qu’on pourrait résumer l’enjeu qui sous-tend la question du transmédia, sujet coeur des Masterclass internationales du Transmédia qui se tenaient à Marseille la semaine dernière. Après avoir observé ce qu’est le transmédia, intéressons-nous à ces enjeux. Médias : complémentarités ou concurrences ? Susana Ruiz est une artiste qui donne des cours à la division des médias interactifs de l’école des arts cinématiques de l’université de Californie du Sud. Image : Darfur is dying, le jeu. « Les documentaires par exemple, s’ils sont souvent passionnants, ont un vrai problème de participation ». Image : page d’accueil de l’initiative Women & Girl Lead. En observant cette profusion de supports, on peut se demander si les médias entrent en complémentarité ou en concurrence les uns avec les autres. Impliquer pour quoi faire ? Les usages aussi ont évolué. Hubert Guillaud
[2/2]La neutralité du réseau pour les nuls Après avoir montré l'importance de l'intermédiaire, cet "homme au radeau", sur le réseau, Stéphane Bortzmeyer s'attaque à l'argumentaire des "anti-neutralité". Table d'opération. Stéphane Bortzmeyer est blogueur et membre de l’Afnic, Association française pour le nommage Internet en coopération. Cet “indigène de l’Internet, pas encore civilisé”, ingénieur, donne de la voix dans le débat sur la neutralité du réseau. Ce principe, qui affirme que tout individu connecté peut consulter et diffuser n’importe quel contenu sur Internet, sans distinction, est mis à rude à épreuve dans la pratique. Couvert et observé dans les pages d’OWNI, le sujet est porté par de nombreuses voix, souvent divergentes. Cet article fait suite à “Neutralité du réseau : l’homme au radeau”. Je n’ai jamais demandé de triple-play, moi ! Un autre problème du débat sur la neutralité du réseau est la mauvaise foi généralisée, par exemple pour parler de questions techniques bien réelles. Asymétrie contre pair-à-pair