Jean-Marie Harribey » Blog Archive » Taxer le soleil, le travail ou taxer la bêtise ? Mon attention a été attirée par un article du Monde de l’Éco&Entreprise daté du 15 mars 2014, intitulé « Quand l’État taxait le soleil » et signé par Jean-Marc Daniel. Il raconte les débuts de l’invention de la fiscalité sur le patrimoine au moment de la Révolution : dans les villes, la richesse se mesurait au nombre des portes et fenêtres des habitations et des demeures de luxe. Heureusement, on s’aperçut assez vite que le murage des ouvertures pour limiter la base fiscale avait un gros inconvénient : le soleil et la lumière n’entraient plus dans les maisons, avec un risque de santé évident. Mais ce qui reste étonnant, c’est la manière dont cette mesure est racontée : on taxait trop le soleil. Dites-nous ce que vous taxez et nous vous dirons qui vous êtes ou pour qui vous roulez Mais, dans tous les cas, on a « taxé » le travail, puisque toute valeur en provient. Taxez la bêtise et vous taxerez toujours le travail Le problème précédent se retrouve avec tout type de fiscalité.
Article] Discours de fin de mandat de Dwight Eisenhower, 1961 Voici le fameux discours testament du président Eisenhower sur le “complexe militaro-industriel” – il n’y a plus qu’à remplacer ceci par “complexe banco-financier”. « Des crises, il y en aura d’autres. Quand on les affronte, qu’elles soient intérieures ou étrangères, grandes ou petites, il y a toujours la tentation de penser qu’une action spectaculaire et coûteuse pourrait être la solution miraculeuse à toutes les difficultés rencontrées […], présentée comme la seule voiepour la route que nous souhaitons suivre. Mais des menaces nouvelles […] surgissent constamment. La présence simultanée d’un énorme secteur militaire et d’une vaste industrie de l’armement est un fait nouveau dans notre histoire. Nous devons veiller à empêcher le complexe militaro-industriel d’acquérir une influence injustifiée dans les structures gouvernementales, qu’il l’ait ou non consciemment cherchée. Un autre facteur de maintien de l’équilibre implique l’élément de temps.
Comprendre le capitalisme Au XVIIIe siècle, la productivité économique connut un essor sans précédent. Dans les années 1800, le PIB par habitant commença à augmenter de manière significative en Europe. Cette progression se poursuivit par la suite, de sorte qu’en 2003, le PIB par habitant en Europe de l’ouest était environ vingt fois supérieur à celui de 1700. De même, le PIB mondial par habitant était onze fois supérieur à celui de 1700. Grâce aux évolutions technologiques dans le domaine médical et à l’amélioration du niveau de vie moyen, l’espérance de vie mondiale passa de 30 ans en 1800 à 67 ans en 2000, voire à 75 ans dans plusieurs pays développés. Si nous appelons « capitalisme » ce système économique qui prit son essor au XVIIIe siècle et entraîna une telle intensification de la productivité, c’est notamment parce que celui-ci dépendait d’évolutions dans le domaine financier, ainsi que des emprunts et des investissements effectués à partir d’un capital financier.
Le capitalisme vit une crise existentielle Un entretien avec Antoine Mercier, de France Culture. Antoine Mercier : Vous êtes économiste et épistémologue, chercheur au Fonds National de la Recherche Scientifique de Belgique. Vous affirmez que nous assistons à « une crise existentielle du capitalisme »… Qu’entendez-vous par là ? Christian Arnsperger : Quand je parle de crise existentielle, je veux dire qu’en réalité les racines de cette crise sont existentielles et se trouvent en chacun de nous. Peut-on se passer de cette « machine infernale » ? On ne peut pas se passer de l’économie, mais on peut et on va devoir se passer du capitalisme. A partir de quand cette machine infernale s’est-elle mise en place ? En fait, le capitalisme a des racines religieuses anciennes. Qui sont les penseurs de cette tentative ? Adam Smith croyait en la providence divine. On ne réalise pas spontanément que l’on se trouve dans un tel champ de croyance… Et pourtant, il est inévitable qu’il y ait un champ de croyance. Ils vont réapparaître.
Quand Keynes imaginait le capitalisme en 2030 - Bibliobs Sous le titre « Lettre à nos petits-enfants», Les Liens qui libèrent republient «Economic Possibilities for Our Grandchildren», un petit essai étrange de John Maynard Keynes. Il s'y projetait cent ans plus tard pour imaginer la société du futur. A le lire, la croissance aura en 2030 chassé la misère. Nous vivrons dans une société d'abondance dans laquelle nous travaillerons très peu: «Il sera temps pour l'humanité d'apprendre comment consacrer son énergie à des buts autres qu'économiques»; «l'amour de l'argent […] sera reconnu pour ce qu'il est: un état morbide plutôt répugnant». Pour André Orléan, l'intérêt de ce texte réside dans la rupture avec le capitalisme qu'entrevoit Keynes. Ce petit texte était-il selon vous visionnaire? André Orléan. En revanche, Keynes se trompe lorsqu'il imagine une société d'abondance, qu'on ne voit toujours pas apparaître, même en se limitant aux pays les plus développés. Le penseur de gauche idéal a existé : il s'appelle André Gorz Absolument nécessaire.
Discours Roosevelt 1936 Le 31 octobre 1936, à la veille de sa ré-élection, Franklin D. Roosevelt, à l’époque président des États-Unis, défend le « New Deal » dans son fameux discours au Madison Square Garden. Il semble se réjouir des attaques du parti Républicain. Il soutient que le New Deal protège l’Américain moyen contre la tyrannie des riches et des puissants. « Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le sont aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. »Voici donc traduit pour la première fois en français sur le web (par Andrei et François que je remercie chaleureusement pour leur aide) ce grand discours de Franklin Delano Roosevelt -impressionnant quand on pense à la soupe fade des discours actuels… D’autant que c’est bien le Président des États-Unis qui parle ici, pas un simple candidat. À méditer… Discours au Madison Square Garden, 31 octobre 1936 Quel était notre espoir en 1932 ? Extraits :
Les grands patrons ont déjà gagné plus que le salarié moyen en une année S'ils sont aussi bien rémunérés que l'année dernière, les patrons des 120 plus grandes entreprises de l'Hexagone (SBF 120) ont théoriquement déjà touché plus que le salaire annuel moyen en France. C'est même le cas depuis le 3 janvier, selon un calcul de La Tribune s'inspirant d'une étude du think tank britannique High Pay Centre. Pour arriver à ce résultat, le calcul est simple. Avec une rémunération moyenne record en 2015 de 3,5 millions d'euros (+20% sur un an, selon les chiffres du rapport annuel de la société de conseils Proxinvest ), les patrons du SBF 120 ont "palpé" 9.589 euros par jour (3.500.000 euros / 365 jours). Dans le privé, le salaire net moyen atteignait 2.200 euros par mois en 2013 (-0,3% sur un an, en euros constants) selon les derniers chiffres en date de l'Insee. "Fat Cat Wednesday est un rappel important du problème persistant de l'écart salarial injuste au Royaume-Uni. | Opinion Les actionnaires désormais arbitres des rémunérations des dirigeants
Radar 18/10/11 : un jour, les pauvres en seront réduits à manger les riches Des trente glorieuses aux trente piteuses Aux USA, de 1945 à 1973, les gains de croissance se sont répartis ainsi : 32% sont allés aux 10% les plus riches et 68% au reste de la population. Entre 1974 et 2008, tous les gains de croissance sont allés aux 10% les plus riches. Source : graphique interactif Working America (Economic Policy Institute ), établi à partir des données (XLS) de l’étude d’ Emmanuel Saez (Université de Berkeley) USA : Etat des lieux Chômage + temps partiel contraint Source : Fed Taux d’emploi Source Profits après impôts - milliards de dollars Source Ratio profits / PIB Rémunération des Chefs d’entreprises exprimée en multiples du salaire moyen Source Rémunération dirigeants- Indice boursier S&P Profits - Salaire moyen - Salaire minimum Salaire horaire moyen - dollars constants - base 2008 Part des salaires dans le PIB Part du revenu total captée par les 1% les plus riches Répartition du patrimoine Source : Institute for Policy Studies Répartition des patrimoines financiers