Conscription et remplacement au 19ème siècle
Autour d'Ecuras. Journal d'Histoire locale, monuments, folklore. Par Mme Fils Dumas-Delage. ISSN : 1153-0014. Tous droits réservés No 4, Décembre 1990 - CONSCRIPTION ET REMPLACEMENT AU XIXème SIECLE - La loi JOURDAN du 19 fructidor an 6 (1798, sous le Consulat) met en place la conception moderne du service militaire en établissant le système de la conscription. Ce système de remplacement qui faisait retomber sur les plus démunis le poids de la conscription exista donc dès le Consulat, pour être remodelé par tout un ensemble de lois élaborées de 1818 à 1832. Jusqu'en 1855, le conscrit fournissait lui-même son remplaçant, soit par connaissance, soit en ayant recours aux services d'un "marchand d'hommes" dont la spécialisation lucrative fleurissait autour de ce genre de trafic. Ces remplacements étaient l'objet de véritables contrats passés devant notaire entre le conscrit et son "homme". TAMBOUR-MAJOR (vers 1850) Face à ceux qui se vendent, il y a ceux qui réussissent à acheter leur "homme".
Historique de la fête des Conscrits
C'est une occasion de rencontre pour renouer les liens entre conscrits, c'est-à-dire les gens qui sont de la même classe. Il est intéressant de connaître la provenance de cette fête. Cette tradition est originaire de Villefranche-sur-Saône. Sous le Second Empire, une nouvelle loi sur la conscription militaire imposait à tous les jeunes gens, un tirage au sort. Un simple numéro puisé dans une urne avec une frange tricolore décidait si le conscrit allait faire son service militaire pour 7 ans ou s'il en était dispensé. La loi permettait à ceux qui en avaient les moyens de payer un remplaçant. La loi de 1872, au début de la Troisième République, établit l'obligation militaire pour tous. La loi de 1889, fixa la durée du service militaire égale pour tous à 3 ans. La loi du 21 mars 1905 abolit le tirage au sort et fixa la durée d'incorporation à 2 ans. Avant cette date, le tirage au sort était important dans la vie de tous les hommes puisqu'il définissait leur destinée pour plusieurs années.
La conscription au XIXe siècle
La conscription est institutionnalisée en France en 1798 à l'initiative du général Jourdan. De 1804 à 1903, les appelés sont convoqués pour connaître leur affectation à l'issue d'un tirage au sort. Dans un premier temps, le tirage au sort détermine qui part et qui ne part pas, les numéros les plus bas étant réputés « bons pour le service ». En 1872, la fonction du tirage est changée : les numéros les plus bas font un service de cinq ans, les autres d'un an seulement. En 1889, la durée du service est fixée pour tous à trois ans, les numéros servant désormais à déterminer l'arme d'affectation. Les billets tirés lors du tirage au sort proprement dit étaient de simples rouleaux de papier portant un numéro. La conscription était un rite de passage important puisqu'elle marquait une transition entre la jeunesse et l'âge adulte. Auteur : Frédéric MAGUET
Pierre Bourbon - Histoire de la conscription
La Conscription de la Révolution à la guerre de 1914 Si, en 1789, la conscription est unanimement condamnée par les cahiers de doléances, elle n’est pas prête à disparaître ! En 1792, pour faire face à l'invasion étrangère, les chefs jacobins avaient proclamé la patrie en danger et lancé un appel aux volontaires. La Loi "Jourdan" du 19 fructidor an VI (5 septembre 1798) précise que « tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie ». Loi de 1802: instaure le remplacement. La loi du 10 mars 1818, dite loi Gouvion Saint-Cyr : Elle prévoit un contingent une convocation annuelle de 40.000 hommes et modifie les conditions de conscription tout en maintenant le tirage au sort et la possibilité d'acheter un remplaçant. En 1829, la durée du service passe de 6 à huit ans. Loi Soult du 21 mars 1832 : Pour parer à la stagnation des engagements, le Ministre de la guerre fait voter une loi imposant un service d’une durée de sept ans tout en maintenant le tirage au sort. Suite...
1867-1872 - Tirage au sort, exonération et remplacement au service militaire - GrandTerrier
Du 4 avril. Quittance par Alexandre Hostiou à Yves Laurent. Devant Me Alphonse Le Quéau et son collègue, notaires à la résidence de Quimper, chef-lieu du département du finistère, soussignés. A comparu Alexandre Hostiou, autrefois cultivateur, actuellement soldat au dix-septième chasseurs [4], domicilié à Ergué-Gabéric, lequel a, par les présentes, reconnu avoir ce jour et en présence des notaires soussignés, reçu de Yves Laurent, cultivateur, demeurant au lieu de Kervogen en la dite commune d'Ergué-Gabéric, payant en acquit de Jean Marie Laurent, son frère, cultivateur, demeurant au dit lieu de Kervogen, une somme de neuf cents francs pour solde et parfait paiement de celle de dix sept cents francs, prix moyennant lequel, suivant traité en date du onze juin mil huit cent soixante dix au rapport du soussigné Me Le Quéau, enregistré, le dit Hostiou s'était obligé à remplacer au service militaire le dit Jean Marie Laurent.