La majorité a-t-elle toujours raison ? « La démocratie, c’est deux loups et un agneau votant ce qu’il y aura au dîner. » Cette formule à l’origine incertaine (elle est souvent attribuée à Benjamin Franklin, mais semble beaucoup plus récente) a le mérite d’illustrer très nettement les limites de la règle de majorité — et d’une compréhension de la démocratie qui se réduirait au pouvoir du nombre. Elle exprime également de manière imagée la préoccupation fondamentale des pères fondateurs des démocraties modernes, à savoir le risque qu’un groupe d’intérêt suffisamment large puisse former une majorité et dominer la minorité, la privant de ses droits, de sa liberté, ou — crainte peu dissimulée par les élites de l’époque — de la jouissance de la propriété privée. Dans un tel scénario, un régime démocratique ne serait pas moins tyrannique qu’un régime autoritaire ; la dictature du plus grand nombre se substituerait simplement à celle d’un seul ou d’un petit nombre. Un principe intrinsèquement juste ? Entre procédure et substance
Association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 Georges Clemenceau Homme politique français (Mouilleron-en-Pareds, Vendée, 1841-Paris 1929). Incarnant par le verbe et l'action un idéal politique fondé sur la conception intransigeante qu'il avait de l'intérêt général, Georges Clemenceau fut l'une des grandes figures de la IIIe République. « Il y a en moi un mélange d'anarchiste et de conservateur dans des proportions qui restent à déterminer. » La vie de Clemenceau illustre assez bien ce jugement de l'homme d'État sur lui-même. Au terme d'une carrière politique qui a marqué un demi-siècle, c'est lui qui mena la France à la victoire en 1918. Famille Il est né le 28 septembre 1841 dans une famille à la fibre républicaine. Formation Élève au lycée de Nantes, bachelier ès lettres en 1858, étudiant en médecine et en droit à Nantes puis à Paris, il soutient en 1865 une thèse de doctorat intitulée « De la génération des éléments atomiques ». Début de carrière « Premier flic de France » Consécration Fin de carrière 1. 1.1. 1.2. → Alsace. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 3. 4.1. 5.
Commune de Paris : bourgeois contre ouvriers La Commune ? "Son véritable secret, le voici : c’était essentiellement un gouvernement de la classe ouvrière, le résultat de la lutte de la classe des producteurs contre la classe des appropriateurs, la forme politique enfin trouvée qui permettait de réaliser l’émancipation économique du Travail 1." Pour Marx, nul doute : la "guerre civile" qui s’était produite en France entre le 18 mars et le 28 mai 1871 avait été une guerre de classes, opposant la classe ouvrière de la capitale à la bourgeoisie gouvernée par monsieur Thiers. On a beaucoup discuté de cette interprétation : peut-elle à bon droit résumer la nature de ce conflit majeur ? Rappelons les faits. A côté de l’armée régulière et de la garde mobile, la principale force de Paris réside dans la garde nationale, soit environ 250 000 hommes en armes, recrutés et organisés par quartier, élisant ses chefs, appartenant depuis le 11 août 1870 à toutes les classes sociales, et qui veulent en découdre.
Février 1848 : chronologie d'une révolution dans la presse | RetroNews - Le site de presse de la BnF Février 1848. En ces temps d’épidémie, de choléra, de disette, de crise financière et de rivalités politiques, la monarchie de Juillet est dans une mauvaise passe. Dix-huit ans après les avancées de 1830, qui avaient fait accéder le peuple français à une monarchie constitutionnelle, la situation est difficile pour nombre de Français. Le 22 février, ignorant l'interdiction par le gouvernement d'un banquet réformiste, les Parisiens manifestent aux cris de « Vive la Réforme ! », bientôt rejoints par une partie de la Garde nationale.. Février 1848. Le 22 février, ignorant l'interdiction par le gouvernement d'un banquet réformiste, les Parisiens manifestent aux cris de « Vive la Réforme !
Auto-proclamation de l'Assemblée nationale (17 juin 1789) L'imaginaire de la commune On attribue d’ordinaire à la Commune de Paris une durée de 72 jours – du 18 mars 1871, lorsque des Parisiennes et Parisiens de Montmartre empêchèrent la réquisition des canons de la ville par les troupes d’Adolphe Thiers, à la sinistre « Semaine sanglante » au cours de laquelle ces mêmes troupes assouvirent la soif de vengeance de la bourgeoisie française en massacrant les insurgé·e·s. Cette réduction temporelle est cohérente avec le récit qui fait de la Commune une réaction nationaliste contre les Prussiens et leurs « collabos » versaillais. Cette histoire à tendance républicaine (la Commune serait la mère de la IIIe République, alors qu’en réalité, cette dernière naquit de son écrasement [1] [1] Kristin Ross reproduit par exemple (p. 45) les propos... ) escamote commodément une réalité pourtant bien comprise, à l’époque, jusque par les anticommunards. [3] « Déclaration au peuple français », 19 avril 1871,... À peu près au même moment, William Morris marchait en Islande. Franz Himmelbauer
Deuxième Reich L’Empire allemand est le régime politique du Reich allemand, le premier État-nation de l’histoire allemande, de 1871 à 1918. C'est une confédération constitutionnelle issue de la Confédération de l'Allemagne du Nord et réunissant dans le cadre de la « solution petite-allemande » vingt-deux monarchies et trois républiques ainsi qu'une « terre d'Empire », l’Alsace-Lorraine, sous l'autorité d’un empereur allemand, également roi de Prusse. Il est fondé le 18 janvier 1871 par la proclamation comme empereur de Guillaume Ier de Prusse au château de Versailles après la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870. Il prend fin le 9 novembre 1918 par l'abdication de l’empereur Guillaume II à l'issue de la Première Guerre mondiale et la proclamation de la république de Weimar. Il est parfois appelé le « Deuxième Reich » afin de l’inscrire dans la tradition du Saint-Empire romain germanique, le « Premier Reich ». Histoire La période de fondation La période wilhelmienne Les drapeaux
Mathilde Larrère : «Les féministes actuelles devraient se revendiquer de la Commune» Pour l’historienne Mathilde Larrère (1), limiter le féminisme et la citoyenneté à la question du droit de vote est une erreur, conduisant à effacer des mémoires une partie essentielle de notre passé politique. Elle souligne l’importance des communardes et l’implication constante des femmes dans les révoltes populaires. Quelle est la différence entre le rôle joué par les femmes durant la Commune et durant les autres révolutions ? Ce qui progresse, avec la Commune, c’est qu’on les accepte plus comme combattantes. En 1830, il y avait quelques femmes sur les barricades, pas beaucoup, et certaines y allaient déguisées en hommes. Certaines femmes portent un uniforme pendant la Commune ? Oui. Selon Jacques Rougerie, sous la Commune, les préoccupations ne sont pas à proprement parler «féministes»… (2) Jacques Rougerie a fait l’erreur classique, à savoir réduire le féminisme à la question du droit de vote. Qu’obtiennent-elles concrètement ? Oui, en tout cas pour certaines, c’est clair.