Economie Sociale et Logiciels Libres : le temps de l’alliance Auteur : Bastien Sibille bastien.sibille@gmail.com Ce texte a été écrit pour appeler à la convergence des mouvements du libre et de l'économie sociale. Il a bénéficié de nombreuses remarques de plusieurs listes de discussions sur lesquelles il a été lu, et notamment la liste du groupe de travail de l'April « LibreAssociation », dont beaucoup des thèmes de travail recoupent les arguments qui y sont développés. Ce texte est sous licence Creative Commons (CC BY ND). Deux mondes co-existent qui dressent des remparts contre la tentation hégémonique du capitalisme : l’un est ancien et puise ses racines dans le XIXe siècle industriel – le monde de l’économie sociale (coopératives, mutuelles, associations…) ; l’autre est plus jeune et tisse ses réseaux dans le XXIe siècle informatique – le monde du logiciel libre. Raisons de l’alliance Depuis une vingtaine d'années des communautés d'informaticiens, puis des entreprises informatiques, ont développé ce qu'on appelle des « logiciels libres ».
M Hély Quelle professionnalisation pour le monde associatif ? Au cours des dernières années, un certain nombre de conflits menés par des salariés d’associations ont émergé dans l’espace public médiatique et attiré l’attention sur les conditions de travail et d’emploi au sein de ces organisations. Ainsi en mars et avril 2010, deux conflits sociaux éclataient au Samu social de Paris et chez Emmaüs, des salariés se mettant en grève pour des revendications similaires : revalorisation des salaires, pérennisation des emplois, amélioration des conditions de travail. Si ces conflits se sont résolus par des négociations entre direction et syndicats (CGT, FO, SUD), la création en février 2010 du syndicat ASSO (affilié à l’Union syndicale Solidaires) voulant défendre spécifiquement les intérêts des travailleurs du secteur associatif jette également une lumière crue sur cet espace social plus communément rattaché à l’idée de solidarité, au bénévolat et au militantisme. Les fondateurs de ce nouveau syndicat expliquent leur initiative de la façon suivante :
L’association comme réponse à la question sociale du XIXe au XXe 1 Le système de protection sociale peut être défini comme l’ensemble des organisations institutionnel (...) 1Liée à l’émergence du salariat, la « question sociale » en France, renvoie à l’« aporie fondamentale sur laquelle une société expérimente l’énigme de sa cohésion et tente de conjurer le risque de sa fracture » [Castel (1995), p. 18]. Dès le XIXe siècle, cette question va être au cœur de débats sur les réformes économiques et sociales à mettre en œuvre pour achever la dynamique réformatrice initiée par la Révolution française. Le débat va principalement se structurer autour d’une alternative : le renforcement de la logique libérale ou la reconnaissance d’un rôle élargi de l’Etat. 2La réponse associationniste à ce risque de fracture a souvent été appréhendée comme une troisième voie faisant système à travers le registre de la réciprocité [Laville (1994), Laville et Chanial (2001)]. 1.1 Choix des concepts utilisés : l’apport de la méthode structurale 2 Voir Vergara (1992).
JF Draperi L’entrepreneuriat social, un mouvement de pensée inscrit dans le capitalisme Jean-François Draperi, L’entrepreneuriat social, un mouvement de pensée inscrit dans le capitalisme, Cestes-Cnam, Recma, Acte1, févr. 2010 La conception portée par le Mouves (mouvement des entrepreneurs sociaux) est présente à peu près partout dans le monde. Dans de nombreux pays, des mouvements comparables sont d’ores et déjà organisés ou sont en passe de l’être.L’économie sociale (ES) que nous considérons comme « classique » est, comme on le sait, en réalité une conception d’origine française partagée partiellement chez quelques uns de nos plus proches voisins. Comment s’articulent ES et entrepreneuriat social ? 1. La finalité de l’économie sociale est l’émancipation de tous. Elle vise cette finalité en s’efforçant de produire au quotidien une économie a-capitaliste. Les entreprises d’économie sociale sont détenues par des groupements de personnes. 2. Si l’on met face à face ce cadre théorique et l’organisation de l’économie sociale française, on a du mal à faire le lien. 3. 4. 5. 6. 7.
Site Adéquations N Richez-Battesti L'ESS, les entreprises sociales et le capitalisme : "énoncer ce qui nous sépare" Rencontre avec Nadine Richez-Battesti, économiste. Début 2010 le Mouves (Mouvement des entrepreneurs sociaux) a vu le jour, à l’initiative d’associations d’insertion et de représentants des « entreprises sociales ». Rassembler sous une même bannière des acteurs de l’économie sociale et des entreprises sociales pose une question fondamentale : quel rapport entretient-on avec le capitalisme ? Autrement dit, les adjectifs « social et solidaire » sont à double tranchant, une volonté d’émancipation, de transformation sociale pour certains, un secteur d’activité économique pour d’autres. Nous avons voulu connaitre le regard de Nadine Richez-Battesti, économiste, co-directrice du Master RH économie sociale et solidaire à l’Université de la Méditerranée et chercheure au LEST-cnrs, membre du comité de rédaction de la Recma et fervente défenseur de l’ESS comme espace de conquête de liberté et d’émancipation. Où en l’économie sociale et l’économie solidaire vis à vis du capitalisme ?
Solecopedia CPCA - Entrepreneuriat social et économie sociale des associations : le débat est ouvert 2010 Le début du mois de février a été l’occasion d’une médiatisation de la notion « d’entrepreneuriat social » à la faveur du lancement du mouvement des entrepreneurs sociaux et des événements du salon des entrepreneurs. Cette notion interpelle directement le monde associatif. Il est clairement question ici de social business dans le contexte d’une crise aiguë du capitalisme. La problématique devient claire au regard des larges fonctions économiques qu’occupent les associations : sont-elles concernées par l’entrepreneuriat social et ses objectifs de rénovation du système économique capitaliste ? Lors des Assises du CEGES en octobre 2009, l’universitaire Marthe Nyssens, du réseau européen de recherche EMES, a présenté les deux grandes conceptions existantes aujourd’hui . L’approche proposée par le Mouvement des entrepreneurs sociaux en France est d’inspiration européenne en ce qu’elle souhaite ancrer la notion d’entrepreneuriat social dans la tradition de l’économie sociale.
Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) La particularité du statut Scic est de permettre l'association de divers acteurs autour d'un même projet de production économique et de production d'intérêt collectif. Cette forme de société coopérative peut être particulièrement intéressante pour des projets répondant à des besoins collectifs d'un territoire donné ou d'une filière d'activité donnée. Elle favorise en effet la meilleure mobilisation possible des ressources économiques et des compétences sociales présentes sur tel territoire ou dans telle filière. Le statut Scic répond à une volonté de concilier et de mettre à égalité d'importance les deux volets du développement que sont l'économique et le social. Sur les 117 Scic agréées depuis 2002, 103 sont en activité au 30 juin 2007. Les principales caractéristiques d'une Scic Le multisociétariat Le partenariat avec les collectivités locales Les principes coopératifs Le pouvoir Les votes en assemblée générale respectent le principe "une personne = une voix". L'agrément préfectoral
L. Gardin Les entreprises sociales | Revue du Mauss Introduction[1]Le concept d’entreprise sociale trouve ces racines, au tournant des années 80-90, dans des contextes différents : aux Etats-Unis avec l’apparition des social entrepreneurs et en Italie avec l’essor des coopératives sociales. Sous un même vocable, une certaine polysémie de l’entreprise sociale apparaît dans le paysage hexagonal où elle apparaît toutefois nettement moins présente que d’autres conceptualisations comme celles de « l’économie sociale », « l’économie solidaire », « l’économie sociale et solidaire », voire de « l’entreprise solidaire ». Partant d’une approche internationale, cette note essaie de faire le point sur la place de l’entreprise sociale en France, où elle n’a pas de reconnaissance juridique spécifique, si ce n’est à travers la société coopérative d’intérêt collectif qui représente une forme d’entreprise sociale. 1. Pourtant, les utopies concrètes, plus ou moins tolérées, émergeront durant cette première moitié du XIXe siècle. 2. Les travaux de l’OCDE
Appel à projets informatiques d’intérêt général Vous connaissez un projet informatique qui pourrait contribuer à rendre le monde meilleur ? A sauver la planète ? A créer une innovation Internet d’utilité publique ? Ou juste à faciliter la vie de votre association ? En effet, dans le cadre de ma nouvelle entreprise, je propose mes services professionnels à tout projet informatique d’intérêt général: je fournis (à coût zéro, cf plus bas) mes compétences en tant que directeur de projets informatiques innovants ainsi que l’accès aux compétences de très nombreux autres ingénieurs informaticiens, sur leur temps de travail. Notez que je ne place, a priori, aucune limitation de thème ou de domaine : lutte contre la pauvreté, recherche scientifique, défense de l’environnement, santé, handicap, protection de l’enfance, etc. peu importe du moment que ce projet va vraiment dans le sens de l’intérêt général et de l’utilité publique (cf. ci-dessous). Les conditions à remplir Qu’est-ce qu’un projet informatique d’intérêt général ? Comment ça marche ?
"L’exercice démocratique en entreprise coopérative. Du sociétariat au néosociétariat, la coopérative d’entrepreneurs salariés ou l'émergence d'un modèle inédit de gouvernance. Un certain esprit du capitalisme". Olivier JOUAN Olivier Jouan, 1er Prix 2010 de la recherche coopérative, organisé par le Crédit Mutuel et la Recma. Comment devenir sociétaire d’une entreprise collective quand on est un entrepreneur ? Comment animer le sociétariat dans une coopérative aux nombreuses originalités ? Cet ouvrage propose une réflexion sur l’état du sociétariat dans les Coopératives d’Activités et d’Emploi (CAE), et sur son évolution à venir. Le lecteur est invité à effectuer une plongée dans l’Histoire du mouvement coopératif qui éclaire d’une certaine façon sur les fondements du capitalisme. Cet ouvrage s’appuie sur une solide expérience professionnelle du pilotage d’une CAE par l’auteur en tant que gérant de Port Parallèle, sur une large bibliographie et le rapprochement de plusieurs disciplines pour une meilleure compréhension des enjeux de la coopération, nécessaire à l’animation du sociétariat. La coopérative d’entrepreneurs pourrait donner sens à un nouvel interagir en entreprise et plus largement en société. I.
Du chauffage gratuit grâce aux ordinateurs Chauffer les ménages avec des ordinateurs : l'idée d'une start-up parisienne, Qarnot Computing, semble prometteuse à l'heure où le gouvernement français tente de trouver des sources d'énergie innovantes tout en réduisant la facture énergétique. Les particuliers auraient ainsi accès à un chauffage gratuit et non-polluant, trouvant son origine dans les entreprises. Les ordinateurs, «des monstres» d’énergie Celles-ci ont utilisent de puissants serveurs informatiques, le plus souvent hébergés dans de coûteux data-centers. En plus d'engloutir des quantités astronomiques d'électricité - les plus gourmands consomment l'équivalent de l'électricité d'une ville de 100.000 habitants -, leurs calculs intensifs dégagent une grande quantité de chaleur, dont le refroidissement représente 80% du coût du bâtiment. «Ce sont des monstres», résume Paul Benoît, fondateur et directeur de Qarnot Computing. Des logements sociaux en 2014 200 personnes chauffées par «Shrek» Avec Reuters