Comment mieux évaluer le travail des élèves ? Des chercheurs testent actuellement, dans 70 collèges et lycées, une alternative au traditionnel système de notation : l’évaluation par compétences. Si les premiers résultats sont prometteurs, l’expérience est bien loin d’être finie. Décryptage. La nouvelle a fait les gros titres de la presse française il y a quelques semaines : une étude scientifique préconiserait l’abandon des notes à l’école. Dans un pays attaché de longue date à la notation de 0 à 20, l’annonce a aussitôt fait l’objet de débats aussi intenses que… prématurés. Des notes subjectives et anxiogènes « Contrairement à ce que l’on a pu lire çà et là, notre but n’est pas de faire disparaître la note pour le plaisir de la faire disparaître, mais d’en promouvoir un usage raisonné pour renforcer la qualité des apprentissages, précise d’emblée Alain Diger, doyen des inspecteurs pédagogiques de l’académie et instigateur de cette expérimentation. Cours de français dans une classe de sixième.
L'école abuse-t-elle des notes ? La pratique de la mauvaise note est encore très fréquente en collège et lycée (...). Nous sommes encore sur un système très traditionnel, sur un modèle qui remonte à la fin du 19ème siècle. P. Merle Il y a plein de manières d’évaluer, les lettres A, B, C – acquis/ non acquis... mais peut-être préférez-vous les notes sur 20 ? D’ailleurs, depuis quand note-t-on sur 20 ? Et ce "comment" est primordial car il contient une problématique, LA problématique de l’évaluation : doit-on évaluer d’abord les progrès de chacun ? L’intérêt de la note, c'est la clarté dans le cadre d'un dialogue avec les familles. Avec Pierre Merle, sociologue et spécialiste des pratiques d’évaluation scolaire, pour Les pratiques d’évaluations scolaires, PUF (mai 2018) Le problème c'est quand ce n'est plus le contrôle effectué qui est faible mais l'élève qui est faible. Jean-Marc Huart, directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de l’Éducation nationale (Dgesco) L'actualité de l’éducation
Concevoir des évaluations... qui évaluent vraiment La vogue des QCM (questionnaires à choix multiples) est moins grande en Europe qu'en Amérique du Nord, mais ce modèle d'exercice a partout trouvé un regain de popularité avec les outils de formation à distance. Souvent mobilisés pour évaluer les apprenants à la fin d'une séquence, ou les aider à procéder à l'autoévaluation de leurs acquis en cours de séquence, les QCM servent malheureusement trop souvent à évaluer à peu près tout et n'importe quoi. D'où l'intérêt extrême du diaporama proposé par F. Georges, M.F. Les QCM et la taxonomie des objectifs de Bloom D'entrée de jeu, les auteurs traitent la question des QCM. Les auteurs rappellent utilement la taxonomie des objectifs cognitifs élaborée par Bloom en 1954, et donnent des exemples de questions de QCM correspondant à chacun des niveaux d'objectif. Objectifs d'apprentissage augmentés : les compétences numériques S'ils s'arrêtaient ici, nos auteurs nous auraient déjà rendu un fier service. F.
Pierre Merle : Que sait-on des pratiques d'évaluation scolaires ? "Il existe des principes d'évaluation des compétences scolaires plus favorables aux apprentissages que ceux trop souvent en vigueur dans l'école française". Avec ce nouveau livre (Les pratiques d'évaluation scolaire, PUF), Pierre Merle propose une véritable synthèse sur l'histoire et les différents types d'évaluation. Il montre aussi que l'évaluation évolue dans l'école française au bénéfice d'une évaluation formative plus adaptée aux besoins des élèves. S'il y a bien une activité qui définit le métier enseignant , c'est bien l'évaluation. Si l'évaluation est emblématique du métier enseignant, pour autant la lecture du livre de Pierre Merle montre qu'elle est encore très méconnue. Les deux derniers chapitres font un bilan et ouvrent une prospective. Cette partie fera probablement polémique , même si elle est bien étayée. François Jarraud Pierre Merle, Les pratiques d'évaluation scolaire. Pierre Merle : "La notation traditionnelle est un problème pour les élèves en difficulté scolaire"
Supprimer les notes, est-ce tromper les élèves Évaluer n’est pas noter, car noter n’est pas tant évaluer que classer, sur une base imprécise et aléatoire. C’est aussi sur les objectifs de l’évaluation et sur ses effets sur les élèves qu’il faut s’interroger, pour une véritable « révolution scolaire ». « Ce n’est pas une bonne idée de supprimer les notes. C’est absolument indispensable d’avoir des points de repère (...). Casser le thermomètre ne sert absolument à rien. » Luc Ferry, RTL, 9 octobre 2012 Dessin de Martin Vidberg C’est une idée répandue : supprimer les notes aboutirait à tromper les élèves. Première raison D’abord, les notes mesurent de façon très imprécise les compétences des élèves. « Il ne s’agit plus maintenant de former un petit nombre de cadres compétents pour encadrer, diriger de grandes masses d’ouvriers ou de gens peu spécialisés, mais disciplinés. Deuxième raison Les recherches sur la notation ont montré l’existence de biais sociaux de notation. Troisième raison Quatrième raison Cinquième raison Révolution scolaire
Comment et pourquoi donner des rétroactions aux élèves? Dans la vague des travaux de Coe, une stratégie d’enseignement apparait en tête de liste : donner des rétroactions aux élèves. Comme cette stratégie peut sembler quelque peu abstraite, il importe de la rendre plus concrète pour les acteurs du milieu de l’éducation. Cet article offre un contenu traduit et adapté librement du guide « How to give feedback to students », conçu par la Australian Society for Evidence Based Teaching. Qu’est-ce que la rétroaction? En enseignement, donner une rétroaction à un élève, c’est lui donner une information après avoir observé comment il réalise une tâche donnée – information qui l’aide à s’améliorer dans l’accomplissement de cette tâche. En plus d’informer l’élève au sujet de sa progression à l’égard d’un contenu d’apprentissage, la rétroaction permet donc d’indiquer à l’élève ce qu’il pourrait faire pour s’améliorer. Ce que la rétroaction n’est pas Une rétroaction ne devrait pas inclure de jugement à propos de l’élève. Les 4 fondements de la rétroaction
Évaluer par ceintures Évaluer par les ceintures est un ancien système d’évaluation français sans notes issu des pédagogies coopératives des années 1970. Ce système permet de faire progresser tous les élèves à leur rythme, en offrant aux élèves fragiles le temps de s’entraîner et de réussir et aux élèves en réussite la possibilité de se confronter à des défis qui vont leur permettre de progresser également. Ce type d’évaluation permet de travailler autant les connaissances que les compétences. Il utilise aussi les effets étudiés du "student self-reported grades", principe (dont l’efficacité est avérée par la recherche) selon lequel les élèves réussissent une évaluation quand ils se sentent prêts à la passer. De même, ce système crée une progressivité dans l’acquisition des compétences des élèves tout en étant très explicite sur ce qui est attendu dans les évaluation.
Puisqu’on vous dit que la note, ce n’est pas le problème ! L’apparition du socle commun de connaissances et de compétences a introduit, avec le livret personnel de compétences, une « nouvelle » façon d’évaluer au collège, qui, si elle a pu jeter le trouble, a alimenté le débat sur l’évaluation des élèves. La refondation de l’école s’est donnée pour objectif de renouveler le socle commun et d’aller vers une évaluation positive des élèves. Le Conseil Supérieur des programmes travaille à cette rénovation, où la question de l’évaluation est capitale. Noyer le poisson Les opposants à l’évaluation des compétences, comme les syndicats du SNALC et du SNES, présentent constamment des arguments qui jouent du même registre : Des notes dont on fait… des moyennes Mais bizarrement sur ce point, les partisans de la note négligent systématiquement la question des moyennes trimestrielles. La consultation de l’ensemble des bulletins trimestriels (traditionnels) d’une classe sur une année est à ce titre éloquente. Pourquoi revoir l’évaluation des élèves ? Like this:
The psychology of winning - and losing (CBS News) The phrase "Win some, lose some" will be little consolation for the players and fans of whichever team loses in today's Super Bowl. Just ask somebody who's been there. Our Cover Story is reported by Susan Spencer of 48 Hours: In football-crazed Buffalo, the Bills are revered . . . and to this day, so is the number 12. Jim Kelly (whose jersey number is the only one the Bills have retired) proudly wore number 12 for eleven years, winning more than 100 games. Starting in 1990, he did something that no other quarterback in history has ever achieved: He led his team to FOUR straight Super Bowls. It hasn't happened since, and Kelly said, "It will never happen again. Also unheard of: the excruciating outcome. Kelly told Spencer he's hasn't watched any of the replays: "Never have seen a game film of any of the Super Bowls, never watched one." Why not? Fine. Robertson has studied winning, and what winning can mean. Feel better . . . and, it seems, even live longer. / Al Bello/Getty Images
Pour une évaluation participative et sociale Plan de l’article Les problématiques rencontrées Les pistes de solutions pour gagner du temps Abandonner “les devoirs à la maison au profit d’activités préparatoires non-discriminantes L’évaluation automatisée Abandonner les évaluations notées en cours de formation au profit de véritables évaluations formatives L’évaluation par les pairs Les outils numériques Les pistes de solutions pour gagner en efficacité L’auto-évaluation L’évaluation de confiance Pour une évaluation véritablement différenciée Vers une application de suivi des élèves Cahier des charges Principales fonctionnalités Conclusion Orientations bibliographiques I. Les problématiques rencontrées Bien que les pratiques en termes d’évaluation ne soient pas homogènes (en fonction des niveaux, des disciplines et des enseignants), quelques problématiques communes reviennent régulièrement dans la littérature sur le sujet : II. Abandonner les “devoirs à la maison au profit d’activités préparatoires non-discriminantes III. IV.
Notes et compétences, quelle équation ? C'est une question qui agite la salle des profs, à l'heure de la mise en oeuvre du socle commun. J'émets l'hypothèse de l'incompatibilité. La note sur 20 permet, à travers l'exemple de la dictée, de sanctionner les fautes. Si l'on se penche sur les moyennes (obtenues par de savants calculs coefficientés), ce "réel" est biaisé. Ces constantes s'expliquent par des mécanismes protecteurs de la part du professeur, obnubilés tant par la réussite des élèves, que par la moyenne que l'on présente en conseil de classe. La moyenne d'un élève n'a de valeur que mise en rapport aux autres élèves de la classe. La norme "réelle" instituée est en soit un renoncement. Ce système pervertit les apprentissages, notre coeur de métier. La logique du socle commun et du travail par compétences est d'un autre ordre paradigmique, qui efface une partie des effets pervers de système de notation. Aussi la double-évaluation est-elle, dans le cadre du système institué, à éviter.
Do kids really learn from failure? Why conventional wisdom may be wrong (Bigstock) How many times have you heard that children need to experience failure sometimes because they learn from it. Well, maybe not. Here’s a different view from Alfie Kohn, the author of 12 books about education and human behavior. His books include “The Schools Our Children Deserve,” “The Homework Myth,” and “Feel-Bad Education… And Other Contrarian Essays on Children & Schooling.” Kohn writes: Education experts have long known that there is more to success — in school or in life — than cognitive ability. But a funny thing has happened to the message since then. Closely connected to this sensibility is the proposition that children benefit from plenty of bracing experiences with frustration and failure. This basic story, which has found favor with journalists as well as certain theorists and therapists, seems plausible on its face because some degree of failure is unavoidable and we obviously want our kids to be able to deal with it. Is failure rare? Is failure useful?
Évaluer par compétences 1. Une évaluation globale de l'élève sur les huit composantes du socle commun En histoire-géographie il est recommandé de n'utiliser que les compétences des domaines 1, 2, 3 et 5.Éduscol. Domaine 1.1 - Comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’oral et à l’écrit Domaine 1.2 - Comprendre, s’exprimer en utilisant une langue étrangère et, le cas échéant, une langue régionale Domaine 1.3 - Comprendre, s’exprimer en utilisant les langages mathématiques, scientifiques et informatiques Domaine 1.4 - Comprendre, s’exprimer en utilisant les langages des arts et du corps Domaine 2 - Les méthodes et outils pour apprendreDomaine 3 - La formation de la personne et du citoyen Domaine 4 - Les systèmes naturels et les systèmes techniquesDomaine 5 - Les représentations du monde et l’activité humaine 2. Toutes les compétences sont divisées en "attendus de compétence". « Décrire une situation en organisant ses idées » (domaine 1.1) et le savoir « Avoir des repères historiques » (domaine 5)