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Et si on enseignait vraiment le numérique ?

Ils sont nés en 1996. Ils ont aujourd'hui 16 ans. L'ensemble de leur scolarité s'est faite dans l'ombre et la lumière du numérique. 16 ans plus tard, pour ces natifs du numérique, il ne reste plus rien de cette déclaration d'indépendance. Apple, Facebook et Google décident seuls et en fonction de leurs seuls critères ce qui est publiable et ce qui ne l'est pas, invoquant le plus souvent le motif de "nudité" ou de "pornographie", et l'appliquant, par exemple, à la fermeture du compte d'un internbaute ayant osé choisir "l'origine du monde" de Courbet comme photo de profil. La formidable chambre d'écho que Facebook ou Twitter constituèrent à l'occasion du soulèvement des peuples du "printemps arabe" ne doit pas faire oublier la systématisation de politiques qui, pour ces mêmes sites, vont du filtrage à la censure technique, amenant un collectif de chercheurs de l'université d'Harvard à parler de l'entrée, depuis les années 2010, dans une "4ème phase de contrôle du cyberespace".

https://www.lemonde.fr/idees/article/2012/04/03/et-si-on-enseignait-vraiment-le-numerique_1679218_3232.html

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Bruno Devauchelle : Avec le numérique, faire émerger de nouvelles formes scolaires C'est la leçon de la crise sanitaire et de la longue fermeture des établissements. Il faut préparer le monde scolaire à d'autres formes que celles en place depuis deux siècles. Si c'est pour pouvoir faire face à une situation de crise, cela peut aussi être fait pour imaginer une autre forme de scolarisation pour demain. La réponse ne viendra pas des visioconférences mais des pédagogies actives... Nous n'étions pas prêts... La situation de crise sanitaire que nous venons de traverser va-t-elle perdurer ? Les moyens numériques ont été mis en première ligne lors du premier confinement. Familles et établissements ne sont pas prêts Préparer une prochaine crise, c'est d'abord repérer ce qui n'a pas fonctionné. Bien sûr, le premier lieu qui a fait problème c'est le lieu de vie de la famille, du foyer. Le second lieu qui fait problème c'est l'établissement scolaire. La continuité pédagogique est affaire de culture scolaire des acteurs Bruno Devauchelle

Les jeunes français nuls en EMI ? Alors que les jeunes passent en moyenne 35 heures par semaine sur Internet, comment traitent-ils l'information ? Pisa 2018 a posé plusieurs questions à des jeunes de 15 ans de 76 pays ou territoires. S'il y a bien un lien entre enseigner l'EMI et faire face à la désinformation, les jeunes français sont encore en dessous de la moyenne OCDE pour détecter la vraie de la fausse information sur Internet. Des compétences évaluées dans Pisa 2018 C'est pratiquement l'équivalent d'une semaine de travail que passent les jeunes lycéens de l'OCDE sur Internet chaque semaine. Pisa 2018 a posé plusieurs questions aux élèves de l'OCDE pour vérifier dans quelles mesures ces compétences sont transmises. Selon l'OCDE la compétence la plus enseignée concerne les conséquences de la publication d'une information sur le réseau et la moins enseignée le repérage d'une tentative de phishing. Les jeunes Français en dessous de la moyenne Une question sociale Ces moyennes cachent des disparités sociales.

Désinformation : de la médiatisation à l'éthique de l'information Cette séquence est proposée par Florian Reynaud, professeur documentaliste au collège Arthur Rimbaud d'Aubergenville (académie de Versailles). Elle a pour objectif de développer chez les élèves des connaissances sur le phénomène de la désinformation, comprise comme une notion, avec une volonté de partir de ce phénomène pour aborder les notions de médiatisation et d'éthique de l'information. Rédaction : Florian Reynaud, Christine Bretton, Marie NallathambyPour le Bureau national de la FADBEN : contact[at]fadben.asso.fr Contexte Cette séquence est proposée en collège à des classes de 3ème, dans un établissement classé APV. Après une séquence de trois heures, en 2012/2013, à partir de la « rumeur » et de la notion de médiatisation, nous avons choisi de travailler, avec les professeurs d'Education civique, à l'initiative du professeur documentaliste, sur la désinformation. Préalable Ainsi pour la désinformation Ainsi pour la médiatisation Ainsi pour l'éthique de l'information Première séance

Bruno Devauchelle : Le numérique, l'autocensure et l'éducation Peut-on mesurer la capacité de l'autre à accepter ou non nos propos ? Impossible dans certains cas, mais malgré tout, nous le faisons tous, parfois de manière inconsciente. L'élève face à l'enseignant "mesure ses propos" en fonction de ce qu'il pense que celui-ci attend. S'exprimer en public a changé de dimension A l'école, les élèves apprennent à vivre ensemble. Que ce soit à l'école ou en dehors, s'exprimer en public est une prise de risque. Chacun de nous construit son autocensure Dès les premiers temps des réseaux, à commencer par le minitel en France, la possibilité d'échanger directement et en public a émergé. S'exprimer "sans filtre" est une prise de risque que les moyens numériques ont amplifiée. Chacun de nous, de par son éducation dès les premiers jours de la vie, a été très influencé dans sa manière de penser l'autorité de sa propre parole et de la mettre en œuvre. La place de l'éducation Chacun de nous s'autocensure d'une manière ou d'une autre, selon les circonstances.

Panorama des médias sociaux 2020 Comme chaque année depuis 12 ans je vous propose une nouvelle version de mon panorama des médias sociaux. Cette douzième version est particulièrement complète, car avec le confinement les usages se sont grandement intensifiés et diversifiés. Certes, étant coincés à la maison, nous n’avons pas d’autres moyens à disposition pour socialiser, il n’empêche que l’année 2020 marque la consécration des grandes plateformes sociales et sonne un nouveau départ pour de nombreux usages de niches qui trouvent dans cette crise sanitaire un second souffle. Quand j’ai publié la première version de mon panorama en 2008, j’étais loin de me douter de l’importance que prendraient les médias sociaux dans notre quotidien. La réalité du paysage médiatique est que les grandes plateformes sociales comme Facebook, Instagram, YouTube ou Snapchat ont complètement modifié nos habitudes de consommation des médias, mais également la nature et le rythme des publications : The Decade That YouTube Changed TV. J’aime ça :

Cyberharcèlement : « L’univers virtuel et celui de l’école sont désormais liés » Catherine Blaya est professeure en sciences de l’éducation à l’université Côte d’Azur. Elle dirige les travaux de recherches en France dans le cadre du groupe EU Kids Online et participe à de nombreux projets d’études sur le cyberharcèlement et le harcèlement. Alors que ces problématiques s’invitent, régulièrement, dans le débat public, l’universitaire appelle à ne pas noircir la situation et chiffre à 5 % la part de jeunes en ayant déjà été victimes. Le cyberharcèlement s’est de nouveau invité dans le débat public après des menaces et des insultes ciblant les élèves nés en 2010. C’est, en tout cas, la première fois que j’ai connaissance de jeunes se saisissant d’un hashtag pour lancer un mouvement contre d’autres jeunes. Sait-on combien de jeunes sont victimes de cyberharcèlement, une violence qui s’exerce en grande partie à distance ? Il n’y a pas de consensus entre chercheurs à ce sujet. Et, depuis, pas d’augmentation ? Le confinement a représenté un temps à part pour la jeunesse.

Les contradictions des politiques d’EMI au sein d'un système éducatif français centralisé - ODIL Dans cette contribution, située dans l’axe « Politiques éducatives » de l’appel, nous proposons de nous appuyer sur une enquête menée en 2022 auprès du département français de Haute-Savoie concernant les actions menées sur son territoire en matière d’éducation aux médias et à l’information (EMI). Nous en tirons des enseignements quant aux difficultés que rencontre le déploiement de l’EMI dans le système scolaire français centralisé et proposons des pistes d’action. 1. Dans le cadre de l’enquête (janvier-avril 2022), nous avons organisé 10 focus groupes avec des professionnels de l’EMI (responsables politiques et associatifs, enseignants, N=25), complétés par des entretiens individuels (N=8) ainsi que 4 focus groupes avec des adolescents (N= 28). Notre cadre théorique s’appuie sur une volonté d’aborder, par les acteurs de « terrain », le fonctionnement des activités en EMI, selon une approche ancrée en sciences de l’information et de la communication. 2. 3. 4. Bibliographie

Les émetteurs d'information en ligne (ou la notion de source à partir de Google Actualité) Les élections, Merah ou encore Fukushima, DSK ou même la bombe nucléaire en Iran, en sont les derniers exemples : les médias influent sur le débat public et en même temps ils en sont le fondement. Comme l’a démontré Nikos Myrianos (Congrès Fadben 2012), le pluralisme est parfois réduit (trop réduit) sur certains sujets, y compris sur internet malgré les apparences. Une séance pédagogique sur Google Actualités peut permettre de mettre en lumière cela avec les élèves. En regroupant les articles d’une même thématique, cet agrégateur permet de mesurer « l’effet d’agenda » tout en permettant de dresser un diaporama des sites d’information En m’inspirant d’une séance « cartographier les différents producteurs d’information » de Marie-Astrid Medevielle, j’ai demandé aux élèves de troisième, de cartographier les différents sites producteurs d’information en ligne (autrement dit la presse en ligne) - Presse écrite traditionnelle/spécialisée - Presse TV - Presse Radio - Pure player - Presse en ligne

Eduquer aux médias sociaux ? J'étais jeudi dernier invité sur les "Bancs Publics", l'université populaire du pays Yonnais, pour donner une conférence sur le thème : "Existe-t-il une éducation au réseaux sociaux ?" Peu de nouveautés pour les lecteurs réguliers de ma prose mais une formule que je vous soumets et que vous retrouverez dans l'antépénultième diapositive qui vient illustrer la formule de Louise Merzeau décrivant le numérique comme un "milieu". A l'instar du principe de la poussée d'Archimède qui dit que "tout corps plongé dans un liquide subit une poussée verticale vers le haut égale au poids du volume de liquide déplacé" j'ai proposé de réfléchir au fait que tout individu plongé dans le numérique subissait une pression cognitive et sociale égale au volume de ses affects mesurés et mobilisés. Le support complet de ma présentation est disponible en ligne et ci-dessous et la vidéo complète de l'intervention est désormais également disponible.

(20) Des jeunes au bord de l’illettrisme numérique Tribune. «Chaque génération possède un million de visages et autant de voix» : ainsi débute un article du Time, publié en novembre 1951, qui se pose la question de savoir s’il est possible de dépeindre le portrait d’une génération entière. S’ensuit une enquête hasardeuse mais captivante durant laquelle des correspondants, partout à travers les Etats-Unis, sondent les jeunes, leurs parents et leurs professeurs, avec une bien audacieuse ambition : au million de visages et de voix, trouver des traits communs et des tonalités semblables. Cette enquête, plus lyrique que scientifique, donne naissance à un terme qui traverse les âges pour décrire la jeunesse américaine des années 50 : la génération silencieuse. Celle qui ne veut pas aller à la guerre mais montre peu d’enthousiasme pour la paix. Mes doutes sont confirmés par des études. Et pour aller plus loin... La vision idéalisée C’est ce qui mène certains sociologues à rappeler la nécessité de faire la différence entre l’accès et l’usage.

Claude Lelièvre : L’éducation civique ne peut être fondée principalement sur les cours et les discours "L’éducation civique ne peut être fondée principalement sur les cours et les discours, mais passe nécessairement par des »expériences » effectives ad hoc", écrit Claude Lelièvre sur le site Curriculum. Il cite Pierre Kahn à propos des nouveaux programmes introduits en 2018. "« avec le nouveau texte […] on est loin des enjeux d’une culture morale et civique qui apprenne aux jeunes à construire ensemble un monde commun. La faiblesse pédagogique du nouveau texte est à cet égard éloquente. Sur le site Tant qu'il y aura de la haine, il y aura des gens pour n'y voir qu'un marché. Sur ce blog - et dans ce magnifique ouvrage - je vous ai souvent parlé des questions politiques soulevées par des algorithmes "racistes", ou qui reproduisaient certains biais racistes / sexistes / trucs-en-istes. Sur ce blog - et dans ce magnifique ouvrage - je vous ai également souvent parlé des questions économiques soulevées par les logiques publicitaires permettant d'acheter tous les mots, y compris ceux de la haine, et récemment les logiques de Crowdfunding et / ou de Fundraising pour soutenir des actions également racistes / sexistes / trucs-en-istes. Pour cette campagne Paypal repérée et dénoncée, combien d'autres se sont réalisées en toute impunité ? Un antisémite est une cible publicitaire comme les autres. Depuis quelques jours une info tourne en boucle sur les internets et représente - hélas - le combo parfait entre les deux questions précédentes. Mais avant d'y revenir en détail, détour rapide par une (toute) petite histoire du business la haine sur les internets. Jews Haters.

Mettre en scène l’information pour mieux la comprendre – Prof & Doc Cette séquence a été créée en collaboration dans le cadre du MoocDocTice proposé par l’académie de Besançon. Elle propose de travailler avec les élèves sur la notion de mise en scène de l’information : Par qui l’information est-elle mise en scène, pourquoi et comment ? Puis de faire mettre en scène une même information par plusieurs groupes qui auront des consignes différentes, pour comparer le résultat final. Le processus utilisé sera celui du B.B.C. (phase Brouillard – phase Brouillon – phase Communication). L’objectif final est de donner aux élèves des notions et un regard critique qui leur permettront par la suite de mieux comprendre le traitement subi par l’information. Référent 2 ou 3 descripteurs (voir le thésaurus de BCDI) : Diffusion de l’information ; Média en ligneDate de la création de la ressource : Mars 2014 Cadre Descriptif de la séquence Déroulement de la séquence Première séance : Des médias, des informations (Phase Brouillard) A – Introduction à la séquence (5 min) easely

Performativité de l’être-en-ligne : pour une phénoménologie de la présence numérique - TEL - Thèses en ligne Abstract : Around the fundamental question of presence, I draw on interdisciplinary literature whose contributions from the fields of anthropology and social geography, theatre and cinema theory, performance studies, psychoanalysis and sociology are articulated from the perspective of phenomenology and information and communication sciences. Our way of inhabiting the world has changed: online-being is the new fundamental existential condition. Our space is a performative space, because it is produced through our actions, our gestures, eminently reflexive photographic gestures, which create our digital mise en scène. This space has become the space which links together all of our active and social spaces.

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