Cécile Vaissié, Les ingénieurs des âmes en chef
1Reprenant en titre la célèbre formule de Stalin enjoignant en 1932 aux écrivains soviétiques de devenir les « ingénieurs de l’âme humaine », Cécile Vaissié propose de relire et d’approfondir à la lumière de nouvelles archives le débat sur la relation de subordination entre littérature et politique en URSS. Pour mener son impressionnant travail documentaire, sans équivalent jusqu’à présent, l’auteur a utilisé les archives du parti communiste, des Unions des écrivains et les fonds personnels dans les archives littéraires, de préférence aux biographies contemporaines et aux souvenirs, qu’elle utilise cependant par croisement ou par opposition. Dès lors, l’ouvrage cherche à saisir l’implication des élites littéraires dans le processus d’étouffement de la liberté d’opinion et d’instrumentalisation de la création, à travers le tableau des instances intervenant dans le champ littéraire et la prosopographie croisée de quatorze personnalités.
L e f l o t o i r
Barthes et Gide, les quatre points Aliocha Wald-Lasowski, dans Le jeu des ritournelles, distingue quatre points qui selon lui rapprochent Roland Barthes et André Gide : le protestantisme, le piano, l’écriture, le désir. (157) : « quatre temps, qui n’en font qu’un, de l’éthique du désir aux pratiques -piano, écriture- de la jouissance. À quoi s’ajoute un cinquième terme : tous les deux sont essentiellement lecteurs. L’auteur ajoute : « Une phénoménologie tactile et discrète unit les deux penseurs contre l’homogénéisation des œuvres monumentales, à laquelle s’opposent, en permanence, la souplesse et le déplacement dans l’approche de l’écriture. ». Il s’agit pour l’esprit souple de se dégager des assignations théoriques, d’échapper à l’emprise des discours et des disciplines et de se tenir dans l’entrelacs du sens et du sensible. (157) De la voix « Ce que Barthes ne retrouve pas dans le débit trop appuyé des chanteurs barytons Gérard Souzay ou Dietrich Fischer-Dieskau ».
Des ongles et un chien de l'enfer - L'Alamblog
Classé par Monique Slodzian parmi Les Enragés de la jeune littéraire russe (La Différence, 2014), Mikhaïl Elizarov a publié Les Ongles, son premier roman, Le Bibliothécaire (Calmann-Lévy, 2010) et, plus récemment, un recueil encore non traduit : Dix-sept ans de pause cigarette. Il a reçu l'équivalent du Booker Prize russe et les louanges de Prilepine, par exemple, qui reconnaît en lui un représentant des "enfants de Limonov". C'est donc un homme à suivre, même si son oeuvre est encore assez courte et inégale. Musicos gothique, il passe pour un trublion dans la Russie littéraire depuis qu'il s'est attaqué au personnage de Boris Pasternak — c'est-à-dire en attaquant frontalement l'intelligentsia — ou en comparant la littérature à une syphilis, tout en en célébrant les vertus dans Le Bibliothécaire, et en la pratiquant assidument.
Voyelles - Panorama critique
Note de synthèse sur la bibliographie de Voyelles En intitulant le chapitre final de son livre de 1968 : Voyelles telles quelles, Étiemble escomptait-il vraiment mettre un terme aux délires interprétatifs suscités par le sonnet ? Dans ce cas, il s'est trompé. Mais il a quand même réussi à recentrer l'étude du poème sur des bases plus objectives. Le rationalisme quelque peu démystificateur d'Étiemble, rejoignant la mise en garde de Verlaine contre les théories cocasses de Ghil dans son Traité du verbe, est sans conteste la meilleure attitude à adopter face aux "trop fameuses Voyelles". Ce sonnet est-il autre chose qu'un simple concetto (le mot est utilisé par André Guyaux, cf.
‘Filigranes’ est-il encore le nom d’une librairie ? - La revue nouvelle
Et ce qui me frappe sans doute le plus, depuis la France, c’est l’extraordinaire propension de la Belgique à importer en son sein ce que le débat public, en France, produit de plus nauséabond. Et en particulier les polémiques franco-françaises – qu’on se souvienne par exemple du débat sur le port du voile intégral dans les lieux publics. Le dernier exemple en date touche évidemment au cas d’Eric Zemmour, que certains ont cru judicieux d’inviter à venir déverser sa haine en Belgique. Début janvier, le polémiste est ainsi invité à s’exprimer au Cercle de Lorraine, au Cercle de Wallonie, au country club B19, ainsi qu’à signer ses livres à la librairie ‘Filigranes’, à Bruxelles. Appelons les choses par leur nom : on a donc organisé en Belgique la tournée promotionnelle d’un facho. Je m’étonne en fait que la discussion, en Belgique, porte davantage sur la légalité de l’invitation de M.
André Duhaime. Haïku et co (1996).
En venant à cet atelier, vous avez peut-être soupçonné un dépaysement mystérieux. S'il y a lieu, je tiens à corriger cette impression: ni kimono, ni sushi, ni hara-kiri en vue... Bonsaï, ikebana, kabuki, koto, origami et sumo sont des mots récemment entrés dans notre quotidien et qui ont affiné l'idée que l'on se fait du Japon. La curiosité pour les arts traditionnels du Japon a crû, peu à peu, avec l'impressionnante réussite économique d'un pays qui n'a ouvert ses portes sur l'Occident que depuis un peu plus d'un siècle.
"Le Connemara pays de l'imaginaire", de Gil Jouanard - L'Or des livres
Né en 1937 à Avignon, Gil Jouanard - qui fut à ses débuts remarqué par René Char - a beaucoup contribué à promouvoir la culture et a collaboré à de nombreuses revues. Ecrivain et poète voyageur, il a toujours relié dans ses ouvrages les hommes aux paysages qui disent leur origine. Ayant parcouru les routes d'Irlande et notamment celles de son extrême Ouest, il décrit dans Le Connemara pays de l'imaginaire la beauté sauvage de ces paysages de «bout du monde» qui sont aussi «le bout de nous mêmes», «celui où tous nos mots viennent se dissoudre (...) rendus à la simple expression de leur nudité originelle». Et il offre une vision de cette région transcendant largement celle de cette «immense prairie glissant vers la mer», de «tout ce vert quadrillé de gris» et «ponctué de moutons» qui en constitue la «vignette identitaire».
Pour po&sie : Bords
§ 3. De la rectitude des noms a. « Je vais vous faire un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari ». Lors d’une des scènes les plus célèbres de la littérature française, dans un jardin de fleurs d’un pavillon de Coulommiers, une femme avoue à son époux « qu’elle a des raisons de s’éloigner de la cour » mais qu’elle ne l’a pas trompé, ni donné la moindre marque publique de son amour. M. de Nemours, qui est l’objet de cet amour mais n’en a reçu aucune certitude, est présent, caché parmi les arbres, barone rampante.
MO(T)SAIQUES 2: P. 220. Le 2 février 1927, Camille Claudel écrit à sa mère : "je suis horriblement malheureuse"...
(Mont. JEA/DR). - Camille Claudel, Eric Liberge et Vincent Gravé, Glénat, 2012. - 9ème Journée Internationale des Femmes : l’Association Pour Perpétuer le Souvenir des Internées des Camps de Brens et de Rieucros en partenariat avec l’association Paroles de femmes a proposé : Camille Claudel, l’Interdite ! un spectacle théâtral de la compagnie Cornet à dés, le 4 mars 2011. Edmonde Charles-Roux