[ a m o u r ] l e j o u r n a l d' a n t o i n e b r e a Je viens d'avoir Tony Duvert au téléphone. Il souhaitait partager son sentiment quant à la rentrée littéraire et ses fameuses listes de futurs médaillés en chocolat. Comme il est mort, la communication était mauvaise. Aussi Duvert a-t-il écourté en grésillant qu'il me suffirait de me référer à certaines pages de son Abécédaire malveillant. Je ne lui donne pas tort. CULTURE. – A lire les éloges des livres, il semble qu'un roman doive faire "rêver" ou faire rire. GENTIL. – Les aréopages du Pur Esprit en ont ainsi jugé : il faut écrire gentil, ça se vend mieux. MÉDIATISATION. – Ce vilain mot mal savant a de bons synonymes que les puristes n'osent pas. NOUVEAUTÉ. – Il y a de nouveaux livres chaque jour, comme il y a de nouvelles fraudes, de nouvelles rides, de nouveaux deuils. PRIX LITTÉRAIRES. – Meutes saignantes, fleuve d'eau grise, troupeau d'ânonnements, puanteur de dortoirs nationaux, mouroirs de vieux, de gosses de vieux, crapotes centenaires aux urines séchées.
Jean-Clet Martin Sébastien Ayreault Le site de Romain verger Nicolas Grégoire | pas rien - fibrillations La haine de. On l’a dit. Le plein de peur aussi. Et on se répond comme au bord d’un précipice, racines toutes dehors. répète la rue la vue du vide et sa peau toujours collée à des débris de corps noyé on s’entend Mützig autour et fatalité chez eux il faut tenir dans ce qui n’est que des morceaux de soi aussi Ça ne change pas, non. (texte inédit)
ecrivains argentins Philippe Aigrain membrane | blog omniperméable et photosensible Quarante ans après leur publication originale en version bilingue, par l'éditeur italien Cegna, le Vampire Actif a l'heureuse idée de rééditer les trente-et-un poèmes qui composent Litanies pour une amante funèbre de Gabrielle Wittkop. Fidèle des éditions Verticales, cette auteure est sans doute moins connue pour son œuvre exigeante et fascinante que pour la réputation sulfureuse qui avait accompagné la sortie, en 1972, de son roman Le Nécrophile, dont le titre dit assez clairement de quoi il retourne. Et, de cinq ans postérieur à cet opus, c'est sans doute dans son prolongement qu'il convient d'inscrire ces poèmes, comme chantés d'une voix d'outre-tombe, en mémoire de toutes ces belles endormies tirées de la littérature, exhumées des fonds païen ou biblique, le corps languide, abandonné aux métamorphoses du Bombyx et au savant travail des chairs déliées par le temps et l'ardeur des larves : Romain Verger Collage : Gabrielle Wittkop (détail).