Puisqu’on vous dit que la note, ce n’est pas le problème ! L’apparition du socle commun de connaissances et de compétences a introduit, avec le livret personnel de compétences, une « nouvelle » façon d’évaluer au collège, qui, si elle a pu jeter le trouble, a alimenté le débat sur l’évaluation des élèves. La refondation de l’école s’est donnée pour objectif de renouveler le socle commun et d’aller vers une évaluation positive des élèves. Le Conseil Supérieur des programmes travaille à cette rénovation, où la question de l’évaluation est capitale. Noyer le poisson Les opposants à l’évaluation des compétences, comme les syndicats du SNALC et du SNES, présentent constamment des arguments qui jouent du même registre : Des notes dont on fait… des moyennes Mais bizarrement sur ce point, les partisans de la note négligent systématiquement la question des moyennes trimestrielles. La consultation de l’ensemble des bulletins trimestriels (traditionnels) d’une classe sur une année est à ce titre éloquente. Pourquoi revoir l’évaluation des élèves ? Like this:
Jean-Pierre Terrail, Entrer dans l’écrit. Tous capables ? 1 Le café pédagogique, site d'information sur l'éducation associatif, en commente les derniers résult (...) 2 Le café pédagogique en commente également les derniers résultats (12 décembre 2012) : (...) 1S’appuyant notamment sur des enquêtes internationales telles que PISA1 ou PIRLS2 mais aussi sur ses nombreux travaux, Jean-Pierre Terrail, sociologue de l’éducation, soutient la thèse selon laquelle les difficultés des élèves à l’écrit et les inégalités scolaires, bien réelles, sont le fait de l’institution plutôt que de différences sociales ou individuelles. 2L’argumentation, logique et informée par de nombreux travaux de recherche produits dans des champs complémentaires tels que la sociologie, la sociolinguistique, la psychologie, la didactique ou bien sûr les sciences de l’éducation, se développe comme suit : de trop nombreux élèves sont en échec à l’école, en particulier parce qu’ils ne s’approprient pas une culture de l’écrit nécessaire à la réussite scolaire.
Éducation. Faut-il supprimer les notes à l'école? Entretien avec Pierre Merle professeur de sociologie à l'Ecole supérieure du professorat et de l'éducation nationale de Bretagne. Pourquoi êtes-vous favorable à une évaluation des élèves qui ne repose pas que sur les notes ? L'évaluation par les notes se fait au détriment d'une évaluation qui précise clairement à l'élève les compétences acquises et non acquises. Quand un élève a un 5 sur 20, il ne sait pas forcément pourquoi. Qu'est-ce qu'il lui a manqué ? Dans cette évaluation, un professeur d'anglais indiquerait à l'élève ce qu'il maîtrise et ce qu'il doit revoir... Une évaluation utile n'a pas pour objet de classer les élèves en donnant un niveau (bien, insuffisant, faible) mais de préciser à l'élève ce qui convient ou pas : insuffisance en vocabulaire, dans la maîtrise des verbes irréguliers, etc. Pourquoi a-t-on absolument besoin de noter ? La tradition ! Pour les parents, la note est plus lisible... Les notes sont-elles un moyen de lutte contre le décrochage ? Oui.
Une école inégale 14 septembre 2003 - Les inégalités sociales face à l’école n’ont pas disparu avec l’élévation du niveau général d’instruction. Et plus on avance dans les études, plus elles sont fortes. « L’inégalité d’éducation est, en effet, un des résultats les plus criants et les plus fâcheux, au point de vue social, du hasard de la naissance » (1). Pour Jules Ferry, la construction d’un service public d’éducation laïque et gratuite avait bien sûr pour mission d’élever le niveau général d’instruction. La massification de l’école Au XIXe siècle, le premier souci des Guizot, Gambetta et Ferry est d’apprendre à lire et à écrire aux Français. Quand s’ouvre le XXe siècle, la durée moyenne des études est de six ans ; à la fin du siècle, elle a doublé. Au début du XXe siècle, les efforts principaux demeurent consacrés à l’école primaire : un quart seulement de la génération née au début de ce siècle obtenait alors son certificat d’études primaires. Cette massification ne s’est pas faite sans difficultés.
Chroniques en innovation et en formation » Blog Archive » Evaluer pour les apprentissages, ça marche: mode d’emploi (vidéo) texte de la vidéo L’évaluation reste un problème à l’Ecole en France. Dans un collège de 600 élèves, un principal a dénombré les actes d’évaluation délivrés dans une année scolaire : 90 000 notes. « Ils essayaient de «donner de la valeur» à ce qu’ils mesuraient au lieu de mesurer ce à quoi ils donnaient de la valeur. » Hargreaves et Shirley, 2009 Certains en réaction s’engagent dans des « classes sans notes », mais quelle est la question ? L’évaluation scolaire est l’activité la plus routinière, terriblement quotidienne, et celle dont on ne parle jamais (assez), sauf pour s’en plaindre. On passe plus de temps à évaluer qu’à apprendre. La pression notatoire en mettant l’accent sur la comparaison entre élèves, influe directement sur le climat de classe ; elle peut altérer l’estime de soi et la confiance des jeunes dans une école supposée quand même bienveillante. L’évaluation est au cœur du « réacteur scolaire » : elle énergise comme elle brûle. Professionaliser l’évaluation, oui mais comment ?
L’école peut-elle réduire les inégalités sociales ? 13 décembre 2013 - Face aux inégalités sociales, l’école ne peut pas tout. Mais elle ne fait pas assez. Et certaines réformes ont même accentué les écarts. Une analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Se demander si l’école peut réduire les inégalités a quelque chose d’incongru. C’est l’une des fonctions principales de l’école de la République laïque et gratuite, qui a vocation à instruire tous les enfants sans distinction. Les inégalités sont en partie indépendantes de l’école Plusieurs facteurs poussent à la montée des inégalités sociales, sans que le système éducatif n’y puisse grand chose. Dans des sociétés où les savoirs formels prennent de plus en plus d’importance, le diplôme joue un rôle croissant dans la définition des positions sociales. La valeur donnée au diplôme n’est pas cependant le seul élément discriminant : d’autres facteurs limitent le rôle de l’école quand il s’agit de déterminer les positions sociales. Il reste des moyens à l’école
Correction : quelques pistes pour faire fructifier l'erreur - LeWebPédagogique Sisyphe avait son rocher, les profs ont leurs copies. Sport pratiqué par le corps professoral, la correction de copies a ses sprinteurs, ses coureurs de fond mais compte peu de passionnés. Il en est de même pour les élèves : la correction d’un devoir les mobilise peu alors que c’est une étape importante de l’apprentissage. Comment faire pour que la correction soit un moment où l’élève s’active pour remédier à ses erreurs ? 1. C’est une pratique courante à l’école ou en cours de Français. « En orthographe comme en production d’écrits, nous demandons aux élèves de se relire suivant un code. (…) Chaque élève recevra une fiche. L’idéal est de distribuer et d’expliquer le code de correction au début de l’année : pour composer le code de correction ci-dessous (premier jet), j’ai associé un verbe d’action à un symbole et à sa signification. Piste d’utilisation 1 : corriger, c’est faire fructifier l’erreur. 2. 3. - Un dossier de Ressources Eccole sur la correction en classe
L’orientation à la fin du collège accentue les inégalités sociales 6 février 2014 - Les vœux d’orientation des familles en fin de troisième dépendent fortement de leur milieu social. 90 % des enfants de cadres supérieurs demandent une seconde générale ou technologique, contre moins de la moitié des enfants d’ouvriers non-qualifiés et d’employés de services aux particuliers. « A résultats scolaires et autres caractéristiques sociales donnés, les enfants d’agriculteurs, d’employés et d’ouvriers choisissent moins souvent d’être orientés en seconde générale et technologique, sans que cette moindre ambition ne soit corrigée par les décisions du conseil de classe ». Alors que l’étude Pisa menée par l’OCDE a fait grand bruit, la note d’information du ministère de l’éducation (voir « pour en savoir plus ») est passée presque inaperçue. Les auteurs étudient le passage en seconde, un moment crucial pour les élèves, puisqu’aujourd’hui presque tous continuent jusqu’à ce niveau. Or 95 % des vœux des familles sont aujourd’hui satisfaits.