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Un grand entretien avec Bernard Stiegler : « Le rôle de l’art ? Produire du discernement ! » - L'Oeil - n° 633 - Mars 2011

Un grand entretien avec Bernard Stiegler : « Le rôle de l’art ? Produire du discernement ! » - L'Oeil - n° 633 - Mars 2011
Le consumérisme culturel et les nouvelles technologies sont les chevaux de bataille de ce philosophe atypique pour qui il faut défendre l’art et la culture. L'oeil : Philosophe, directeur de l’IRI, l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou, vous analysez les conséquences du consumérisme dans le champ culturel. Quelles sont-elles ? Bernard Stiegler : Dans l’art et la culture, comme dans tous les domaines, le consommateur a remplacé l’amateur. L’audimat et le marketing ont fait leur entrée dans les musées. Vous estimez donc que, pour l’instant, les pouvoirs publics ne jouent pas leur rôle ? Wikileaks, n’est-ce pas une opportunité pour le citoyen de reprendre la main ? C’est ce que vous appelez l’économie de la contribution ? Comment les institutions culturelles peuvent-elles apporter leur pierre à cet édifice ? De quelle manière agit l’IRI dans cette optique ?

Bernard Stiegler : « Le marketing détruit tous les outils du savoir » Texte publié intégralement dans la revue Soldes [1], que vous pouvez vous procurer dans l’une de ces librairies ou lors de l’événement organisé au Point éphémère à Paris le 24 mars (voir à la fin de l’article). Peut-on sortir de l’ère industrielle ? J’ai la conviction profonde que ce qu’on appelle humain, c’est la vie technicisée. La forme de vie qui passe par la technique, qu’elle soit du silex taillé ou du silicium, organisée comme aujourd’hui par un microprocesseur ou par autre chose. Dans tous les cas, nous avons affaire à de la forme technique. Quand on appréhende les questions dans leur globalité, il est inconcevable de faire face à cette poussée démographique avec des moyens non industriels. D’où vient cette hégémonie du capitalisme financier ? En 1977, au moment du mouvement punk, c’est l’enclenchement d’une catastrophe annoncée. Comment s’opère cette destruction des savoirs ? Aujourd’hui, 180 millions de Chinois sont dépressifs et partout ailleurs les gens sont dépressifs.

Denis Diderot, l'ambition pure | Vincent Cespedes Denis Diderot fut un jusqu'au-boutiste de sa passion: dialoguer, comprendre, s'enivrer d'idées neuves. Notre leçon du jour. Car c'est toujours le déploiement d'une ambition que nous admirons chez les personnes illustres; ce qu'elles ont réussi à faire d'elles-mêmes avec leur ferveur, leurs complices, leur audace et leur situation. Passés trois siècles, tous les philosophes vieillissent mal. Pour le tricentenaire de sa naissance, Denis Diderot n'échappe pas à cet affadissement rituel. Ne soyons pas dupes. C'est moins à travers son œuvre qu'un héros des lettres ou d'ailleurs peut continuer de nous inspirer, qu'à travers son ambition -- c'est-à-dire l'urgence existentielle qui lui tient lieu de gouvernail, les rêves qui lui tiennent lieu d'horizon, ses stratégies, ses renaissances après défaites, ses hauts faits, ses défis, ses grands maux. LIRE AUSSI: Denis Diderot, l'homme sans qui Wikipédia n'aurait pas vu le jour Voir grand, par Vincent Cespedes "Être utile aux hommes ! – L'Encyclopédie

Nous ne sommes pas les rois des animaux Recensé : Tom Regan, Les Droits des animaux, traduit de l’anglais par Enrique Utria, Paris, Hermann, coll. “L’avocat du diable”, 2013, 750 p., 35 € [The Case for Animal Rights, 1983 pour la première édition, 2004 pour la seconde édition, University of California Press]. Qu’on le qualifie de « chef-d’œuvre » ou de « monument », la parution de ce livre dans sa version française (attendue depuis trente ans !) Nous sommes en présence d’une entreprise de part en part philosophique : Regan, professeur émérite de philosophie morale à la North Carolina State University à Raleigh (États-Unis), affirme à plusieurs reprises cette caractéristique essentielle de son ouvrage, lequel constitue, comme cela a été dit mainte fois, une contribution majeure à la réflexion morale contemporaine. Le mal animal Maintenant, s’agissant des animaux, quel est le mal fondamental auquel il faut porter remède ? La conscience et la vie Théorie de la valeur inhérente Implications pratiques

EPICURE Epicure est un philosophe du 3em siècle avant J. C. soit deux cent ans après Socrate et Platon et cent ans avant Aristote. Il est contemporain de l'apparition du stoïcisme, auquel il s'opposera. Stoïcisme et Epicurisme vont se développer dans tous le bassin méditerranéen. 1 - L'épicurisme est un naturalisme C’est le point commun entre les stoïciens et les épicuriens, qui adoptent, en lui donnant des sens différents, un même précepte : Mais : Le stoïcisme fait de la nature un « grand tout divinisé », un univers clos, un ensemble harmonieux où règne la providence. L’épicurisme considère la nature comme la donne de départ, comme ce qui est. En conséquence, l’univers ne fait pas seulement l’objet d’une contemplation, comme chez les stoïciens. 2 – Les divisions de la philosophie selon Epicure. Ces divisions se présentent comme une sorte de « programme scolaire », qu’Epicure présentait à ses élèves, et qui probablement structuraient les grands chapitres de son enseignement philosophique. - L’âme

Cicéron philosophe Cicéron d’abord et avant tout philosophe : ce fut, pendant de longs siècles, la vulgate enthousiaste que partagèrent entre eux les humanistes de la Renaissance, puis Montesquieu, Burke, Hume ou Mills. Dans la première moitié du XIXe siècle, l’érudition allemande lance une opération de déstabilisation contre Cicéron. Obsédés par le « génie supérieur » des grecs et, pour ce qui concerne les Romains, par la stature universelle de Jules César dont l’image correspondait si bien aux aléas politiques de l’Allemagne désunie, les historiens Drumann et Momsenn furent sans pitié pour Cicéron. Cicéron s’immergea dans la philosophie grecque à une époque où elle restait mal comprise de la plupart des intellectuels romains, pour lesquels elle correspondait davantage à un repos de l’esprit qu’au fondement de leur civilisation. La philosophie de Cicéron ne se laisse pas capter au premier coup d’œil.

L’effet que cela fait d’être Thomas Nagel ! L’essentiel de Mind and Cosmos Thomas Nagel, professeur à l’Université de New-York, est connu dans le monde philosophique, et au-delà, pour ses nombreuses contributions en éthique, épistémologie et philosophie de l’esprit. Son article « What is it like to be a bat », traduit en Français sous le titre « Quel effet cela fait d’être une chauve-souris ? » aura été lu, étudié, discuté, commenté par toutes les personnes qui, de près ou de loin, cherchent à en savoir plus long au sujet de notre vie mentale. L’argument exposé dans son célèbre article soutenait, pour le dire vite, que les phénomènes de la conscience ne sont véritablement connaissables que par les individus qui en font l’expérience. Voici un bref exposé des positions soutenues plus en détail dans mon livre « Mind and Cosmos: Why the Materialist Neo-Darwinian Conception of Nature Is Almost Certainly False » publié par Oxford University Press l’année dernière. Il existe deux manières de résister à cette conclusion et chacune d’elle se décline en deux versions.

La nature et l'artifice Sous la direction de S. Mazauric et P. F. Moreau Raison et Passions des Lumières mardi 17 septembre 2013, Florent Guénard Si l’on en croit Cassirer, il faut chercher l’unité de la pensée des Lumières dans une conception spécifique de la raison : autrefois conçue comme siège des vérités éternelles, celle-ci est désormais pensée moins comme une forme de possession que comme une forme d’acquisition. Lire la suite dans le document ci-joint. Article publié dans Raison et Passions des Lumières, sous la direction de Simone Mazauric et Pierre-François Moreau, Paris, L’Harmattan, 2013, p. 187-198.

Gaia, la Terre mère, est-elle obligée d'aimer ses enfants ? - Idées Sous-estimé en France, le penseur Bruno Latour est une star à l'étranger, où il développe l'une des théories les plus avant-gardistes sur l'avenir de la terre : celle de Gaia, un système complexe, fini et capable de s'autoréguler. Qui pose la question de la survie non-plus de la planète mais des humains. La scène se passe en février dernier, dans la très vieille et vénérable université d'Edimbourg. Une foule dense d'étudiants, d'enseignants, de curieux venus d'Ecosse et d'ailleurs se presse pour assister à un rendez-vous incontournable du monde intellectuel : les Gifford Lectures, des conférences sur la théologie, la philosophie et leur rapport à la science, données par la crème de la pensée occidentale depuis plus d'un siècle. Hannah Arendt, John Dewey, George Steiner, Richard Dawkins, Noam Chomsky, Henri Bergson ou Raymond Aron y ont dispensé leurs lumières. Bruno Latour est sociologue, anthropologue, philosophe, reconnu en France, mais un peu en catimini. Prenons-la donc au sérieux.

Banquet avec Onfray Un entretien avec Michel Onfray paru dans le numéro 890 de Marianne daté du 9 mai 2014. Propos recueillis par Antoine Louvard. Michel Onfray : « Certains livres sont des poisons » "On a tué au nom de la Bible, du Talmud, du Coran, du Contrat social, du Capital, de Mein Kampf, du Petit Livre rouge, de la Critique de la raison dialectique..." Après s'être consacré à une contre-histoire de la philosophie, Michel Onfray s'attaque à la littérature. Dans son nouveau livre, "Le réel n'a pas eu lieu", il décortique ce qu'il nomme "le principe de don Quichotte". Marianne : D'où vous vient ce projet de faire une contre-histoire de la littérature ? Michel Onfray : D'abord, j'aime assez les gros chantiers. La contre-histoire de la philosophie se proposait un chantier vaste : vingt-cinq siècles de philosophie dans les marges, en dehors des institutions, avec le souci d'une relative exhaustivité. Marianne : Comment définissez-vous ce phénomène de dénégation ?

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