Joystick : apologie du viol et culture du machisme Retour de Mar_Lard, pour un coup de gueule contre Joystick, un magazine de référence sur les jeux vidéo. (TRIGGER WARNING : Cet article contient des références explicites au viol et aux agressions sexuelles.) EDIT: le magazine Joystick a publié une réponse sur sa page Facebook. Laissez-moi vous conter une histoire. Hier, alors qu’en route pour visiter sa Mère-Grand elle attendait innocemment son train, la douce et pure @NeukdeSogoul s’aventura dans la forêt obscure du kiosque à journaux. Et elle fut édifiée. Comme elle sait que je kiffe la misogynie et encore plus dans mes jeux vidéo, elle m’a signalé le dossier en question. Ca vous donne une idée si je vous dis qu’en tant que gameuse passionnée ET féministe j’ai une certaine habitude de la misogynie bien enracinée dans le milieu, mais que pour lire ces dix malheureuses pages j’ai dû m’y prendre à plusieurs fois tellement j’avais envie de gerber ? Donc on va en parler. Ouais Joystick tu vas un peu prendre pour tout le monde là. Ouep. J'aime :
Comprendre la culture du viol A Steubenville, une jeune fille a été violée. Plus exactement, après qu'elle soit en plein coma éthylique, elle a été transportée de lieu en lieu par deux adolescents rigolards, violée et filmée, sous le regard d'autres personnes. Des photos et videos ont été publiées sur les réseaux sociaux dont certaines plaisantant sur ce viol. Certains ont même twitté la scène en direct avec le hashtag #rape. Viol, films et rigolade. Le 18 mars l'un a été condamné à un an de prison, l'autre à deux ans. Alors c'est quoi la rape culture ? Ce fait-divers nous montre, dans toute son horreur, ce qu'est la culture du viol, ce qu'est une société où non seulement l'on viole, mais où l'on encourage, entraîne, pousse à trouver le viol normal, inévitable, naturel et au fond drôle. Il serait simple - et c'est ce qui est en général fait - de se dire qu'on est face à des gens ivres, qui ont perdu conscience de ce qu'ils faisaient, ou des fous, ou des malades. 09:25.
Les victimes coupables, ou Yaka et Yakapa au dur pays de la réalité Après un petit résumé des croyances sur le viol, j’aimerais me pencher sur un aspect particulier de ces croyances, qui est très présent dans les discours aussitôt qu’on parle de viol. Il s’agit de la responsabilité des victimes. Mais pourquoi cette responsabilité? 1/ La responsabilité des victimes, ou comment ne pas se faire violer Commençons par noter cette subtilité grammaticale : on dit plutôt « elle a été cambriolée » ou « elle a été assassinée ». C’est subtil, me direz-vous. Représentation du viol de Lucrèce par Tarquien. Florilège: « Honnêtement je trouve ce sujet assez réac, dans le sens où je suis une fille, et je ne me suis jamais laissé faire par un mec qui a pu aller trop loin avec moi (j’entend par là les mains au cul dans les transport en commun, les commentaires sur ma personne, etc), et j’ai toujours réussi à me faire respecter. Il suffit donc de se faire respecter pour ne pas être violée? Mmmmh… Remplaçons « geek » par « femme ». No comment. Plus loin, une femme remarque:
Culture du viol et Lara Croft Dans un de ses articles sur le dernier opus du jeu video Lara Croft, voici ce qu'écrit Joystick Magazine à propos de la tentative de viol de l'héroïne : "faire subir de tels supplices à l'une des figures les plus emblématiques du jeu video, c'est tout simplement génial. Et si j'osais, je dirais même que c'est excitant". Revenons tout d'abord sur l'idée que "violer Lara Craft est une idée géniale". Si géniale que, depuis la Bible, en passant par Angélique marquise des anges, Orelsan et autres, l'idée perdure et est vue et revue. La littérature, le cinéma, la télévision regorgent de femmes qui sont violées et qui sont vengées ou, plus rarement, se vengent. Femme avant un viol (Irreversible, Noé). Parlons ensuite de cette fameuse excitation autour du viol qu'aurait ressentie notre journaliste devant cette scène. Il ne s'agit pas de se demander s'il est mal d'être excité devant un viol mais de comprendre très exactement de quoi on parle.
Merci de ne pas me violer Alors il y a ces adolescents qui violent une fille comateuse aux USA. Et la presse qui se met à plaindre les violeurs. Parce que leur vie, à eux, est détruite. Et la foule des anonymes, cruelle, sauvage, qui se met à insulter, à menacer la victime, parce qu’elle aurait du se taire. Et puis il y a ce texte, Comprendre la culture du viol, parce que c’est bien de cela qu’on parle, la RAPE CULTURE, pour citer « Nous vivons dans des sociétés qui excusent, banalisent, normalisent, tolèrent le viol. ». Certains de mes amis masculins, ont aujourd’hui évoqué leur choc à la lecture de l’article que cite précédemment. Qu’est ce qu’elle faisait dehors à cette heure-là ? Lorsqu'une femme est agressée, force est de constater que les réactions sont toujours du même type : elle l'a cherché. Il est particulièrement stupéfiant de lire les réactions à l'agression d'une femme pour constater que nous ne sommes jamais à notre placez, toujours dans l'erreur, dans le mensonge ou dans l'exagération. « il y a très, très longtemps, les femmes dirigeaient le royaume. Les hommes commencèrent à trouver que ce n’était pas une bonne chose, et appelèrent à une réunion pour discuter de ce qu’il y avait lieu de faire. Ils décidèrent de réunir les femmes et de les faire danser nues devant eux. Quand les femmes arrivèrent et que les hommes leur dirent ce qu’elles devaient faire, elles refusèrent car, dirent-elles, elles avaient honte de faire une telle chose. Une femme voilée est agressée ? On nous demande d'obéir à des règles qui changent en permanence, qu'on ne connait pas, qui seraient implicites mais peu claires. Un femme voilée est agressée ? Donnez nous les règles.
Tomb Raider : Lara Croft et le sexisme dans le milieu du jeu vidéo Angelina Jolie en Lara Croft dans l'adaptation du jeu "Tomb Raider" au cinéma en 2003 (Sipa) Hé bien, voilà une belle démonstration de ce que l'on appelle communément la prise de pieds dans le tapis... Et là, bonne chance au rédacteur et à "Joystick" pour s'en dépêtrer. Mais je ne le plaindrai pas le premier... La couverture du numéro incriminé donne le ton, quant à l'image persistante de Lara Croft. Cette couverture donne également le ton quant au contenu de l'article consacré à ce nouveau "Tomb Raider". Article dont vous pouvez lire quelques échantillons dans ce très bon article très énervé, et je comprends la rédactrice. La polémique a débuté en juin, après la diffusion de ce trailer à l'E3 2012. Le fantasme de soumission Sauf que l'article de "Joystick" vient mettre l'accent sur un côté sexuel, SM, et dominé de Lara, sans vraisemblablement parler du jeu lui-même une minute. D'autres qui ont tout l'article sous les yeux parleront bien mieux que moi de la totalité du contenu.
Parler à en crever A l'été 2012, deux stars de l'équipe de football de Steubenville aux Etats-Unis violent une jeune fille en plein coma éthylique. Le viol a été filmé et transmis sur les réseaux sociaux et commenté en temps réel. Un garçon présent sur la video pourrait être poursuivi pour non dénonciation de crime. Sur la video, la victime est décrite comme une morte qu'on viole et sur laquelle on urine. Les deux violeurs ont été jugés en mars et condamné l'un à un an de prison, l'autre à deux. Une nouvelle enquête pourrait avoir lieu pour établir quelles autres personne pourraient éventuellement être poursuivies. Rehtaeh Parsons était une jeune canadienne de 17 ans. Audrie Mott avait 15 ans. Culture du viol. Je vous vois hausser les yeux au ciel. okay. Est-ce que cela tient encore l'excuse du "m'enfin on condamne tous le viol". Est ce qu'on condamne tous le viol quand une femme sur 5 sera victime au cours de sa vie de violence sexuelle. Et les Etats-Unis c'est loin aussi ; ils sont tous tarés là-bas.
Ne venez plus jamais me dire que la culture du viol n'existe pas Le sujet était tombé comme ça, sans malveillance, au hasard de la conversation. _"c'était comment ta première fois? J'avais pris l'habitude de mentir quand on me posait cette question, depuis plusieurs années, une histoire de première fois inventée, banale comme la pluie mais efficace. Il y avait par exemple des fois où soudainement, une image, un moment, une sensation me revenait et me submergeait, coupant mon souffle et glaçant mon dos, mais j'avais fini par développer de véritables automatismes défensifs pour surmonter ces démons. Alors quand Séverine a parlé de quelque chose de "grave", dans un premier temps, je me suis sentie accusée. Elle est restée perplexe quelques secondes, comme si je venais de lui dire un truc aussi terrifiant qu'absurde. _"Bon heu, j'suis désolée de te dire ça comme ça, mais ce que tu me dis là, genre tout ce que tu me dis, c'est le discours typique de... Viols, pédophiles, abuseurs... Je garde un souvenir très précis de cette conversation.
« Et alors, tu l’as niquée ou pas ? » Symptôme d’une langue sexiste. « G.A.R.Ç.E.S Je baignais encore dans l’excitation de la soirée juste achevé quand un groupe de 5 jeunes hommes sont montés dans ma rame de métro, me sortant de ma torpeur béate. J’ai, comme toujours, été subitement fasciné, non pas seulement par la bouffée de testostérone qui emplit d’un coup l’atmosphère, mais aussi et surtout par cette sociabilité masculine aux codes si particuliers et aux conversations si distrayantes. Quelques plans pour la soirée, la journée de travail qui les attend demain, quelques coups de poing quand l’un d’entre eux dit que la sœur de l’autre est « bonne », quelques tentatives en représailles de chopper l’entrejambe de l’attaquant, tout cela, j’avais déjà remarqué. Un groupe de gars sympas qui s’apprêtent à passer une soirée entre potes en boîte. Typique, en somme. Là où mon attention a doublé, c’est quand ils ont commencé à parler de Cécile. « Et alors, tu l’as niquée ou pas ? « Et alors, tu l’as niquée ou pas ? Mickaël Like this: J'aime chargement… Sur le même thème