Andreas Malm : « L’urgence climatique rend caduc le réformisme » 18 juin 2021 Entretien inédit pour le site de Ballast Il est l’une des nouvelles voix de l’écologie politique. Né en Suède au mitan des années 1970, auteur d’une dizaine d’ouvrages (traduits en français, pour les plus récents d’entre eux, aux éditions La Fabrique), Andreas Malm soutient l’idée que la social-démocratie est strictement incapable de faire face au défi climatique. Regardons les Unes de la presse française : « 2021 ou l’urgence climatique », « 2021, une année cruciale pour accélérer la lutte contre le changement climatique », « Sauver la planète en 2021 ». Non seulement il n’y a pas de révolution, mais il n’y a même plus de mouvement pour le climat dans la rue. 2019 a été une année de mobilisation sans précédent dans les pays du Nord global, notamment en Europe. Vous dénoncez le « fatalisme climatique ». « L’idée que nous devrions vivre avec l’effondrement climatique est formulée par des privilégiés du Nord. »
Réchauffement climatique : voici à quoi il faut s'attendre avec la hausse estimée à 2,7 °C après la COP26 A Glasgow, la COP26 s'est achevée samedi 13 novembre sur un petit coup de marteau – l'adoption d'un "pacte climatique" – et un gros coup de blues. En dépit des promesses d'efforts renouvelées, voire rehaussées, par les 197 pays présents, en termes de réduction des gaz à effet de serre, la température globale devrait augmenter, d'ici à la fin du siècle, de 2,7 °C par rapport à l'ère préindustrielle, selon les calculs du Programme des Nations unies (PNUE). Un échec cuisant, puisqu'en vertu de l'accord de Paris, signé en 2015, il faudrait plutôt maintenir cette hausse "bien en deçà des 2 °C", de préférence à +1,5 °C. Ce scénario qui attend la planète a été qualifié de "catastrophe climatique" par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Deux avantages à cette échéance : plus proche, elle est plus palpable et laisse moins de place à l'incertitude, forcément grandissante dès lors que l'on se projette loin. "Avec +2 °C, le seuil des 50 °C pourrait être franchi l'été en France.
Les sécheresses intermittentes affectent bien plus de rivières qu’on ne le pensait La revue Nature a publié le 16 juin des chiffres étonnants. Plus de la moitié des 23 millions de kilomètres des 6 millions de cours d’eau du monde est sèche au moins un jour par an, les rivières – d’un débit supérieur à 0,1 mètre cube par seconde – s’arrêtant de couler. Et de 44 % à 51 % de cette longueur est sujette à des sécheresses au moins un mois chaque année. « Pour tout le monde, une rivière est quelque chose qui coule. Mais nous montrons que l’intermittence de l’écoulement est plus la règle que l’exception, dans toutes les régions du monde. C’est un changement complet de paradigme », résume Thibault Datry, de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) de Villeurbanne. Il est l’un des coauteurs de cette étude internationale, qui a aussi rassemblé des chercheurs de l’université McGill de Montréal (Canada) et de l’université Goethe de Francfort (Allemagne). Lire aussi Le Colorado, un fleuve en péril
Urgence climatique : la procrastination des gouvernements est un crime climatique (à relayer sur les réseaux sociaux si envie : Twitter, Facebook, Instagram) Le changement climatique se conjugue au présent. Pas un jour ne passe sans que nous n'en éprouvions la dure réalité : 54,4°C aux Etats-Unis, 49,6°C au Canada, 47°C au Maroc, surchauffe en Sibérie, canicule à New Delhi, feux de forêts en Californie et désormais, le tout en moins de trois semaines, des inondations destructrices en Allemagne, Belgique et Autriche. Des villes et villages sont peu ou prou rayés de la carte, des centaines, peut-être des milliers de personnes ont perdu la vie en tout, des millions de personnes affectées, des écosystèmes détruits ou transformés à jamais, sans même parler des dizaines ou centaines de milliards d'euros de dégâts ni de tout ce qui ne peut être réduit à de la menue monnaie. Territoires martyrs de la procrastination coupable des dirigeants Que ne comprenez-vous pas dans le terme « urgence climatique » ? Qu'attendez-vous donc ? La double-peine climatique La résultat est là.
Ces dix lieux où les conséquences du changement climatique sont déjà dramatiques - Basta ! L’année 2016 est en passe de battre un nouveau record de chaleur. Sur les neuf premiers mois de l’année, la température à la surface de la planète a dépassé de près d’un degré la température moyenne du 20ème siècle, surpassant le précédent record enregistré... l’année dernière. C’est dans ce contexte que se tient la 22ème conférence internationale pour le climat, à Marrakech (Maroc), du 7 au 18 novembre. Et que l’accord conclu lors de la conférence de Paris s’apprête à être ratifié. Cercle arctique : la banquise se réduit, des villages déménagent, les caribous disparaissent Début septembre, la couche de glace dans l’océan Arctique a atteint son niveau le plus bas de l’année. Le niveau de 2012 – la plus faible étendue de banquise enregistrée jusqu’à présent avec 3,3 millions de km2 – n’a pas été atteint, précise la Nasa [1]. Au Canada voisin, dans les Territoires du Nord-Ouest qui bordent l’océan Arctique, ce sont les caribous qui sont menacés de disparition. Sophie Chapelle Photos :
"Canicule extrême" et meurtrière - Le Canada enregistre une température record de 49,6°C, une centaine de morts supplémentaires La province canadienne de Colombie-Britannique a connu pour une quatrième journée consécutive une "canicule extrême" ce mardi, avec une température ayant atteint un pic record de 49,6°C à Lyttona après 46,6° dimanche ont indiqué les autorités, sur fond de multiplication des décès qui seraient liés à cette vague de chaleur. Au moins 233 personnes sont mortes dans cette province de la côte Pacifique entre vendredi et lundi, soit une centaine de personnes de plus que le nombre traditionnel moyen de décès sur une période de quatre jours. Il est attendu que ce bilan s'alourdisse. Le service des médecins légistes de la province a indiqué lundi avoir enregistré une hausse significative du nombre de décès dont la canicule serait l'une des causes. Ecoles et universités de la province ont été fermées lundi suite à la nouvelle hausse des températures.
Les scientifiques du GIEC : « Le changement climatique s’accélère et s’intensifie » Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie lundi 9 août le rapport sur l’état des connaissances sur le changement climatique, ainsi que son Résumé pour les décideurs (Summary for policymakers). Les discussions pour adopter le rapport du Giec se sont déroulées sur internet. Etabli par le groupe 1 rassemblant des climatologues [1], ce document dresse un état des lieux exhaustif en synthétisant des centaines d’études parues depuis huit ans dans les revues scientifiques. • Télécharger le Résumé pour les décideurs (en anglais) : • Lien vers une traduction en français, non officielle, du Résumé pour les décideurs • Lien vers le rapport complet du Groupe 1 Dans un langage technique et sans effet de manche, le Résumé pour les décideurs énonce un certain nombre de faits qui montrent la rapidité du bouleversement à l’oeuvre. De plus en plus d’événements climatiques extrêmes Le pyrocumulus causé par le Dixie Fire en Californie en juillet 2021. Soutenir Reporterre
Demain, des millions de réfugiés climatiques : le scénario catastrophe est hélas réaliste Les 100.000 personnes évacuées autour de Fort McMurray sont-elles des réfugiées climatiques ? (RCMP Alberta/Alberta RCMP/AFP) Cinq des îles Salomon sont aujourd'hui sous l'eau. Bien sûr, ce n'était pas des îles très grandes, entre un et cinq hectares, et elles n'étaient peuplées en tout "que" de quelques dizaines de personnes, mais elles existaient en 1947, et en 2014, elles étaient sous l'eau. C'est en comparant des photos aériennes et satellite prises entre ces deux dates et en examinant les archives locales que des chercheurs australiens ont pu mettre en évidence cette disparition, et constater que dans le même archipel six autres îles ont subi une régression sévère de leur ligne côtière, qui a détruit au moins deux villages et provoqué l'exil de leurs habitants. Le niveau des océans va monter Autre exemple, en Louisiane, l'île à Jean Charles, occupée par une communauté d'Indiens d'Amérique, était une bande de terre de 17,7 km de long et 8 km de large dans les années 1950.
Climat : la France n’est toujours pas dans les clous pour atteindre ses objectifs en 2030 Il y a fort à parier que le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) sera scruté de près. Ce document, publié mardi 29 juin par l’instance indépendante composée de treize experts, est le dernier du quinquennat, et donc pèsera pour dresser le bilan des politiques climatiques du gouvernement. Il paraît, en outre, dans un contexte de tension juridique : les décisions du Conseil d’Etat et du tribunal administratif de Paris, qui jugent l’Etat pour « inaction climatique » et « carence fautive », sont imminentes. Après deux précédents rapports annuels qui étrillaient l’action gouvernementale, la troisième édition produite par cette structure créée fin 2018 reste sévère. Le rythme de baisse des émissions s’est légèrement accentué en 2019 (− 1,9 % sur un an), soit davantage que l’objectif fixé pour cette année-là. Surtout, la France doit encore accélérer en raison du « retard accumulé ».
"Le film d’horreur ira jusqu’au paroxysme final" par Alain Accardo Pour un esprit bien informé des malheurs de notre temps, il devrait être clair que la probabilité d’y porter efficacement remède est désormais pratiquement inexistante. C’est là le résultat le plus certain de la dernière grande révolution structurelle de notre histoire : la mondialisation capitaliste, avec tous ses effets, que les théoriciens du social avaient commencé à subodorer au XIXe sans pouvoir encore les imaginer en vraie grandeur, comme nous en avons le triste privilège. La mondialisation capitaliste a mis fin à toute « primitivité » déclarée des uns par rapport aux autres, en homogénéisant toujours plus les modes de production, de gestion et d’existence dans tous les domaines et donc en provoquant une perte croissante de diversité anthropologique. Une réflexion sur l’état actuel du monde qui ne prendrait pas en compte le fait majeur que le point de non-retour a été dépassé dans des domaines déterminants, serait par là même privée de pertinence. Alain Accardo
Le siècle des réfugiés climatiques, par Donatien Garnier (Le Monde diplomatique, 2007) Nous assistons depuis quelques années à la mise en place d’un consensus international : le réchauffement climatique existe, et il est en bonne partie imputable aux gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère par les activités humaines. Il conduit à une dégradation rapide de l’environnement et de la biodiversité. Curieusement, le consensus semble s’arrêter là et ne pas tirer toutes les conséquences de son énoncé : l’être humain est au coeur du processus. Partout des communautés, des peuples, des nations sont confrontés à la perspective d’une émigration forcée. Dans ces régions particulièrement exposées, les migrations ont déjà commencé. L’« ethnodiversité » en danger Mais la question ne se limite pas à la préservation de l’ordre mondial. Au-delà de l’irrémédiable perte que représente, pour l’humanité, la mort d’une culture singulière, c’est une question de justice qui se pose. C’est la convention de Genève de 1951 qui définit le statut de réfugié dans le droit international.
Le Conseil d’Etat demande au gouvernement de « prendre toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre » Le Conseil d’Etat a fixé un nouvel ultimatum au gouvernement : le 31 mars 2022. Dans une décision inédite rendue jeudi 1er juillet, la plus haute juridiction administrative lui donne neuf mois pour renforcer sa politique climatique. Elle enjoint au premier ministre de « prendre toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre » afin de tenir ses objectifs. La France s’est engagée à diminuer ses émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, mais elle n’en prend pas le chemin. L’instance condamne également l’Etat à verser 5 000 euros à la ville de Grande-Synthe. A l’origine de ce premier « procès climatique » en France, la commune du Nord, qui s’estime particulièrement exposée au changement climatique, avait saisi le Conseil d’Etat, en janvier 2019, d’un recours visant « l’inaction climatique » de la France.
Pleurnicher le Vivant, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 29 septembre 2021) Rechercher dans la page : « capital » — Expression non trouvée. Pourtant avec capital on avait mot compte triple : capital, capitalistes, capitalisme. On fait des recherches dans l’article de tête de Nicolas Truong qui introduit une grande série d’été dans Le Monde : « Les penseurs du vivant ». Pas une occurrence. Enfin si, il faut être honnête, une : « Nous vivons un bouleversement capital ». Des penseurs concernés Lire aussi Guillaume Pitron, « Quand le numérique détruit la planète », Le Monde diplomatique, octobre 2021. Nous apprenons en tout cas qu’il y a maintenant des « penseurs du vivant ». « Grande conscience » est un segment parfaitement identifié de la division du travail culturel. On pourrait penser à un gag au moment où la planète part en morceaux, malheureusement tout est vrai Il n’y a pas que les arbres dont il faut se sentir solidaires : nous sommes invités à entrer en communion avec le monde entier. Attention : la radicalité rend sourd Le salut par les « liens »
Changement climatique : causes, effets et enjeux | Ministères Écologie Énergie Territoires Le Vendredi 14 septembre 2018 Les gaz à effet de serre (GES) ont un rôle essentiel dans la régulation du climat. Sans eux, la température moyenne sur Terre serait de -18 °C au lieu de +14 °C et la vie n’existerait peut-être pas. Toutefois, depuis le XIXe siècle, l’homme a considérablement accru la quantité de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère. Pourquoi la Terre chauffe ? L’effet de serre La Terre reçoit en permanence de l’énergie du soleil. Les principaux gaz à effet de serre Certains gaz à effet de serre sont naturellement présents dans l’air (vapeur d’eau, dioxyde de carbone). L’accumulation du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère contribue pour 2/3 de l’augmentation de l’effet de serre induite par les activités humaines (combustion de gaz, de pétrole, déforestation, cimenteries, etc.). Les effets du changement climatique : des impacts visibles Le GIEC a publié son 5e rapport (AR5) en 2014. Météo… climat : quelle différence ?