Le charbon et l’Empire - La vie des idées
Recensé : Kenneth Pomeranz, La Force de l’Empire. Révolution industrielle et écologie, ou pourquoi l’Angleterre a fait mieux que la Chine, introduction de Philippe Minard, traduction par Vincent Bourdeau, François Jarrige, Julien Vincent, Alfortville, Éditions è®e, 2009. Lorsque Kenneth Pomeranz, professeur d’histoire à l’université de Californie à Irvine et spécialiste reconnu de la Chine [1], publie en 2000 un ouvrage intitulé The Great Divergence, ses thèses se sont déjà diffusées et ont suscité d’intenses discussions et controverses parmi les historiens économistes [2]. Alors que cet ouvrage de référence n’est malheureusement toujours pas traduit en français [4], on doit remercier les directeurs de la collection « Chercheurs d’ère », Vincent Bourdeau, François Jarrige et Julien Vincent, d’avoir traduit et édité sous le titre La Force de l’Empire. Les similitudes entre la Chine et l’Angleterre La démarche de Pomeranz se décompose en deux mouvements.
L'escargot migrateur - un nouveau programme de formation !
L’approche néo-classique de l’histoire de la mondialisation
Dans un papier récent (7 février) nous avions montré qu’il existait un « problème téléologique » dans toute tentative de proposer une « histoire de la mondialisation ». Nous avions aussi pris soin de distinguer la « dépendance téléologique », soit la situation de fait de tout historien qui cherche à éclairer la formation d’un phénomène et connait donc le résultat provisoire du processus à expliquer, de « l’interprétation téléologique ». Dans cette dernière, c’est la mise au jour d’une nécessité historique, d’une loi ou ruse de l’histoire, qui tient lieu d’explication, au mépris de la contingence du réel et de la diversité des stratégies d’acteurs. Afin de savoir si toute histoire de la mondialisation est obligatoirement une interprétation téléologique, nous proposons aujourd’hui d’analyser la réponse que les historiens économiques néoclassiques donnent indirectement à cette question à travers un discours particulièrement structuré. Max Weber nous permet de préciser cette critique.
Repenser la mondialisation – entretien avec Saskia Sassen
On a tort de croire que la mondialisation se nourrit de l’affaiblissement de l’État. S’il est vrai que le pouvoir législatif perd du terrain – et avec lui la démocratie –, l’exécutif se porte à merveille, consacrant sa puissance à la construction du nouvel âge global. Votre livre porte sur le processus contemporain de mondialisation. Vous avez pourtant décidé de commencer votre enquête par le Moyen Age et l’émergence de l’Etat. Mon point de départ est le suivant : les notions telles que le global ou le national nous permettent-elles de comprendre la transformation fondamentale à laquelle nous assistons aujourd’hui ? Je suis retournée à l’époque médiévale pour deux raisons fondamentales. En second lieu, le passé importe parce que la nouveauté du présent ne sort pas d’un chapeau, pas plus qu’elle n’est le produit d’un changement radical de destruction créative. Deux positions s’affrontent dans l’analyse de la mondialisation. Je ne crois pas que l’histoire se répète. Oui. (1) N.
Le concept de mondialisation sert-il à quelque chose ? - Cairn.i
Notes L’extension du pouvoir impérial et ses limitations, ainsi que l’influence et l’incohérence des idéologies coloniales, sont soulignées par Ann Stoler et Frederick Cooper, « Between metropole and colony : Rethinking a research agenda », dans Cooper et Stoler (eds.), Tensions of Empire : Colonial Cultures in a Bourgeois World, Berkeley, University of California Press, 1997, pp. 1-56. Voir « Procès Bové : la fête de l’antimondialisation », Le Monde, 30 juin 2000; « Gouverner les forces qui sont à l’œuvre dans la mondialisation », Le Monde, 27 juin 2000. Pour l’usage du concept par les universitaires, voir Gemdev (Groupement Économie mondiale, Tiers monde, Développement), Mondialisation : les mots et les choses, Paris, Karthala, 1999. C’est cette version de la mondialisation qu’on lit tous les jours dans le journal, et on la retrouve bien vivace dans le livre du correspondant du New York TimesThomas Friedman, The Lexus and the Olive Tree, New York, Ferrar, Straus & Giroux, 1999. C.L.R.
Kozar Dance Theatre - Journal
Mondialisation : regards de géographes
La mondialisation bouleverse tout : la notion de citoyenneté comme les rôles des États ou les échelles de l’espace… La géographie se doit de repenser ces concepts. Éclairages. Une jeune femme de l’ethnie Tamang, accrochée à une immense balançoire, s’envole vers le ciel himalayen… Cette image semble flotter hors du temps. Mondialisation : la relecture des géographes Cette mondialisation tamang s’effectue dans le cadre plus large de la mondialisation du Népal. Nous sommes tous des Tamang Cet ouvrage se situe dans la filiation d’un livre publié en 1992, Le Monde : espaces et systèmes, conçu par trois géographes, Marie-Françoise Durand, J. L’invention du MondeUne géographie de la mondialisation Jacques Lévy (dir.), avec Patrick Poncet, Dominique Andrieu, Boris Beaude, René-Éric Dagorn, Marc Dumont, Karine Hurel, Alain Jarne, Blandine Ripert, Mathis Stock et Olivier Vilaça, Presses de Sciences Po, 2008.
Turquie , Géopolitique
La Turquie est-elle un pays européen ? La géographie traditionnelle répond que seule une petite partie du territoire de la Turquie est située en Europe puisqu’il est convenu de faire des Détroits (Bosphore et Dardanelles) une frontière du continent. Cette limite « officielle » n’a en fait aucune réalité, ni historique ni géopolitique, mais elle a pour la Turquie un intérêt majeur. À part l’attrait touristique d’une ville, Istanbul, à cheval sur deux continents, elle permet à la Turquie de figurer sur la liste des États européens. Et donc de se porter candidate à toutes les organisations paneuropéennes. L’historien peut affirmer que si les Turcs revendiquent de lointains ancêtres en Sibérie orientale et s’ils ont occupé la majeure partie du monde arabe, leur histoire au cours des derniers siècles s’est principalement jouée sur le sol européen. La crise yougoslave aura fait au moins découvrir aux Occidentaux que l’islam est bien une religion européenne depuis de longs siècles.
C'est au cours du XVe siècle que les différentes parties du monde se sont connectées. Plutôt que de raconter cette histoire du point de vue dune Europe triomphante, louvrage collectif dirigé par Patrick Boucheron propose de décentrer notre regard, en suivant la piste dautres mondialisations possibles. by lyonelkaufmann Mar 26