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» Le désir comme puissance d'être. Spinoza

» Le désir comme puissance d'être. Spinoza
Contrairement à Platon qui fait du désir le résultat d'une mutilation de notre essence, Spinoza affirme que « Le désir est l'essence de l'homme ». Le désir est l'humanité même. L'homme est par nature une puissance d'exister, un mouvement pour persévérer dans l'être c'est-à-dire pour exister encore et toujours plus. Commentant Spinoza, Deleuze écrit : « Le conatus ne doit pas être interprété comme tendance à passer à l'existence ...mais comme tendance à persévérer dans l'existence » Il s'ensuit qu'il n'y a rien hors du désir dont il manquerait. Spinoza récuse par cette analyse l'indépendance de la faculté de juger (l'entendement) par rapport au désir et la liberté de la volonté. Chaque essence ou nature est singulière. Le spinozisme est donc une philosophie de l'immanence. Je suis passif lorsque mon affirmation ne procède pas de la nécessité de ma nature, mais de la nécessité d'une nature extérieure à moi et qui agit sur moi. Spinoza donne donc une définition paradoxale de la liberté.

La volonté dans l’oeuvre de Kant Si l’on a aujourd’hui tendance à considérer le domaine total de l’éthique comme acquis, voire même nécessaire, cette évidence fut historiquement loin de toujours s’imposer de manière radicale. Si l’héritage chrétien européen a bien formulé l’idée que notre volonté est libre, et si Descartes a bien déclaré cette volonté infinie (nous rendant par-là semblables à Dieu), faisant ainsi de l’homme un centre d’action, ce ne fut qu’au prix d’une séparation radicale entre deux prismes au sein même de l’homme, c’est-à-dire ses instincts et passions d’une part, et son esprit d’autre part. Aussi, l’âge philosophique classique a-t-il vu deux tendances principales se démarquer, l’une penchant pour l’évidence d’une liberté immédiate (Descartes, Leibniz, …), et l’autre accusant l’illusion du libre-arbitre et posant un déterminisme absolu (Spinoza, …). Mais la vérité ne se trouverait-elle pas plutôt dans la synthèse de ces deux tendances ?

La volonté chez Aristote et Schopenhauer : début et fin du libre-arbitre. L’analyse que je vais faire est issue d’un exposé oral. Durant la construction de ce travail, je me suis rendu compte du peu de richesse concernant ce sujet relativement précis sur internet. C’est pourquoi je me propose de le retranscrire, afin que ce point spécifique soit disponible pour toutes celles et ceux qui auraient à s’y intéresser. Pour ce faire, je vais tout d’abord m’intéresser à cette notion de volonté chez Aristote dans le livre III de l’Éthique à Nicomaque, élément articulatoire de sa conception de la vertu en amont et de responsabilité en aval, ce qui, plus tard, donnera naissance au concept de libre-arbitre. C’est alors que j’introduirai Arthur Schopenhauer avec sa critique du concept de libre-arbitre. Sa conception cosmologique de la volonté sera ainsi introduite et développée à partir de cette critique. Ainsi, comme je l’ai annoncé, je vais commencer par Aristote. Aristote, Éthique à Nicomaque, GF Flamarion, 2004 (en particulier le livre III). Like this:

Inquiétude, désir et volonté de la loi dans la « Phénoménologie de l’esprit » de Hegel G. W Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, Paris, GF, 1966, p. 141. Nous avons procédé à une comparaison entre l’inquiétude selon Leibniz et l’inquiétude selon Hegel dans notre ouvrage Mallarmé et l’éthique de la poésie, Paris, Vrin, 1992, p. 36 sq. J. G. Phänomenologie des Geistes (PHG), in Sämtliche Werke, hrsg. von G. PHG, ibid. Ibid. Hegel, Notes et Fragments d’Iéna, p. 21, Paris, Aubier, trad, collective, 1991, p. 47. Sur cette expression, cf. ibid., Commentaire du Fragment 21, p. 127. PHG, L, 342, LJ, 433, traduction modifiée. E, § 204, Éd. WL, L, II, 59, LJ, II, 83, trad. modifiée. E,§359, NP, 296, trad. Hegel, Encyclopédie, § 44, Éd. Hegel, PHG, L, 128, LJ, 205. Ibid., L, 135, LJ, 209. PHG, L, 133-171, LJ, 207-251. PHG, L, 535, LJ, 655. E. PHG, Ibid. Dans « Critique des Lumières et critique de la belle âme dans la Phénoménologie de l’esprit de Hegel », in Lumières et romantisme, Annales de l’Institut de philosophie de l’Université de Bruxelles, Paris, Vrin, 1989, p. 107.

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