Distinguer bien commun et bien(s) commun(s) Bien commun et bien(s) commun(s) C’est à Thomas d’Aquin que l’on doit la notion philosophique de bien commun, bonum communis. L’évolution de cette notion demande un rappel historique, et philosophique, pour mieux comprendre la nécessaire distinction entre « Bien commun » et « biens communs ». Ce court texte, cette fiche même, réunit quelques remarques, écrites trop rapidement, que j’espère utiles s’agissant d’une notion extrêmement ancienne, et même chargée historiquement, mais qui n’est utilisée que depuis peu dans notre secteur [1]. Un peu d’étymologie Non seulement les notions, mais le vocabulaire lui-même proviennent des romains. Bien vient de bene, adverbe, avec lequel on fabrique : bene dico = dire du bien (bénédiction), bene facio = faire du bien (bienfait, mais aussi bénéfice), benevolentia = bon vouloir (bienveillance, bénévole), benignus, opposé à malignus = malin, avare, (bénin, Bénines). Commun vient de communis, adjectif = commun, accessible. Le(s) bien(s) commun(s)
Bonne nouvelle pour la théorie des biens communs L'attribution du prix "Nobel" d'économie à Elinor Ostrom est une excellente nouvelle pour le développement d'une réflexion politique et sociale adaptée aux défis et aux enjeux du XXIe siècle. Le prix «·Nobel » d'économie a été décerné ce matin à Elinor Ostrom et Oliver Williamson. Leurs travaux, quoique très différents, portent non plus sur la modélisation économique, mais sur le « retour au réel ». Ils prennent en compte des interactions humaines en s'échappant du modèle de la « rationalité économique » qui prévaut dans les constructions mathématiques à la mode au cours de la décennie précédente. C'est une confirmation du changement d'orientation des Nobels entamé par la reconnaissance du travail de Paul Krugman l'an passé et de Muhammad Yunus précédemment. En soi, ce simple fait serait une bonne nouvelle. La question des communs est au cœur de l'histoire du capitalisme. (Texte diffusé sous licence Creative commons v3 - attribution.) - Cause commune, par Philippe Aigrain, éd. Notes
(Biens) communs : Contours et repères En tant que collectif attaché à la défense et la promotion des biens communs, SavoirsCom1 relaie le texte Contours et repères écrit par le Réseau francophone des biens communs initié par l’association Vecam. Le Réseau francophone des biens communs est par ailleurs à l’origine de l’événement Villes en Biens Communs auquel s’associe SavoirsCom1. Plus qu’un concept, les biens communs constituent un cadre de pensée pour l’action. Les politiques économiques traditionnelles (néo-classiques, keynésienne…) restent impuissantes. La planète secouée de crises – aux conséquences multiples économiques et sociales autant qu’écologiques… – ne peut se réduire à une lecture binaire : marché contre État. Faire société dans la situation actuelle passe, entre autres, par la promotion, la diversification et la défense des biens communs, ou communs. Voici quelques uns des « poteaux d’angle » proposés : 1. La ressource seule n’est pas un commun. Les anglo-saxons emploient le terme de « communs » seul.
Interventions université d’automne LdH sur le thème des communs JOURNÉE 1 – Samedi 26 novembre Introduction Par Fabienne Messica, membre du Bureau national de la LDH Les communs : de quoi parle-t-on ? Trois manières de penser les communs, par Judith Revel, professeure des universités, département de philosophie, UFR Phillia, université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense Commun, commun : la gauche se réinvente, par Christian Laval, agrégé de sciences sociales, professeur de sociologie à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense Les communs, histoire, actualité, nouveaux « droits de l’Homme », par Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la LDH Modes de décision et de gestion : quelles pratiques démocratiques du partage ? Biens communs et démocratie locale, par Stéphane Lenoël, membre du Comité central de la LDH Les communs : de la prise en compte à l’échelle de l’Europe aux politiques locales d’urbanisme, par Frédéric Sultan, animateur du projet « Remix the commons » Une éthique des communs ? JOURNÉE 2 – Dimanche 27 novembre
SavoirsCom1 Pourrons-nous encore être « amis » ? J’ai profité de l’été pour publier une série de billets dont j’avais repoussé la rédaction trop longtemps. Parmi eux, celui que je poste aujourd’hui me tenait particulièrement à coeur, car cela fait plusieurs mois que je voulais écrire un commentaire du livre Maintenant, publié par le Comité invisible en avril dernier aux éditions La Fabrique. Ce n’est pas une entreprise facile, car comme les précédents ouvrages du Comité invisible (L’insurrection qui vient et A nos amis), ce livre est incroyablement dense et il demande plusieurs lectures approfondies pour en déplier tous les aspects. Sur tous ces points – et bien d’autres – le livre est indéniablement précieux. Bien sûr, ce n’est pas tant le principe même de ces critiques qui posent problème, que l’angle sous lequel elles sont assénées et l’intention qui les anime. Dans A nos amis déjà… A vrai dire, la critique des Communs n’a pas commencé chez le Comité invisible avec Maintenant. Destituer le monde ? Sortir de l’économie ? WordPress:
Master Recherche Infocom Biens communs numériques Droits communs du travail et droit au travail dans les Communs Cette semaine, la ville de Roubaix accueillait les ROUMICS (Rencontres OUvertes du Multimédia et de l’Internet Citoyen et Solidaire) consacrées cette année à une thématique particulièrement intéressante : « Vivre des Communs ». Bien que n’ayant pu participer à cet événement, je voulais par ce billet contribuer à la réflexion collective, en m’aventurant sur le terrain des liens entre le travail et les Communs. Un coup d’oeil au programme de ces journées à Roubaix montre que les différentes interventions et tables-rondes reflètent des discussions d’ordre économique et social qui reviennent de plus en plus fréquemment parmi les acteurs des Communs (« Vivre des Communs, comment ? », « Ils vivent de la contribution !? », « Rétribuer des contributeurs », etc.). A dire vrai, il y a longtemps que la question des modèles économiques à développer pour garantir la soutenabilité des Communs se pose et une multitude de propositions ont été avancées pour penser des articulations avec le marché.
Veni, vidi, Copy Si vous gravitez un tant soit peu par conviction, par affinité ou par obligation autour du petit monde des bibliothèques, vous n'avez donc pas pu manquer "the big thing", le truc dont tout le monde parle (encore), je veux bien sûr parler de la Copy-party du 7 mars 2012 organisée à la bibliothèque universitaire du pôle universitaire yonnais (= la roche sur yon). Chose promise, chose dûe, un billet pour faire le point et répondre à la question : Que retenir de tout cela ? C'EST PAS MOI C'EST EUX. Avec mes deux petits camarades, Silvère Mercier et Lionel Maurel, on s'est gourmandement partagé les diverses interventions médiatiques (j'y reviens plus tard). Mais il faut ici rappeler que si j'ai été enchanté de jouer au GO (gentil organisateur), c'est à eux et à eux seuls que revient l'entière paternité du concept (là c'est plutôt Silvère) et surtout le cadrage juridique de l'opération (là c'est plutôt Lionel). Au-delà du seul Twitter, et comme le rappelait récemment Lionel Maurel : BEATIFIES.
Du droit à la mémoire comme manifestation d’un droit social des données Le 30 mars dernier, l’Association des Archivistes de France (AAF) organisait aux Archives nationales une journée d’études sur le thème :«Open Data et protection des données personnelles : où en sommes-nous ?». J’avais été invité lors d’une première partie à faire un point sur le cadre légal de l’ouverture des données publiques (voir la vidéo à la fin de ce billet), mais c’est surtout la seconde partie de cet événement qui a retenu mon attention, notamment une table-ronde consacrée aux conséquences de l’entrée en vigueur du RGPD (Règlement Général de Protection des Données) sur les activités d’archivage. Je vous recommande en particulier l’intervention de Bruno Ricard du SIAF qui a fait un point détaillé sur les tensions entre la logique du RGPD et les principes de fonctionnement des archives, à travers la question de l’équilibre entre droit à l’oubli et droit à la mémoire. Un risque d’amnésie collective ? Quelles dérogations pour les services d’archives ? Dimension collective des données