Delahaye et Weixler : La lutte contre le décrochage a besoin de continuité " Quand le cadre politique est clair et pérenne, avec des valeurs, des objectifs, des indicateurs, et une obligation de résultats, mais aussi quand le pilotage intègre une marge d’autonomie laissée aux territoires et unités éducatives, quand le partenariat notamment avec les collectivités territoriales devient naturel, quand le déverrouillage réglementaire et la simplification libèrent les énergies, alors les résultats sont au rendez-vous." Jean-Paul Delahaye et Frédérique Weixler publient, chez Berger-Levrault, un ouvrage sur la lutte contre le décrochage, une politique à laquelle ils ont beaucoup contribué. Ce livre fait plus qu'in état des lieux. Il montre les points de blocage ainsi que les points de vigilance actuels. La lutte contre le décrochage scolaire est-elle un enjeu franco-français ? Non, bien sûr. Le décrochage scolaire n’est donc pas une fatalité ? C’est ce que nous nous sommes efforcés de le montrer tout au long de cet ouvrage qui est résolument constructif. Le commander
Les inégalités scolaires se construisent aussi dans la classe Créé en 2001, le réseau Reseida, animé par Jean-Yves Rochex, travaille sur la question de l’inégalité scolaire en s’intéressant plus spécifiquement aux inégalités d’accès aux apprentissages. Son équipe de chercheurs essaye d’ouvrir ce que certains appellent « la boîte noire » de l’école : regarder non pas seulement les inégalités une fois produites mais étudier leur fabrication dans l’ordinaire des classes, quand des élèves inégalement préparés à faire face à ce qu’on leur demande sont confrontés à des tâches préparées par des enseignants, eux-mêmes inégalement conscients des différences entre élèves… Pour cet ouvrage (1), les chercheurs ont suivi pendant plus d’un an des classes de grande section maternelle et CP, d’une part, et de CM2 d’autre part. Toujours en essayant de mettre au jour des phénomènes récurrents qui contribuent à la production de l’inégalité scolaire. Quels phénomènes avez-vous mis au jour ? Jean-Yves Rochex. Jean-Yves Rochex. Comment comprendre cela ?
#Génération2021. Entre état dépressif et décrochage scolaire, ces jeunes Français "broient du noir" depuis le début de la pandémie "Je ne voyais plus l'intérêt d'être en vie si c'était pour être confinée." Au téléphone, Constance laisse s'installer un silence. En novembre dernier, la Caennaise de 24 ans a "demandé de l'aide à ses parents" pour entamer un suivi psychologique, après avoir été "en proie à des idées très noires". >> Covid-19 : suivez les dernières actualités en lien avec le coronavirus dans notre direct Comme elle, 75% des 18-25 ans se sont sentis "tristes, déprimés ou désespérés" dans le contexte de la pandémie de Covid-19, selon un sondage Ipsos pour France Télévisions, publié lundi 15 mars. C'est le cas de Paul, avec son "tempérament stressé". Laure, 21 ans, était en deuxième année d'études d'infirmière lorsque la pandémie a frappé. Elle n'a pris conscience de sa "souffrance psychologique" que durant l'été, quand "la pression est retombée". Chez d'autres étudiants, le confinement a "fait ressurgir de vieux démons". Ces états anxieux s'accompagnent parfois de décrochage scolaire.
Philippe Goémé : Lutter contre le décrochage au quotidien Par François Jarraud Qui peut mieux parler de la lutte contre l'échec scolaire que ceux qui l'affrontent dans ses pires formes au quotidien ? Philippe Goémé dirige le Pôle Innovant Lycéen de Paris (PIL), une structure pour décrocheurs. Il préside aussi la Fespi, une fédération de structures scolaires innovantes. Pour rencontrer Philippe Goémé, traversez l'atelier où s'affairent des garçons et quelques filles sur de grosses machines industrielles. Comment un jeune arrive-t-il au PIL ? Nos élèves sont des jeunes qui ont décroché en seconde ou en fin de troisième. Comment peut-on ramener ces jeunes à l'Ecole ? On ne les garde que pour un temps, celui du retour sur un projet scolaire ou d'insertion. Un dispositif qui individualise c'est coûteux ? Ici il y a 13 professeurs pour 110 élèves. Pour lutter contre le décrochage que pourrait faire le prochain ministre ? Mais comment agir sur les mentalités ? Il y a la formation des enseignants qui est bien sur à renforcer.
Les familles populaires, l’école et la lecture L’étude de Séverine Kakpo sur « Les devoirs à la maison » dans les familles populaires mérite de retenir l’attention, tant pour son apport informatif original que pour le champ de réflexion qu’ouvrent ses observations et ses analyses [1]. Cette recherche se situe au confluent de deux préoccupations anciennes de la sociologie de l’éducation : la première concerne l’évolution du rapport des familles populaires à l’école, la seconde ce qu’il en est réellement du travail scolaire à la maison [2]. La prise en main des apprentissages S’agissant du premier de ces deux registres, on sait aujourd’hui que c’est dès les années 1960 que s’amorce la grande mutation du statut de l’école pour les milieux populaires. Entre 1963 et 1972 le souhait que les enfants obtiennent au moins un bac passe, dans les familles ouvrières, de 15 à plus de 60%. C’est avec un retard inévitable que la sociologie s’est emparée de ces transformations. L’enquête menée par S. Les modalités du travail à la maison
La lutte contre le décrochage scolaire La lutte contre le décrochage scolaire est une priorité nationale et l’un des objectifs fixés par l’Union européenne en matière d’éducation et de formation pour 2030, dans le prolongement de l’ambition portée par la "Stratégie Europe 2020" visant à réduire le nombre de sortants précoces de formation. Elle articule prévention et remédiation autour d’un objectif central : faire que chaque jeune puisse construire son avenir professionnel et réussir sa vie en société. Cependant, le décrochage scolaire n’est pas un phénomène uniforme et homogène. Il se matérialise par autant de trajectoires individuelles et d’histoires de vie et s’explique par une combinaison de facteurs de risques internes et externes à l’École. La réponse ne peut donc être univoque. #1jeune1solution : Partez à la rencontre de votre avenir Vous avez entre 15 et 30 ans ? www.1jeune1solution.gouv.fr Vaincre le décrochage, un enjeu de cohésion sociale et une politique portée par l’Europe Un cadre législatif renforcé L’Epide
Pierre-Yves Bernard: " On assiste à une désaffection pour le modèle scolaire classique" La déscolarisation, Pierre-Yves Bernard la suit de près. Maître de conférences à l'Université de Nantes, auteur du "Décrochage scolaire" (PUF) il met en perspective les données de l'OCDE et ouvre des pistes pour lutter contre le décrochage. Car c'est le modèle scolaire français qui arrive à son terme. L'OCDE annonce un taux de scolarisation en baisse pour les 15-19 ans. Depuis 1995 il n'y a pas eu en France de progression très significative de la durée des études. Quelle est la part de la politique sociale et de la politique scolaire dans cette situation ? Il est difficile de distinguer les deux car le scolaire s'inscrit dans le social. Que pourrait faire le système éducatif ? Une bonne partie des interruptions de scolarité se font entre 16 et 18 ans et la majorité ne sont ni en emploi ni en formation, et restent le plus souvent chez eux. Mais on peut agir à plusieurs niveaux. Au lycée en œuvrant pour le rapprochement des formations, en décloisonnant les voies de formation. Sur le Café :
Le Covid-19, révélateur du décrochage scolaire à la française ? - Educpros Un cri de colère, entre espoir et résignation. Auteurs de "Covid-19 : le décrochage scolaire français", Pascal Dumas et Thierry Thollot y dressent un bilan brutal mais argumenté de l’échec scolaire grandissant en France, en particulier durant la pandémie. Mais au-delà de cette période si particulière, les deux hommes sont convaincus que l'Éducation nationale souffre de longue date d’une organisation trop verticale, trop cloisonnée, qui accentuerait les inégalités sociales. Pour cet instituteur de 57 ans, la pandémie de Covid-19 a été un révélateur puissant de cette désorganisation, à tous les étages. "La formation des enseignants en matière de numérique est inexistante. Car les auteurs en sont persuadés : la "classe à la maison" voulue par les instances pédagogiques n’était pas possible, entre le manque de temps des parents en télétravail ou encore leur absence de formation pédagogique. Des outils d’apprentissage en autonomie auraient été bien plus efficaces (T.
Catherine Blaya : "Il n’existe pas un seul type de décrocheur" Tout a-t-il été essayé en terme de décrochage ? "La responsabilité du décrochage scolaire est souvent attribuée à des problèmes de déficience parentale. Parfois également elle se naturalise dans un vision du jeune paresseux... Ces deux visions sont pour nous autant de simplismes qui dédouanent le milieu scolaire de toute influence dans la construction de ce décrochage", écrit Catherine Blaya, professeur à l'Université de Bourgogne et co-fondatrice de l'Observatoire européen de la violence scolaire. Alors encore un livre qui accuse l'école ? L'ouvrage de Catherine Blaya, "Décrochages scolaires" au pluriel, est bien plus fin et précis que cela. A-t-on une idée de l’importance de l’absentéisme et du décrochage ? L’institution scolaire sait mieux recenser l’absentéisme lourd ou chronique que l’absentéisme occasionnel. On a l'impression que l'opinion publique est un peu lasse des efforts vers la partie la plus faible de sa population. Pourquoi les garçons décrochent-ils plus que les filles ?