Un microbiote dans le cerveau ! Depuis quelques années, on entend beaucoup parler du microbiote intestinal, ces milliers de milliards de bactéries qui peuplent notre conduit digestif et qui semblent avoir un impact sur le cerveau, notamment sur notre humeur ou notre comportement alimentaire. Au point que l'intestin a été qualifié de deuxième cerveau, à cause des signaux nerveux qui remontent de l'estomac à l'encéphale, en étant influencés par la composition de notre flore intestinale. Mais il se pourrait aussi que nous ayons franchement une flore cérébrale, un ensemble de bactéries logées dans le cerveau où elles exerceraient un effet directement sur nos neurones, nos émotions, nos souvenirs ou nos actions. De drôles d'objets en forme de bâtonnets Il y a cinq ans, des chercheurs de l'équipe de Melinda Roberts à l'université de l'Alabama à Birmingham avaient noté la présence de particules en formes de bâtonnets dans des coupes de cerveau post mortem, sans savoir vraiment ce que cela représentait.
La création de l’Institut des sciences cognitives du CNRS (1992-1998) 1La création d’un Institut des sciences cognitives par le CNRS au cours des années 1990 représente l’aboutissement d’un long processus marqué par un vaste débat. D’une part, le contenu même de ce domaine de recherche posait le problème épistémologique d’une approche scientifique du fonctionnement de l’esprit et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. D’autre part, l’introduction d’un nouveau domaine scientifique posait le problème institutionnel de sa délimitation et de ses relations avec les autres disciplines concernées. Ce débat a largement influencé les choix scientifiques et la structure même de la nouvelle formation au moment de sa création et au début de son fonctionnement. Ce même débat, toutefois, ne peut être détaché du contexte scientifique et institutionnel de la décennie précédente au cours de laquelle cette nouvelle voie de recherche a lentement pénétré le milieu scientifique français.
Le corps n’est pas une structure mais un processus de la conscience. - Michèle Caffin - Décryptage dentaire Le corps est un processus de conscience, dans la mesure où mon corps meurt ma structure disparaît. Or, mon corps meurt sans cesse, les cellules du foie meurent au bout de 6 semaines, celles de la paroi stomacale, 5 jours, la peau 1 mois. Je suis une hallucination. Elles se renouvellent, bien sur, elles se recréent, se réincarnent. C’est la mémoire des particules sub-atomiques du vide dans les atomes et nous arrivons au vide quantique ! Le corps n’est pas une structure c’est un processus de la conscience. Maintenant comment cela est-il possible ? La communication non locale et les cellules de l’émotion. Nous communiquons de deux façons : le plus souvent de façon concomitante, mais parfois de façon séparée. Les travaux de Roselyne Yalow, prix Nobel de physique (1977) ont eu pour but de comptabiliser les cellules : sérotonine dopamine, opiacés. Les cellules de l’émotion ont une mémoire, et sont intelligentes : elles écoutent et choisissent. Le système immunitaire est un système pensant.
La sexualité et le désir chez Gustave Klimt « Tout art est érotique »[1] (Adolf Loss). Et l’art de Klimt l’est peut-être plus que tout autre. En effet, si l’on jalonne l’ensemble de son œuvre, force est de constater que tout est imprégné d’Eros. Les femmes iconiques, le mélange des formes géométriques à un pictural floral appellent quelque chose d’essentiellement sensuel, de sexuel, témoignant d’une surabondance de vie, comme un appel à la préciosité et à l’élégance dans cette luxuriante végétation qui enrobe toutes les œuvres de l’artiste viennois. Ce qui frappe dans l’œuvre de Klimt, c’est l’incarnation du désir et du sexe au travers d’une place prépondérante accordée aux femmes et principalement à la femme affirmative, certaine de son pouvoir de séduction, la femme fatale. D’où une approche du désir non pas comme un instant qui pourrait confiner à la minauderie, mais comme un événement vindicatif, revendiqué, viscéralement incarné. Ce phénomène est réitéré dans l’œuvre « Serpents d’eau II » de 1904. Sandrine Guignard Notes:
A Sainte-Anne, “l’art des fous” sert à analyser les troubles mentaux (ou pas) - Sortir Grand Paris Dans une galerie souterraine de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, une centaine d’œuvres d’artistes-patients offrent l’occasion de s’interroger sur l’histoire récente de la psychiatrie, les objectifs de “l’art-thérapie” et le cœur de ce qui fait l’artiste. Sur un panneau de bois, un fruit et une tasse posés sur une chaise blanche, peints à l’huile. La paisible nature morte n’est pas sans rappeler les pommes orangées de Cézanne. Mais l’artiste ici est un inconnu. Charles Levystone a fréquenté les ateliers d’art-thérapie artistique de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, de 1962 à 1967. Cinquante ans plus tard, ses peintures sont présentées dans ces mêmes murs, à l’occasion d’une exposition du Musée d’art et d’histoire de l’hôpital. Les artistes d’une époque Comment définir cette production ? Les natures mortes de Charles Levystone rappellent Cézanne ? Le test de l’esprit sain Qu’expose-t-on alors au musée de l’hôpital Sainte-Anne ? De l’art tout court
«Rire», le corps en éclats L’homme - l’être humain - a le corps qu’il est, et est le corps qu’il a. Il est, par son corps, au monde et dans le monde, peut s’y mouvoir, agir, le transformer, et c’est par le corps que le monde vient à lui, sous forme de couleurs et de douleurs, de senteurs, de sons et de pressions. Plus qu’une forme, que l’âge modifie, que la blessure tuméfie, que la timidité comprime ou que la joie dilate, le corps est ce par quoi le sujet s’informe, de ce qui lui passe «dedans» et de ce qui lui arrive du dehors : en ce sens, il est la «science» de l’homme - la source de sa sapience. Poison et médicament Bien sûr, au long des pages, on trouve des mots d’esprit, des histoires drôles et des blagues - voire des koans zen : «On connaît le bruit de deux mains qui se frappent, mais quel est le bruit d’une seule main ?» Pétomane «Armure» Robert Maggiori David Le Breton Rire.
LES METAPHORES COMME SOURCES DE VERITES "Laissez-moi donc ! Silence ! Le monde ne vient-il pas de s'accomplir ? La métaphore de la balle ronde et dorée, dans quelque langue que ce soit, désigne-t-elle le monde, à l'heure où les raisins jaunes s'offrent en abondance, ou bien le soleil au sommet de son énergie, prêt à s'envoler ? Métaphore ! Dans ce prolongement faut-il rapporter le réel à la pensée (idéalisme de la liberté du sujet) ou bien l'homme aux proliférations concrètes du monde (ontologie du devenir) ? Certes, la polysémie empêche la langue d'étendre indéfiniment le vocabulaire : le même mot possède parfois plusieurs sens différents (tour, vol…). Nous sommes, en fait, poussés vers des projets opposés : aller vers le monde, imaginer tout le réel possible, transporter les mots auprès des proliférations concrètes de la vie, mais aussi conceptualiser, clarifier et isoler les mots par un mouvement d'abstraction qui ne les réduit pas à quelques formes définitives… « La mer est la sueur de la terre ».
••• Lacan et la réciprocité - Dominique Temple ••• Lacan et la réciprocité Dominique TEMPLE | 2008 Lacan indique que pour dépasser le nœud borroméen, il sera nécessaire d’en venir à une logique nouvelle, la logique d’identité ne pouvant y suffire. Il ne révèle pas lui-même à quelle logique il pense, ce qui ne dispense pas de lire : Le principe d’antagonisme et la logique de l’énergie de Stéphane LUPASCO [1]. Sa grave rupture avec Lupasco est sans doute pour quelque chose dans ce refus de citer la logique dont il s’inspire pourtant à tous moments. Les psychanalystes sont attentifs à la Logique du contradictoire mais intéressés par l’usage qu’ils pourraient en faire d’un point de vue thérapeutique. Pour jalonner cet espace intermédiaire, c’est à l’anthropologie qu’il faudrait peut-être demander son appui. Lévi-Strauss montre que « la relation entre oncle maternel et neveu est à la relation entre frère et sœur, comme la relation entre père et fils est à la relation entre mari et femme ». Figure 1 Schéma de LÉVI-STRAUSS, C. . Lacan poursuit : . .
Classés schizos - La Vie des idées Rares sont les livres au titre et sous-titre aussi explicites. Le propos d’Hervé Guillemain, spécialiste d’une histoire culturelle et sociale de la psychiatrie, y réside tout entier. Schizophrènes au XXe siècle indique qu’il s’agit non pas d’une histoire de la schizophrénie, d’une maladie dans ses symptômes et son évolution, mais des patients étiquetés schizophrènes. Des effets secondaires de l’histoire suggère d’emblée une interprétation de leur condition : objets de l’obsession classificatoire de la science, les schizophrènes seraient surtout les victimes des dommages politiques collatéraux de l’époque. L’invention de la schizophrénie Historiquement, le mot de « schizophrénie » a été forgé en 1899 par Kraepelin et repris par Bleuler en 1911. La suspicion qui pèse sur la schizophrénie, mal décrété incurable, n’est pas nouvelle. Nicole Martin : Je pense que certains malades dans certains états de schizophrénie par exemple… Henri Baruk : …qui n’existe pas. Féminin/masculin
L’esprit et l’âme Grand entretien avec Moustapha Safouan Dans le sillage de son grand livre sur la psychanalyse, publié en 2013 aux éditions Thierry Marchaisse et repris en « Folio » en 2017, La Psychanalyse: Science, thérapie – et cause, Moustapha Safouan a répondu aux questions d’En attendant Nadeau sur sa pensée et son expérience de l’analyse. Né en 1921 à Alexandrie, Moustapha Safouan a quitté l’Égypte à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour faire des études à Paris. Disciple de Lacan, avec qui il a commencé une analyse de contrôle en 1949, il a écrit depuis cette époque près d’une quinzaine d’ouvrages traitant aussi bien de questions théoriques – l’Œdipe, la castration, la fonction paternelle – que de questions techniques portant sur le transfert, la transmission et la formation des analystes. Cela donne une idée du texte comme étant une production jamais définitive, toujours à reprendre, toujours en voyage, qui est un éloge de la mobilité de la pensée, à l’inverse de la pensée arrêtée ou systématique. Moustapha Safouan Jacques Lacan
Vers un modèle anthropologique de la pratique psychothérapeutique Afin de cerner le contexte relationnel qui préside à la consultation de thérapie systémique, je vais prendre comme point de départ ce qui me semble constituer l’interaction élémentaire caractéristique de la relation thérapeutique qui s’instaure entre le thérapeute et son client. Il s’agit, bien évidemment, d’une caricature, d’ins~piration rogerienne (Rogers, 1951), mais qui aurait le mérite de faire ressortir cer~taines des propriétés distinctives de cette situation que tout le monde reconnaît comme autrement plus complexe et subtile. Pour des raisons qui ne sont pas évidentes, la réponse du thérapeute, qui pourtant ne fait que répéter ce que lui communique le client sous une forme légèrement diffé~rente, a des effets bien au-delà de ce à quoi on pourrait normalement s’attendre. Poursuivons l’analogie avec le théâtre. L’efficacité de la présentation spectaculaire comme celle de la consultation thé~rapeutique repose en une large partie sur un processus de dédoublement virtuel.
La théorie argumentative : le rôle social de l’argumentation En juillet dernier, lors de l’ouverture du séminaire sur « la nouvelle science de la moralité » de la revue The Edge, Jonathan Haidt, professeur de psychologie sociale au département de psychologie de l’université de Virginie a évoqué un article publié récemment dans la revue Behavioral and Brain Sciences, qu’il a qualifié de « tellement important » que les « résumés devraient en être affichés dans les départements de psychologie de tout le pays ». Cet article signé Hugo Mercier, doctorant en philosophie, politique et économie à l’université de Pennsylvanie, et Dan Sperber, directeur de le l’Institut international de la cognition et de la culture et membre de l’Institut Jean Nicod à Paris, s’intitule « Pourquoi les humains raisonnent ? Arguments pour une théorie argumentative ». Image : Hugo Mercier. Selon les deux chercheurs, notre capacité à raisonner n’a pas été conçue pour nous aider à rechercher la vérité, mais pour nous aider à argumenter. L’intelligence : un fait social
Étude de l'ennéatype de Carl Rogers Carl Rogers, l'évitement du conflit devenu théorie thérapeutique et pédagogique1 Qui êtes-vous Carl Rogers ? « Je suis un psychologue ; un psychologue clinicien, à mon avis, un psychologue humaniste sans aucun doute ; un psychothérapeute profondément intéressé par la dynamique du changement dans la personnalité ; un chercheur, étudiant ces changements au mieux de ses possibilités ; dans une certaine mesure un philosophe, en particulier dans le domaine de la philosophie des sciences ou dans celui de la philosophie et de la psychologie des valeurs humaines. » [1, p. 5] Voilà une réponse complexe et paradoxale qui explique en partie la richesse du personnage Carl Rogers et la profusion d'écrits sur lui et ses travaux. Pour mener cette étude, nous nous appuierons d'une part sur l'intelligence et les lumières pénétrantes de l'ennéagramme et de ses neuf types de personnalités, et nous nous concentrerons d'autre part principalement sur les écrits introspectifs et autocritiques de Carl Rogers.