MARCHE DE LA DIGNITÉ Dix ans après Clichy et la révolte des quartiers, trente ans après la Marche pour l’Égalité (1984), un collectif de femmes lance une grande MARCHE DE LA DIGNITÉ samedi à Paris. À la veille de cette grande manif, quels sont les enjeux, les protagonistes, les idées, les pièges, les espoirs et les chances de cette offensive ? « L’important n’est pas ce que l’on fait de nous, c’est ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l’on fait de nous. » La phrase de Sartre leur va parfaitement. Issues de l’immigration, issues des quartiers, issues de la diversité, tout un langage correct euphémise la stigmatisation. Et pourquoi pas "issues de secours" ? Bien sûr on dira que le vieux spectre de la récupération se pourlèche déjà. Autant de pièges, de dérives et de délires à venir. LÀ-Bas Hebdo n°26 (extrait) Télécharger le MP3- Écouter dans une nouvelle fenêtre N’oubliez pas que le répondeur attend vos messages au 01 85 08 37 37. Déjà abonné ? Pour accéder à tous nos contenus, vous devez être abonné…
Les émeutes urbaines à l’épreuve des situations locales 1 Ainsi, les affrontements avec la police constituent un facteur discriminant. Ils ont été particuliè (...) 2 Selon les données du ministère de l’Intérieur, 9790 véhicules de particuliers ont été incendiés dur (...) 1La vague d’émeutes urbaines survenue en France dans les cités de banlieue à l’automne 2005 aura surpris tout le monde. Jamais en effet des troubles de cette nature n’avaient connu une telle ampleur en France – mais aussi en Europe –, tant par leur intensité que par leur durée et leur échelle. Durant près de trois semaines, on a assisté non seulement à des affrontements violents 1 avec les forces de l’ordre, mais surtout à des milliers de voitures brûlées et à des centaines de bâtiments dégradés ou détruits dans près de 300 communes 2 Jamais aussi l’émeute n’avait connu une telle médiatisation, que ce soit par les médias locaux, nationaux et internationaux, les chaînes de télévision, la presse écrite ou sur le Net. 3C’est de là dont je suis parti. 14Du côté de la police.
Liberty, equality, security A group of rightwing “declin-ologists” ( 1 ), prompted by the avian flu scare, have diagnosed France as an organism in collapse and in urgent need of treatment. Recent events have confirmed the pessimism and, by reinforcing the perception of institutions in meltdown, have contributed to the general malaise. In 2004 the trial of an alleged paedophile ring in the northern town of Outreau turned into a judicial and media disaster. In February 2005 the National Assembly passed legislation requiring school courses to recognise the “positive role” played by French colonialism ( 2 ). The prophets of doom claim to detect a sense of collective despair, demonstrated in May 2005 when France voted against the European constitution. To cure what Bavarez has described as “a sick France in a decadent Europe”, he and fellow-believers hope and pray for a liberal “readjustment”. It met longstanding demands from employers and encountered only moderate resistance.
Les Black Dragons, le Gang afro-parisien qui a combattu et le racisme et les Skinheads dans les années 80 - ByUs Media En France, peu de noirs osent se regrouper dans des organisations, ne sentant pas la nécessité de s’ostraciser davantage, dans un pays qui a manifestement du mal avec tout ce qui n’est pas d’origine caucasienne. Cependant, quelques groupuscules noirs (que certains qualifient de Punks noirs) ont émergé au début des années 80. En effet, l’un des gangs les plus marquants dans l’histoire de la France des années 80 et en provenance de la communauté noire de cette époque, se nomme les “Black Dragons”, un crew uni par une volonté de lutter contre les Skinheads néo-nazis, et un fort sentiment d’appartenance à la banlieue parisienne. Les Black Dragons sont une bande anti-fasciste formée dans les années 80 dans la banlieue parisienne nord-ouest, inspirée de la branche afro-américaine fondée fin des années 70 et fortement influencée par le Black Panther Party. Ces premières « chasses » anti-skins coïncident avec l’éveil de la jeunesse française à la « conscience Black ».
L'insécurité, un enjeu majeur pour les villes Apparue à partir des années 60, la violence urbaine est un phénomène général à la plupart des sociétés modernes. Toutefois, ses causes comme ses manifestations diffèrent d'un pays à l'autre. En France, elle exprimerait davantage une perte de confiance dans les institutions. De tout temps, la ville a été le théâtre de violences : agressions, vols, émeutes, crimes... Dans une missive adressée au maire de Londres en 1730, l'écrivain Daniel Defoe se plaint déjà que « les citoyens ne se sentent plus en sécurité dans leurs propres murs, ni même en passant dans leurs rues » (1). Depuis les incidents des Minguettes durant l'été 81, puis ceux de Vaux-en-Velin en 1990, de Sartrouville et de Mantes-la-Jolie en 1991... c'est une forme particulière de violence qui retient l'attention de l'opinion comme des médias : la violence urbaine. Profil : SOPHIE BODY-GENDROT Sociologue, elle est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la violence urbaine. A paraître : Les Villes face à l'insécurité, 1998, Fayard.
BBC « Nos quartiers ne sont pas des déserts politiques » Bonjour Samir, peux-tu nous parler de ton parcours politique ? Tu as notamment fait partie du Mouvement de l’immigration et des banlieues (Mib) dans les années 90. Quelle était la particularité de votre démarche politique dans les quartiers populaires ? Le conflit avec la police a commencé très tôt, dans les année 88-89. Mais ce qui m’a construit en tant que militant s’est produit le 17 décembre 97. Abdelkader Bouziane a été tué par la brigade anti-criminalité. Par la suite, on a rencontré des gens extérieurs au quartier : ils étaient du Mib. Peux-tu nous dresser le bilan de la situation politique dans les quartiers populaires actuellement. Actuellement, la situation est désastreuse car nos quartiers sont abandonnés et criminalisés. Tu parles de la brigade sécurité territoriale, peux-tu nous en dire plus ? C’est un prolongement de la bac. Tu as des liens étroits avec la famille d’Adama et tu les as aidé quand ils en avaient besoin. Qu’est ce qui selon toi diffère avec l’affaire de Théo ?
L'insertion des jeunes résidant dans les Zones urbaines sensibles / Focus / articles Plusieurs cohortes* de jeunes résidant dans des Zones urbaines sensibles ont été suivies par le Céreq pendant leurs trois premières années sur le marché du travail. Dans ces quartiers sensibles, la montée des difficultés économiques a eu un impact plus limité sur l’accès à l’emploi des femmes que sur celui des hommes. Ces derniers subissent aussi davantage les discriminations d'un « effet quartier ». Une étude publiée dans Bref n° 309. Enquête Génération. Les jeunes femmes des quartiers classés en zone urbaine sensible sont davantage exposées au chômage que les autres jeunes femmes urbaines. Ainsi, entre la cohorte 1998 et la cohorte 2007, le taux d’emploi à trois ans des jeunes hommes baisse de 17 points et leur risque de cumuler plus d’un an de chômage augmente de 17 points également. Les difficultés d’insertion rencontrées par les jeunes résidents de ZUS proviennent en grande partie de leurs caractéristiques scolaires et socio-démographiques. Thomas Couppié. Contact presse et auteur
French Muslims face job discrimination Days of rioting in the bleaker suburbs of Paris have highlighted discontent among many French youths of North African origin. As part of a series on French Muslims, the BBC News website's Henri Astier looks at the issue of discrimination, a leading source of frustration in France's unemployment-riddled ghettos. Sadek recently quit his job delivering groceries near Saint-Denis, just north of Paris. He was tired of climbing stairs with heavy bags. Sadek, 31, has a secondary school education and aspires to something better. But he knows his options are limited: "With a name like mine, I can't have a sales job." Telemarketing could be a possibility - his Arab roots safely hidden from view. Sadek's story sums up the job prospects of the children and grandchildren of Muslim immigrants. They may be French on paper - but they know that Ali and Rachid are much less likely to get ahead than Alain or Richard. Racial discrimination is banned in France. The impression is confirmed by official statistics.
Sarcelles : Hocine veut mettre la littérature au service des quartiers - Le Parisien Placer la littérature au cœur des quartiers de Sarcelles. Hocine Radjai et Turkan Inan se sont lancé ce défi, à travers leur concept Biblio’Tess. L’idée : « Faire découvrir aux habitants des œuvres dont l’histoire leur ressemble ou les touche, et mettre en avant des auteurs », indique Hocine Radjai, rencontré ce mardi aux Flanades, secteur où il a grandi. Ce samedi soir, le public est invité dans un café à (re)découvrir le livre « Préjugé(s) Coupable(s) » coécrit par Aurélie Foulon, journaliste au Parisien, et Mara Kanté, habitant de Sarcelles. Placé 29 mois en détention à 25 ans, dont onze à l’isolement, Mara Kanté est finalement acquitté. Ces rencontres sont interactives. « L’idée, avec Biblio’Tess, c’est que les participants ressortent de là enrichis. Amoureux des mots, Hocine sait à quel point lire peut ouvrir sur le monde. Ce samedi, à 18 heures, au café Fouquet’s, 151, place André-Gide à Sarcelles.
Laurent Mucchielli,Véronique Le Goaziou, dirs, Quand les banlieues brûlent... Retour sur les émeutes de novembre 2005 1Clichy-sous-Bois, Ile de France, 27 octobre 2005. La plus importante vague d’émeutes en France depuis mai 68 se profile, elle durera pendant près de deux mois. Un fait divers est à l’origine de ces événements : la mort tragique des tristement célèbres adolescents « Ziyed et Bouna ». En tentant d’échapper à un contrôle de police, ils se cachent dans un local de transformateur edf et périssent électrocutés tandis qu’un troisième camarade, blessé, parvient à donner l’alerte. 2Pour expliquer ces troubles soudains, Laurent Mucchielli, chercheur au cnfis, auteur de nombreux ouvrages traitant de la question des quartiers populaires français et directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (cesdir), codirige avec Véronique Le Goaziou, chercheuse associée au cevirof (Centre d’étude de la vie politique française), une équipe de sept professeurs, doctorants et/ou spécialistes en sociologie.
Ghettos shackle French Muslims Rioting by youths in a Paris suburb has highlighted the discontent among sections of France's immigrant population. The BBC News website's Henri Astier explores the sense of alienation felt by many French Muslims. When Nadir Dendoune was growing up in the 1980s, his home town of L'Ile Saint-Denis, north of Paris, was a fairly diverse place. "We were all poor, but there were French people, East Europeans, as well as blacks and Arabs," says Mr Dendoune, 33, an author and something of a celebrity in his estate. Two decades on, the complexion of the place has changed. "On my class photos more than half the kids were white," he says. L'Ile St-Denis is among the "suburbs" around French cities where immigrants, notably from former North African colonies, have been housed since the 1960s. Blighted by bad schools and endemic unemployment, the suburbs are hard to escape. Ten years ago these youths were seen as French "Arabs". Now most are commonly referred to, and define themselves, as "Muslims". Alarm
Nous, la cité ("On est parti de rien et on a fait un livre") Il en a fallu du temps, pour que quatre jeunes de quartier puissent se livrer aussi ouvertement. Plus de cinq ans de travail éducatif, quotidien, exigeant. Soudain, la chance de quelques rencontres nous permet d’envisager l’inconcevable : écrire un livre. Tout raconter. Le quotidien, les flics, les conneries, le business, la religion, la taule, les à-côtés de la cité… « On est partis de rien et on a fait un livre. » Cette phrase provient d’un des derniers textes écrits par Riadh, l’un des coauteurs. Pendant ce temps, la vie continuait à la cité avec son cortège de joies et de drames. Pour que ce livre fût possible, il fallait un cadre, celui de la Prévention spécialisée, sur lequel nous reviendrons ; mais il a surtout fallu du temps. Il n’y a pas d’éducateurs. – Comme penseur, on ne devrait parler que de l’éducation de soi par soi-même. Tu n’étais ni le pire ni le meilleur, il y a cinq ans. Plus d’une année durant laquelle tu n’étais plus là. Toi et tes potes m’avez défloré.
Le Monde