Chrome sur iOS et l’article 3.3.2 de l’App Store
Cette semaine, Google a sorti une version de Chrome sur iOS. Cependant, le moteur de cette version n'est pas celui de Chrome. Le moteur de rendu n'est pas le WebKit de Chrome, et le moteur JavaScript n'est pas le V8 de Chrome. Ceci est dû à l'article 3.3.2 de la license du programme de développement sur iOS : 3.3.2 — Une application ne doit pas elle-même installer ou lancer d'autre code exécutable sous aucune façon, incluant sans limite à travers l'utilisation d'une architecture de plug-in, l'appel à d'autres frameworks, d'autres APIs ou encore différemment. Cette règle bloque ainsi tout émulateur de jeux (sauf s'ils ont été réécris en Objective-C, comme Commodore 64), mais elle empêche aussi presque tout navigateur. Les deux solutions pour créer un navigateur sur iOS sont alors : Exécuter tout le rendu et tout JavaScript côté serveur. Ce comportement propriétaire d'Apple est clairement un frein à l'évolution du web sur mobile et à un marché compétitif sain.
Le webdesign n’est pas un art
J'ai le sentiment qu'il existe chez certains webdesigners la conviction d'être des artistes, et que les designs de sites web se doivent d'être des chefs d'oeuvres représentatifs de leur art. C'est complètement faux. Le webdesign n'est pas un art. Et c'est même tout sauf ça. En mars dernier, Christopher Butler expliquait ça très bien dans son article "Your ego is a bad designer" : La différence fondamentale entre le design et l'art réside dans ceux pour qui chacun est au service. Vous pouvez détester autant que voulez les peintures de Picasso, les films de Tarantino ou la musique de Sufjan Stevens, ça n'enlève rien au fait que ce sont des artistes. Par contre, si vos internautes ne comprennent pas comment fonctionne votre site, s'impatientent devant un formulaire super long à charger parce que vous avez cru bon d'utiliser des listes déroulantes personnalisées, ou bloquent devant des ombres physiquement improbables, ils sont tout à fait en droit de vous haïr personnellement.
La loupe et les champs de recherche
Vous connaissez cette sensation lorsque vous répétez un mot tellement de fois à la suite qu'il finit par perdre tout son sens et devenir incompréhensible ? C'est une sentation qu'on appelle la satiété sémantique : La satiété sémantique arrive brusquement, quand votre langue trébuche sur chaque syllabe, le mot n'étant plus qu'un assemblage hétéroclite de lettres dénué de toute signification. Il faut alors quelques secondes – parfois même quelques minutes – pour désinhiber notre cerveau et lui faire admettre à nouveau que « placard » n'est pas un néologisme ! Récemment, j'ai eu le même sentiment en travaillant sur l'intégration d'un champs de recherche, et en regardant l'icône de loupe utilisée. "C'est bizarre", me suis-je dit. Totalement écervelé, je suis allé bêtement poser la question sur StackExchange, en cherchant à retrouver l'origine de l'utilisation d'une icône de loupe comme symbole de recherche. Le détective cherche des indices avec sa loupe.
Souvenirs de Digg
Le week-end dernier, le Wall Street Journal annonçait que Digg allait être racheté par le groupe betaworks pour 500 000$. À peine 2 ou 3 ans plus tôt, le site était estimé à plus de 160 millions de dollars. Avant cette annonce, j'avais complètement oublié Digg. Pourtant, entre 2006 et 2010, j'étais un gros visiteur de Digg. Je ne postais pas, mais j'adorais venir sur le site tous les jours et découvrir du nouveau contenu. Son fondateur, Kevin Rose, et ses shows à l'Américaine. Et puis des souvenirs encore plus anciens me sont remontés. Le rachat de Digg aurait pu me laisser totalement indifférent. Comme l'ont annoncé betaworks et Digg sur leurs blogs, nous allons prendre le contrôle de Digg et en refaire à nouveau une startup. Je suis sceptique, mais j'ai hâte de voir ce que ça va donner.