La géographie des « morts pour la France »
LE MONDE | | Henri Gilles, Jean-Pascal Guironnet et Antoine Parent Le sentiment que des régions ont été plus sacrifiées que d’autres durant la Grande Guerre, bien présent dans la mémoire collective, en particulier en Bretagne et en Corse, est-il fondé ? En étudiant la répartition géographique des « morts pour la France », nous avons cherché à mesurer les écarts entre les pertes humaines des régions françaises métropolitaines. Nous avons tenté de les expliquer à partir de variables testables empiriquement, dans le but d’identifier et de « reconstruire » une rationalité, au sens économique, des choix du haut commandement.
Introduction - Pour mémoire - Centre National de Documentation Pédagogique
Nous proposons dans ce dossier de revenir sur un phénomène tragique qui a traversé la Grande Guerre de part en part, touché tous les États belligérants, tous les fronts, dès les premiers jours de la guerre et posé aux autorités tant militaires que politiques des questions portant sur leur fonctionnement, leur finalité, leur existence même, puisqu’il s’agit de réfléchir sur la question de l’exécution de soldats au sein de leur propre armée. Nous centrons le propos sur le cas français, non qu’il soit plus important que les autres, mais parce que les sources et l’historiographie dont nous disposons permettent de construire un discours véritablement problématisé et de livrer des conclusions tangibles. D’autre part, la figure du fusillé a opéré un retour en force dans l’actualité, dans les champs mémoriels, dans les débats politiques au point de prendre une place peut-être démesurée face au nombre réel de cas.
Le retour à la terre des mutilés.
Le retour à la terre des mutilés Durée : 455.1 secondes Bitrate : 0 bits par seconde nombre de frames : 11378 Codec video : h264 Codec audio : aac
Comment endurer la guerre
Il paraissait probable, en 2013, que les deux « écoles » de l’histoire de la Première Guerre mondiale en France, l’école du « consentement » et l’école de la « contrainte », s’affrontent de manière violente, à la faveur de l’intérêt massif qui serait porté à leur objet de recherche. S’il est bien trop tôt pour tirer des résultats scientifiques du flot de publications liées au Centenaire, il est en revanche aisé de constater que cet affrontement n’a pas eu lieu. Peut-être parce que les protagonistes, lassés de ces étiquettes réductrices, ont décidé de dépasser l’ancien clivage ? Dépasser les clivages Ces slogans, à bien des égards journalistiques, ont fini par lasser : à la faveur de l’émergence d’une nouvelle génération d’historiens, le débat s’est déplacé autour de questions méthodologiques, comme les frontières de l’histoire culturelle et sociale ou l’utilisation des sources. Endurer, refuser… résister ?
Centenaire de la Première Guerre mondiale: combien de «poilus» de votre département parmi les victimes? [CARTE INTERACTIVE]
Temps de lecture: 8 min Sur la plaque, deux soldats, un fantassin et un fusilier-marin, regardent vers un horizon espéré radieux: l'oeuvre date de 1935, dix-sept ans après la «Der des Ders», dont les deux bornes, «août 1914-novembre 1918», encadrent leurs visages. En dessous, on peut lire: «Les anciens combattants bretons à leurs 240.000 morts»
Verdun
Contexte historique Alors que la situation militaire de l’Allemagne s’est beaucoup améliorée à la fin de l’année 1915, le général von Falkenhayn décide de « saigner à blanc » l’infanterie française grâce à la supériorité de son artillerie. La place de Verdun constitue un symbole pour les Français, qui s’épuiseront selon lui à la défendre et dégarniront d’autres secteurs du front. Mais les événements ne prennent pas la tournure escomptée. Les pertes allemandes sont bientôt aussi lourdes que celles de leur adversaire. Les moyens mis en œuvre sont pourtant considérables : 1 500 pièces lourdes à tir rapide ont été concentrées sur Verdun.
Les premières lignes près du saillant de Saint-Mihiel et la garnison de Verdun en janvier et début février 1916.
Les premières lignes près du saillant de Saint-Mihiel et la garnison de Verdun en janvier et début février 1916. Afficher les infos Description : Visite du colonel Ordioni du 366e régiment d'infanterie au ravin de la Mort. Date : Janvier - Février 1916
Le parcours du combattant de la guerre 1914-1918
Retracer le parcours du combattant (2) La mobilisation des classes 1911-1919 Le 1er août 1914, le gouvernement français décrète la mobilisation générale. Que s'est-il passé pour les 880 000 hommes alors au service militaire ? Et quand les classes suivantes furent-elles mobilisées ? Les classes 1911, 1912 et 1913 :